samedi 2 novembre 2013

En défense de François Lenglet


Le journaliste économique de France 2 et RTL vient de publier un livre très recommandable « La fin de la mondialisation ». Outre un très mauvais accueil médiatique, les chroniques de ce livre sur mon blog ont déclenché beaucoup de remarques dures. Une injustice sur laquelle je veux revenir.



Lapidation des médias bien pensant

Le compte-rendu d’Alain Faujas du Monde est effarant. Il écrit que l’auteur « tient pour peu de chose que la mondialisation a tiré des centaines de millions d’hommes de l’extrême pauvreté (…) Il méconnaît la moralisation de la finance mondiale que le G20 a consacrée, en faisant un pas de plus pour assujettir le monde à l’impôt, de Google à Gérard Depardieu ». Pour mémoire, ce sont principalement des chinois qui sont sortis de la pauvreté, et avec un modèle très protectionniste et dirigiste. Et les grandes déclarations du G20 sur les parasites fiscaux sont restées totalement vaines. Ce faisant, le Monde se fait un zélateur du néolibéralisme sans recul et plus dogmatique que The Economist.

Challenges a aussi consacré un papier lapidaire et lamentable sur le livre, se contentant d’excommunier l’impie qui a osé remettre en cause la mondialisation. Naturellement, les deux articles passent à côté des arguments (qu’il leur serait bien difficile de contredire), que ce soit sur la montée des inégalités ou les crises à répétition. Le Monde évoque juste sa théorie des cycles, très intéressante, avec les excès commis en fin de période, mais malgré l’évidence, les moines-soldats de la mondialisation refusent d’ouvrir les yeux. En revanche, les Echos ont fait un compte-rendu un peu plus équilibré.

Accueil circonspect ailleurs

La simple lecture du papier du Monde devrait nous pousser à accueillir ce livre avec bienveillance. Ma chronique a déclenché un déluge de critiques sur son opportunisme. Ceci n’est vraiment pas juste. Il n’a pas attendu 2013 pour avoir un tel discours. Quand Alain Minc dissertait sur la « mondialisation heureuse », François Lenglet écrivait, en 2007, que « La crise des années 30 est devant nous ». Il ose critiquer la monnaie unique européenne, tabou s’il en est. Et comment ne pas être d’accord avec sa chronique de jeudi sur la mondialisation qui génère des inégalités sur RTL ?

En outre, nous ne sommes en 1944 dans la guerre contre cette mondialisation anarchique, mais bien plus en 1940 ou 1941. Nous n’avons pas encore remporté beaucoup de batailles politiques. Du coup, en publiant un tel livre, il rompt le consensus des éditorialistes de premier plan, un acte courageux. De plus, beaucoup d’intellectuels ont évolué dans leur carrière : il montre que Keynes a changé d’opinion sur le libre-échange en 1933, de même que Paul Krugman en 2008. Cela ne signifie pas qu’il faille devenir complaisant et je maintiens mes critiques suite au passage de NDA sur France 2 en 2012.

A 18 ans, parce que je lisais Allais, Todd, Séguin, Chevènement ou Jacques Calvet, j’étais protectionniste, contre la monnaie unique et l’indépendance des banques centrales. Mais je crois qu’il est malhabile de mal accueillir, comme cela a été fait, un intellectuel qui infléchit son discours dans notre sens. Il faut lui tendre les bras et non pas le houspiller parce qu’il ne l’a pas fait avant (ce qui n’est pas juste, en plus). Certes, nous ne seront pas d’accord sur tout car il reste un libéral, certes pragmatique et humaniste. Mais c’est bien normal et c’est ce qui fait la valeur de sa prise de position pour le protectionnisme. Mais après tout, si Sapir et Gréau sont d’accord sur certains sujets, ils ne le sont pas sur tous.

Si demain nous souhaitons que nos idées arrivent au pouvoir, il ne faudra pas de comporter comme des ayatollahs sectaires en quête d’une pureté qui peut être malsaine, mais bien plus en sachant rassembler de manière tolérante et ouverte les bonnes volontés des personnes de valeur.

27 commentaires:

  1. C'est là que l'on voit que les faux-zintellectuels de l'ImMonde ne sont que des kollabos !
    Une seule solution : ne plus acheter ce torches-proctodéum, qu'ils finisse de crever une bonne fois pour toutes.

