François
Hollande avait fait de la réduction du déficit commercial une priorité de son
action pendant la campagne présidentielle. Les
mauvais résultats du mois de novembre montrent que rien ne changera pendant
ce quinquennat, qui laisse faire la désindustrialisation du pays.
Un
constat ravageur
Certes, le
déficit commercial du pays devrait légèrement dépasser 60 milliards d’euros en
2013, soit environ 10 milliards de moins qu’en 2011. Mais ce n’est pas à ce
rythme que notre pays aura une balance équilibrée en 2017, contrairement
aux promesses du candidat socialiste. Pire, les derniers mois semblent
indiquer une nouvelle détérioration, avec une baisse préoccupante des
exportations, au plus bas depuis deux ans. Le déficit est passé de 4,8 à 5,7
milliards d’euros en un mois, quand la situation s’améliore en Allemagne et en
Espagne, comme
le rapporte cet article du Point,
bien documenté.
Nicolas
Sarkozy avait essayé d’attribuer à l’augmentation de la facture énergétique la
responsabilité de la dégradation du solde commercial. Il faut dire qu’avec
une facture pétrolière de plus de 60 milliards d’euros pour un déficit de 70,
l’exercie était facile. Cependant, comme son opposant l’avait noté, la France
avait réussi à afficher un excédent, malgré un solde énergétique négatif
(certes moins qu’en 2011). Le problème, c’est la détérioration continue de
notre solde des échanges de bien, résumée
par un graphique du Monde, qui
montre que nous perdons du terrain dans le milieu et le bas de gamme.
Deux
raisons : l’euro et le libre-échange
Bien sûr,
certains pointeront l’amélioration
spectaculaire des comptes de l’Espagne ou de la Grèce, mais il s’agit
principalement d’un effondrement de la demande intérieure, qui réduit le
montant des importations… L’autre raison majeure, c’est l’ouverture naïve et
dogmatique de notre continent aux exportations venues du monde entier. Alors
que les pays asiatiques ont basé leur développement sur le protectionnisme
et que les
pays d’Amérique du Sud l’ont redécouvert pour se relancer, l’UE est la zone
la plus offerte au monde, les Etats-Unis se protégeant dans de nombreux
domaines (pneus, aciers).
Il y a une étude de Patrick ARTUS en date du 12 avril 2012 intitulée: « De combien faudrait-il pouvoir baisser le coût du travail en France ? »:
RépondreSupprimerhttp://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=69477
Extraits :
« Si rien d’autre (montée en gamme, gains plus rapides de productivité…) n’est fait, le rétablissement de la compétitivité-coût et de la profitabilité de l’industrie française devrait nécessiter : une baisse de 32% du coût du travail, si on part pour l’estimer des parts de marché à l’exportation ; une baisse de 15% du coût du travail, si on part pour l’estimer des marges bénéficiaires de l’industrie ; une baisse de 32% du coût du travail si on part pour l’estimer de l’écart de coût salarial entre la France et l’Allemagne, en tenant compte de la consommation intermédiaire de services par l’industrie et de l’écart de niveau de gamme de la production industrielle entre l’Allemagne et la France ».
