samedi 17 août 2013

Une histoire de la pauvreté


C’est un article absolument passionnant de The Economist sur l’évolution du jugement porté sur la pauvreté, à partir des travaux d’un professeur de l’université de Georgetown, qui fait un historique de la manière dont la pauvreté était jugée dans nos sociétés depuis un demi-millénaire.



Du pré-darwinisme ou post-darwinisme

Comme le rapporte The Economist, en Europe, du 16ème au 18ème siècle, « la pauvreté était vue comme socialement utile » parce que cela « assurerait la disponibilité d’une main d’œuvre abondante et bon marché ». Bernard de Mandeville, un économiste du 18ème siècle, jugeait « manifeste, que dans une nation libre où les esclaves ne sont pas autorisés, la plus grande richesse consiste dans une multitude de pauvres travailleurs ». Malgré tout, des lois furent passées, mais uniquement pour les protéger de la famine, mais en aucun cas de les faire sortir de leur condition initiale.

C’est un paradoxe, mais c’est Adam Smith qui a été un des premiers à vouloir aider les pauvres en se faisant le défenseur d’une imposition redistributive : « les riches doivent contribuer à la dépense publique, non seulement en proportion de leurs revenus, mais d’une manière supérieure à simplement dans cette proportion ». Tout ceci rappelle Tocqueville qui disait que « préoccupés du seul soin de faire fortune, les hommes n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous », ce qui montre que le libéralisme se souciait des inégalités.

Vers la lutte contre la pauvreté

Dans la littérature classique, l’épargne était l’élément déterminant pour la croissance, et comme les riches épargnaient plus, cela signifiait qu’une baisse de la pauvreté menaçait la croissance. Pour The Economist, ce fut « Keynes qui contesta cette analyse en soulignant que c’est la demande globale qui comptait, dans quel cas réduire la pauvreté pouvait au contraire soutenir la croissance ». Dans les années 1990, des économistes ont fait des recherches démontrant qu’un fort niveau de pauvreté pénalise l’investissement, l’innovation et la croissance, notamment via le crédit.

A l’origine, il était considéré que les pauvres restaient pauvres de leur propre fait, par paresse, manque de discipline ou alcoolisme. Au 18ème siècle, Mandeville affirmait qu’ « aller à l’école au lieu de travailler est de l’oisiveté et le plus les garçons continuent dans cette vie facile, le moins préparés ils seront quand ils auront grandi pour le vrai travail ». La Dépression des années 1930 a agi comme un révélateur. Et aujourd’hui, tout le monde comprend que la lutte contre la pauvreté est une priorité politique, qu’illustre le succès de Bolsa Familia au Brésil qui conditionne l’aide à la scolarité des enfants.

L’évolution de la pensée concernant la pauvreté montre les progrès de la pensée humaine, sortie d’une forme de loi de la jungle bien inhumaine. Il est malheureusement triste de la voir aujourd’hui resurgir quand on entend certains parler de l’Europe du Sud dans la crise de la zone euro.

28 commentaires:

  1. Bonjour Laurent , L'idée du revenu de base dont nous t'avions fait visionner le documentaire me paraissait intéressante a exploiter , Boutin et De Villepin le proposait dans leurs programmes , les suisses sont entrain d'ouvrir sérieusement le débat une initiative citoyenne ayant réussit a réunir le nombre de signature nécessaire pour obliger leur parlement a étudier le projet . Je pense réellement que nous aussi devrions étudier la faisabilité économique de permettre a tous citoyen d'être assurer d'un minimum de revenu permettant le repas et le foyer .

    http://www.youtube.com/watch?v=-cwdVDcm-Z0

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  2. Bonjour

    Je suis moins optimiste que vous sur la volonté d'éradiquer la pauvreté, n'oublions pas qu'elle progresse en Europe et en France.
    Voyez les commentaires des associations caritatives (secours catholique, ATD Quart monde et biens d'autres).
    Et puis le discours incessant sur le coût du travail? cela signifie quoi? Baisser les salaires (le SMIC trop élevé, jamais ceux des grands patrons) ou réduire les dépenses sociales ce qui pénalise les moins fortunés. Et puis une politique de contraction de la masse monétaire alors que la fortune des plus riches augmente plus vite que l'inflation a forcément des répercussions sur les gens qui ont les revenus les plus faibles. Cela me paraît de la simple arithmétique.
    J'ajouterai que si le chômage est source de pauvreté, n'oublions pas qu'il existe des tas de travailleurs pauvres et/ou à temps partiel qui ne sont pas mieux lotis.

