jeudi 23 janvier 2014

Y-a-t-il encore un économiste sérieux favorable à l’euro ?


Certains partisans de cet édifice artificiel et baroque qu’est l’euro osent encore soutenir qu’il n’y aurait pas d’économiste sérieux qui y serait opposé. Mais outre 9 prix Nobel d’économie, toujours plus d’économistes le critiquent, au point que l’on peut se demander s’il a encore des soutiens sérieux ?



Le refus du cap eurolibéral

Bruno Moschetto, secrétaire national aux questions économiques au MRC, et professeur de sciences économiques à HEC, a publié une tribune dans Marianne, intitulée « Pourquoi un changement de politique s’imposer à Hollande ». Il n’est pas inintéressant de la relire après la conférence de presse de François Hollande pour deux raisons. D’une part, cela permet de constater à quel point la majorité actuelle prend une direction totalement opposée à celle que juge nécessaire Bruno Moschetto, dans la lignée du jugement, très critique sur le fond, émis par Jean-Pierre Chevènement.

L’argumentaire de Bruno Moschetto est clair. Il dénonce le manque de flexibilité de cette construction monétaire, particulièrement évident dans cette crise. Il dénonce également le fait que la monnaie unique contribue à augmenter les différences entre les différences nations, au lieu de les homogénéiser. Pour lui, il n’est pas juste que l’Allemagne concentre à ce point la production industrielle. Il fait un parallèle entre la situation actuelle et celle de la France en 1958, vis-à-vis de l’Algérie et il appelle à un démontage de la monnaie unique et sa transformation en monnaie commune.

L’Allemagne de plus en plus hostile

En Allemagne, la campagne pour les élections européennes continue et Alternative für Deutschland, très proche d’une entrée au Bundestag lors des élections législatives, a de fortes chances de réussir étant donné que le cap à franchir n’est que de 3%, au lieu de 5%. L’ancien patron des patrons, Hans-Olaf Henkel sera tête de liste du parti en mai, comme le rapporte Romaric Godin pour la Tribune. Nul doute que le contexte de l’élection devrait pousser les Allemands, nostalgiques du mark, à marquer leur refus des dérives de cette construction, dont certains voudraient leur présenter la facture.

La critique d’Hans-Olaf Henkel est plutôt libérale puisqu’il a longtemps été proche du FDP. Très critique à l’égard d’Angela Merkel, il a écrit un livre à succès « Sauvez notre argent ». Pour lui, la monnaie unique et les propositions fédérales représentent un encouragement à l’irresponsabiltié. Il dénonce l’eurocentralisme de la CDU, du SPD et de la FDP. Il refuse toute intégration européenne, qui pourrait aboutir à faire payer d’une quelconque manière les Allemands. Un thème d’autant plus sensible que la population allemande a, paradoxalement, des actifs moins importants que les populations du Sud.

Devant l’accumulation de critiques d’économistes de tous les pays, de droite comme de gauche, dont la bagatelle de 9 prix Nobel, il est assez effarant que le débat reste aussi bloqué en France, les partisans de la monnaie unique se contentant le plus souvent d’anathèmes et de caricatures grossiers.

27 commentaires:

  1. Je crois qu'on y est : Tout le monde en parle , la monnaie unique a vécu. Vive la monnaie commune. Ce n'est plus qu'une question de mois...après les élections européennes sans doute .

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  2. On peut aussi citer Rogoff :

    Rogoff derided the creation of the single European currency, the euro, as a "giant historic mistake".

    http://www.rte.ie/news/business/2014/0122/499432-davos-europe/

    olaf

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    1. On peut aussi citer Laurent Faibis et Olivier Passet : http://www.lesechos.fr/opinions/points_vue/0203193619902-l-euro-pour-tous-et-chacun-pour-soi-le-nouveau-debat-interdit-638997.php

      "La crainte d'une catastrophe économique et politique gagne les esprits, en même temps que le risque d'un éclatement de notre cohésion sociale. L'euro pour tous, mais chacun pour soi, tel est le diagnostic. Ce serait une erreur, pire une faute, d'en faire un débat interdit."

