samedi 11 janvier 2014

La stratégie de François Hollande pour 2017


On sous-estime toujours François Hollande. Et pourtant, sa victoire aux primaires puis à la présidentielle indiquent qu’il ne doit pas être pris à la légère (DSK était loin d’être sûr de gagner). La fin de l’année 2013 laisse entrevoir la possible stratégie du président pour être réélu en 2017.



Virage à droite et anti-racisme surjoué

Le « hollandisme révolutionnaire » est sans doute bien mort et enterré. Je n’y avais jamais cru, et les vœux du 31 décembre 2013 ont confirmé l’orientation eurolibérale de la majorité actuelle, au grand dam d’une partie de la gauche, qui espérait encore. Mais quand on ajoute à cela l’agitation de Manuel Valls sur Dieudonné, se dessine en creux la stratégie de François Hollande pour essayer de l’emporter en 2017. Si je pense qu’elle va dans la mauvaise direction et la trouve politicienne, il faut néanmoins reconnaître qu’elle a une cohérence et que le président a désormais un cap politicien.

Les deux faces du hollandisme seraient donc l’eurolibéralisme (la combinaison d’un discours à dominante libérale, où le social est seulement une posture, et favorable à toute intégration européenne, fût-elle sous domination allemande, austéritaire ou néolibérale) et un anti-racisme surjoué, quitte à attiser les tensions de notre société. C’est sans doute pour cette raison que la majorité en fait des tonnes sur l’affaire Dieudonné, depuis des semaines et que la lutte contre le racisme a été donnée comme une priorité de l’année le 31 décembre, en oubliant paradoxalement la question de l’insécurité.

En fait, François Hollande cherche à réaliser une triangulation assez machiavélique. En assumant un cap politique eurolibéral, il met en difficulté l’UMP, comme le note Sarkofrance, coincée entre un demi-soutien (le « chiche » que tous ses dirigeants avaient à la bouche avant les vœux de Jean-François Copé) ou un cap plus libéral, que semble préparer ce dernier, qui pourrait placer le mouvement trop loin du centre de gravité politique du pays. Et l’hystérisation du débat sur l’anti-racisme, après celui sur le mariage, peut imposer à l’UMP de choisir entre la position du FN ou le soutien à celle de la majorité…

Quel destin : Mitterrand ou Jospin ?

Bien sûr, le niveau actuel de la popularité du président et de son gouvernement relativise la pertinence de cette stratégie. Néanmoins, il ne faut pas oublier trois points. D’abord, le fait de pleinement assumer le cap eurolibéral est récent. C’est un élément nouveau dans l’équation. Ensuite, si François Hollande est très impopulaire, ni l’UMP ni le FN ne sont plus crédibles aux yeux des Français. Enfin, on peut imaginer que l’équipe au pouvoir parie sur une amélioration de la conjoncture, qui couplée à cette triangulation pourrait lui donner une place centrale lui assurant le second tour en 2017.

Cependant, cette stratégie est à double tranchant. Si on comprend bien comment elle pourrait gêner l’UMP, il n’est pas non plus difficile de voir qu’elle n’est pas si éloignée du positionnement de Lionel Jospin en 2002, qui a abouti à son élimination dès le premier tour. Bref, le risque reste présent que François Hollande ne soit pas qualifié pour le second tour de 2017. C’est une chose de viser le centre, c’en est une autre de parvenir à garder motivé l’électorat des classes populaires et moyennes, surtout si la conjoncture connaît un hoquet d’ici à 2017. A vouloir gagner face au Front National, le Parti Socialiste pourrait bien se retrouver éliminé au premier tour et assister à une redite du 22 avril 2002.

L’histoire politicienne retiendra peut-être ce tournant dans la stratégie de François Hollande, celui d’un nouveau cap pour essayer d’être élu en 2017 : eurolibéralisme assumé et anti-racisme surjoué, pour asphyxier l’UMP. Rendez-vous dans trois ans pour savoir si cette stratégie a marché.