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    1. Attention la pauvreté ne cesse de progresser car on l'importe ... Les flux incessants d'immigrés pauvres qui arrivent en France rendent impossible d'espérer un jour s'en sortir contre ce fléau. Il faudra donc faire cesser ces flux pour espérer un jour que l'on puisse réduire le taux de pauvreté en France.

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  3. Un revenu minimal INCONDITIONNEL est en effet le meilleur moyen d'allier la lutte contre la pauvreté et l'incitation au travail, dont le revenu s'ajouterait (ne se substituerait pas) au revenu universel. Cela suppose une refondation complète de notre état-providence et de notre système de prélèvement, mais c'est le seul moyen d'échapper au sinistre choix entre pauvreté et assistance, et de rendre la fraude sans objet.

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  4. Le revenu garanti, selon J Zin, ne peut fonctionner sans des mesures parallèles comme les monnaies et coopératives locales permettant une alternative souhaitable au salariat vers plus d'autonomie individuelle et affranchissant du lien de subordination. Il s'agit d'un ensemble qui fait synergie, permet une autre façon de produire et de consommer, une forme de relocalisation contrebalançant la globalisation. Ainsi donc, parler de ces mesures séparément n'est pas efficace.

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  5. Revenu inconditionnel ? Oui, dans l'idée ce n'est pas mauvais mais la simple répartition des minima sociaux actuels aboutit à un RC de moins de 500 € par mois dont ne veulent pas les défenseurs du RC qui serait donc insuffisant.

    Dans cette période de chômage et de forts déficits, soit on émets directement le complément par monétisation, soit on augmente (encore) les taxes et impôts...

    J'avoue que (pour le moment) je préfère la solution Villepin qui n'est pas un "revenu citoyen" mais un "revenu minimum de dignité" ... qui n'est pas inconditionnel et diminue avec le montant des autres revenus.

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  6. "la simple répartition des minima sociaux actuels aboutit à un RC de moins de 500 €"
    C'est vrai, cela coûtera plus cher au départ - mais avec des bénéfices indirects : réduction des frais administratifs de contrôle, réduction du travail clandestin, facilitation de la garde des enfants à domicile, etc. Et les montants en cause sont importants, mais pas insurmontables.

    "soit on émets directement le complément par monétisation, soit on augmente (encore) les taxes et impôts"
    Dans le contexte actuel, je préfère de loin la première solution à titre transitoire. Etant entendu qu'à moyen terme, c'est le partage de la croissance qui financera le dispositif.

    "la solution Villepin qui n'est pas un "revenu citoyen" mais un "revenu minimum de dignité" ... qui n'est pas inconditionnel et diminue avec le montant des autres revenus."
    Nous en avions déjà parlé : cette solution n'est pas très différente du RSA, avec les mêmes inconvénients : fraude, effets de seuil, coût administratif.

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    1. Votre raisonnement sur un revenu minimum ne tient pas compte des flux incesant d'immigration économique qui arrivent en France. Le résultat d'un tel revenu minimum sera la faillite généralisée, sauf si les flux s'arrétent ou que le revenu minimum ne soit strictement réservé aux français (avec une interrogation sur quoi faire aux français de fraiche date qui n'ont jamais contribué, ni leurs parents/ancêtres, à la richesse du pays). Si vous ne limitez pas ce revenu alors autant dire que ce n'est pas financièrement possible ...