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    2. Et aussi plutôt soft mais sur ... BFM Business!! Juste pour ça, c'est beau : http://www.dailymotion.com/video/x195bno_e-lechypre-l-euro-ne-profiterait-il-qu-aux-allemands-02-01_news?start=1

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  3. L'€uro est devenu une religion. Du moins en France. Ses églises sont les médias mainstream et ses prédicateurs les 'grands journalistes', commentateurs politiques et hommes politiques du PS et UMP.
    Toute cette clique affirme avec force conviction que la terre est plate en qualifiant de 'charlots' les scientifiques qui hurlent a qui veulent les entendre qu'elle est ronde, preuves a l’appui.

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    1. Emmanuel Todd sur la religion euro-iste : http://www.youtube.com/watch?v=1am5nf9Ponc#t=57m12s

      A 1h06min  : « J'ai noté dans la conférence de presse de Hollande que le seul moment où il esprimait une sorte de tension, d'émotion et d'agressivité, c'est quand il a commencé à s'attaquer aux extrémistes qui voulaient la fin de l'euro. […] Ce que j'ai senti, c'est un début d'émergence à la conscience du fait que ça allait mal se passer. Et donc qu'il était dans une sorte de résistance à cette prise de conscience. C'est normal, l'euro est devenu une sorte de religion : c'est une monnaie sacrificielle. Elle n'est pas la pour servir l'économie, on doit faire des sacrifices à l'euro, nous devons y sacrifier nos enfants !!

      Les gens qui sont entrain de perdre la foi sont très intéressants à observer sur le plan psychologique. Très souvent, une certaine fraction de cette population passent par une phase intégriste de résistance. Par exemple, le fondamentalisme musulman précède presque immédiatement la désislamisation.

      Et donc ce que j'ai senti, chez Hollande et certains autres "euro-istes" hystériques, c'est le début d'une crise consciente qui, dans un premier temps, se manifeste par un accès d'hystérie intégriste de l'euro. Donc je ne désespère pas : peut-être qu'ils iront jusqu'au bout de leur crise !! »

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    2. Je n'ai pas vu cette conférence de presse dans son intégralité, mais j'ai noté que notre bon Président a haussé le ton, a serré ses petits poings et qu'il s'est fait menaçant. Enfin ! menaçant, comme peut l'être un énarque ventripotent. Il ne faut pas non plus exagérer.

      Demos

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  4. Il semble difficile de garder l'euro en tant que monnaie commune étant donné les ravages économiques et sociaux qu'elle a produit en tant que monnaie unique. La violence qu'ont subi les peuples auront des conséquences telles qu'ils ne voudront plus en entendre parler; et l'Europe qui prétendait effacer, abolir les vieilles querelles historiques n'a fait que de leur rendre une actualité et une virulence cf la haine des Grecs envers les Allemands mais aussi celle des portugais et espagnols voire français. Comme l'a déclaré il y a environ 3 ans l'ancien Chancelier allemand Helmut Schmid : quand l'Allemagne se mêle de dominer l'Europe (comme c'est le cas actuellement) cela se termine toujours mal.

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  5. Laurent Pinsolle :

    « Pour lui, il n’est pas juste que l’Allemagne concentre à ce point la production industrielle. »

    Effectivement, c’est là un point de déséquilibre gravissime, aux conséquences potentiellement mortelles pour les pays qui, comme la France, ont laissé filer leur industrie, car ils se retrouveront très affaiblis face à l’Allemagne qui, quoi qu’en pensent les naïfs, est d’humeur imprévisible et pourrait, ne nous voulant pas que du bien, être tentée de tirer avantage de notre faiblesse en matière technique et industrielle. Cela me fait songer à ce passage de l’Étrange Défaite de Marc Bloch, ouvrage qui, hélas ! a gardé une grande part de sa pertinence :