25 commentaires:

  1. Si Hollande parie sur une amélioration de la conjoncture et sur l'antiracisme, il se gourre complètement. Effectivement, c'était le pari (perdu) de Jospin, à ceci près que sous Jospin il y avait vraiment une amélioration de la situation économique, ce qui ne sera pas le cas d'ici 2017.

    Albert

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  2. @Laurent Pinsolle,
    bien sûr qu'elle est connue la stratégie de Hollande, et d'ailleurs l'UMP fait exactement le même calcul: avec le quinquennat, les présidentielles sont désormais la mère de toutes les élections.
    Peu importe l'impopularité de l'UMPS (désolé, pour moi, ils sont siamois...), le FN ne réunira JAMAIS un électeur sur deux en France. Dès lors, la stratégie cynique de ce duopole consiste à qualifier le FN pour le deuxième tour, sachant que les mécontents s'abstiendront très majoritairement d'aller voter. Tout est bon, y compris créer un climat de tension, voire de terreur anti-raciste et/ou antisémite.
    Le mois dernier, la pantalonnade Taubira, et le "foirage" du rapport sur l'intégration du premier ministre ont fait gagner des voix à la PME Le Pen. Désormais, avec la "quenelle" de Dieudonné, ce sont les jeunes électeurs d'origine étrangère qui pourront apporter leur concours à miss Le Pen! C'est tout nouveau, et ça vient de sortir, ou plus exactement, c'était dans l'air. Avec comme dénominateur commun, l'antisémitisme...
    Non, franchement, bravo, messieurs-dames les socialistes: vous nous resservez exactement le même plat qu'en 1984 quand vous aviez renié votre programme socialiste. Sauf que cette fois-ci, n'est pas Mitterrand qui veut...

    CVT

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  3. D'accord avec CVT : après le virage de mars 1983, le virage de 2013 en usant de la même méthode. Il y a d'ailleurs un article très intéressant sur le site de Fakir sur le virage socialiste de 1983.

    Pour ce qui concerne le Président actuel, comme je j'ai déjà écrit, il est la parfaite incarnation du pouvoir décrit par Orwell dans 1984, usant de techniques comme la "doublepensée", ce qui veut dire ici que les citoyens finissent par croire que le Président des entreprises dit la vérité tout sachant que l'ennemi de la finance ment.

    A propos du parallèle avec Mitterrand et Jospin, Hollande est évidemment plus proche du premier en ce qu'il est calculateur, sans scrupules, machiavélique, alors que le second, "l'austère qui se marre", était plus droit (plus naïf ?), ne dissimulant pas ses choix, ses intentions. Rappelez-vous Vilvoorde !

    Merci donc à Hollande pour son exemplarité et pour sa contribution aux progrès de la démocratie !

    Demos

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  4. A mentionner la rumeur de sa nouvelle copine, coup très habilement monté.

    Il rejoint la tradition des présidents tombeur de nanas, qui plus est au physique avantageux. Après la guerre, les femmes... Rien de tel pour redorer son blason de roi de France, pays qui a toujours fait de la gaudriole un élément de sa culture.

    olaf

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    1. Hollande, "au physique avantageux" ? Ce n'est pas mon genre en tous cas ! Mais j'admets qu'en matière de beauté masculine, je suis peut-être mauvais juge :-)

      Sancelrien

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    2. Je parlais de ses copines, pas de Hollande...

      olaf

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  5. Bonjour à tous

    Je peux me tromper, mais d'après les réflexions des gens, l'histoire de Dieudonné et des quenelles est considéré comme un moyen pour le pouvoir de détourner l'attention et ne rapportera rien à Hollande, les gens sont de moins en moins naifs.