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  7. La croissance ne reviendra pas comme le souligne Berruyer et beaucoup d'économistes, il faut donc envisager d'autres façons d'assurer la subsistance de millions de personnes jetées dans la précarité, sinon ce sera le chaos social :

    Pour notre part, nous nous contenterons d’observer que sa mise en œuvre se traduirait, contre toute attente, par la réalisation de substantielles économies. Car la gestion administrative des aides sociales que les ayant droits finissent toujours par obtenir d’une manière ou d’une autre comme nous l’avons vu en amont, a un coût qui, à en croire les partisans du Salaire universel, est exorbitant. Autant que la Solidarité nationale s’exprime en espèces sonnantes et trébuchantes dans la poche de celles et ceux qui en ont besoin, que dans la rémunération de l’armée de fonctionnaires et d'administrations chargée de la distribution de ces aides et du contrôle social assorti.

    http://www.actuchomage.org/2013081525412/L-actualite-du-site/le-chomage-est-porteur-de-valeurs-davenir.html

    Si ces tendances se confirment, il sera bien difficile de compter sur l'éducation et la formation pour assurer le revenu du plus grand nombre. Il ne restera que la fiscalité, en particulier la fiscalité du capital, et un niveau de redistribution plus élevé qu'aujourd'hui, par exemple sous la forme d'une allocation universelle. En tout cas, il serait particulièrement hasardeux d'espérer que la sortie de crise viendra rétablir la situation pour les salariés.

    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2013/06/17/rage-contre-la-machine.html

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  8. Comment peut il exister des gens qui soient contre un revenu minimum de première nécessité pour tous ?
    C'est incompréhensible !
    Force est de constater que les plus opposés sont bien dans un camp, dans le camp de ceux qui bénéficient de privilèges, niches fiscales et avantages, en complicité avec les patrons du cac 40, des entreprises délocalisées, des banques et de la finance....?.
    Vous m'aurez compris ?

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    1. Moi je suis contre, et je ne fais partie d'aucuns de ceux que vous décrivez.

      Mon point de vue est que le niveau de redistribution est tel que l'on ne peut encore aller plus loin, si ce n'est à encourager tout le monde à ne plus rien faire.

      Qui va payer ? Encore plus de ponctions sur ceux qui travaillent ? Et à qui va-t-on offrir cela ?

      Pendant le temps que certains, comme vous, proposent ce genre d'idées, les autres pays sont au travail et sont en train de nous reléguer au fond du classement.

      Quand nous n'aurons plus la capacité de nous relever (le poids de la dette y contribue fortement depuis que nous avons passé les 90%) alors il n'y aura plus rien à redistribuer.

      Le hic dans tous cela est que nos parents et grands-parents auront travaillé et cotisé pour nous donner un pays meilleur que le leur, et que nous aurons fini par ruiner leurs efforts par notre extrème générosité à crédit.

      La vraie solution, de mon avis, c'est comment on crée les conditions pour nous remettre à créer de la richesse, et ainsi donner au plus grand nombre un job.

      Egalement, se pose la question du comment on fait en sorte qu'il n'y ait plus de job sous-payés ou qui ne permettent pas, à temps plein, de vivre dignement (manger à sa faim, se soigner et assurer le minimum pour le bien-être de sa famille).

      Discuter sur comment distribuer encore plus n'a pas d'intérêt tant que nous ne créerons pas plus de richesses et que notre dette ne sera pas revenue à un niveau <60%.

      Pour ceux qui parlent de financer cela par la monétisation alors je dis que c'est une très mauvaise idée.

      La monétisation ne doit être utilisée que pour des investissements productifs (créant donc de la richesse) sinon cela revient à faire de l'inflation (ce qui n'est pas possible avec l'euro) et à mettre toute l'épargne des francais sous la pression de la dépréciation monétaire (si l'on venait à sortir de l'euro) et donc de se retrouver sans pécule en fin de vie (donc devoir compter sur une solidarité nationale qui fond comme neige au soleil d'année en année.

      Croyez-moi, le principal objectif est comment mobilise-t-on tous les appareils d'Etat, industriels, financiers ... pour remettre la France en marche avant ...

      Si vous opposez les uns contre les autres alors les uns qui en ont les moyens s'en iront (611 entreprises en 2012 et 850 depuis janvier 2013 ont transféré soit leur siège social en Suisse soit leurs activités dirigeantes en Suisse). Quand ceux-la s'en iront, il n'y aura plus rien à faire ni à redistribuer en France.