    « Le pis est que cette paresse de savoir entraîne, presque nécessairement, à une funeste complaisance envers soi-même. J’entends chaque jour prêcher par la radio le ‘retour à la terre’. À notre peuple mutilé et désemparé, on dit ‘tu t’es laissé leurrer par les attraits d’une civilisation trop mécanisée ; en acceptant ses lois et ses commodités, tu t’es détourné des valeurs anciennes, qui faisaient ton originalité ; foin de la grande ville, de l’usine, voire de l’école ! Ce qu’il te faut, c’est le village ou le bourg rural d’autrefois, avec leurs labeurs aux formes archaïques, et leurs petites sociétés fermées que gouvernaient les notables ; là tu retremperas ta force et tu redeviendras toi-même.’ Certes, je n’ignore pas que sous ces beaux sermons se dissimulent — en vérité assez mal — des intérêts bien étrangers au bonheur des Français. Tout un parti, qui tient aujourd’hui ou croit tenir les leviers de commande, n’a jamais cessé de regretter l’ancienne docilité qu’il suppose innée aux peuples modestement paysans. On pourrait bien s’y tromper, d’ailleurs. Ce n’est pas d’hier que nos croquants ont, comme disaient les vieux textes, ‘la nuque dure’. Surtout, l’Allemagne, qui a triomphé par la machine, veut s’en réserver le monopole. C’est sous l’aspect de collectivités purement agricoles contraintes, par suite, d’échanger à des prix imposés, leurs blés ou leurs laitages contre les produits de sa grande industrie, qu’elle conçoit les nations, dont elle rêve de grouper autour d’elle, comme une valetaille, l’humble compagnonnage. » Fin de citation (Marc Bloch, l’Étrange Défaite, coll. Folio/Histoire, p.180).

    Cependant, ce passage décrit l’état de choses de 1940. D’ici quelques années, la France aura vu son agriculture largement détruite (le Grand Marché transatlantique en fera son affaire), et n’échangera plus ni laitages ni blé, mais servira de lieu de villégiature aux riches nations industrielles de la planète.

    Torsade de Pointes

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    1. Votre citation est éloquente c'est en quelque sorte le retour à la démocratie que vous proposer, avec le peuple du bas qui fait remonter ses doléances. Puisse la république vous entendre, au risque de faire perdre du pouvoirs à ses élus qui ainsi ne pourrons pas le translater en pouvoir nuire!
      Unci TOÏ-YEN

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    2. Marc Bloch devient de plus en plus repris et cité ces denriers temps !
      Quelque part, c'est lui rendre l'hommage qu'il mérite pour son témoignage, mais ça signifie également que notre situation actuelle est des plus préoccupantes.