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  6. Le fond du problème est bien que Mr Hollande n'a qu'un seul but : se faire réélire en 2017, pas le bien de la France et des Français, et je parle même pas du bien de l'Europe et des Européens.
    Tout comme au niveau local les petits barons ne pensent qu'a garder leur place.
    Ces gens là sont des irresponsables totalement déconnectés de la réalité.
    Ca fonctionne, et ca fonctionnera tant que la majorité des gens vivra relativement confortablement et que pour les autres, ce petit confort reste une cible atteignable ce qui est de moins en moins le cas.
    Compter sur une amélioration de la conjoncture "naturelle", comme faisant partit d'un "cycle", emmené par la situation générale de l'économie mondiale est du suicide. Mais c'est tellement plus confortable que de se remettre en question, de prendre des risques, de faire de vraies réformes.
    Mais au fur et a mesure que la situation se dégrade (l'inversion de la courbe du chômage, cette blague quand on voit toutes les annonces de plans sociaux, que l'on voit toutes les petites entreprises, commerces qui mettent la clés sous la porte) impactant directement le cercle proche de tous les Français, ces derniers sont effectivement de moins en moins naif. Les grands discours, c'est bien beau, mais sans les actes qui vont avec, ca reste du vent, et 2017, c'est TRES loin.

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  7. Analyse pertinente.

    La situation politique étant désormais éclaircie, manque le billet suivant : quelle stratégie gagnante pour DLR jusqu'en 2017 ?
    - strategie "Zemmour" en assumant un coté droitier et reactionnaire ?
    - strategie "Asselineau" en misant tout sur la question Europeenne et en se positionnant "hors clivage" ?
    - strategie "Chevenement" en tendant la main aux electeurs de Gauche ?

    Talisker.

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  8. Le 3 janvier 2014, Sophie Coignard et Romain Gubert ont publié un livre exceptionnel, "La caste cannibale", édition Albin Michel, 20 euros.

    « Nous avons voulu raconter dans ce livre comment l'alliance contre nature entre un Etat immoral et un capitalisme cupide a produit un système cannibale qui nous menace tous. »
    - Sophie Coignard et Romain Gubert.

    Comment l'école ultra-libérale de Chicago a-t-elle influencé la gauche, de Mitterrand à Hollande ?
    Pourquoi le Forum de Davos censure-t-il l'ancien président de la banque Edmond de Rothschild ?
    Que fait Nicolas Sarkozy avec le Washington Speakers Bureau ?
    Le grand patron de Renault, Carlos Ghosn, est-il devenu paranoïaque ?
    Dans quelles conditions trois hauts fonctionnaires français, tous de gauche, ont-ils accéléré la mondialisation financière ?
    Par quel mécanisme pervers nos impôts financent-ils ce qu'il y a de plus toxique dans les salles de marché françaises ?
    Comment, derrière des décisions stratégiques, certains grands patrons organisent-ils leur fuite à l'étranger ?
    Sur quel terrain s'affrontent les gendarmes des principales bourses mondiales et les grands banquiers de la planète ?

    Dans cette enquête incroyable qui mêle reportage et analyse, Sophie Coignard et Romain Gubert, grands reporters au Point et déjà auteurs du best-seller « L'oligarchie des Incapables », nous racontent comment les élites, en France et au-delà, ont perdu la tête.

    http://www.placedeslibraires.fr/detaillivre.php?gencod=9782226254689

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  9. On doit noter une très grande incohérence dans la démarche des socialistes.
    En effet, l’antiracisme repose fondamentalement sur l’idée de nation. C’est d’ailleurs l’un des enseignements principaux de Nelson Mandela et il est tout de même dommage qu’on n’en tienne pas compte. Et ce d’autant plus que cette idée est une idée française, née de la Révolution et contemporaine de la création de la République. C’est parce qu’à la Révolution française, on a défini les êtres humains comme libres et égaux en droit qu’on a pu repenser le statut des juifs et surtout accorder l’égalité en droit aux anciens esclaves des colonies (loi du 5 janvier 1794).
    Pour Tom Reiss, la nomination d’un général noir (Alexandre Dumas père) à la tête de troupes qui ne l’étaient pas peut être considérée comme l’archétype de cette conception nationale et non raciste, loin des modèles dessinés plus tard par les Anglais ou les Américains.

