Il y a huit
ans, son
opposition à la privatisation des autoroutes menée par le gouvernement Villepin
avait conforté la bonne opinion que j’avais de Nicolas Dupont-Aignan, après sa
campagne contre le TCE. Un
rapport de la Cour des Comptes confirme qu’il avait largement raison.
Le
verdict de la Cour des Comptes
Le
jugement est sévère : « la
négociation des avenants aux contrats de concession (notamment les contrats de
plan) et le suivi par le concédant (assuré par le seul ministère chargé des
transports) des obligations des concessionnaires se caractérisent par un
déséquilibre au bénéfice des sociétés autoroutières ». La
Cour des Comptes dénonce « des
augmentations tarifaires supérieures à l’inflation » et recommande
même de « mettre en œuvre les
dispositions contraignantes » et de « réaliser systématiquement une contre-expertise (…) de tous les coûts
prévisionnels des investissements ».
Ce
document de Debout la République montre que la hausse annuelle du tarif des
péages est, à l’exception de 2007 et 2010, systématiquement supérieure à
l’inflation depuis 2004. Pire, une autre analyse démontre l’envolée des profits
des sociétés concessionnaires, qui ont progressé de 70% de 2001 à 2010 contre
un peu plus de 25% pour l’ensemble des sociétés non financières. Comme
le rappelle Marianne, en
utilisant toutes les combines permises par les contrats de concession, les
sociétés d’autoroutes ne cessent de faire progresser leurs tarifs sensiblement
plus vite que l’inflation.
Une
privatisation illégitime
En ce sens, Nicolas
Dupont-Aignan avait bien raison de demander lors de la campagne présidentielle
de 2012 de renationaliser les autoroutes. Si nos autoroutes étaient restées
publiques, alors, les sociétés qui les exploitent n’auraient pas besoin de
dégager des profits. L’équilibre serait suffisant, ce qui signifie qu’il serait
possible de baisser immédiatement les tarifs de 20% tout en maintenant les
investissements ! Mais surtout, les monopoles naturels ne doivent
absolument pas être cédés à des sociétés privées car ils se transforment en
rentes et cela est totalement illégitime et injuste.
Du fait de
la crise européenne, de nombreux Etats continuent à céder des pépites du
patrimoine national. Naturellement, cela se fait sous la bannière d’un
agenda de libéralisation qui se ferait aux bénéfices des usagers. Mais en
réalité, il n’y a pas de baisse des prix mais une hausse des profits !
Ces privatisations ont permis de voir dans quel camp se situait le "gaulliste" Villepin, exception faite de son glorieux non à la guerre en Irak en 2003 à l'ONU.
RépondreSupprimerLe Gars Huzac
Le discours a l'AGNU ? Vous voulez dire l'operation de consultant lobbyiste au profit de Total contre Exon ?
SupprimerUn exemple local dénoncé par DLR, le tunnel à péage Prado-Carénage en plein centre-ville de Marseille : 2,70€ pour 2,5 km ! Et un dividende très élevé pour les actionnaires.
RépondreSupprimerhttp://www.marsactu.fr/business/le-tunnel-prado-carenage-est-une-mine-dor-pour-ses-actionnaires-30161.html
Il n'y a pas que les autoroutes !!!Le Système est cautionné et encouragé par le fameux crédo "concurrence! concurrence!" de la sainte communauté européenne , avec lequel on a ont remplace des entreprises d'intérêt général qui fonctionnent correctement (mais que l'on rend volontairement dysfonctionnelle ) par une débrouillardise mafieuse.
RépondreSupprimerIl faudra bien un jour se souvenir de tous les mensonges et propagandes que nos élites nous distillent.
« Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir... »
« Les peuples cessent de vivre quand ils cessent de se souvenir."
Maréchal Ferdinand FOCH
Daniel
On retrouve anonyme????
RépondreSupprimerQuestion à Laurent ? Ne faut il pas mettre en évidence le scandale de l'EDF ?????
Charges publiques ???? pour les uns, privilèges pour les autres : TOUJOURS la même chose !!!!
Un jour qui d'après moi n'est pas si éloigné, les Français en auront assez. Mais les gouvernements successifs de l'UMPS vivent comme les aristocrates le 13 juillet 1789 : le peuple est méprisable, tout juste bon à travailler à leur place, et il n'y a pas de lendemain.
RépondreSupprimerSancelrien
Au sujet des autoroutes, vous oubliez de parler d’autres types de scandales :
RépondreSupprimer- Construction d’autoroute d’utilité douteuse (ex : Bordeaux-Pau) avec des garanties financières des régions en cas de non rentabilités. L’éternelle privatisation des profits et socialisation des pertes.
- Privatisation des routes nationales de grande qualité (ex : Bordeaux-Bayonne – seul investissement à faire : mettre des péages), sans réseau secondaire digne de ce nom.
Vivement que des têtes tombent.
Cordialement.
Eric
Sur le cas des autoroutes non rentables, avec une garantie financière publique, il ne faut pas se tromper : il ne s'agit pas d'une privatisation des profits, car tout le monde sait qu'il n'y aura pas de profits.