Analyse comparable de l’ économiste en chef de la banque Goldman Sachs qui disait en janvier 2013 :
« La France a un problème chronique, qui dure depuis de nombreuses années. Notamment un manque de compétitivité et des déséquilibres dans ses comptes. Selon moi, le principal défaut est incarné par un secteur public bien trop important. Cela a pour conséquence de retourner l’économie sur elle-même, c’est pour ça que la France ne produit pas assez de biens exportables. Il faudrait déplacer l’emprise de l’Etat vers le secteur privé. Ensuite, il faudrait s’appuyer sur une baisse des salaires générale, afin de regagner de la compétitivité. On estime que la France devrait réduire sa moyenne salariale d’environ un tiers…"
http://www.huffingtonpost.fr/2013/01/20/goldman-sachs-france-huw-pill-france-interview-2013_n_2517175.html?utm_hp_ref=economie
Ce qui correspond à une dévaluation interne sévère comme l’on fait déjà les autres pays en Crise de l’euro-zone : Espagne, Grèce, Portugal etc. Sachant qu’une dévaluation interne prononcée suppose dans un premier temps,une destruction importante de capacité de production et une poussée du chômage et puis il y aurait un deuxième temps, quelques années après que la dévaluation interne ait été enclenchée, où le pays qui l’a pratiquée est censée pouvoir en profiter grâce à la compétitivité retrouvée, à condition qu’il existe des pays qui veulent jouer le rôle de « cigales » pour acheter des produits fabriqués en France (cas de l’Espagne aujourd’hui dont l’une des « cigales » serait la France?).
Si elle ne veut ni faire de dévaluation interne sévère, ni sortir de l’euro pour dévaluer la monnaie, La France continuera inévitablement à se désindustrialiser, les entreprises à fermer, dans le cadre d’un processus de mort lente et inéluctable car on est en libre concurrence et les Français dont le pouvoir d’achat est en berne achètent des produits fabriqués dans des pays où le prix de revient d’un produit fabriqué est beaucoup plus bas qu’en France, d’autant qu’il n’y a aucune entrave à l’importation et à la concurrence.
Saul
@ Saul
SupprimerAvec des salaires 3 fois plus élevés qu'en France la Suisse est classée n°1 mondial de la compétitivité.
http://www.tdg.ch/economie/suisse-toujours-n1-mondial-competitivite/story/26128137
La note de Natixis relève du foutage de gueule pour plusieurs raisons :
1) parler de compétitivité en évoquant uniquement le coût du travail et à aucun moment celui du capital est aussi stupide que confondre la recette avec le bénéfice pour un commerçant.
2) le refus de discuter tout autre sujet que la réduction du "coût" du travail est annoncé d'emblée :
"Pour corriger le déficit de compétitivité et de profitabilité de l’industrie française, on peut envisager de l’aider à investir dans des équipements sophistiqués (ce qu’elle ne fait pas aujourd’hui,
tableau 1), à monter en gamme, à augmenter le progrès technique (qui recule, graphique 4).
Nous regardons ici la seule piste de la baisse du coût du travail"
La soi-disant nécessaire-baisse-du-coût-du-travail n'est pas la conclusion de cette étude mais sa raison d'être. Les auteurs ne cherchent pas à savoir objectivement comment restaurer notre compétivité, tout ce qui n'est pas baisse des salaires ou des droits sociaux n'est cité que pour mémoire et aussitôt écarté sans discussion.
Ils ne pouvaient trouver que ce qu'ils cherchaient, et comme ils ont refusé de chercher quoi que ce soit qui épargnerait le peuple français...
Ivan
Comme les pays qui ont adopté les règles absurdes de l'euro ne peuvent dévaluer la monnaie il faut faire de la déflation salariale c'est-à-dire la régression sociale dans tous les pays en difficulté notamment l'Europe du sud puis la France en abaissant tous les salaires et genres de revenus. Cela a un double précédent Laval en France en 1935 et le Chancelier Brunning entre 1930 et 1932 en Allemagne ce qui a amené Hitler au pouvoir en janvier 1933. Heureusement comparaison n'est pas raison.
SupprimerLe Japon fait tout l'inverse de l'Europe :
RépondreSupprimer"ce n’est que lorsque le lien qui a longtemps fait défaut entre la rentabilité des entreprises et les salaires sera rétabli que les ménages recommenceront à investir dans des maisons, des voitures et d'autres biens durables, ainsi qu’à augmenter leur consommation en général, débarrassant ainsi le Japon de sa déflation et plaçant son économie sur une trajectoire de croissance soutenue."
http://www.project-syndicate.org/commentary/shinzo-abe-unveils-a-concerted-effort-to-raise-japanese-workers--pay-/french
olaf
« l’amélioration spectaculaire des comptes de l’Espagne ou de la Grèce, mais il s’agit principalement d’un effondrement de la demande intérieure, qui réduit le montant des importations » tous à fait juste, et la réduction des importations de ces nations à un impact négatif sur les exportations françaises (l’Espagne était le quatrième territoire d’exportation de la France).