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    1. Waloù, mal réveillé ce matin... Je le refais sans les fautes :

      C'est là que l'on voit que les faux-zintellectuels de l'ImMonde ne sont que des kollabos !
      Une seule solution : ne plus acheter ce torche-proctodéum, qu'ils finissent de crever une bonne fois pour toutes.

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  2. @Laurent Pinsolle,
    brillante défense de F.Lenglet, j'ai failli être convaincu!
    Simplement, ce n'est pas du purisme, mais il faut comprendre le scepticisme, voire la colère, de ceux qui, pendant deux décennies, se sont faits insultés, ou pire, ont vu leur carrière professionnelle (notamment universitaire) freinée parce qu'ils n'étaient pas dans le moule, et qu'ils ont assumé des prises de positions anti-mondialisation (voire anti-libéralisme) contraires aux dogmes mondialistes. D'ailleurs, la condamnation était (et demeure) surtout médiatique: reductio ad hitlerium, amalgame avec le FN, etc.... En gros, la chasse aux sorcières!
    Et vous voudriez que tout cela s'efface d'un coup?
    Reste à savoir si Lenglet se comporte en repenti ou en renégat: tant qu'il ne tirera pas les conséquences de son nouveau discours (à savoir retour à la souveraineté nationale, donc sortie de l'UE), je le tiendrai pour un renégat...


    CVT

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  3. Bonjour,

    Je crois que vous avez raison. La seule facon que ces idees progressent c'est bien que certains changent d'avis et aillent dans notre sens !

    Evidemment, on comprend l'amertume de ceux qui ont du payer depuis des annees pour leurs positions, mais c'est la vie... qui n'est pas toujours juste...
    Il faut quand meme faire passer l'efficacite collective avant les recompenses personnelles (meme justifiees), au moins dans une certaine mesure.
    Cela a du etre vrai pour tous les projets collectifs.

    Encore aujourd'hui, il reste beaucoup plus confortable et rentable de suivre la ligne generale donc on ne doit pas faire la fine bouche. Et meme si F. Lenglet ou d'autres sont opportunistes (je demande quand meme a voir si cela tient quelques annees, on a deja vu des journalistes du Monde pondre un article equilibre sur l'UE/protectionnisme pour ensuite revenir a la ligne habituelle...), cela sert quand meme a instiller le doute, ce qui est deja beaucoup. Donc dans tous les cas, c'est une bonne chose.

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  4. Bien sur il faut rassembler y compris avec ceux qui change d'avis , mais nous pouvons quand même nous poser la question de cette volte face car il y en aura de plus en plus , c'est dans l'air du temps et il faudra bien faire le tri de façon a éliminer les faux-cul autant que possible .

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  5. Le petit ruisseau des nouveaux convaincus deviendra l'irrésistible flot des opportunistes quand le vent aura tourné. Nous serions bien sots de nous en désoler en barricadant les portes de notre tour d'ivoire. Si nous accédons aux affaires, nous travaillerons avec les girouettes - nous aurons d'ailleurs besoin de leur influence et de leurs compétences techniques ou administratives. La méfiance vis-à-vis des convertis de fraîche date ne doit pas virer au sectarisme : rester vigilants mais ouverts...

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  6. Il me semble naturel de bien accueillir le revirement de F. Lenglet. Attention cependant à ne pas surévaluer l'originalité ou la pertinence de ses analyses économiques. Si l'on s'en tient à leur dimension financière, sa théorie des cycles ne me semble rien apporter de bien nouveau par rapport à ce que j'ai pu lire chez des post-keynesiens comme H. Minsky (voir notamment l'analyse des cycles longs ou « super-cycles » dans la pensée de Minsky in Thomas I. Palley, A Theory of Minsky Super-Cycles and Financial Crises, IMK Working paper, 5/2009, June 2009).

    Lenglet est apparemment devenu un bon lecteur des économistes hétérodoxes… C'est une bonne chose. Mais même le Wall Street Journal a fait cet effort depuis 2007 : Justin Lahart, « In Time of Tumult, Obscure Economist Gains Currency. Mr. Minsky Long Argued Markets Were Crisis Prone; His 'Moment' Has Arrived », Wall Street Journal, Aug. 18, 2007 (http://online.wsj.com/news/articles/SB118736585456901047).

    Ce qui est frappant en réalité, ce n'est pas que quelques yeux se desilllent, mais la persistance acharnée des autres dans l'aveuglement (voir l'entêtement outrecuidant d'E. Fama, théoricien de l'efficience du marché, dans un entretien de 2010 : http://frappermonnaie.wordpress.com/2013/11/01/je-ne-sais-pas-ce-que-signifie-une-bulle-eugene-fama-nobel-deconomie-2013/).