      Olivier

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  6. Ce 25 janvier vous avez opté le thème suivant :
    Y-a-t-il encore un économiste sérieux favorable à l’euro ?
    Pour argumenter ce thème vous dites que les –pro-euro- prétendent qu’aucun économiste sérieux serait opposé à l’euro, vous avez tout à fait le droit de dire que c’est faux et que 9 prix Nobel le disent. Encore que, là, il faut prendre cette information avec des pincettes.
    Prenez par exemple TOBIN, Nobel en 1972 ; que dit-il quinze ans plus tard ? Il nous dit : que cette taxe avait pour but de venir en aide aux nations du sud et qu’elle n’avait de sens que si elle s’appliquait en période de forte croissance des pays du nord.
    Concernant l’Euro il ne faut pas se contenter de citer, faut ils encore trouver des liens de causalité entre l’Euro et des effets négatifs constatés. Par exemple, vous dites « il n’est pas juste que l’Allemagne concentre à ce point la production industrielle. » Quel est le lien entre cette concentration et l’Euro ?
    Vous dites encore « L’Allemagne de plus en plus hostile à l’euro » nous avons là un lien causal avec la citation ci avant : La concentration chez eux de la production industrielle fait qu’ils doivent, après avoir sortie l’Allemagne de l’est de sa situation, devoir financer pour aider des nations voisines. Vous voyez bien que les raison des uns sont, quelques fois, des raisons contraires à celles des autres.
    Vous dites encore « les partisans de la monnaie unique se contentant le plus souvent d’anathèmes et de caricatures grossiers ». Ne faites-vous pas pareil en sens inverses ? Mais là en ce qui me concerne, ce n’est pas l’essentiel.
    Ce qui serait pour moi l’essentiel c’est que ces imminents économistes d’un bord et de l’autre, sur l’économie, nous informent des consensus qui sont capable de nous pondre. Personnellement je n’en connais aucun. Peut-on expliquer cela ?
    J’ai une explication, je vous l’expose, vous direz alors si cette théorie explique cette absence de consensus et si c’est –non- donnez moi les raisons de ces absences de consensus. Sur le commentaire qui suit ma théorie sur l'absence de consensus.

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    1. Je connais un sujet sur lequel tous les économistes sont d'accord : la solution à la pénurie de logements.

      Il n'y a aucun moyen de la résorber, et donc de faire baisser les loyers et les prix sans toucher aux règlements d'urbanisme malthusiens qui limitent les zones constructibles, les densités et hauteurs de construction autorisées.

      C'est comme dire que 2 et 2 font 4, personne de sérieux n'osera le contester.

      Sur les effets indirects de la pénurie ils divergent déjà à nouveau.

      Certains voient un "effet richesse" qui stimule la consommation et donc l'activité quand l'immobilier s'apprécie. Je n'y crois pas parce que l'enrichissement des vendeurs et des bailleurs est intégralement compensé par l"appauvrissement des acheteurs et des locataires.

      D'autres voient dans la rareté et la cherté des logements une nuisance qui dégrade la balance commerciale, par exemple. Cela me parait déjà plus logique.

