Jeudi, France
2 a donné la parole à deux des principaux ministres de Bercy, l’eurolibéral
Pierre Moscovici et le démondialiste Arnaud Montebourg. L’occasion de mieux
comprendre tout ce qui cloche dans cette équipe gouvernementale, mais aussi
dans notre vie politique.
Moscovici,
eurolibéral austéritaire coupé des réalités
Il faut
reconnaître au ministre des finances un certain aplomb et de la répartie, à
défaut d’honnêteté ou de sens des réalités. Si la France allait bien, son
discours pourrait passer. Mais là, alors
que la croissance vient de retomber, que
le chômage continue de progresser dans sa définition large, son discours sonnait
creux. On avait l’impression d’entendre le capitaine du Titanic, ignorant la
catastrophe, qui justifiait sa route après avoir heurté l’iceberg !
Comment le gouvernement ne peut-il pas comprendre qu’il lui faudrait afficher
beaucoup plus de modestie et de compassion dans un tel contexte ?
Finalement,
le moment que l’on retiendra, c’est son cri du cœur libéral de soutien au
travail dominical : « je
pense qu’il est important de donner plus de liberté en la matière ».
Le débat avec Valérie Pécresse a été effroyable. Il faut dire que faire
débattre l’aile
libérale du PS et l’aile modérée de l’UMP ne favorise pas le débat d’idées.
Au lieu de cela, nous avons eu droit à une bagarre rangée où l’un accusait
l’autre de choses qu’il avait pourtant également faites. D’où des situations
inversées où Moscovici reprochait à Sarkozy l’excès de dépenses sous son
mandat. ils jouaient à être différents.
Montebourg,
beauparleur vaguement alternatif
Même s’il
est au niveau de Nicolas Sarkozy dans son jeu d’acteur, la performance d’Arnaud
Montebourg posait un double problème. Tout d’abord, même si Bercy sauve sans
doute des postes, ses chiffres ne sont pas crédibles alors qu’un nombre record
d’entreprises est en défaillance. Les
seuls plans sociaux de PSA et Renault sont aussi imporant que le nombre
d’emplois qu’il déclare ne pas avoir pu sauver (et on ne compte pas
Continental, Arcelor-Mittal, Mory-Ducros, Sanofi). Idem sur la réorientation de
la politique de l’UE. Qui croit vraiment qu’il y a eu un changement
significatif depuis 2012.
Certes, il y
a eu quelques mesurettes (et encore, sur
les panneaux solaires, l’UE est revenue dessus, ce que le ministre a
reconnu), mais c’est un détail devant l’ouverture
à tous les vents de notre marché automobile ou pneumatique, au contraire de
bien d’autres pays. En outre, des négociations d’abaissement des
protections ont été ouvertes, avec les Etats-Unis, la Corée ou le Canada. L’anarchie
commerciale continue à progresser. En fait, il semble que le ministre
s’attaque aux conséquences de la mondialisation sans remettre en cause la
mondialisation et donc les causes des problèmes.
Le
numéro de duettistes des locataires de Bercy fait partie du plan de
communication du gouvernement. Mais leur aisance verbale était-elle du
moindre secours devant le gouffre entre leur discours, trop positif pour être
honnête, et la réalité vécue par les Français ? Il est probable que non.
PS : il est tout de même étonnant
d’offrir une telle tribune à Denis Payre, qui n’a rien démontré en politique, mais
pas à un ancien candidat à la présidence de la République comme Nicolas
Dupont-Aignan
Quand les joueurs de l'équipe ne partagent pas la même vision, comment voulez vous qu'ils coopèrent de bonne grâce ?
RépondreSupprimerVoyez la différence avec les vedettes du PSG !
Pas certain que la délocalisation explique tout :
RépondreSupprimer"Plusieurs économistes évaluent les emplois paradoxalement créés par les délocalisations en France à 40 000 par an. Il ne s’agit plus seulement de l’effet invisible décrit plus haut."
http://www.sudouest.fr/2013/11/28/les-limites-de-la-mode-du-made-in-france-1242611-3390.php
olaf
@ Olaf
SupprimerLa délocalisation à strictement parler n'a sans doute qu'un effet limité en effet. Mais le plaidoyer de l'article est de mauvaise foi, car l'ouverture sans limite a d'autres conséquences, à commencer par le blocage des politiques économiques et les enchaînements déflationnistes. Plus la surévaluation de l'euro qui déséquilibre nos échanges.
@olaf
Supprimer"Pas certain que la délocalisation explique tout"
A propos de quel sujet?
Si c'est à propos du nombre de chômeurs ou de la désindustrialisation, c'est même sûr que c'est pas le cas.