RépondreSupprimerhttp://www.commerce-exterieur.gouv.fr/commerceexterieur/10-premiers-partenaires-commerciaux-france-2012
En outre on explique souvent le déficit commercial Français par les importations énergétiques, or nous importons plus de produit Allemand et Chinois que nous en exportons, et ces pays que je sache ne sont pas nos fournisseurs énergétiques. Le libre-échange est en cause, mais c’est surtout le fait que nous imposons des normes (à juste titre) à nos producteurs que nous n’exigeons pas aux produits importés. Il faut un protectionnisme ciblé, par le biais de normes environnementales, sociales ou écologiques, allant dans l’intérêt du consommateur (la meilleure qualité au meilleur prix).
Enfin, le déficit commercial de la France n’est pas quelque chose de « négatif » pour tout le monde, cela permet notamment aux tendances ultra-libérales de justifier une casse sociale, et de proposer encore et toujours plus de libéralisme.
Pour ce qui est de l'Espagne, les statistiques des deux dernières années montrent pourtant clairement que ce sont moins les importations qui baissent que les exportations qui augmentent. Les premières baissent certains mois, mais, à des rares exceptions près, baissent toujours moins que n'augmentent les deuxièmes. Contrairement à ce que croient beaucoup de Français, il y a un tissu productif en Espagne...
SupprimerAlors on n'a encore rien vu en matière de déflation salariale et de matraquage de la demande interne. C'est pas ça le tournant de 2014 ? Moi je crois qu'ils peuvent tenir leurs promesses d'équilibre en 2017, mais... aïe.
RépondreSupprimerCe n'est pas pour rien que Le Point semble se gargariser de cette évolution. Les tenants de la mondialisation ont déjà leur réponse toute prête: le cout du travail. Ce qui est à la fois vrai mais accuse la mauvaise variable.
RépondreSupprimerDe la même façon, un incendie de foret est rendu possible par la présence de la forêt, ceci est vrai aussi, cela ne veut pas dire que le coupable soit la forêt !
Quand on aime son pays et son peuple il me parait évident que ce n'est pas la part du gâteau donnée au salarié qu'il faut accuser mais les contraintes qui font que le progrès social ne soit plus possible dans notre pays.
Bonjour Laurent,
RépondreSupprimerJe cherche un chiffre : la part des delocalisations intra-europeennes dans les destructions d'emploi en France.
Merci d'avance.
Talisker.
Oui, vous avez raison : "La France a besoin d'une véritable alternative", pas d'une pseudo-alternance entre bonnet blanc et blanc bonnet, comme depuis quarante ans.
RépondreSupprimerSancelrien
Laurent Pinsolle dans votre twitt vous dites que la France a la meilleur démographie d'Europe, mais en fait vous connaissez l'indice de fécondité de la Grande Bretagne pour 2013 ? Et sa croissance démographique ? J'ai l'impression que l'insee prend les statistiques de l'an dernier.
RépondreSupprimerEn France, ça baisse :
Supprimerhttp://www.atlantico.fr/pepites/66-millions-habitants-en-france-et-taux-natalite-au-plus-bas-depuis-fin-premiere-guerre-mondiale-953552.html
olaf
C'est une baisse legère, en Allemangne en revanche ?
Supprimer@ Fiorino
SupprimerIl est légitime de se réjouir d'une forte natalité quand on est sûr de pouvoir offrir 18 ans plus tard emplois et logements aux bébés de l'année et qu'on s'en donne les moyens.