      Ivan

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  7. l'ABSENCE DE CONSENSUS
    La raison est simple. Il suffit de partir des observations suivantes
    • L’’absence de consensus droite et gauche.
    • De leurs quarante années passées à gérer l’économie en fonction de leurs connaissances dans ce domaine.
    pour se convaincre que l’économie n’est pas une science exacte, ce que vous saviez déjà, mais aussi que ni la droite, ni la gauche, ne peut avoir raison et c’est là que réside la nouveauté.
    Si ni gauche ni droite ont raison : cela provient des connaissances en économie que véhiculent nos élus, nos experts économiques.
    Bien entendus l’économie n’est pas une science exacte et les connaissances dans ce domaine sont empiriques. Pour mieux comprendre : comparons le niveau de nos connaissances, en économie, au niveau de connaissance d’une science exacte comme la Chimie.
    Le niveau de connaissance en économie est de l’ordre des mélanges en chimie, l’économie n’a aucune connaissance dans les domaines équivalents au corps purs, la molécule ou l’atome. Vous me direz alors : mais de quoi nous parlent les économistes, les élus, nos professeurs d’économie ?
    Sans rien connaitre des corps purs, des molécules, ou des atomes, ils nous parlent des protons et des neutrons, tout ces circuits financiers comme s’ils étaient des électrons totalement libre qui ne seraient pas inclus dans l’atome, c'est-à-dire, transposer en économie, ces circuits financiers sont détachés de notre vie sociétale pour l’influencer, alors que c’est notre vie sociétale qui est la matière de l’existence de ces flux financier. Exemple : il est dit couramment par nos élites qui possèdent le savoir, que le chômage diminuera quand la croissance dépassera 1,5%. Cette affirmation est pour nos élites une quasi loi, Cette « connaissance » est idéologique puisque la croissance est un thermomètre et un thermomètre n’est jamais une cause. Si nous regardons la réalité de notre vie sociétale : seule l’augmentation du nombre de biens et de services mis à la disposition de la population de la nation produit (terme impropre) disons EST une croissance mais avant cela c’a été une diminution du chômage. Ceci démontre qu’une connaissance, bien qu’écrite dans nos manuels scolaire, est erronée et la connaissance qui correspond à la réalité : seule l’augmentation du nombre de biens et de service mis à la disposition de la population dans la nation est une croissance - est absente de ces manuels scolaires. Ceci n’est qu’un exemple. Des connaissances de ce niveau (fausses) il en existe des milliers, vous comprenez pourquoi, non seulement l’enseignement de l’économie est d’une telle complexité, mais aussi que peuvent, contre tout réalisme, coexister une économie de droite et une économie de gauche.
    Pour confirmer ce qui précède, aller voir les thèmes de nos dernier quinze prix Nobel en économie. Vous comprendrez le caractère désuet de leur recherche. D’ailleurs il suffit de regarder le mode de choix du lauréat pour comprendre.
    Contrairement à une science exacte où le lauréat est choisi pour la capacité de progrès qu’apporte sa découverte à l’humanité, le Nobel d’économie est choisis en fonction du nombre de fois que la «découverte» du futur Nobel est mentionnée dans les ouvrages de ses pairs. Tout est dit !
    Vous comprenez qu’après cette annonce je me fais des ennemies. Comme Galilée en son temps. Ce qui laisse supposer qu’après l’adoption de notre -économie réaliste-, la plus grande difficulté à laquelle nous allons être confrontée, c’est la capacité de ces experts économiques, ces élus, ces chroniqueurs économiques, ces professeurs et chercheurs en économie, de scier la branche sur laquelle ils se sont assis. Leurs intérêts personnels priment-il sur l’intérêt général ?
    Notre avenir ne dépend, comme à l’époque de Galilée, que de votre propre capacité à renier les idéologies passées pour adopter le réalisme économique de notre vie sociétale, qui existe depuis la nuit des temps. Les actifs produisent et partagent leurs productions avec les inactifs.

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  8. Pour la préservation de l’euro à tout prix, Il y a une conjonction du pouvoir politique en Europe favorable à l’euro depuis toujours et qui ne saurait admettre qu’il a eu tort en créant cette monnaie malgré son échec de plus en plus évident, de la finance mondialisée, dont beaucoup d’intervenants sur les marchés ne veulent pas entendre parler d’une fin de l’euro, car la surévaluation de l’euro qui handicap l’économie de beaucoup de pays de la zone euro est, en fait, profitable à beaucoup d’institutions financières qui ont des avoirs en euros (une dilution de leurs avoirs dans des monnaies nationales retrouvées et pour la plupart dévaluées par rapport à l’euro ne ferait pas leurs affaires) et il est vrai que ça poserait un problème pour le système bancaire en l’absence de mesures appropriées, d’économistes, de médias qui sont employés par ces institutions et qui sont donc favorables à l’euro, d’institutions de la zone euro qui ont été créées et qui sont intéressées à leur propre survie. En cas de disparation de l’euro les pays dont la monnaie nationale vont avoir un taux de change plus fort que d’autres alors qu’ils partagent pour le moment la même monnaie, vont perdre un avantage de compétitivité, leurs avoirs dans les pays de la zone euro retrouvant une monnaie plus faible vont aussi perdre le leur valeur.