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    2. Au final le but est moins de redistribuer plus que de redistribuer autrement. Quant à votre opposition entre production et redistribution, elle est en grande partie factice, car la distribution des revenus influence fortement la croissance. Le revenu minimum répond à un souci d'efficacité dans la distribution des aides, de réduction du poids de l'administration et de rationalisation du marché du travail. N'y voir qu'une générosité à crédit c'est ce tromper complètement sur ses objectifs.

      "comment mobilise-t-on tous les appareils d'Etat, industriels, financiers ... pour remettre la France en marche avant ", demandez-vous ? Eh bien justement, mais bien sûr pas seulement, en augmentant l'efficacité de notre protection sociale.

      Pour ce qui est de la monétisation : elle permettrait à l'Etat d'anticiper sur ses recettes fiscales, et de stimuler la production dans un contexte qui jusqu'à nouvel ordre est celui de la déflation, pas de l'inflation. Si toutefois un peu d'inflation venait à réduire le patrimoine des rentiers en restaurant le profit dans la production, il n'y aurait pas matière à se plaindre.

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    3. N'oubliez pas que nous sommes en compétition internationale féroce, et que notre niveau d'aide sociale encourage déjà beaucoup à ne plus rien faire et à compléter par du travail au noir (+ restos du coeur et autres organismes ...).

      Je préférerai un droit au travail pour tous qui serait un salaire social minimum (pourquoi pas aligné sur l'ensemble des aides sociales possibles) et viendrait en substitution de toute aide sociale.

      La différence, entre devoir faire qque chose pour l'obtenir et de rester à la maison pour le toucher, est énorme. Dans le premier cas, même si les emplois sont dans le domaine public (collectivités), il y a un effort de fait, tandis que dans le second vous créez des rentiers qui viennent remplacer d'autres rentiers, que vous citez, mais ces derniers ont souvent travaillé dur pour avoir ce qu'ils ont et pas les premiers.

      De mon point de vue, une rente sans contre partie n'a aucun sens car c'est la faillite de la société garantit.

      Remplacer des rentiers par d'autres, qui plus est ne produisant aucune richesse alors pourquoi faire ? Si ce n'est mettre tout le monde au même niveau le plus bas, et ne plus disposer à terme de moyens pour rebondir.

      N'est-il pas préférable d'agir pour que le capital investi dans l'économie réelle soit plus profitable que celui dans la spéculation des marchés ? Moi, je préférerai ...

      Je conclurai (de nouveau) sur le fait que nous sommes en compétition avec tous les autres pays, et que le seul moyen de nous en sortir est que chacun produise qque chose pour la société, qu’aucune énergie financière dépensée reste improductive (sauf pour ceux qui n’ont plus les capacités physiques/mentales de contribuer à la société).

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    4. Un haut revenu minimal inconditionnel est une mauvaise idée car il ne ferait qu'enrichir les propriétaires qui en profiteraient pour remonter le niveau des loyers, ce qui nécessiterait une nouvelle augmentation des revenus etc.

      Plutôt qu'un revenu, il vaudrait donc mieux offrir de quoi vivre gratuitement à ceux qui en ont besoin : logement (collectif), nourriture (locale), vêtements (de seconde main)... le minimum ne coûterait pas si cher, peut-être même moins cher que les revenus minimaux actuels qui sont captés en partie par des intérêts privés.

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    5. On peut s'arranger avec la compétition internationale, voire la refuser en partie, surtout que la France est un pays agricole qui produit a peu près tout. On n'est vraiment dépendant de l’étranger que pour les matières premières. Et les pays fournisseurs ont rarement des industries qui nous concurrencent.

      Le revenu universel n'encourage pas l'oisiveté puisqu'en étant versé a tout le monde on aura toujours un interêt a travailler. Surtout qu'une telle allocation ne permettra très probablement aucun luxe.

      On peut imaginer une sorte de dividende national qui varie avec la conjoncture. En l'indexant avec les profits ca aurait, peut être, un effet stabilisateur sur l'economie.

      Cela dit l'allocation universelle est aussi defendue par certains liberaux avec un certain pragmatisme parce qu'il permet de donner le change avec une libéralisation complète des salaires.

