Après avoir fait
la synthèse des quatres
premiers
papiers
sur
l’énergie et étudié
les problématiques de sources d’énergie pour le futur, deux questions
majeures restent en suspens : le financement, et parallèlement,
l’organisation du marché de l’énergie, entre privé et public.
L’impasse
de la libéralisation
Depuis les
années 1980, les anciens monopoles publics de l’énergie ont été partiellement
ou totalement privatisés. EDF-GDF
a été coupé en deux, avant que GDF ne fusionne avec Suez. Mais dans
certains pays, le marché de l’énergie est encore bien plus fragmenté qu’en
France avec de nombreuses compagnies régionales. Néanmoins, cette
libéralisation n’est que partielle puisqu’il faut bien conserver un réseau de
distribution unique et que l’Etat (via des agences indépendantes) impose des
tarifs de gros aux opérateurs historiques pour permettre l’émergence de
concurrents privés.
Parallèlement,
a été mis en place en Europe un marché du CO2. L’idée, pas inélégante
intellectuellement, était de confier au marché l’optimisation de l’effort de
baisse des émissions de carbone en émettant des droits à polluer qui pourraient
s’échanger, laissant à la main invisible le soin de répartir les efforts. Mais
cette expérimentation s’est avérée être une catastrophe. Tout d’abord, tous
les secteurs ne sont pas inclus et certains ont fait du lobbying pour être
exemptés ou mieux traités, créant une injustice, et limitant la portée du
projet. Ensuite, ce marché pénalise la production locale par rapport aux
importations, qui ne la paient pas. Enfin, les variations de prix pénalisent
les investissements.
Enfin, on ne
peut pas dire que la libéralisation du marché de l’énergie soit un franc
succès. Même The Economist, dans sa
période de remise en cause du marché en 2009, avait
admis que le secteur privé était mal adapté pour assurer un service optimal de
production d’énergie avec les contraintes de rentabilité qui rendent plus
difficiles les investissements à long terme. Pire, on voit bien que la
concurrence n’est pas naturel pour le secteur de l’énergie qui est un monopole
naturel. Résultat, l’Etat
organise une concurrence factice et artificielle, qui revient souvent à
pénaliser le ou les opérateurs historiques. Pire, cette mise en concurrence
aboutit en général à une envolée des tarifs. Enfin, l’épisode
de Fukushima incite à maintenir dans le giron de l’Etat les centrales
nucléaires.
Du besoin
d’Etat
Les
investissements dans les nouvelles technologies, quand elles ne sont pas rentables
à leur démarrage, doivent être faits par le secteur public, à moins d’accorder
ensuite des rentes totalement excessives aux opérateurs privés. Si le secteur
privé sera bien évidemment utile pour innover, en matière d’investissements,
seul l’Etat pourra faire les efforts de long terme pour assurer à notre pays un
portefeuille énergétique sûr, respectueux de l’énvironnement, diversifié, à
coût raisonnable et qui assure notre indépendance. C’est pour cela que je
crois qu’il faut rétablir le monopole d’EDF et de GDF sur la production et la
distribution de l’électricité et du gaz et fusionner ERDF et EDF. De même,
également comme proposé par NDA en 2012, il convient de monter la participation
de l’Etat dans Total.
Des
investissements gigantesques seront nécessaires pour développer
les substituts au pétrole tout en travaillant sur les centrales nucléaires de 4ème
génération qui doivent répondre aux problèmes posés par les centrales
actuelles (risques en cas d’accident, déchets radioactifs et dépendance à
l’égard de l’étranger pour l’uranium) tout en développant des moyens de stocker
l’énergie qui donneront plus d’intérêt à la production des éoliennes et des
panneaux solaires. Parallèlement, il sera peut-être possible et nécessaire
d’exploiter des gaz de schistes (si nous parvenons à le faire de manière
propre) pour faciliter la transition. Les montants nécessaires seront
considérables et imposeront de passer par des moyens de financement non
conventionnels (monétisation par l’Etat) et font de la coopération européenne sur
des projets de développement de nouvelles technologies une solution souhaitable.
Face aux enjeux
actuels, tout montre que le secteur privé, logiquement préoccupé par son seul
profit à court terme, ne sera pas à la hauteur. Le seul et unique moyen de
préparer la transition énergétique dans le sens de l’intérêt général est que l’Etat
reprenne la main sur notre politique énergétique.
@Laurent Pinsolle,
RépondreSupprimervous faites bien de parler d'EDF-GDF comme on disait dans le temps! Avec la privatisation des autoroutes françaises, la scission puis la privatisation de ces deux entités est le crime économique (oui crime) le plus inexpiable commis par votre ancien mentor Villepin!