    Tout cela explique que le « système » au sens large, qui détient le pouvoir politique, économique, financier, est favorable au maintien de l’euro pour diverses raisons. Ca n’empêchera pas sa disparition un jour car il n’est pas viable, mais cette disparition devrait intervenir de façon chaotique, faute d’avoir pu être préparée par la classe politique dirigeante qui ne veut pas en entendre parler.

    http://ca.news.yahoo.com/video/davos-2014-eurozone-39-giant-114518745.html

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/01/23/espagne-le-chomage-repart-a-la-hausse_4352943_3214.html

    Saul

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    1. @Saul,
      entièrement d'accord avec vous: comme jadis le système soviétique, celui de l'euro va mourir de ses contradictions. Gorbatchev a tenté de réformer le système communiste, comme maintenant les partisans de la monnaie commune veulent sauver l'UE. Mais est-ce si souhaitable? L'UE n'est jamais que le symbole de l'absence de démocratie, et surtout, le pilier du libre-échange mondial. En tant que tel, mon premier désir est de la voir crever, et le plus tôt sera le mieux: plus on attendra, et plus les nationalistes, séparatismes et autres féodalismes mineront le peu qui restera des états-nations, seul cadre viable et concret de la démocratie et des souverainetés nationales et populaires...


      CVT

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  9. http://www.spiegel.de/international/business/criticism-grows-over-investor-protections-in-transatlantic-trade-deal-a-945107.html

    "Opposition to the planned new trans-Atlantic free trade agreement is growing. So far, criticism has focused on the fact that the deal seems directed exclusively at economic interests. Now fears are growing that corporations will be given too much power.

    (...)

    It is no wonder, then, that the European Commission is doing everything it can this time to keep growing opposition under control. The press team of Trade Commissioner Karel De Gucht, for example, counters public criticism almost immediately and has been eager to meet with both journalists and NGOs. It has also been tirelessly repeating its message that the trans-Atlantic trade deal will not lead to a watering down of existing European laws, such as those banning hormone-treated meat and chlorine-washed chicken as well as mandatory labeling for genetically modified food.

    The problem is that nobody believes them.

    First of all, ACTA showed that the Commission was prepared to sacrifice the interests of European citizens to those of industry. And secondly, what does the EU intend to offer the US to get Washington to weaken its much stronger financial regulations?

    (...)

    Commissioner De Gucht has promised that the free trade pact would bring every family in the EU an additional €545 per year. But even if the benefits of the deal were to be felt beyond companies' bottom lines, it will be difficult to explain to European voters why it is worth giving up control over economic policy."

    Pourquoi, en effet, céder le contrôle de la politique économique à des entités externes...?

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  10. @Laurent Pinsolle,
    c'est bien beau tout ça, mais il n'y aurait pas de monnaie commune: maintenir l'euro sous ce nom entretiendra une confusion dans les esprits, quand ce ne sera pas la détestation ou pire, l'exécration. Il faudrait renommer cette monnaie commune, dont je doute qu'il puisse voir le jour bientôt: je crois qu'il faudra à nouveau repasser par des taux de change flottant pendant quelques années avant de revenir à des parités révisables.
    Je ne crois absolument pas à une monnaie commune pour ces prochaines années, la logique européiste ira jusqu'à son terme: l'explosion en ordre dispersé de l'eurozone...

    CVT

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  11. Au sujet d'une autre forme de délire, dont le but est, pour quelques rapaces, de s'enrichir en pourrissant totalement l'environnement, lisez donc sur le site
    "planetesansvisa" de Fabrice Nicolino l'article intitulé : "une victoire pour les opposants à la "ferme des 1000 vaches". Plus quelques autres articles sur le même sujet, si vous en avez le courage. Ces articles qui décrivent le combat, non de quelques pseudo-écolos contre le riche patron d'une entreprise de BTP, mais de citoyens lambda, qui ne veulent de ces installations aussi nuisibles pour l'agriculture, que pour l'environnement et les animaux.

    A noter : Novissen, l'association qui combat ce projet depuis deux ans, rencontrait Nicolas Dupont-Aignan ce jeudi à 15h, en mairie de Drucat.

    Demos

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  12. @ Exvil

    Cela peut être une question de mois (cf Italie ou Grèce) mais cela peut aussi prendre plusieurs années…

    @ Olaf

    Merci pour l’info sur Rogoff. Je l’avais ratée.