Mais en France cela fait maintenant quarante ans que la création d'emplois et la construction de logements ne suffisent plus à satisfaire les besoins d'une démographie plus dynamique que la création de richesses.
Le retard accumulé est désormais aussi effrayant que dans de nombreux pays du tiers monde.
Une croissance démographique plus rapide que la croissance économique ne peut se poursuivre indéfiniment sans graves dangers, comme l'ont appris Moubarak et Ben Ali à leurs dépends.
Je ne crois pas que ce soit une bonne idée de faire encore plus d'enfants quand ceux qui sont déjà nés sont condamnés à crever la bouche ouverte sur le trottoir.
D'ailleurs la natalité a fini par s'effondrer en Afrique du Nord mais trop tard. Elle s'effondrera forcément bientôt en France et pour les mêmes raisons. Espérons qu'il ne sera pas alors trop tard.
Il faut être irresponsable pour faire des enfants quand on n'a ni travail ni revenu ni logement. Malheureusement la politique sociale française encourage ce comportement. Les moins de 25 ans n'ont droit à rien, même pas au RSA... sauf quand ils font des enfants.
Ce sont donc les enfants qui nourrissent leurs parents et non l'inverse. Les allemands n'ont pas commis cette erreur et en sont clairement récompensés aujourd'hui.
Le jeune qui se comporte de manière adulte et responsable et refuse de faire des enfants tant qu'il n'est même pas capable de se nourrir lui même est impitoyablement écrasé en France alors qu'en Allemagne il a le droit de vivre. On n'exige pas de lui qu'il entraîne d'abord une nouvelle génération dans sa misère pour lui donner à manger.
Ivan
@Ivan
SupprimerT'es conscient qu'il y a 1.99 enfant par femme en France? C'est-à-dire moins que ce qu'il faut pour renouveler les générations?
Et que le principal problème démographique des nations européennes n'est pas de faire trop d'enfant mais plutôt le vieillissement de leur population qui fait exploser le coût des dépenses de santé?
" Les moins de 25 ans n'ont droit à rien, même pas au RSA... sauf quand ils font des enfants. "
Là tu délires complètement...
T'en connais beaucoup des gens qui se sont dit à 15 ans "tiens, je voudrais de l'argent de poche, je vais faire des enfants"??
@ bip
SupprimerLa question ne se pose pas à partir de 15 ans mais de 18 .
Le RSA n'est pas de l'argent de poche car on ne peut pas cumuler. Il s'agit du droit de manger et de conserver figure humaine.
N'avez vous pas remarqué qu'il y a 10 fois plus de jeunes gens que de jeunes filles qui crèvent la bouche ouverte sur nos trottoirs ?
Cela vient du fait qu'il est beaucoup plus facile pour une jeune fille sans ressource de devenir mère que pour un jeune homme dans la même situation de devenir père.
Le système du RSA a un autre effet pervers, très grave (certes pas au même point) Comme les revenus du conjoint sont déduits du RSA la mère a intérêt à priver les enfants de leur père même s'il n'a pas de travail, car il pourrait un jour en trouver un.
Inexcusable : celles qui refusent de priver les enfants de leur père sont traquées comme des fraudeuses par la CAF.
Tout cela vient d'une seule et même décision criminelle qui remonte à la création du RMI, celle d'en exclure les moins de 25 ans sans enfant (de même que les étudiants et les stagiaires)
Et de cette idéologie imbécile selon laquelle si on autorisait le cumul du RSA avec d'autres prestations cela découragerait le travail. Comme si on était en période de plein emploi avec une demande d'emploi insuffisante pour satisfaire l'offre, alors que nous sommes dans la situation inverse depuis 40 ans.
En pleine inondation on ne veut combattre que l'incendie.
Accessoirement je vous signale que peu importe qu'il y ai 1 millions ou 10 millions de jeunes qui crèvent la bouche ouverte sur nos trottoirs cela ne fera jamais un centime de cotisation ni en plus ni en moins pour les caisses d'assurance maladie et vieillesse.
