mercredi 9 octobre 2013

L’UMP, entre guerre des chefs et virage néolibéral


Alors que le gouvernement est, très logiquement, au plus bas dans les sondages, entre matracage fiscal, oubli de la question sociale, naïveté confondante sur les questions de sécurité et cacophonie permanente, l’UMP devrait être au zénith. Mais le visage qu’offre l’ancienne majorité est peu ragoutant…



Virage néolibéral confirmé

Jean-François Copé avait tiré le premier en août en annonçant qu’il souhaite baisser les dépenses publiques de la bagatelle de 130 milliards d’euros, assez pour provoquer une crise comparable à celle que traverse l’Espagne. L’objectif pour lui était de baisser les impôts et taxes de 65 milliards, dont 40 milliards de charges sociales. Il manquait juste un détail : où le président de l’UMP pourrait donc bien trouver une telle somme, 13% de la dépense publique ? En outre, il est peu crédible de promettre l’inverse de ce que l’UMP a fait au pouvoir, à savoir une hausse de 50 milliards des prélèvements.

François Fillon, décidemment en manque d’inspiration, lui a emboité le pas plus d’un mois après en disant préparer un programme « de vraie rupture » affirmant n’avoir « pas réalisé la rupture promise ». Il promet donc une baisse du coût du travail, la fin des 35 heures, la réduction du nombre de fonctionnaire, la fusion régions-départements… Il faut quand même un sacré culot pour l’ancien Premier Ministre de critiquer in fine la politique qu’il a menée pendant 5 ans. Si elle ne lui allait pas, il pouvait toujours démissionner. Il faut croire qu’entre ses idées et les ors de la République, il a choisi les seconds.

Querelle de coqs

Malgré le ras-le-bol fiscal actuel, il est donc peu probable que l’UMP soit crédible sur ce sujet. En outre, de telles propositions seront totalement ridiculisées quand la crise reviendra. A croire que tout leader politique de droite en mal d’inspiration se réfugie derrière la baisse des impôts. Et outre le vide sur le fond, la guerre des chefs fait rage. Après un premier épisode désastreux lors de l’élection du président de l’UMP, qui avait vu les camps Copé et Fillon tricher à qui-mieux-mieux, trois boules d’ego s’affrontent déjà en vue de la primaire prévue en 2016 pour désigner le candidat à la présidentielle.

François Fillon n’a pas peur du ridicule quand il dit « qu’à part Sarko, il n’y a pas énormément d’alternative à droite ». On pourrait lui rappeler qu’il existe un Jean-François Copé, qui, parti de très loin, a quand même réussi à lui empêcher de prendre l’UMP, même si cela a été au prix d’une tragédie démocratique pour le parti. Bien sûr, il y a des chances que le président de l’UMP soutienne Nicolas Sarkozy s’il se décidait à y aller. Mais dans le cas contraire, Fillon ne sera pas seul. Et en appeler aux sondages pour les départager est quand même assez stupéfiant. A moins de considérer que l’ancien sarthois, confortablement exilé à Paris les préfèrent aux véritables élections, qui semblent lui faire un peu peur.

Bref, entre trois boules d’ego et un programme qui se limite à des incantations anti-Etat non chiffrées, l’UMP semble uniquement compter sur le rejet du PS et de François Hollande pour revenir au pouvoir. Mais à force de recourir à la politique de la terre brûlée, les Français pourraient bien les rejeter les deux…

9 commentaires:

  1. Depuis 2002 les impôts avaient baissé, surtout avec la loi TEPA de Sarko, ce qui avait bien contribué à gonfler la dette. Ce n'est que vers la fin Sarko que les impôts ont remonté.

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  2. Pendant ce temps le FN qui n'est plus vraiment le parti d'extrême droite que vous complaisez à établir mais pas celui que Marine Le Pen voudrait est en "embuscade" engrange les bénéfices électoraux de la situation cf la cantonale partielle de Brignoles.

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  3. Je compète : rejeter les deux ... et porter au pouvoir (par défaut ou dépit) le FN version Marine Le Pen et Florian Philippot. On ne peut rien exclure!

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  4. Tiens, voilà un chemin pour réduire les dépenses publiques d'un milliards d'€ par jour :

    http://sylvainjutteau.blogspot.fr/2012/11/comment-gagner-un-milliard-par-jour-sur.html

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  5. VRAIMENT ? sommes nous bien là dans notre rôle de promotion de nos idées. Nous ne sommes que dans la critique. CRITIQUER sans PROPOSER est tout à fait NEGATIF....
    PROMOUVOIR le programme de Nicolas dupont Aignan qui s'adresse avant tout au peuple exploité et aux abstentionnistes est une posture POSITIVE....

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    1. La critique, voire la disqualification ou le dénigrement de l'autre sont particulièrement vrais chez les socialistes. Elle se double pour ce qui concerne les attaques contre le FN d'une posture moralisatrice.

      Vous me direz qu'il est plus facile de parler des défauts (supposés) des autres que de ses mensonges ou de ses reniements, mais je vous répondrai que les sociaux-libéraux vont payer "cash" leur mépris de la démocratie et des Français.

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  6. N'oublions pas que JF Copé est membre de la Commission Trilatérale et F Fillon du club des Bilderberg. Comment s'étonner de leur tropisme néolibéral?
    Je ne pense pas qu'ils aient, l'un comme l'autre, de réelles convictions en la matière, mais le soutien de ces deux think tank leur assure de disposer des médias qui y sont afférents.

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  7. @ Olaf

    Certes, mais Sarkozy les a fortement monté sur la fin

    @ Anonyme

    Vu ce que font le PS et l’UMP, ce n’est pas vraiment étonnant

    @ Cording

    A priori, je pense que non. Les résistances restent fortes

    @ Gilco56

    Les deux sont nécessaires : la critique du PS et de l’UMP est nécessaire.

    @ Cliquet

    Leur position dans l’UMP y suffit tout de même.

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  8. lp

    Pas autant qu'en 2002.

    olaf

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