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    6. @TeoNeo : l'idée d'une indexation est intéressante car elle modère l'effort en fonction de ce qui est possible, mais aujourd'hui nos revenus imposables sont très liés aux techniques d'optimisation et donc ils sont amenés à stagner dans le temps (voire diminuer) avec la fuite des entreprises profitables (611 en 2012 et déjà 850 depuis janvier 2013 ont quitté la France (ou transféré leurs cadres sup) pour la Suisse).

      Ce qui me gène, c'est quand même le fait qu'il n'y ait aucune contrepartie.

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  9. @J. Halpern17 août 2013 13:35

    Sur la monétisation ..
    On a déjà, si on reste dans le "classicisme ", les déficits publics à combler, la dette publique à rembourser et les investissements de transition écologique et énergétique à financer.

    Sur le papier, je serais plutôt "pour" le RC inconditionnel (comme je l'avais déjà défendu en 2001 dans tout un chapitre d'un livre), mais sauf à accepter une forte émission monétaire ça va être difficile (car je ne pense même pas qu'on puisse atteindre les 1,5% de croissance nécessaire pour résorber le chômage)

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    1. @ A-J Holbecq

      C'est même pire car tu oublies la rénovation de la police, de la justice, des infrastructures et de la défense nationale (Pour ce qui est du remboursement de la dette publique, une bonne part de ces liquidités seront stérilisées par les créanciers. Je crains peu d'effet inflationniste de ce côté là).

      Evidemment, il y a un problème de timing, d'organisation des priorités ; l'idéal serait d'amorcer les mesures quand la croissance en valide déjà le financement. Malheureusement le rythme politique est plus saccadé, les moments où l'on peut engager des réformes d'ampleur sont rares et brefs. Et souvenons-nous qu'à la Libération on a mis en place la Sécu en dépit de l'ampleur des tâches de reconstruction ! j'aurais personnellement tendance à faire passer les réformes avant l'intendance, quitte à subir une phase transitoire d'inflation.

      Pour ce qui est de la croissance : je suis certain que nous pourrions largement dépasser 1.5%, au moins temporairement durant la phase de remobilisation des facteurs de production oisifs. Le progrès technique ne s'est pas ralenti. 1.5%, c'est la tendance longue de la productivité, et ceci avec des politiques économiques très peu favorables. Une croissance de moins de 1.5%, cela signifierait que nous ne réussissons pas à faire mieux que les néolibéraux, dont les performances sont de cet ordre hors zone euro.

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  10. Je suis pourtant impliqué dans la technique, c'est mon job, mais je pense que sa vitesse de progression est largement inférieure aux besoins manifestes.

    Donc, il faudra en tenir compte, la croissance sera limitée, les arbres ne grimpent pas au ciel. Inflation ou pas, dans le premier cas il faudra une indexation sur l'inflation.

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  11. L'étude de Martin Ravallion qui a inspiré l'article de The Economist est en accès payant (http://www.nber.org/papers/w19210). Cependant, elle a été adaptée sous forme de diaporama pour une conférence tenue en 2013, téléchargeable en PDF au lien suivant : www.aae.wisc.edu/mwiedc/papers/2013/​Ravallion_​Keynote.pdf

    YPB

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  12. Comme d'habitude, entièrement d'accord avec cet excellent article...

    Toutefois, j'interviens ici en récusant l'emploi du terme "darwinien", en tant que défenseur de Charles Darwin, qui ne mérite pas d'être amalgamé à ses mauvais disciples (Spencer et Galton, plus tard de Wilson).

    Charles Darwin, c'est peu connu, était un militant anti-esclavagiste, prônait l'aide matérielle aux pauvres, considérait l’entraide et la solidarité comme un facteur de l'évolution (thème repris plus tard par Kropotkine).

    Charles Darwin est même l'auteur, dans un livre trop peu connu en France (The Descent of Man, 1871, "La filiation de l'Homme"), d'une véritable anthropologie où il traite des questions morales à la lumière de l'évolution. Son approche a été largement étudiée, en France, par Patrick Tort, qui répare cette injustice. http://www.patrick-tort.org/

    La biologie évolutive contemporaine a largement approfondi l'approche de Darwin, datant de 140 ans, notamment en y intégrant les mécanismes génétiques inconnus à son époque. Je ne pourrais pas tout détailler ici, mais autant annoncer que tout amalgame du darwinisme avec le néolibéralisme est un contresens grossier ; les économistes analphabètes scientifiques qui s'y sont adonnés (l’innommable Hayek en tête) ne sont que des imposteurs grossiers.