    Sur ce plan, le PS n’a pas beaucoup évolué sur sa conception de la nation, née d’une lecture erronée, souvent fournie par les Allemands, de ce que fut le nazisme. Les socialistes n’arrivent pas à comprendre que le nazisme est un modèle radicalement opposé au modèle national français ou italien et qu’il est avant tout un impérialisme – son objectif étant de s’emparer de territoires et/ou de les mettre sous domination ce qui l’a conduit à hiérarchiser les peuples qui en faisaient partie.

    Il est absurde de promouvoir un modèle aussi contradictoire. On ne peut pas défendre un système politique et social qui génère des inégalités (Europe néolibérale) quand on affiche le principe d’égalité sur le plan moral. Il y a là une contradiction qui n’échappe à personne. Je ne suis pas sûr que le PS soit bien conscient de celle-ci (je crois en une certaine sincérité dans la démarche), en tout cas, elle ne peut amener qu’à une défaite politique et morale.

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    1. @Léonard,
      je ne sais pas quel âge vous avez, mais depuis 1983 et la Marche des Beurs, l'antiracisme à la sauce PS, c'est tout ce qu'on veut sauf des principes républicains!
      Depuis cette époque, l'antiracisme marche de pair avec le FN, pour permettre à la gauche de se maintenir au pouvoir grâce à la division de la droite. En effet, le refus buté de la droite classique de s'allier avec le FN a assuré deux élections présidentielles au PS depuis 1988...
      De plus, cet anti-racisme, instrumental au départ, a mué: on est passé de la lutte contre la discrimination (légitime au départ) à la lutte pour la rente victimaire, qui n'est possible qu'en accusant TOUS les Français d'être racistes. On se souviendra du dernier avatar de ce racisme anti-français lors du happening Taubira...
      Sinon, vous avez raison d'invoquer le fait que la France est l'un des pays qui fut à la pointe de l'abolition de l'esclavage, du moins en métropole car Napoléon Bonaparte le rétablit dans les colonies en 1802. Il fut abrogé une seconde fois en 1848 par Victor Schoelcher. D'ailleurs, Christiane Taubira ne manqua pas l'occasion d'instrumenter cet événement pour concocter une loi violemment anti-française sur la reconnaissance de la traite des noirs UNIQUEMENT limitée au trafic transatlantique. A cette occasion, elle occulta volontairement l'esclavage arabe et inter-africain, soi-disant au nom de la volonté de ne pas faire peser cette faute sur les Maghrébins et les Africains d'aujourd'hui! Voilà qui est notre ministre de la justice: une francophobe!
      Contrairement à ce que vous pouvez penser, je crois que les socialistes sont les pires racistes qui existent, car leur racisme est sournois: ils ne reconnaissent les gens d'origines étrangères comme leurs égaux! En refusant l'assimilation depuis 30 ans des nouveaux arrivants, ils assignent ces derniers dans une prison identitaire qui les rend inaptes à évoluer dans la société française. Les outils anti-assimilationnistes furent SOS-Racisme, et également la mise à sac de notre système d'éducation scolaire.
      Le racisme "de gauche" vient d'ailleurs de loin: au nom de la supériorité de l'homme blanc, et du devoir de répandre la civilisation, il a servi à justifier la colonisation! Et oui, Jules Ferry, qui en était à l'origine en 1883, était radical-socialiste. Plusieurs personnes le contestèrent, et notamment Clemenceau, qui était contre l'idée de la supériorité de la race blanche pour justifier des rapines...
      D'ailleurs, le trait commun du communautarisme d'aujourd'hui et du colonialisme d'hier porte le même nom: c'est du paternalisme!
      Non, il n'y a pas vraiment de contradiction entre l'anti-racisme affiché du PS, qui n'est en fait que du communautarisme anti-français, et les inégalités sociales grandissantes dans le pays, ainsi que l'indifférence du gouvernement à l'égard du sort des "Français de souche": l'anti-racisme est un alibi de confort qui sert aux socialistes à justifier leur abandon du peuple français pour faire venir les étrangers les moins intégrables (je pense aux Roms, ou encore au regroupement familial dans une France sur-endettée), qui ont le mérite de constituer une main d'oeuvre docile et pas chère, afin de faire baisser les prix des services dont ils sont friands. Bref, les socialistes ressemblent énormément aux bourgeois du XIXè siècle (d'où leur surnom, les bobos...), la bonne conscience anti-raciste ayant remplacé le catéchisme catholique. Ils sont les dames patronnesses du XXIè siècle....