    YPB

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    1. J'ai oublié d'indiquer que le papier de Palley sur Minsky et la théorie des super-cycles est téléchargeable via ce lien : http://www.boeckler.de/pdf/p_imk_wp_5_2009.pdf

      YPB

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  7. Je pense que François Lenglet s'est forgé une conviction au fil du temps, comme beaucoup d'entre nous. Simplement, son statut professionnel ne devait pas trop lui permettre de s'exprimer. J'avais toutefois noté qu'il semblait un peu géné lors de son passage dans l'émission "des paroles et des actes " où il interrogeait Marine Le Pen sur son programme économique en lui portant la contradiction

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  8. En utilisant les chiffres d’Eurostat, nous pouvons additionner ces trois dettes :

    dette des ménages + dette des entreprises + dette publique.

    1- Médaille d'or : Irlande : dette totale de 432,2 % du PIB.

    2- Médaille d'argent : Chypre : dette totale de 394,7 % du PIB.

    Source pour la dette des ménages et la dette des entreprises :

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do?tab=table&init=1&language=fr&pcode=tipspd20&plugin=0

    Source pour la dette publique :

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-23102013-AP/FR/2-23102013-AP-FR.PDF

    Le plus hilarant dans la faillite de l'Irlande, c'est la déclaration du numéro 2 du FMI, David Lipton, qui vient de prononcer cette phrase culte : la troïka "devrait soutenir l'Irlande par des mesures de précaution. Ce serait le moyen de renforcer le succès".

    Samedi 2 novembre 2013 :

    Le FMI plaide pour une réserve d'argent pour l'Irlande en cas de besoin.

    Le numéro 2 du FMI, David Lipton, plaide pour mettre de l'argent en réserve au bénéfice de l'Irlande au cas où celle-ci en aurait besoin après sa sortie du plan de sauvetage UE-FMI, dans un entretien publié samedi.

    "L'Irlande a tout fait pour stabiliser son économie, mais elle reste affaiblie macro-économiquement. Nous souhaitons un paquet, qui mettrait à disposition de l'argent en cas d'urgence -- même si nous partons du principe que ce cas d'urgence n'arrivera pas", a dit M. Lipton, dans un entretien publié dans le quotidien allemand Die Welt.

    Selon lui, la troïka (Fonds Monétaire International, la Banque centrale européenne et la Commission européenne) "devrait soutenir l'Irlande par des mesures de précaution. Ce serait le moyen de renforcer le succès".

    http://www.boursorama.com/actualites/le-fmi-plaide-pour-une-reserve-d-argent-pour-l-irlande-en-cas-de-besoin-231bdc46ba89b460a8d9ff29785583e0

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  9. Le protectionnisme chinois n'est pas vraiment à l'origine de l'expansion économique chinoise, il est même bien possible qu'il l'ait freinée, de même que leurs excédents d'exportations qui ne correspondent qu'à une limitation de leur croissance interne. Le gouvernement chinois se rend compte du problème et tente de recentrer son économie. Nous sommes encore dans des mythologies, protectionnisme, excédents commerciaux, qui ne font qu'éluder les politiques économiques sectorielles nécessaires qui sont totalement passées à la trappe.

    Pas besoin de taper sur la Chine ou l'Allemagne pour voir tout ce qui merdouille en France comme les contrats léonins PPP, l'immobilier français, les mutuelles santé... qui détruisent la dynamique économique française .

    Si la France commençait à faire le ménage chez elle plutôt que faire des moulinets de bras face aux autres pays dont les choix pourraient se révéler naturellement nocifs pour eux, pour peu que la France soit un peu moins conne en réformant ses propres aberrations internes dans une sorte de logique "taoiste".

    olaf




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    1. Dire au sujet du protectionnisme chinois qu'"il serait bien possible qu'il ait freiné son expansion" ... ne dit rien du tout sur ses effets.

      Pour ce qui concerne "ce qui merdouille en France", s'il ne fait pas de doute que nos gouvernants doivent remettre à plat un certain nombre de questions, ils devraient également avoir une vision - ce qui n'est a priori pas le cas - pour conduire une politique européenne courageuse et favorable à nos intérêts. Et que font-ils depuis vingt ans : ils suivent, voire contribuent activement aux décisions prises par l'UE, et votent lâchement les mesures et des traités européens en ayant un double discours : un à Bruxelles, un à Paris.