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    1. Vous vouliez dire économistes prétendument scientifiques je pense.

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  13. Merci pour les rappels sur Adam Smith. Ca doit être pour cela que beaucoup de "neolibs" préfèrent invoquer Bastiat ou Hayek.

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    1. Ça me rend fou l'inculture crasse du libéralisme sur ce site et sur la plupart des autres aussi d'ailleurs ! Et ce qui me rend plus fou encore c'est vous voir considérer ceux que vous appelez les "neolibéraux" comme des disciples de Bastiat et Hayek. Incroyable.

      Ce pays est foutu.

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  14. @anonyme : çà me rend fou l'inculture de l'anonymat sur ce site. C'est exactement comme si je lisais des lettres anonymes c'est évident? Cela dénote une forte dose de "manque de franchise", je dirais même que le mensonge, le parti pris l'égoisme ont largement remplacé cette franchise....
    C'est comme celui-là qui n'admet pas que des gens qui ont travaillé leur vie entière en FRANCE, qui ont payés impots et charges, puissent percevoir un salaire minimum décent. Beaucoup d'entre eux sont en-dessous du seuil de pauvreté...mais, il admet que d'autres (dont lui, bien entendu) puisse être rémunéré avec largesse sur le dos des AUTRES.
    C'est un manque total de FRATERNITE, mais aussi de bon sens et d'EGALITE, vis à vis des autres qui, sans avoir rien foutu pour la FRANCE sont mieux considérés, par souci de solidarité ?
    Ou elle est leur solidarité ??? j'aimerais bien savoir !
    NON, ceux là manquent de bonne foi et de bon sens, ce sont des égoistes qui n'ont aucun sens du devoir, ni de la valeur du travail : TOUT POUR EUX les AUTRES peuvent crever.
    ILS VERRONT DEMAIN, car DEMAIN est PROCHE ....

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  15. @ Gaylord,

    Dans ma liste, je crois que je vais faire un papier sur le sujet, mais as-tu trouvé des documents évoquant de manière sérieuse le financement ? Je trouve qu’une démonstration aussi pro qui fait l’impasse sur une vraie étude du financement est suspecte.

    @ André

    Très juste. Aujourd’hui, nous sommes revenus en arrière et les discours actuels (notamment sur la compétitivité) nous mènent dans l’impasse.

    @ J Halpern

    Cf réponse à Gaylord même si vos réponses sont très justes.

    D’accord sur la croissance en revanche

    @ A-J H

    Le chiffrage manquait

    @ Anonymes

    Je n’ai pas la même opinion sur la croissance.

    Sur la compétition, à nous de revoir notre fiscalité (pour qu’elle fasse contribuer justement les importations) et mettre des sas de sécurité (taxes douanières)

    @ YPB

    Merci

    @ Rodolphe

    Merci pour ces rappels. Je parlais ici de darwinisme économique, dans le sens employé par Généreux.

    @ TeoNeo

    Très juste en effet.

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  16. Concernant le financement : il dépend bien entendu de la forme du dispositif.J'avais proposé que ce revenu soit considéré comme une part du salaire pour les personnes en emploi : coût nul pour ceux-là ((pour plus de précision, voir : http://bloc-notesdejoelhalpern.hautetfort.com/archive/2011/10/09/le-plein-emploi-point-aveugle-de-2012.html). Il reste à financer le versement aux personnes hors-emploi, et l'augmentation du SMIC pour créer un différentiel suffisant avec le revenu de base. En même temps, cela permet d'économiser tous les minima sociaux, plus une grande partie du coût administratif du complexe système actuel. Pour tenir compte des objections d'André-Jacques, ce revenu pourrait être initialement fixé à un niveau assez faible (comparable à l'actuel RSA)pour ensuite monter en puissance à mesure que la croissance fournirait du "grain à moudre".

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  17. @ Joël

    Merci. Papier à venir sur le sujet

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