C’est une
information qui n’a pas fait la une des médias : 150
nouvelles mesures protectionnistes ont été prises depuis un an. De quoi
contredire tous ceux qui disent qu’il ne serait plus possible de faire du
protectionnisme dans le monde actuel et souligner la
naïveté de l’Europe à ce sujet.
Le
protectionnisme, c’est maintenant (et hier, et demain)
Dans le
discours des promoteurs dogmatiques du libre-échange, le protectionnisme est
une pratique d’arriérés économiques (Corée du Nord ou Albanie), qui serait un
frein au développement. Mais cette
présentation des choses est totalement caricaturale, le choix n’étant pas
entre un gentil libre-échangisme sans la moindre restriction et un méchant protectionnisme
qui confine à l’autarcie. Dans la réalité, les choses sont beaucoup plus
compliquées. Tout
les pays du monde ont des pratiques protectionnistes, y compris l’Union
Européenne (pour l’agriculture, même si c’est de moins en moins le cas) ou
l’Allemagne (qui protège ses industriels par des normes DIN spécifiques).
Cette
étude de la Commission Européenne montre l’ampleur du phénomène puisqu’elle
recense près de 700 mesures protectionniste depuis 2008, dont 150 depuis un
an ! Tous les pays sont protectionnistes. La
palme revient aux pays d’Amérique Latine, notamment l’Argentine (en
pole-position) ou le Brésil. Buenos Aires reconstruit une industrie du jouet et
a imposé la construction d’une usine de production de téléphones portables.
Brasilia impose des droits de douane de 40% sur les automobiles importés et a
imposé à Apple de se fournir localement pour ses IPad. Mais l’Asie est
également très active dans ce domaine, puisque
le protectionnisme est au cœur de leur modèle de développement.
Le
protectionnisme, une protection pour les emplois
De manière
intéressante, l’Union Européenne est la zone de plus faible croissance du
monde. Outre les méfaits de la monnaie unique, on
peut attribuer à l’ouverture anarchique aux importations du monde entier cette
mauvaise performance économique. Et cela est bien logique puisque les
écarts de coûts salariaux condamnent la plupart des industries dans la partie
occidentale de l’UE, à
moins d’avoir constitué un écosystème particulier comme l’Allemagne. Le
seul moyen de réduire le chômage est d’instaurer des écluses commerciales avec
les pays à bas salaires de
manière à éviter une course au moins-disant salarial, et social. Et les
exemples ici montrent que cela est parfaitement possible.
Non
seulement le protectionnisme est nécessaire, comme
l’ont compris deux tiers des Français selon les sondages. Mais ce que
montrent cette étude et qu’il faut marteler, c’est que mener une politique
protectionniste est parfaitement possible, puisque cela se fait déjà
aujourd’hui.
SEULS les mondialistes ne sont pas d'accord, une poignée de gens nous conduisent par le bout de nez : PROTECTIONISME, FRANCE aux français....
RépondreSupprimerL'Europe protège très peu et très mal. Le cas de la Politique Agricole Commune, que vous évoquez, prouve que tous les protectionnismes ne se valent pas. L'Europe soutient les agriculteurs par des aides non liées à la production et il se trouve qu'ils en profitent pour produire, pour des raisons qui ne sont pas qu'économiques. Mais ce n'est pas une méthode qui se donne les moyens d'agir réellement sur la structure de la production. Alors que de vrais barrières douanières sur tous les produits agricoles, même ceux que nous ne produisons pas (pour aussi réorienter la consommation), avec une hausse des taxes sur les produits pétroliers, cela permettrait de stimuler la production intérieure. Une évolution qui ne serait pas forcément en quantité mais plus adaptée au marché intérieur et avec une meilleure balance commerciale grâce au découragement du gaspillage de pétrole et à la dangereuse dépendance en protéines pour l'alimentation animale.
RépondreSupprimerSouvent, la théorie protectionniste ne s'intéresse qu'aux produits et délaisse la question des charges des entreprises. Or taxer les charges des entreprises (quand elles sont importées) dans un marché où leurs produits sont protégés, c'est stimuler l'innovation et les alternatives.
Protéger le marché du lait et de la viande, sans renchérir le coût du pétrole et du soja importé, serait retomber dans les vieux travers de la PAC : surproduction, nécessité d'outils pour assainir les marchés (intervention, subventions aux exportations...) qui coûtent des fortunes et déstabilisent le marché mondial ou certains marchés régionaux.
J'ajoute qu'il est quand même étonnant que l'agriculture soit un des rares secteurs protégés alors qu'aux débuts de la théorie protectionniste, des penseurs comme Friedrich List excluaient l'agriculture du champ des secteurs à protéger qu'ils réduisaient plutôt aux secteurs innovants qui avaient besoin d'être protégés avant d'être mûrs pour une concurrence plus féroce.