Il n'y a aucun moyen de relever le défi de l'allongement de l'espérance de vie sans augmenter les prélèvements obligatoires sur ceux qui perçoivent un revenu, et ni les bébés ni leurs grands frères au chômage non indemnisé n'en font partie.
Ivan
@Ivan
Supprimer"Le RSA n'est pas de l'argent de poche car on ne peut pas cumuler. Il s'agit du droit de manger et de conserver figure humaine."
Mon propos ne portait pas sur le RSA mais sur le raisonnement "j'ai besoin d'argent, je vais faire des enfants". J'ai un peu de mal à imaginer que ça concerne plus largement que quelques exceptions...
"Il n'y a aucun moyen de relever le défi de l'allongement de l'espérance de vie sans augmenter les prélèvements obligatoires sur ceux qui perçoivent un revenu, et ni les bébés ni leurs grands frères au chômage non indemnisé n'en font partie."
Créer des emplois? Mieux répartir les richesses? Baisser le niveau de vie moyen?
Ça peut aussi être plus extrême : ne plus rembourser les soins pour certaines maladies à partir d'un certain âge.
L'option actuelle, c'est plutôt baisse des retraites.
Mais l'option de baisser la natalité me parait très dangereuse : une sorte de "après moi le déluge" dans une société qui se laisserait mourir et qui ne soucierait plus du tout de l'avenir...
@ bip
Supprimer"Mon propos ne portait pas sur le RSA mais sur le raisonnement "j'ai besoin d'argent, je vais faire des enfants". J'ai un peu de mal à imaginer que ça concerne plus largement que quelques exceptions..."
Si cela ne concerne que quelques exceptions alors on ne peut plus soutenir que la politique familiale française est une belle réussite.
Ou bien l'effet des prestations familiales natalistes explique la forte natalité française ou bien cet effet se résume à quelques exceptions, mais cela ne peut pas être les deux en même temps.
Il n'est pas impossible en théorie que vous ayiez raison car il y a dans le monde des pays qui affichent une forte natalité sans mener aucune politique familiale nataliste.
Par contre si l'avènement du RMI n'a pas provoqué d'inflexion notable de la natalité chez nous cela peut s'expliquer aussi par le fait qu'il est venu se substituer aux allocations familiales qui existaient avant, sans pouvoir se cumuler avec elles.
Par contre, dans votre sens, on aurait dû inversement observer une baisse de la natalité chez les plus de 25 ans qui, même sans enfant, avaient enfin droit à quelque chose. En tenant compte pour le calcul du fait que la tranche d'âge 18- 25 ans était à elle seule deux fois plus frappée par l'indigence totale que toutes les autres tranches d'âge réunies, comme le gouvernement socialiste de l'époque l'avait avoué en arguant que l'extension du dispositif aux 18-25 ans en aurait multiplié le coût par 3.
"Créer des emplois? Mieux répartir les richesses?"
C'est ce qu'on devrait faire.
"Baisser le niveau de vie moyen?"
C'est ce qu'on fait déjà et qui ne marche pas.
"ne plus rembourser les soins pour certaines maladies à partir d'un certain âge."
Je crains plutôt qu'on s'arrange pour que les soins ne soient plus disponibles ou que la liste d'attente soit trop longue. Autrement dit qu'on pousse un peu plus loin la logique du numerus clausus qui est déjà installée depuis des décennies dans notre pays.
"une société qui se laisserait mourir et qui ne soucierait plus du tout de l'avenir"
Ce n'est pas au niveau de la politique familiale que cette question se joue mais plutôt à celui de la politique de l'urbanisme. Toutes nos grandes villes sont désormais corsetées par des normes d'urbanisme malthusiennes draconniennes : hauteurs limites de construction, coefficients maxima d'occupation des sols, quartiers entiers classés et inconstructibles.