      Leur comportement hypocrite et irresponsable brouille (volontairement) la compréhension et exclut toute approche sérieuse dans un jeu perdant-perdant. Un véritable échec démocratique.

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  10. Hors sujet mais que penser de ce genre de delire
    http://m.express.be/business/fr/economy/les-couts-de-construction-du-nouveau-siege-de-la-bce-explosent-de-500-millions-deuros-a-115-milliard-deuros/197926.htm

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    1. et cela
      http://www.express.be/joker/fr/platdujour/avec-plus-de-26-millions-de-chomeurs-dans-lue-la-ce-a-decide-de-se-concentrer-sur-la-question-essentielle-de-notre-temps-la-chasse-deau-des-toilettes-et-des-urinoirs/197843.htm?fb_action_ids=714658088559470&fb_action_types=og.recommends&fb_source=other_multiline&action_object_map={%22714658088559470%22%3A239491799539012}&action_type_map={%22714658088559470%22%3A%22og.recommends%22}&action_ref_map=[]

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  11. Bonjour Laurent,
    "A 18 ans, parce que je lisais Allais, Todd, Séguin, Chevènement ou Jacques Calvet, j’étais protectionniste, contre la monnaie unique et l’indépendance des banques centrales."
    Justement, une question que je voulais vous poser depuis longtemps : comment expliquez -vous le soutien de JPC à la politique actuelle ? (Appartenance à la majorité présidentielle et parlementaire : récent vote du volet recettes du budget des députés MRC etc....)
    B.

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  12. C 'est du DSK et pas pour illustrer les 343
    http://www.lepoint.fr/economie/zone-euro-le-scenario-cauchemardesque-de-dsk-31-10-2013-1750252_28.php

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    1. Cliquez sur patrice lamy au dessus pour aller directement sur le lien

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  13. @ Rodolphe,

    C’est ce qui se passe ;-)

    @ CVT

    Vous savez, cela fait plus de 20 ans que je défends ces idées, pas toujours de manière très respectueuse, mais dans le cas de F.Lenglet, il ne s’agit pas d’un journaliste qui les descend depuis 20 ans. Son ascension médiatique est récente et elle s’est faite en tenant un discours original, notamment sur l’euro. Sa sincérité ne me semble pas en question. Ses positions ont été cohérentes. Il évolue. Le tenir pour un renégat me semble une grosse erreur pour toutes les raisons exposées dans mon papier.

    @ Anonyme

    Je ne pense pas qu’il le soit. Son parcours plaide pour lui, et notamment son livre de 2007, à contre courant de ce qui se disait à l’époque.

    @ Patrice

    Parler de volte-face me semble très exagéré. Il y a une inflexion, tout au plus

    Effarant ce nouveau siège de la BCE. Babel, l’UE est devenue Babel.

    La solution de DSK, c’est plus de compétitivité, donc plus de régression sociale et donc de récession.

    @ J Halpern

    Bien d’accord.

    @ YPB

    Lenglet est un très bon conteur, il sait populariser des idées, d’autant plus qu’il passe sur RTL et sur France 2. Sa chronique de jeudi allait totalement dans ce sens d’ailleurs. En cela, il est très utile.

    @ BA

    Papier demain

    @ Olaf

    Pas du tout d’accord. Sans protectionnisme, la Chine aurait été moins forte (par exemple, elle n’aurait peut-être pas construit une industrie automobile en contraignant nos constructeurs à s’y implanter et s’associer à des entreprises chinoises).

    Bien sûr, il y a des choses qui ne vont pas en France.

    @ B

    La volonté d’être dans le cockpit le jour du krach. La possibilité de peser (un peu).

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    1. @ Laurent Pinsolle

      Il va être intéressant de voir si Lenglet parvient à maintenir la même audience, à préserver son statut médiatique, maintenant qu'il n'est plus tout à fait « mainstream », ou si les orientations économiques qu'il affiche désormais ne contribueront pas à en faire un pestiféré.

      J'ai tout de même bien ri en lisant le papier de H. Gibier, dans les Échos : tout en faisant un compte-rendu plutôt bienveillant du livre de Lenglet, et produisant plusieurs références à d'autres études économiques qui vont au moins partiellement dans le même sens, il trouve le moyen de ne citer ni Sapir sur le thème de la démondialisation, ni Stiglitz sur celui de la montée des inégalités (on a eu droit à Krugman, tout de même)… Culture économique limitée ou réflexe du type « cachez ces eurosceptiques que je ne saurais voir » ?