Il m'apparaît essentiel que tous les courants souverainistes, qui défendent le protectionnisme, s'agrègent autour d'un même centre de gravité politique. De cette manière, notre combat commun se donnera les meilleurs chances d'aboutir. Voilà ce que c'est qu'agir dans l'esprit du Général. Les faibles score de DLR lors des élections ne changent rien à la qualité des réflexions que ce parti met avec pertinence dans le débat. Le rassemblement est impératif. Passons l'esprit politicien, qui n'est en rien la culture de DLR. Merci pour cet article.
RépondreSupprimerJe partage votre avis, Huguette, sur la nécessité d'un rassemblement pour la défense du protectionnisme. (Je dirais même qu'un tel rassemblement pourrait, et donc devrait, être étendu à quelques autres objectifs). Ce sont en effet les chances d'aboutir qui sont en jeu!
SupprimerJe remarque comme vous le relativement faible score de DLR, malgré la qualité des propos de Nicolas Dupont-Aignan, et malgré son courage. Il y a donc lieu de s'interroger sur ce décalage, voir quelles pourraient être ses raisons, s'il y en a.
Cordialement, Jacques.
Tant que nous continuerons a élire des gens qui veulent notre perte...
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=OEPPdTQL2S4
Le combat OUI, autour de la FRANCE, sa république une et universelle, ses valeurs LIBERTE, FRATERNITE, EGALITE....
RépondreSupprimerOn ne recouvrira l'EGALITE, que lorsque, tous ensemble, nous lutterons contre les INJUSTICES
- SOCIALES : égalité de tous les travailleurs devant l'emploi, les salaires, les avantages
- FISCALES : lutte contre les privilèges et les niches fiscales.
- PENALES : la justice est inégale, par faiblesse sans doute, on protège les délinquants, cause de tous nos maux de désordres dans les cités (drogue, attentats, etc...)
- Et lutte contre le laxisme couvrant l'immigration clandestine sur le dos des plus faibles.
@ Rieux
RépondreSupprimerJ’aurais pu évoquer le cinéma, très protégé en France, comme la musique.
Complètement d’accord. Il faudrait d’ailleurs que la TIPP s’applique au fuel (maritime et routier) et au kérosène, ce qui permettrait de renchérir les importations. C’est pour cela que je suis favorable à une vraie taxe carbone, mais véritablement universelle.
@ Huguette
Merci. Je suis d’accord pour dire qu’il faut grandir pour s’imposer dans le débat, mais nos scores sont le reflet de la jeunesse du mouvement et non de sa pertinence. Les prochaines européennes seront le moyen de franchir un nouveau cap
@ Gilco56
Assez d’accord sur le second commentaire. Le premier pose problème par la reprise d’un slogan d’un parti que je combats.
Si je dis :
Supprimer> l'Algérie aux algériens tout le monde dit bravo!!!
> la Tunisie aux tunisiens tout le monde dit bravo!!!
la Turquie aux turcs tout le monde dit bravo!!!
> l'Afrique aux africains tout le monde dit bravo!!!
> la Palestine aux palestiniens tout le monde dit bravo!!!
Mais quand je dis la France aux français on me traite de raciste!...."
Coluche
Le libre échange total et non faussé est une vaste fumisterie.Il n'y a que les dogmatiques, fans de Milton Friedman pour prétendre le contraire. Le souci est que les idées de cet économiste américain sont toujours à la côte, et qu'il est impossible d'avoir un inventaire correct des effets désastreux de cette politique économique néo-libérale. Un vrai tabou !
RépondreSupprimerPire que cela c'est un postulat délirant a la Lacan ou bien un délire logique comme le décrit Boris Cyrunlik .
SupprimerA l'extrème "A partir du postulat délirant…Auschwitz n'est pas un crime de barbarie nazie, comme on l'entend dire régulièrement. C'est au contraire un crime commis grâce à l'excellente organisation d'une société qui a mis toutes ses forces et sa logique au service d'un postulat délirant"
--------------------------------
RépondreSupprimerEt ces mesures n’ont pas provoqué de guerre commerciale, contrairement à ce qu’évoquent les défenseurs dogmatiques de l’anarchie commerciale. Qui a fermé son marché à la Chine, le Japon ou la Corée du fait qu’ils ferment leur marché automobile ? Quelles sont les conséquences de la fermeture du marché étasunien pour les pneus ou l’acier ? Il n’est pas anodin de constater les fermetures d’usines en France dans ces industries, non protégées en Europe.