Les délocalisations sont plutôt les conséquences des décisions politiques qui ont été prises. Entre autres : monnaie surévaluée depuis 30 ans, absence de mesures protectionnistes face à des pays qui ne respectent pas nos normes (sociales, environnementales, ...), bulle immobilière, charges sur le travail plutôt que sur la consommation, absence de planification industrielle, etc
Je suis maintenant persuadé que ces deux la sont au gouvernement pour ratisser large sinon Montebourg aurait démissionné depuis longtemps et contrairement a Lorrain54 ils coopèrent de bonne grâce pour s'accrocher au pouvoir comme des morbacs .
RépondreSupprimerNe pas s'attaquer aux causes mais seulement aux conséquences c'est le grand jeu umps pour se maintenir au pouvoir ; ce matin Cazaneuve pris la main dans la culotte du zouave nous explique que la TVA ce n'est pas lui mais les petits commissionnaires ue qui décident et que si nous ne suivons pas nous allons payer des milliards d'amende
Je pense que Montebourg est sincere et qu'il fait tout ce qu'il peut avec les contraintes et les choix politiques du reste du gouvernement (soumission à la commission européenne, libre-échange, rigueur budgétaire...). Il faut le soutenir dans son action et espérer qu'une forte percée du Non de Gauche aux européennes lui permette de prendre du poids et du galon dans l'équipe gouvernementale d'ici la fin du quinquennat. Pour moi, c'est un nouveau Chevenement en plus jeune et en plus moderne, et il m'inspire donc confiance et espoir.
RépondreSupprimerMoscovici par contre est un filou qui s'est fait passer pour un socialiste de facon à arriver au pouvoir mais qui applique une politique néolibérale en tout point similaire à celle de Lagarde ou Baroin. Il représente davantage ce que l'on pourrait appeler une "Droite complexée" que la Gauche. Il faut le combattre farouchement jusqu'à l'éliminer politiquement.
Talisker.
Un nouveau parti :
RépondreSupprimerhttp://www.nouvelledonne.fr/ils-et-elles-sengagent
olaf
Déjà évoqué il y a 3 jours sur ce fil : http://www.gaullistelibre.com/2013/11/nouvelle-campagne-de-desinformation-sur.html#comment-form
SupprimerAvec notamment ce commentaire :
"J. Halpern 29 novembre 2013 16:15
"Nouvelle Donne" est sans doute un symptôme du déchirement de certains socialistes devant la dérive du gouvernement. Mais je lis sur le site de ce nouveau parti :
" Il faut passer à un fonctionnement parlementaire. L’Europe n’interviendrait que sur les questions pour lesquelles un pays isolé n’a plus vraiment de souveraineté, celles sur lesquelles nous devons nous unir pour être efficaces : défense, diplomatie, monnaie, recherche, sécurité intérieure, environnement, régulation de la mondialisation financière, fiscalité. "
Bref un nouveau machin fédéraliste qui face à l'absence de toute conscience collective européenne étalera comme bien d'autres des "yaka" sans moyens de les réaliser. [...] "
Denis Payre n'a rien démontré enb politique, certes, mais, il a démonbtré plusqu'une démonstration poilitique politicienne... Il a démontré que la politique d'entreprise est en définitive plus sure que la politique politicienne !!!
RépondreSupprimerIl y a moins de rêve et davantage de pragmatisme ? la société civile, heureusemenbt n'a rien a envier à la société politique ?
Cependant, la société civile "crève" de cette société politicienne; çà bouge et celà pourrait bien, pour certains leur fait comprendre ce qu'est la réalité de l'économie, sur laquelle ils s'appuient, avec des méthodes surprenantes pour nous faire croiré que demain celà ira mieux. Nous attendons depuis plus de 18 mois et,
demain ce sera encore pire.
OUI, Denis Payre tient en langage qui mérite d'être entendu et, qui a placé MONTEBOURG face à son rêve !!!!
Je pense que demain les méthodes de gestion de ce pays seront plus proches du pragmatisme que de l'illusion....
En tous cas, l'ambiance empire :
RépondreSupprimerhttp://www.ouest-france.fr/sondage-76-des-francais-sattendent-une-explosion-sociale-1752412
olaf
"On avait l’impression d’entendre le capitaine du Titanic, ignorant la catastrophe, qui justifiait sa route après avoir heurté l’iceberg ! "
RépondreSupprimerLa comparaison historique est injuste pour le commandant du célèbre paquebot qui a eu un comportement plus qu'honorable pendant le naufrage.
Et je trouve un peu trop sévère votre jugement sur Montebourg qui demeure un allié potentiel (quand aura eu lieu le big-bang politique qui s'annonce).