      YPB

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  14. LP

    Il ne me semble pas que l'industrie automobile ait été le moteur de la croissance chinoise. Si des constructeurs s'y sont implantés c'est que le marché était là aussi. Comme Peugeot en Iran dont l'essentiel du CA se faisait en Iran avec un peu d'intrans français. De toutes façons c'est du passé et les industries font au plus près en automatisant et pour réduire les coûts de transport. Regardez le retard ahurissant de la France par rapport à l'Allemagne, le Japon et même l'Italie concernant l'automatisation.

    Cette posture "c'est la faute des autres" est dépassée. La vérité c'est que la France est infoutue de regarder devant elle et croit qu'elle va retrouver les glorieuses avec les mêmes recettes.

    olaf

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    1. Complètement d'accord sur le manque de vision, qu'illustre, par exemple, les propositions du fameux rapport Gallois. Probablement est-ce dû au formatage des "élites" françaises, au processus très peu démocratique de formation des décisions et à une sorte d'arrogance vis-à-vis des autres, catégories et nations. Me revient à l'esprit la fameuse formule de Raffarin :"la France d'en bas".

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  15. Complètement d'accord avec le positionnement dont témoigne votre article. C'est le genre de chose où votre constance est particulièrement appréciable.

    Emmanuel B

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  16. Vous avez raison Mr Pinsolle : Lenglet n'a pas attendu 2013 pour parler de la crise de la mondialisation. Mais j'ai l'impression qu'il y a deux François Lenglet : celui des livres qui est plutôt lucide, et celui de la télé qui est médiatiquement correct...

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  17. La grosse épine de l'économie française et d'autres pays c'est l'immobilier qui vitrifie l'épargne dans la pierre au lieu de l'investir dans l'économie de production de biens et services. Une grande part de la perte de pouvoir d'achat français vient de la rente immobilière et les mesures Duflot ne font qu'aggraver le problème, on peut rajouter les contrats PPP. La France a des problèmes qui sont du pur Made in France, c'est par là qu'il faut commencer :

    http://www.marianne.net/Quand-les-politiques-publiques-encouragent-les-bulles-immobilieres_a233437.html

    http://www.tdgimmobilier.ch/la-pierre-a-contribue-a-appau-vrir-loccident.html

    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2013/10/25/comment-faire-vraiment-baisser-les-loyers.html

    olaf

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    1. La politique immobilière résulte bien d'une conjonction de la volonté publique et des intérêts privés : banques, agents immobiliers, privilégiés, qui s'appuie sur la volonté des ménages d'être propriétaires de leur logement, non ?

      Cette politique, qui consiste à construire maisons individuelles, immeubles, zones commerciales, industrielles ou aéroports oriente l'épargne et elle est à terme catastrophique dans la mesure où elle conduit à détruire de plus en plus de terres agricoles de bonne qualité.

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  18. @Olaf
    "c'est l'immobilier qui vitrifie l'épargne dans la pierre au lieu de l'investir dans l'économie"... ou plutôt l'inverse : la médiocrité de la croissance intérieure détourne le capital de la production...

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  19. @ YPB

    En même temps, Lenglet a gagné en audience en tenant un discours pas vraiment orthodoxe sur l’euro. Les papiers du Monde et de Challenge sont effarants de bêtise.

    @ Olaf

    Si les constructeurs s’y sont implantés, à la base, c’est parce que les droits de douane étaient de l’ordre de 100%. Et il me semble que la production de plus de 10 millions de véhicules (plus toute la filière derrière) soit être un sacré levier de croissance.

    Pas besoin non plus de s’auto-flageller en permanence. C’est déjà une maladie nationale. Le protectionnisme est à la base du succès des pays asiatiques (cf lien vers un papier rendant compte d’un livre le montrant).

    Assez d’accord sur l’immobilier.

    @ Emmanuel B

    Merci.

    @ Anonyme

    Je pense qu’il y a deux métiers différents : chroniqueur, où l’on dit ce que l’on pense, et interviewer, où il faut questionner les personnes face auxquelles on est, ce qui impose, face aux alternatifs, de tenir un discours classique (mais aussi, face aux classiques, de faire l’inverse).

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