      CVT

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    2. Remarques très justes sur le racisme et les soc' lib', CVT.
      Les soc' lib' sont bien mal placés pour donner des leçons aux Français au vu de la politique colonialiste de leur parti. Or, ils ne contentent pas de réécrire l'histoire de France, de faire le procès des Français (un comble !), ils prônent le communautarisme en France, l'internationalisme et ne font rien pour faire sortir les descendants des immigrés de leur ghetto social et économique.
      Remarquez, pourquoi le feraient-ils dans la mesure où ils méprisent tous les Français en dehors des privilégiés !

      Demos


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    3. En effet il me semble que le mondialisme favorise fortement le communautarisme. Les gens recherchant inconsciemment une collectivité ou se raccrocher pour pouvoir trouver de l'aide, une protection... L'ideologie ne peut changer la nature humaine.

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    4. @CVT
      J'avoue avoir un peu de mal à comprendre le sens de ce que vous voulez dire. On ne peut pas seulement s'amuser à jongler avec les concepts pour leur faire dire n'importe quoi, il faut aussi s'appuyer sur des faits.
      Dire "l'antiracisme est un racisme" est probablement joli sur le plan des sonorités, mais ça n'a pas beaucoup de sens. De même qu'on ne comprend pas ce que vous voulez dire par "la prison identitaire" ou "les outils anti-assimilationnistes". Jusqu'à preuve du contraire, les enfants d'immigrés vont à l'école publique, peuvent devenir fonctionnaires, ont le droit de vote, combattent dans l'armée et ont les mêmes défauts et qualités que les enfants des autres. Ce concept est ridicule.

      Quant aux socialistes, ils ont probablement une vision très chrétienne de l'antiracisme. Il y a là des héritages qui restent prégnants. S'agit-il de "paternalisme" ? Là, je pense qu'il ne faut pas pousser. Beaucoup de socialistes qui portent ces valeurs proviennent eux-mêmes de l'immigration, les autres finissent par les rencontrer. Votre vision ici est très datée et caricaturale.

      Le reproche qu'on peut faire aux socialistes c'est de refuser le lien qui existe entre le refus du racisme et l'idée de la nation - on peut d'ailleurs adresser ce même reproche à certains nationalistes qui n'arrivent pas à voir ce lien historique. On ne peut pas leur reprocher un certain racisme - sauf à tordre tous les concepts et tous les faits.

