Le progrès
technologique, c’est fantastique, quand il fait reculer la pauvreté, la faim,
permet de traiter les maladies, ou améliore notre bien être. Mais parfois, il
peut avoir un autre visage. La quête du profit a aussi produit les cigarettes
ou la vache folle. Aujourd’hui, le
progrès peut menacer notre vie privée.
Un
progrès aux deux visages
C’est
The Economist qui a consacré sa une à
ce sujet, prenant appui sur le développement des caméras, et du fait
qu’elles parviennent aujourd’hui à identifier les personnes. Ici,
l’hebdomadaire juge que « davantage
de garanties pour la vie privée vont être nécessaires ». Que l’avocat
permanent de la liberté en appelle de facto à plus de règles étatiques montre
bien que le sujet est d’importance. Il faut reconnaître que souvent, ces
innovations sont bien intentionnées. Les
mouchards dans les voitures pourraient permettre d’identifier les
responsabilités de chacun mais aussi d’améliorer la sécurité.
La
vidéosurveillance, permise par les nouvelles technologies de l’information, est
un moyen de lutter contre les criminels ou les délinquants. Et cela est bienvenu.
Cependant, tout ceci pourrait changer de dimension avec l’arrivée d’une
nouvelle génération de caméras, directement incrustées dans les lunettes, une
idée testée par Google aujourd’hui. D’un côté, le fait d’avoir une caméra
connectée pourrait assurer une plus grande sécurité. The
Economist évoque aussi le côté pratique de
pouvoir se refaire le film de la journée pour retrouver une information.
Mais ces progrès technologiques ont aussi permis de nouvelles formes de
harcèlement à l’école, potentiellement encore plus traumatisantes.
L’éthique,
ce grand oublié de la politique
Le sujet est
d’autant plus sensible qu’il y a quelques jours, le gouvernement a fait voter
une loi qui étend fortement les possibilités de capter les données
personnelles. Le
Figaro s’en est inquiété, relayant les
protestations des acteurs de l’internet. Mise en cause, la
CNIL a répliqué le lendemain en soulignant qu’elle n’avait pas été mise au
courant de l’intégralité du projet mais seulement d’une partie des
articles. Enfin, Atlantico a interrogé un spécialiste du domaine qui a dénoncé
le risque d’un Big Brother et condamné très fermement la possible privatisation
de cette surveillance.
Encore une
fois, on aimerait davantage entendre les politiques sur le sujet. Pour le coup,
une commission étudiant les évolutions technologiques du futur et débattant
de plusieurs orientations possible à donner à notre politique de préservation
de la vie privée, tout en garantissant l’utilisation de nouveaux outils pour
lutter contre la criminalité et la délinquance serait sans doute utile.
Mais le train législatif semble avancer de manière autonome, au gré de
l’influence des lobbys, sans que les hommes politiques jouent leur rôle
d’animateur du débat public, et d’aiguilleur de nos sociétés.
Il y a une autre explication au sujet des libéraux qui s'inquiètent ; ces technologies pas si récentes et révolutionnaires mais qui sont misent a disposition de tout un chacun ( Voir sur internet en vente plus ou moins libre capteurs divers camera app photo miniatures etc) permettent aussi de dénoncer les magouilles dont les libéraux sont friands .
RépondreSupprimerPour le coup si nous voulons vraiement que nos concitoyens s'y intéresse ce n'est pas une xieme commission mais une conférence de citoyens qu'il nous faut
Avec la loi sur la prostitution, ça va être une justification de plus pour fliquer le net et la rue.
RépondreSupprimerolaf
@LP,
RépondreSupprimerQui fait encore confiance à ce gouvernement, ce quel que soit le sujet abordé ?
Qu'en est-il de l'influence de l'UE quant à la mise en place de ces normes de surveillance ? Nous sommes dans une ère post-démocratique. Nos chers médias, organes privatisés ou très souvent acquis au libéralisme dans sa version droite ou gauche - si ces catégories ont encore un sens en 2013, ce dont je doute -, n'en ont que faire. Nous somme à une ère post-démocratique parce que nous sommes aussi à une ère de la faillite totale des médias. 2+2 est égal à 5 depuis déjà pas mal de temps.