SupprimerMais le fait de présenter les choses de cette manière permet de dire que la région offre une "garantie" qui ne coute virtuellement rien, car en principe c'est rentable. Ce qui permet de ne pas augmenter la dette de la région, tout en prenant des engagements hors bilans non comptabilisés dans les déficits ou les dettes publics.
C'est bien une arnaque, mais pas celle que vou pensez....
"De nombreux Etats continuent à céder des pépites du patrimoine national". Cette accaparement des activités profitables est même un des objectifs majeurs des libéraux. Il suffit de voir ce qui se passe en Grèce par exemple. Le seul vrai principe qui vaille pour eux, au-delà des discours mensongers des politiques au pouvoir, c'est la socialisation des pertes et la privatisation des bénéfices.
RépondreSupprimerIl est tout à fait logique que les bénéfices augmentent puisque les tarifs sont totalement décorrélés des coûts. En effet, depuis une dizaine d'années, le remplacement progressif des péagers par des barrières automatiques se traduit par une diminution très nette des charges qui n'est évidemment pas répercutée sur les tarifs.
RépondreSupprimerPour ma part, la privatisation des autoroutes m'a valu mon licenciement économique en 2006 (il y a eu à l'époque plusieurs dizaines de licenciements directement dus à la privatisation).
Dans ce milieu, la politique tient une place de choix. Il est évident que les concessionnaires d'autoroutes renâclent à construire ou même à entretenir des tronçons à l'utilité douteuse, dont l'existence n'est due qu'à l'égo de politiciens. Mais en échange, les pouvoirs publics acceptent de fermer les yeux sur les marges indécentes générées par les tronçons amortis.
Même les gouvernants en place n'ont pas intérêt à cette inaction, je ne les comprends pas (a moins qu'il ait conflit d’intérêt).
RépondreSupprimerRevoir la concession des autoroutes serait une occasion de réduire, au moins symboliquement, ou sensiblement pour les gros usagers, la pression économique sur les citoyens et de retrouver de la popularité sans cout supplémentaire pour le budget. Même quand ils ont une occasion d'aller dans le sens du peuple ils ne la saisissent pas.
Le P.S avait pourtant su défendre ses administrés contre des grandes sociétés dans le cas de la distribution de l'eau de Paris ou ils ont mis fin au racket des usagers qui avait lieu au profit des actionnaires de Suez et Veolia.
Est ce parce qu'ils se sentent plus proches des bobos du 75 que des "beaufs" de province qui prennent l'autoroute ?
Il y a bien des intérêts, comme je l'ai écrit ci-dessus. Toutefois ce ne sont pas les bobos qui tirent les ficelles mais les élus de province (car en gros, les tronçons non rentables sont les tronçons province-province). Il faut bien se mettre dans la tête que l'entêtement d'Ayrault avec son aéroport trouve de nombreux équivalents avec d'autres élus qui réclament des autoroutes. Les tarifs élevés sont donc un cadeau offert aux sociétés d'autoroutes pour qu'elles veuillent bien s'occuper de tronçons non rentables.
SupprimerDe plus, les contrats sont signés et il serait très coûteux de revenir dessus.
RépondreSupprimer@ Le Gars Huzac
Très juste
@ PaulR
Merci
@ Daniel
Bien d’accord
@ Gilco56
Je vais parler d’énergie dans les jours à venir. Mais la libéralisation du secteur est un bien plus gros scandale (15% de hausse de prix en 2 ans).
@ Sancelrien
Bien d’accord
@ Eric
Merci pour ces précisions.
@ Démos
Tristement d’accord
@ Jyb
Sans doute vrai
@ TeoNeo
Oui, mais personne au PS ou à l’UMP ne croit qu’il serait possible de revenir dessus… En outre, dans l’UE, Vinci et consorts pourraient faire appel à la CJE…
Nous avons la Democratie que nous meritons. De Droite ou de Gauche, nous citoyens electeurs pourrions degager democratiquement ces technocrates, ces maffieux, et ces incompetents. S'ils sont encore en place, c'est a nous memes qu'il faut s'en prendre...
RépondreSupprimerD'ailleurs l'inflation n'est pas une référence pertinente pour la hausse des tarifs pratiqués par les sociétés de concessions, car le principe-même d'un concession consiste en un financement par l'emprunt de travaux qui durent eux-mêmes seulement quelques années (pour une concession de plusieurs décennies).
RépondreSupprimerUne fois l'ouvrage construit, il n'y a plus que des frais d'entretien et de remboursement de la dette.
L'inflation n'a donc qu'un impact limité sur un ouvrage déjà construit (les frais d'entretien et de personnel, qui doivent être très faibles par rapport aux frais de construction de l'ouvrage). L'essentiel des charges de la société concessionnaire est constitué par des le remboursement de la dette, dont le coût varie selon l'évolution des taux d'intérêt, dans l'éventualité où ces sociétés renégocient leurs crédits. Or les taux n'ont jamais été aussi bas sur une durée aussi longue qu'au cours des dernières années.