Il est légitime de s'interroger sur l'avenir d'un peuple pris ainsi entre le marteau de la politique familiale nataliste et l'enclume de la politique d'urbanisme malthusienne
Ivan
@Ivan
Supprimer"Si cela ne concerne que quelques exceptions alors on ne peut plus soutenir que la politique familiale française est une belle réussite."
Pour moi, la politique familiale sert à ce que les couples qui font des enfants ne soient pénalisés sur le plan financier par rapport à ceux qui n'en font pas.
Et jusqu'à maintenant, je crois que ça marchait pas mal.
Texte de Reinhart :
RépondreSupprimerOutre cette réduction de la dette, la période de répression financière présente une caractéristique « macroprudentielle » saillante particulièrement marquante. Entre 1945 et 1980, période pendant laquelle la mobilité des capitaux était limitée, le monde n’a connu pratiquement aucune crise
systémique. Le graphique 6, repris de Reinhart et Rogoff (2009) et actualisé, illustre bien ce constat. Dans la mesure où les crises financières graves (par opposition aux « paniques » bancaires de courte durée) sont associées à des périodes prolongées de profonde récession et à une nette détérioration
des finances publiques, ce facteur ne peut pas être considéré comme anecdotique lorsque l’on étudie les mérites relatifs d’un système financier mondial où le laisser-faire aurait moins sa place.
https://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/publications/Revue_de_la_stabilite_financiere/2012/rsf-avril-2012/RSF16-etude-04.pdf
olaf
@ Saul
RépondreSupprimerMerci pour ces extraits. Les montants en jeu indiquent que seule une dévaluation pourra faire cela.
@ Ivan
La Suisse est un parasite fiscal qui compense son coût du travail élevé par des impôts faibles, et une spécialisation sur des industries et services à forte VA. Après, d’accord sur votre point sur le coût du travail, même si je pense que nous aurions intérêt à réformer le mode de financement de la protection sociale.
@ Olaf
Merci pour les liens
@ Enfant de la patrie
Très juste. En outre, notre solde commercial avec les Etats-Unis s’est largement dégradé en 10 ans.
@ Anonyme
Il faudrait corriger le chiffre des flux interentreprises, qui expliquent la moitié du commerce mondial. Si le contenu en composants étrangers augmente, ce qui est probable, alors cela introduit un biais. La consommation intérieure en Espagne a beaucoup baissé. Mais juste qu’il existe un tissus productif non négligeable (notamment dans l’automobile).
@ Rieux
Ils n’en ont pas besoin. Ils laisseront faire.
@ TeoNeo
Et puis, baisser le coût du travail de quelques pourcents, quand l’euro peut varier de 10 à 20%, et qu’il est largement trop cher, c’est ridicule.
@ Talisker
Je n’ai pas ce chiffre malheureusement.
@ Fiorino
Nous avons un meilleur taux de fécondité que la Grande-Bretagne, une meilleure espérance de vie (la meilleure d’Europe à 60 ans pour les hommes et les femmes).
Je suis d'accord mais il faut rappeler que nos déficits commerciaux sont en grande partie à l’intérieur de la zone euro.
SupprimerUne question de Candide à Laurent Pinsolle.
RépondreSupprimerLes produits et les services fabriqués à l'étranger pour les multinationales et les grands groupes français, qui sont ensuite vendus (importés) en France sont-ils comptabilisés dans les importations. Exemple : Décathlon fait fabriquer des produits en Chine étiquetés au Brésil (?) et vendus en France.
Si c'était le cas, cela qui signifierait que plus on délocalise, plus les importations augmentent et plus le déficit commercial se creuse.
Conférence de presse ??? qui a compris ?
RépondreSupprimerJ'ai compris : 35 milliards de pacte responsabilité pour faire baisser les charges des entreprises ??? allocations familiales annuelles !!!!
