Cette année
sera une année particulière à Athènes. D’une manière assez paradoxale, le
pays occupe la présidence de l’Union Européenne. Certes, il a atteint ses
objectifs financiers, mais
il pourrait bien avoir besoin d’un nouveau plan et surtout, la perspective
d’un conflit politique a fortement augmenté.
Un
contexte économique compliqué
Jean
Quatremer peut bien se réjouir de l’évolution de la situation en Europe
(fermant les yeux sur la
situation sociale dramatique des pays « aidés » ou sur le fait
que le
montant des créances douteuses en Espagne ne cesse de progresser, à 13,1%),
la situation est moins stable que les euro béats ne veulent bien l’admettre,
malgré le calme des marchés. Car le fait que la Grèce ait maintenant un
excédent primaire de son budget (avant paiement des intérêts) veut aussi dire
qu’une sortie de l’euro devient encore plus facile pour le pays, qui n’aurait
pas besoin de plan d’austérité en cas de défaut sur sa dette.
Du coup,
cela rend aussi le bras de fer entre les autorités grecques et la troïka plus équilibré,
pour qui voudrait vraiment créer un rapport de force. Or, il y aura sans doute
besoin d’une nouvelle aide pour le pays, comme
même le ministre allemand des finances l’a reconnu. En effet, les banques
grecques ont déjà bénéficié 40 milliards sur les 50 dont dispose le fond de
soutien du pays. Mais le
montant colossal des créances douteuses (24% fin 2012 !) pourrait
nécessiter de nouveaux fonds et il n’est pas évident que le Fonds
Héllénique de Stabilité Financière soit suffisant…
Vers une
crise politique ?
Mais cet
équilibre est extrêmement instable. Assez fréquemment, des
élus de la majorité en démissionnent, réduisant celle-ci à une peau de
chagrin. Mieux, les élections européennes de mai 2014 pourraient voir le succès
des partis opposés à la troïka, avec la fatigue – légitime – du peuple grec. Une
victoire de Syirza et un bon score des partis qui refusent la saignée que subit
le pays depuis quatre ans pourraient boulverser l’équilibre politique, déjà
instable, du pays. Partout en Europe, des critiques de plus en plus dures des
plans européens se fait jour, comme au sujet de
l’Irlande par Jean Gadrey.
L’accession
de la Grèce à la présidence de l’UE en 2014, à la veille d’élections qui
devraient voir le succès des partis euro-réalistes, est un immense paradoxe.
Elle rappelle à tous la
nocivité des plans européens, mais aussi leur inefficacité, puisqu’une nouvelle
aide est nécessaire.
J'ai comme une idée que ce mauvais feuilleton gréco-européen a suffisamment duré. Les Grecs n'auront que ce qu'ils méritent et puis c'est tout.
RépondreSupprimerQuant à l'UE, elle sera détruite par le premier peuple suffisamment non-larvaire pour se révolter contre sa classe politique et ses média.
Sancelrien
20/01/2014 14:55
P.S : Monsieur Hollande a fait le pari que le dernier peuple à se révolter sera le peuple français : il nous méprise suffisamment pour cela.
SupprimerSancelrien
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, déclare au sujet de la Grèce : ""Si, d'ici à la fin 2015, la Grèce a rempli toutes ses obligations .... alors nous sommes prêts à faire quelque chose". Monsieur est trop bon, même si on ne sait pas très bien ce que sera ce "quelque chose".
RépondreSupprimerJ'espère juste, pour ma part, que les financiers, qui ont placé de l'argent en Grèce, continueront à en gagner grâce aux "aides" apportées à la Grèce et aux opportunités offertes à l'initiative de la Troïka, je veux parler des privatisations .
Demos
Lisez sur Reporterre d'Hervé Kempf l'article de Camille Martin : "vive la crise ! disent les riches, qui continuent de s’enrichir".
RépondreSupprimerExtraits : "La démocratie (est) foulée aux pieds par les riches ... parce que les plus riches ont massivement investi le système de représentation associé à la démocratie parlementaire. Surfant sur l’abstention et injectant de l’argent pour soutenir leurs candidats, ils sont surreprésentés". "La fortune combinée des dix personnes les plus riches d’Europe dépasse le coût total des mesures de relance mises en oeuvre dans l’Union européenne (UE) entre 2008 et 2010 (217 milliards d’euros contre 200 milliards d’euros), selon le calcul mené par Oxfam".
Demos
@ Sancelrien
RépondreSupprimerC’est bien pour cela que le machin européen finira par exploser.
@ Démos
Ce qui se passe en Grèce sera juger terriblement par l’histoire.
Merci pour l’info