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    5. @Léonard,
      vous n'êtes probablement adepte de la dialectique marxiste ;-)...
      Que vous ne compreniez pas, c'est une chose, mais évitez de déformer mes propos, surtout quand ils sont en contraction avec vos opinion.
      Je n'ai jamais écrit que l'antiracisme est un racisme: je dis simplement dans la version actuelle, alors qu'il était au départ légitime, il est devenu une arme contre les Français, et donc contre la nation. Vous dites que ma vision est datée, alors qu'elle permet d'expliquer en grande partie pourquoi le FN est à ce jour le premier parti des couches des couches populaires en lieu et place du PCF de jadis. Les choses n'arrivent pas d'un claquement de doigt, il faut du temps pour qu'on en mesure les effets, d'où mon retour en arrière il y a trente ans. C'est plutôt votre manque de recul historique qui vous empêche de voir l'absence de contradiction entre l'antiracisme et
      l'ultralibéralisme: je le répète, en France, le choix de l'Europe ( et donc de l'ultra-libéralisme) a coïncidé avec l'émergence conjointe de l'antiracisme et de FN. C'était une tactique délibérée des socialistes!
      Tout ce que j'ai énoncé sont des faits historiques, et vous me parlez de concepts: en clair, il faut séparer le discours de la réalité pour comprendre qu'il n'y a pas de contradiction chez les socialistes: il nous refont le même coup qu'il y a trente ans, un point c'est tout!
      Tout ce que j'ai pu dire, bien des gens de la gauche jacobine (dont Chevenement est un des derniers représentants) vous le diront.
      Concernant le libéralisme-libertaire (dont la social-démocratie est le faux-nez...), dont l'anti-racisme est l'un des avatars, je vous conseille de lire J-C Michéa: il a bien plus de talent que moi pour décortiquer ce faux dilemme...


      CVT

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    6. @Léonard,

      [Le reproche qu'on peut faire aux socialistes c'est de refuser le lien qui existe entre le refus du racisme et l'idée de la nation ]
      Là, c'est moi qui ne comprend plus: quel est le rapport en la nation et le refus du racisme? C'est bien confus, votre histoire...
      Votre propos mélange énormément de choses, et je le trouve confus. Pour commencer, les socialistes n'ont pas de vision chrétienne car ils sont foncièrement individualistes et nombrilistes. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, les socialistes sont anti-catholiques à défaut d'être laïcards. Afin de mieux vivre cet contradiction avec leur discours politique, ils ajoutent une bonne dose de bonne conscience! Donc invoquer la charité chrétienne chez eux est quelque peu exagéré.
      C'est justement pourquoi j'utilise à dessein le terme de paternalisme: comme qualifiez-vous une attitude qui consiste à trouver des excuses à des délinquants d'origine étrangère pour refuser de les punir en cas de délit? Si vous déniez à ces délinquants leur responsabilité individuelle, c'est que vous niez le fait qu'ils soient des êtres adultes et conséquents, et ce au nom de leurs origines: comment qualifiez-vous cela? La culture de l'excuse est profondément raciste, selon moi car elle nie la responsabilité individuelle, première qualité du citoyen...
      Enfin, et c'est peut-être le pire, ce paternalisme transparaît également à l'égard des Français, notamment lorsque ces derniers contestent la politique européiste imposée par le gouvernement, qui utilise toutes les ficelles possibles pour infantiliser les électeurs...

      Concernant la nation, si vous aviez un minimum de culture historique sur la gauche, vous sauriez que le PS (et son ancêtre la SFIO) ont souvent été hostile à la nation, au nom de l'internationalisme du mouvement des prolétaires. Même s'il n'y a plus de prolétaire au sens marxiste du terme, la haine de la nation, elle, est demeurée: d'après vous, pourquoi les socialistes ont de tout temps soutenu la construction européenne, quand bien même celle-ci a TOUJOURS été libérale?
      Ce tropisme anti-nation a toujours imprégné une grande partie de la gauche, à l'exception notable de personnages comme Jaurès, ou de parti comme le PCF.


      CVT

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    7. @CVT
      Pour le lien entre nation et anti-racisme voir le 1er post. Pour le reste, vous avez votre opinion.

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    8. Le PS est surtout internationaliste par hostilité envers la nation qui serait source de guerres (1914-1918 et 1939-19345) et de haines raciales et ethniques. Ce qui n'est qu'une perversion des choses puisqu'elle est le seul cadre de base dans lequel un régime démocratique peut vivre et prospérer. Tout le contraire des Empires (allemand, russe, austro-hongrois) dans lesquels les régimes démocratiques se sont rarement épanouis.
      L'Union européenne avec la complicité des élites mondialisées et anti-nationales bafoue la démocratie donc la volonté des peuples.
      Les socialistes devraient connaître Jaurès qui disait que la Nation est le seul bien des pauvres et le cadre dans lequel ils peuvent être protégés. La mondialisation néolibérale devant laquelle ils s'inclinent n'est que le règne de l'argent-roi: du capitalisme financier et donc des plus forts.

