Rien de tel
que la lecture de l’hebdomadaire britannique pour
comprendre ce que pensent vraiment les élites globalisées. Mais il fallait
être bien accroché pour lire
le numéro du 14 septembre, qui comportait des papiers et une publicité qui
montraient bien à quel point la pensée néolibérale est tout simplement
horrible.
Quand les
pays font de la publicité…
En effet, en
pleine section Europe, apparaît une publicité interpellant le lecteur (un
patron, un directeur financier ou un associé de cabinet de conseil on suppose) :
« Besoin de couper les coûts ?
Investissez en Macédoine ». Suivent quelques arguments
chocs : la taxe la plus faible sur les profits (10%), la taxe la plus
faible sur les revenus (10%), pas du tout de taxe sur les profits réinvestis et
une main d’œuvre abondante et compétitive avec un salaire moyen de 498 euros
par mois. Les hommes qui composent la main d’œuvre ne sont pas présentés
différemment des infrastructures ou des prix de l’énergie…
Mais outre
l’inhumanité profonde d’une telle publicité, il est difficile de ne pas y voir l’horizon
d’une société néolibérale, où les Etats en seraient réduits à faire de la
publicité pour attirer les investisseurs en valorisant la déconstruction de
toutes les conquêtes sociales des dernières décennies. D’ailleurs, les
Etats-Unis sont un bon exemple de ce qui pourrait arriver avec la concurrence
démentielle que ce font les Etats pour attirer les investisseurs. Dans ce
sombre avenir, les multinationales et les plus riches paieraient moins d’impôts
que le reste de la population du fait de l’absence de frontières.
Le
journal des riches cupides et inhumains ?
Une page
plus tard, dans un papier sur les élections allemandes, The
Economist affirmait « les sociaux-démocrates ont viré très à
gauche, avec un programme de redistribution d’augmentation des impôts pour les
riches, un impôt sur la fortune et un salaire minimum élevé. Le parti est
devenu anti-réforme ». En clair, être pour la réforme (forcément néolibérale)
ce serait de refuser toute augmentation d’impôts pour les riches et un salaire
minimum élevé. Une présentation quasi totalitaire des choses. Mais il faut
noter qu’une semaine plus tard, le
journal a fait un papier pour dénoncer ces inégalités.
Pour savoir
jusqu’où les néolibéraux souhaitent aller, il
suffit de lire The Economist. Et
finalement, la lecture de telles horreurs est sans doute un moyen de puiser l’énergie
de la révolte contre une telle évolution car il avance presque démasqué,
contrairement à beaucoup.
Laurent, vous semblez surpris? Pourtant, ce langage n'a rien de nouveau.Denis Kessler lui-même avait déclaré voila près d'une décennie qu'il fallait "détricoter tout ce qu'avait fait le Conseil National de la Résistance" Reagan et Thatcher, de leur coté, disaient déja la même chose.
RépondreSupprimerL'enjeu pour la plus grosse part du gateau repose uniquement sur un rapport de force qui est déséquilibré aujourd'hui par la toute puissance financiére qui a découvert que la meilleure usine est celle qui n'employait aucun ouvrier, ou alors des ouvriers sans salaire.
Le "brave new world" n'est plus très loin...
Cela ne va pas aller en s'ameliorant. Cela fait des annees que les politiciens de tous bords, et les editorialistes (UMP/liberaux/modernes), nous font part sans gene de ce que j'appelle un chantage: comme on ne peut pas s'attaquer aux riches/grosses entreprises, qui menacent de partir (exil fiscal, delocalisations, etc...), il ne reste qu'a augmenter la pression fiscale sur le gros de la population/PME, ou diminuer les services publics qui leur sont rendus.
RépondreSupprimerGrace a la "concurrence libre et non faussee", il n'y a pas d'alternative....
La réponse sans concession, ni fioriture d'un économiste de Pittsburgh http://www.rue89.com/2013/09/24/cocorico-made-in-usa-france-marche-mieux-grande-bretagne-246026
RépondreSupprimerTout à fait d'accord sur l'analyse. Je goûte beaucoup moins le discours de certains autres cadres de DLR, tel Gérard Ramchaud la nouvelle figure de DLR dans le RHône. Encore un qui gaspille sa salive à grogner contre la pression fiscale excessive et qui prône la clémence et la compassion pour les pôvres exilés fiscaux!
RépondreSupprimerDLR reste un parti de droite.
SupprimerLe libéralisme, ou néo-libéralisme, apporte des inégalités et amène l'Etat, pour respecter les Lois de la République, à compenser ces inégalités. Cela implique des dépenses colossales, et une expansion de la dette.
RépondreSupprimerLa réponse actuelle (du gouvernement de F.Hollande ou du précédent) à la dépression économique est uniquement factuelle, alors que le problème est systémique.
Le libéralisme à permis une forte croissance lors des deux derniers siècles. Mais aujourd'hui il faut évoluer, et reprendre un flambeau vieux de près de 70ans mais abandonné il y a 45ans, une troisième voie : la participation.
Entre capitalisme sauvage et collectivisme sanglant
@ Cliquet
RépondreSupprimerPas surpris malheureusement
@ Anonyme
Mais ce n’est pas ce que pensent les citoyens
@ Léonard
Merci
@ Vincent44
Le climat actuel favorise le ras le bol fiscal
@ Gaël
D’accord