Il me semble par ailleurs que la courbe de la montée de l'insécurité et des infractions commises n'est aucunement freinée par celle du développement des nouvelles méthodes de surveillance selon ces nouvelles technologies de l'identification (puces, empreintes, fichage, biométrie, caméras nouvelles...). Effrayant !
RépondreSupprimerLa loi abolitionniste big brother est passée, une belle connerie à ajouter au compteur du gouvernement qui les enfile comme des perles, atterrant...
RépondreSupprimerCa promet de bonnes réjouissances pour la police qui va devoir user de beaucoup de moyens technos :
http://www.lavoixdunord.fr/france-monde/prostitution-les-deputes-votent-la-penalisation-des-ia0b0n1736484
olaf
A lire sur le site "piecesetmaindoeuvre" un article sur Le Monde et Big Brother.
RépondreSupprimerExtraits : en 1948, Hannah Arendt publie "le système totalitaire" dans lequel "elle montre comment l'Allemagne nazie ou la Russie soviétique fondent leur emprise sur leurs services secrets de renseignement".
Le « Big Data » est la plus grande manne d'informations jamais centralisée en un même lieu – Internet – pour enregistrer voire prédire les comportements des individus ... Ceci n'est pas une« dérive » sécuritaire du net mais son projet essentiel. Le mot «cybernétique » a été forgé en 1947
par un chercheur du MIT, Norbert Wiener pour désigner l'art du pilote – celui qui gouverne et contrôle".
Le progrès technique va plus vite que la Loi. Il pose de vraies questions à nos démocraties. Mais peut-on faire aveuglément confiance à nos dirigeants ? A votre avis ?
Pour le moment, je n'ai plus aucune confiance dans les dirigeants qui sont devenus des crétins, des canards sans tête.
Supprimerolaf
@ Patrice
RépondreSupprimerTrès juste. Ces questions ne doivent pas être laissées à des spécialistes qui peuvent avoir des intérêts, mais également en impliquant le plus possible des citoyens.
@ Olaf
Toute réglementation implique un contrôle. Après, il ne faut pas tomber dans le liberticide.
@ Georges
A ce gouvernement ? Plus grand monde, c’est clair. Mais l’UE, ce sera bientôt du passé. Je pense qu’il y a encore une majorité de journalistes qui pensent différemment de quelques hiérarques médiatiques coupés de la réalité. Il suffit de voir ce qui se passe à Libération, ou même ces bonnes questions posées par The Economist.
C’est juste. Le progrès bénéficie aussi aux criminels et délinquants malheureusement.
@ Démos
Clairement, pas confiance dans PS, UMP, FN, Verts ou Modem.
Où peut-on trouver, pour chaque loi "votée" par l'Assemblée dite "Nationale" :
RépondreSupprimer- Le nombre de députés présents,
- le nombre de votes favorables,
- le nombre de votes négatifs,
- le nombre d'abstentions ?
Sancelrien
C'est sur le site de l'assemblé nationale mais il faut chercher par exemple :
Supprimerhttp://www.assemblee-nationale.fr/14/cri/2013-2014/20140088.asp#P120570
Merci, Patrice. Vous comprenez bien que je ne cherche pas à accabler tel ou telle député(e) en particulier, mais seulement des données statistiques. On voit trop souvent à la télévision des images d'un hémicycle presque vide pour des lois pourtant "essentielles".
SupprimerSancelrien
Sancelrien
Donc pendant qu'on préfére porter des bonnets rouges et râler contre les zimpots, le gouvernement peut saper tranquillement la démocratie et nos libertés. Bravo, on aura ce qu'on mérite.
RépondreSupprimerRBI :
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=JTJM_Fj9ARU
olaf
Intéressant.
SupprimerReste que nous empruntons pour le moment le chemin inverse.
Ce gouvernement a atteint le comble de la stupidité et de l'incompétence, je ne donne plus cher de sa peau. Il me semble plus que probable qu'il va se faire dégager avec pertes et fracas et va payer cher toutes ses conneries. Je pense que les français en ont plus que ras le bol depuis au moins 10 ans de toutes ces palinodies.
RépondreSupprimerolaf
@ TeoNeo
RépondreSupprimerIl est effarant que ces questions ne soient pas plus débattues.
@ Olaf
Très juste. Les résultats du PS en 2014 et en 2017 seront exécrables.