C'est très bien çà va dans le sens de la baisse des prix donc de la relance de la compétitivité et de la croissance.
EN CONTREPARTIE d'embauches !!! avant que les embauches soient effectives, il va bien falloir trouver de l'argent quelque part ??? on nous dit économies dans la fonction publique, mais on ne nous dit pas ou ? 1er point
EN OUTRE on nous dit il va falloir créer 5 ou 6 agences pour sur veiller tout celà ? cout ?
réflexion pour couvrir les 35 milliards de charges non payées par les entreprises, en compensation il faudrait créer : 35 000 000 d'emplois par an !!!
FLAMBY tape dans les boites....
En novembre 2013 la dette publique italienne a dépassé les 2100 milliards d’euros (nouveau record),2104 milliards plus précisément. La dette publique italienne a augmenté de 114,6 milliards au cours des onze premiers mois de l'année 2013.
RépondreSupprimerhttp://www.investireoggi.it/economia/nuovo-record-debito-pubblico-a-novembre-2104-miliardi/
Il y a un échec patent des stratégies économiques de dévaluation interne en zone euro pour rétablir la solvabilité budgétaire des pays en crise, même si elle améliore un peu leur compétitivité. Dans une note récente : « Le moment très dangereux : celui où la zone euro prise globalement perd sa solvabilité budgétaire », Patrick ARTUS que je cite souvent indiquait que pour que la zone euro soit solvable, il faudrait à court terme, une amélioration de 2 points de PIB de son déficit public ; à moyen terme, une hausse de 1,3 point de sa croissance potentielle en valeur. »
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=74472
Il est très peu probable que dans le cadre institutionnel de la zone euro (avec notamment la dévaluation interne comme moyen d’amélioration de la compétitivité prix) on pourrait avoir la croissance suffisante permettant que des pays qui doivent se financer à 100% sur les marchés financiers puissent restaurer leur solvabilité budgétaire. C’est devenu quasiment impossible en raison d’un endettement devenu trop important et d’un problème de croissance bancale lié à la stratégie mise en œuvre dans le cadre de la sauvegarde de l’euro-zone.
Saul
@ TeoNeo
RépondreSupprimerIl me semble qu’une grande partie est en Asie tout de même
@ Anonyme
Bien sûr qu’ils comptent. Mieux, le commerce inter-entreprise représente, il me semble, la moitié du commerce mondial.
@ Saul
Voilà une belle bombe à retardement au cœur de la zone euro.
D'après deux études il y aurait une relation entre prix de l'immobilier et balance commerciale.
RépondreSupprimerhttp://www.lepoint.fr/editos-du-point/pierre-antoine-delhommais/immobilier-la-bulle-qui-plombe-16-01-2014-1780760_493.php
Ce serait alors le seul levier sur lequel nous pouvons agir avant d'avoir recouvré notre souveraineté et sans sacrifier le pouvoir d'achat de la population, au contraire, et cela ne m'étonne pas.
(A ce propos ne pas croire les affirmations suivantes dans l'article du Point :
"l'enrichissement des propriétaires se traduit par un surplus de consommation et d'importations " Impossible car l'enrichissement des propriétaires est intégralement compensé par l'appauvrissement des acheteurs et des locataires.
"les rémunérations sont mécaniquement tirées vers le haut par des prix de l'habitat élevés" Hélàs non sinon il n'y aurait aucun appauvrissement des salariés. Par contre il y a forcément des emplois qui auraient dû être créés et qui ne le sont pas parce que le salaire ne suffirait pas pour se loger et parce que les clients ne seront pas au rendez-vous vu qu'ils se saignent aux quatre veines pour payer des loyers monstrueux)
Techniquement il serait facile crever cet abcés d'un trait de plume. Il suffit d'abolir les normes d'urbanisme malthusiennes.
Malheureusement j'ai l'impression que le sujet est encore plus tabou que la sortie de l'Euro.
Ivan