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  10. La conjoncture politique en vue de la présidentielle de 2017 dépend aussi des évolutions du FN façon Marine Le Pen comme l'analyse si bien Jacques Sapir dans son article "les 2 cartes" et le débat sur la gauche radicale et ses tabous sur son carnet "russeurop@hyothèses.org".

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  11. @ Albert

    Probable, mais pas certain non plus. Le désarroi de l’UMP est tout de même frappant.

    @ CVT & Démos

    Pas faux

    @ André

    Probable

    @ Alain34

    Bien d’accord

    @ Talisker

    Les européennes seront cruciales pour nous

    @ BA

    Très intéressant. Merci pour l’information

    @ Léonard

    Bien d’accord

    @ CVT

    Je pense que Léonard revenait à la conception historique de la nation par Jaurés. Pas sûr que l’absence d’accord avec le FN ait fait perdre la droite en 1988 ou en 2012. Un accord n’aurait rien changé à mon sens car ce qui aurait été gagné à l’extrême-droite aurait été perdu au centre.

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    1. @Laurent Pinsolle,
      concernant la réponse que vous fait au propos de Léonard, c'est le lien antiracisme-nation que je récuse, car si on prend la genèse de ce mouvement en 1984, il est foncièrement anti-républicain, et surtout depuis pas mal de temps, anti-français. L'anti-racisme sert depuis 30 ans bientôt à fragmenter la société française, justement dans le but d'affaiblir la nation.
      La nation française (et c'est bien de ça dont je parle) n'est pas la nation allemande ou anglaise, et en France, l'égalité des citoyens devant la loi est la règle fondamentale, et non la seule absence de discrimination raciale.


      CVT

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  12. @LP,

    Hollande est assurément une intelligence administrative ; pour le reste, je me pose beaucoup de questions, et notamment sur ce chiffre de 15 % de satisfaits qui me paraît "hymalayesque". Un manager public administre. Pour le reste, rappelez le standard de la Commission en début d'après-midi...

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  13. Il n'y a pas de virage libéral du Président Hollande! Lui comme toujours le PS a toujours entériné depuis 1983 les orientations libérales de l'UE. Certes parfois avec retard et à leur corps défendant mais le résultat est le même.Il ne fait que se conformer avec le discours, l'idéologie dominante des médias.

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  14. Bien vu et je pense que François Hollande choisit ce moment pour infléchir sa politique dans un sens Euro-libéral qu'il sait que la gauche de la gauche est en crise : mésentente entre Mélenchon et le parti communiste, crise chez les Verts. DFu coup la contestation sur son aile gauche du virage libéral que prend le gouvernement sera atténué d'autant que dans le même temps l'antiracisme sur joué servira de diversion pour contraindre les éléments de gauche de la majorité présidentielle à suivre le mouvement même en protestant.
    Ce virage libérale de la politique gouvernemental s'il est effectif mettra dans l'embarras aussi l'UMP qui devra se démarquer en faisant des propositions encore plus libérales qui risquent de couper l'UMP du centre droit UDI/MODEM.
    Par ailleurs l'antiracisme servira au PS à diaboliser toute alliance avec le FN et cela marche à merveille avec DLR, qui n'osera pas du coup un rapprochement même critique avec le Front national.
    Pour l'Europe il faut s'attendre à quelques mesures concoctées ensemble par Merkel et François Hollande pour faire semblant d'avoir entendu les opinions publiques européennes, mesures limitées et qui ne changeront pas fondamentalement les défauts de l'Union européenne mais qui prise avant les élections européennes viseront à limiter le désaveu que rencontreront les formations europhiles.

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