@ Lorrain54
RépondreSupprimerPas faux.
@ Olaf
Aucun des chiffrages ne minimisant l’effet des délocalisations ne me semble très convaincant. Quand on voit que la France produit 50% de voitures de moins qu’en 2005, il est difficile de ne pas imaginer l’impact en terme d’emplois (d’autant plus que les voitures toujours produites chez nous intègrent plus d’éléments fabriqués ailleurs). Et ce n’est qu’une filière. Quid des produits blancs ou bruns par exemple…
En général, ils ne comptent pas l’ouverture de l’usine produisant 107 et C1, nouveaux modèles, alors que cela a eu des effets sur les ventes de modèles produits en France par exemple. Après, cela n’explique pas tout. Quand Airbus délocalise sa production ou sa sous-traitance, c’est plutôt à cause de l’euro cher malheureusement.
@ Patrice
Je pense malheureusement qu’une grande partie d’entre eux pensent qu’il n’est pas possible de faire autrement…
@ Talisker
Je ne serais pas aussi gentil. Il me semble plus animé par son ego que par un idéal (c’est un jugement personnel). Après tout, il est un ministre éminent d’un gouvernement qui nous mène dans le mur. Entre la soupe et les idéaux, il semble avoir choisi…
@ Bip
Je vais peut-être faire un papier sur le sujet
@ Gilco56
Il n’est pas normal que le responsable d’un nouveau parti microscopique ait un tel temps d’antenne à une heure de grande écoute quand NDA n’est jamais invité à DPDA, à part dans la période d’égalité absolue de temps de parole.
@ Marc-Antoine
J’avoue que j’ai fait la comparaison sans savoir ce qu’a fait le capitaine du Titanic ;-)
Moscovici/Montebourg
RépondreSupprimerDans les paroles, on peut l'entendre - vite quand même -, mais dans les faits, là je ne vois pas. Ils sont les mêmes non ? N'ont-ils pas fréquenté les mêmes Think Tank ?
@ laurent pinsolle, je ne partage pas du tout !!! oui, il est vrai que Nicolas n'a pas le temps de radio et d'antenne qu'il mérite, mais, au contraire je salue la venue de ce nouveau parti de la société civile. dont je me désole de ne pas voir plus souvent sa participation aux debats monopolisés par les politiciens
RépondreSupprimerhttp://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2013/11/24/la-haine-de-la-republique-et-lincapacite-de-penser/
SupprimerComplètement d'accord avec toi, Laurent.
RépondreSupprimerL'émission - que je n'ai d'ailleurs pas regardée - s'appelle "des paroles et des actes", alors que s'il y a des paroles, des éléments de langage, du baratin, du blabla, des palabres, il n'y a aucun acte en rapport avec les beaux discours ou les promesses électorales de nos Dupont et Dupont, si ce n'est une marinière fièrement exhibée sur une photo largement diffusée par les médias. Certains d'entre nous continuent pourtant encore à regarder Montebourg avec les yeux de Chimène. Comme quoi la politique de grand-papa a encore de belles années devant elle.
@demos : MONTEBOURG, Denis PAYRE lui a quand même cloué le bec !!!! le président de Nous citoyens sait de quoi il parle, l'entreprise il connait, les charges des entreprises il connait, la compétitivité il connait, la croissance, il connait, les charges opubliques insupportables il connait .....
RépondreSupprimerLa question des dépenses publiques demande à être analysée finement en allant au-delà des lieux communs habituels. Je rappelle, comme d'autres l'ont déjà fait avant moi, qu'il s'agit là d'un aspect de la politique budgétaire de notre pays, mais que le niveau de ces dépenses n'est pas la cause de la crise que nous traversons.
SupprimerSi vous voulez avoir une vision globale de l'économie, il est nécessaire que vous preniez un peu de hauteur.
Charges dites "insupportables" alors qu'elles n'ont pas empêché ce monsieur de bien s'en sortir....
Supprimer@ Gilco56
RépondreSupprimerTout nouveau partir mérite le respect, mais il n’est pas normal qu’il ait accès à ce dont NDA n’a pas accès aujourd’hui, en ayant fait bien plus que lui
Il faut que je regarde la partie débat avec Denis Payre. Et tailler dans les dépenses publiques brutalement, cela produit la Grèce.
@ Démos
Les Français n’en veulent plus.
@laurent,
RépondreSupprimerje dis simplement BRAVO !!!!!!, ce n'est pas mon avis de la gestion, donc de la gestion du pays.... Les entreprises pour s'en sortir doivent rogner sur les charges inconsidérées...
mais, pas l'état ? j'en rie jaune .....