-------------------------------
Quand vous parlez de protectionnisme en réponse à la fermeture d'un pays envers nos propres produits, je vous suis. Ça c'est une politique punitive contre l'échange déloyal visant à faire pression sur le pays visé afin qu'il ouvre son pays au notre et vice versa. Exemple :
La Corée du Sud exporte des voitures chez nous mais surtaxe les notres, on fait du protectionnisme et on négocie pour qu'il s'ouvre à nous afin que nous même nous enlevions nos taxes.
Par contre, quand vous parlez de protectionnisme même si le pays en face voulait s'ouvrir à nos produits, je ne vous suis pas. Ça c'est une politique protectionniste réelle et non plus punitive, basé sur une théorie économique, théorie à mon sens erronée. Exemple :
Marine Le Pen parle comme NDA de "protectionnisme intelligent", on s'attends donc à un protectionnisme de 1ère classe (punitif, outil de pression) mais malheureusement elle a dit récemment sur BFMTV que oui elle taxerait les Mercedes allemandes. Voilà qui est fort regrettable ! D'abord parce que l'Allemagne veut ouvrir ses frontières à nos voitures, donc la logique n'est pas punitive, ensuite car ce n'est pas en taxant les Mercedes qu'on créé des voitures françaises haut de gamme. Le résultat sera tout simplement que nous ne ferons pas plus de meilleurs voitures haut de gamme que hier et qu'en plus les français seront punis d'acheter une Mercedes en la payant plus cher pour engraisser l'Etat.
J'ajouterai que la France est une mouche dans le monde, nous sommes 60 millions, 40 millions a mettre au travaille si je ne m'abuse, autant dire rien du tout à l'échelle de la planète. Nos sociétés sont arrivés à un espèce de plafond de croissance (bien qu'elle pourrait être bien plus importante si nous libéralisons mais passons), dès lors il faut aller chercher la croissance où elle se trouve : les pays emergeants qui peut à peut arrive à notre niveau de vie/consommation. Il faut donc tout faire pour que ces pays s'ouvrent ! Si ça passe par faire pression en faisant du protectionnisme punitif, ok faisons le, mais à partir du moment où ils sont ouverts, il serait stupide de vouloir se fermer un gruyère mondial aussi immense alors que la petite souris que nous sommes pourrait se gaver à l'étranger.
Pour conclure, j'aimerai qu'on arrête de parler de libre-échangisme débridé alors que vous le dîtes vous-même il s'agit bien souvent d'une ouverture à sens unique, la notre ! Par conséquent on ne saurait imputer au libre-échange les malheurs qui ne sont pas dû au libre-échange, ce dernier n'existant pas ou peu à part entre nos pays occidentaux !
Laurent, c'est bien là ou le bas blesse ! il ne s'agit pas pour moi de reprendre un slogan FN, mais, d'avoir une continuité dans mon raisonnement d'égalité et de justice.
RépondreSupprimerQu'on le veuille ou non, l'immigration clandestine fait partie d'un tout : Il n'est pas pensable en effet, par justice, d'admettre que des immigrés, qui n'ont jamais travaillé dans notre pays, donc participé à la solidarité nationale soient MIEUX considérés que des gens qui ont commencé à travailler très tot, très dur, sans accès à la formation et à la solidarité, SOIENT TRAITES dans des conditions MOINDRES de protection et de ressources .... Il ne faut tout de même pas oublier que les retraités ne sont pas les mieux lotis dans cet état .... C'est quelque
part HONTEUX que l'on puisse traiter ainsi certains des nôtres.... Ce manque total de reconnaissance, ce n'est pas la FRANCE ?
C'est ainsi que je rappelle que mon deuxième commentaire représente un tout une réflexion complète sur les différences entre citoyens sur notre territoire, sur lequel, je ne vois pas ou je devrais retirer une virgule.
@ Patrice
RépondreSupprimerMais on ne peut pas oublier le passé…
@ Sylvène
C’est plutôt Ricardo qui a théorisé cela
@ Anonyme
Il faut arrêter avec la France « mouche dans le monde ». Nous sommes encore la 5ème puissance économique de la planète. Nous devrions rester dans les 10 premiers à l’horizon de quelques décennies. Les mouches du monde, ce serait être le 150ème sur près de 200 pays. En outre, nous sommes la 2ème puissance continentale et notre démographie nous permettra de prendre la 1ère place à terme.
Sur le protectionnisme, je vous invite à lire mon papier de ce jour.
@ Gilco56
Je suis d’accord qu’il n’est pas normal de mieux traiter des immigrés clandestins que des personnes qui habitent légalement le pays. Mais ce n’est pas une raison pour reprendre un slogan du FN.