jeudi 3 octobre 2013

Etats-Unis : l’Etat et le budget pris en otage


Dix-sept ans après le précédent épisode, qui avait remis en selle Bill Clinton face à la vague conservatrice de 1994, les Etats-Unis se retrouvent contraints de fermer à nouveau une partie de l’administration fédérale, faute de vote sur le budget. Un épisode très instructif sur les questions institutionnelles.



Un nouveau psycho-drame

Ce qui se passe aux Etats-Unis est très étrange pour des yeux européens, tant il n’existe pas de précédents sur notre continent. Même quand un pays n’a plus de gouvernements, l’Etat continue de fonctionner, comme cela a pu se passer en Belgique. De l’autre côté de l’Atlantique, les républicains, attisés par leurs éléments les plus radicaux, veulent retirer le financement de l’Obamacare, le projet d’assurance-maladie porté par le président Obama, qui avait eu tant de mal à être voté, alors même qu’il est entré en fonction le 1er octobre. Curieuse conception de la démocratie que ce bras de fer.

Il est difficile de savoir ce qui va se passer. Près d’un million de fonctionnaires ont été mis en chômage technique pour protéger les fonctions régaliennes de l’Etat. Il est probable que la gravité de la situation, qui pourrait remettre en question la reprise de l’économie, devrait imposer aux républicains et aux démocrates de trouver un accord. Mais le degré de polarisation de la vie politique étasunienne complique la donne. En outre, le plafond de la dette sera atteint dans deux semaines et en l’absence (improbable) d’accord, le pays pourrait finir par se retrouver en défaut de paiement.

Une démocratie malade

Bien sûr, les exigences de la démocratie imposent des contre-pouvoirs. Mais les Etats-Unis ont poussé la logique jusqu’au point où l’absence d’accord entre les parlementaires peut mener à une fermeture de l’Etat et à un défaut de la dette. Il est bien évident que dans nos institutions centralisées et où le pouvoir exécutif est bien plus fort, ce genre d’épisode n’est pas possible. En effet, à force de mettre des contre-pouvoirs, les Etats-Unis ont fini par devenir une démocratie faible, où les plus radicaux peuvent faire la loi, où les lobbys et les intérêts particuliers gagnent un pouvoir indécent.

C’est aux Etats-Unis également qu’une avalanche de référendums avaient placé la Californie au bord du défaut en limitant fortement les recettes et en imposant des dépenses parfois inconsidérées ainsi qu’une architecture institutionnelle rendant impossible tout changement. Donner trop de pouvoirs de blocage peut finalement poser de graves problèmes démocratiques quand une minorité d’activistes radicaux finissent par pouvoir imposer leur loi à une majorité plus modérée. Heureusement, la Californie montre la voie avec des réformes institutionnelles pour déradicaliser les primaires.

Il est probable que les républicains et l’administration Obama finiront par s’entendre tant la crédibilité du pays prendrait un coup si on en venait à un défaut momentané et partiel sur le paiement de la dette. Au pire, il semble que Barack Obama dispose de solutions institutionnelles pour éviter une telle issue.

5 commentaires:

  1. SI, on obtenait delà en FRANCE pour récupérer les 10% de CHARGTES PUBLIQUES ?????

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  2. En tous cas belle prestation de NDA avec Axel de Tarlé a "C a dire" .

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  3. NDA, est le seul à dire la VERITE aux français, mon regret, c'est que tous ceux qui prétendent le suivre, ne tiennent pas franchement ses propos .....
    Je me pose tout de même des questions ?

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  4. @ patrice lamy
    Oui mais cela montre qu'il y a des problèmes graves qui sont made in France et pas la cause du libéralisme et de l'UE.

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    1. Certes mais en partie seulement en UE la voyoucratie et les mafias sont dans un fromage

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