Pourquoi avoir bradé GDF à Suez? Pourquoi avoir scindé deux entités qui étaient en synergie depuis la fin de la deuxième guerre mondiale? Nous avions à notre disposition, Français, l'association la plus efficace tant d'un point de vue progrès technique, que du service (rappelons nous l'efficacité des électriciens et des gaziers EDF-GDF lors de la tempête de décembre 1999), et le tout à un prix défiant toute concurrence!
Ce n'était pas assez pour nos technocrate bruxellois, puisque cela infirmait le principe que les monopoles étaient inefficaces et chers, et que la concurrence, c'était tout le contraire! Alors, il a fallu casser et privatiser, par dogme, et uniquement par dogme, et ceux pour spolier les Français de deux entreprises auxquelles ils étaient attachés...
Quand je pense à la parle de privatisation d'EDF et GDF, j'entre dans une rage folle car on littéralement saboté l'un des atouts économique et social du pays (en gros, l'énergie bon marché) pour faire plaisir à une poignée de rentiers, le tout au nom déguisé sous le vocable de concurrence libre et non faussée...
CVT
C'est au Sommet de Barcelone en mars 2002 sous Lionel Chirac et Jacques Jospin qu'a été décidé la privatisation du secteur de l'énergie soit EDF-GDF au principe que la concurrence allait faire baisser les prix. Onze ans plus tard tout le contraire a eu lieu donc il faut en tirer la conséquence de la nécessaire renationalisation et fusion d'EDF et GDFSuez!
RépondreSupprimerIl faut aller beaucoup plus loin car la concurrence n'a jamais fait baisser les prix in fine , c'est une illusion d’économiste qui raisonnent dans un monde merveilleux ,simpliste et inhumain
SupprimerE.D.F. n'a t'elle pas conservé son fonctionnement ? ALORS le reproche porte sur quoi ?
RépondreSupprimer5% plus 5% plus ?????
Une analyse précise des raisons ????? évoquées ? réelles ? des chiffres s'il vous plait anonyme !!!!
Voyez les différents articles de ce site :
Supprimerhttp://www.marcelboiteux.com/
par un bon connaisseur du secteur qui n'a plus grand chose à y gagner.
Vous devriez, M. Pinsolle, également consulter des associations comme Sauvons le climat ou JM Jancovici.
RépondreSupprimerhttp://www.sauvonsleclimat.org/
http://manicore.com/
Dans le premier cas, comme il s'agit d'une association de personnes compétentes ayant pour objectif une politique énergétique rationnelle, ils seront sans doute disposés à des échanges.
anonyme, marcelboiteux ne peut que défendre son entreprise comme le font tous les EDF ?
RépondreSupprimerLes clients ont quand même des idées sur leurs factures ? ce sont eux qui paient et qui voient !!!!
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013/08/13/20002-20130813ARTFIG00397-quand-l-allemagne-fait-tourner-un-champ-d-eoliennes-au-diesel.php/#xtor=AL-155
RépondreSupprimerfaut il en rire ou en pleurer ?
@ CVT
RépondreSupprimerTout n’a pas été saboté définitivement. La situation reste moins mauvaise qu’ailleurs, même si elle continue de se dégrader. Et on pourra toujours revenir dessus.
@ Anonyme
Merci pour le rappel
@ Gilco56
Sur tout ce qui se passe depuis, et notamment l’envolée des tarifs, pour les raisons évoquées plus haut. N’oubliez pas que l’envolée des factures vient de la libéralisation…
@ Anonyme
Merci pour les liens. J’ai déjà lu certains de leurs papiers.
@ Patrice
Effarant de voir les âneries qui peuvent être faites sur le sujet !
@oui je l'accorde notamment le salaire PROGLIO et même son double salaire !!!, mais pour autant la gestion de cette entreprise ne pose t'elle pas problème sur le dos des consommateurs ????
RépondreSupprimerN'y a t'il pas un os quelquepart, résultant du passé aussi ? Je ne pense pasquant à moi que le role de l'état est de gérer des entreprises indistrielles, qu'il gère déjà ce qui lui revient.Par contre les monopoles doivent être traités avec CONTROLE stricts, l'état est il placé ?
Un site intéressant : http://www.lys-ecologique.fr/
RépondreSupprimer@ Gilco56
RépondreSupprimerJe ne dis pas que tout est parfait, mais quand on juge la situation pré-libéralisation, il semble que la gestion n’était pas si mauvaise.
La distribution de l’énergie est forcément un monopole, donc cela doit être du service public