    @ Bip

    Bientôt, il n’y aura plus que les clowns qui soutiendront la monnaie unique.

    Excellente remarque de Todd sur le côté sacrificiel. Moins optimiste que lui sur l’évolution de Hollande…

    @ Alain34

    Bien d’accord et il semble que la situation de notre pays soit particulièrement caricaturale.

    @ Torsades

    Tristement juste mais notre pays en a vu d’autres et peut rebondir.

    @ Anonyme 14:32

    Un certain nombre de ces prix Nobel ont changé d’opinion, mais sont justement passés du soutien à la critique de l’euro. Le changement d’opinion peut arriver car parfois, on prend position sans connaître tous les tenants et aboutissants d’un problème.

    Pour les liens de causalité, vous pouvez cliquer sur les liens de l’article, qui vous fourniront le pourquoi du comment. Idem sur l’Allemagne, où vous avez un lien vers un papier spécialement écrit sur le phénomène de la concentration de l’industrie en Allemagne.

    Bien d’accord sur l’Allemagne, mais financer l’Allemagne de l’Est (15 millions d’habitants environ), ce n’est pas la même chose que financer tout le reste de la zone euro… Pareil, sur les anathèmes et les caricatures grossiers, je vous renvoie au papier mis en lien.

    Il est normal qu’il n’y ait pas de consensus en économie, car c’est une science humaine, qui dépend donc du système de valeur de chacun mais qui est donc tellement vaste et complexe qu’il est délicat d’en appréhender toutes les dimensions.

    Après, je pense que l’on peut dépasser cette (grande) difficulté de deux manières :
    - être curieux et être capable de se remettre en question
    - lire des sources différentes pour avoir une vision en 3D des problèmes

    Or, tout le problème de nos élites est qu’elles sont très conformistes et enfermées dans leur certitude. J’ai débattu pendant la présidentielle avec un parlementaire qui est l’un des meilleurs spécialistes de l’économie. Il avait fait un rapport sur l’euro en trouvant le moyen de ne pas interroger un seul expert hostile à la monnaie unique…

    @ Ivan

    C’est probable

    @ Saul

    Bien vu.

    @ Anonyme

    Avec Karel de Gucht qui « représente » l’Europe, nous sommes mal partis.

    @ CVT

    Les partisans de la monnaie commune (par opposition à la monnaie unique) ne veulent en aucun cas sauver l’UE, mais l’abattre. Après, je ne suis pas du tout opposé à un changement de nom

    @ Démos

    Merci pour l’info

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  13. @pinsolle par Unci TOÏ-YEN
    Les réponses que vous me faites sont pleines de bons sens. Par exemple :
    *tout le problème de nos élites est qu’elles sont très conformistes et enfermées dans leur certitude.
    *Le changement d’opinion peut arriver car parfois, on prend position sans connaître tous les tenants et aboutissants d’un problème.
    *L’économie, c’est une science humaine, qui dépend donc du système de valeur de chacun
    *Je pense que l’on peut dépasser cette (grande) difficulté de deux manières :
    - être curieux et être capable de se remettre en question
    - lire des sources différentes pour avoir une vision en 3D des problèmes.
    Personnellement j’y ajouterai qu’il faut pratiquer ce bon sens avec rigueur y compris pour soi-même.
    Je ne crois pas que cette rigueur soit respectée quand, à la question posée « quel est le lien de causalité entre l’outrance de la puissance économique de l’Allemagne et l’euro » il est répondu « Allez voir ce lien sur mon papier… » et que sur ce papier il n’existe aucun lien avec la monnaie Euro.
    Vous êtes pourtant conscient de cet absence de lien, puisque quand, @ Torsades, vous dit que l’impuissance industrielle de la France n’est pas causée par l’outrance Allemande mais par les comportements des Français et la réglementation nationale ce qui fait que nous sommes victime de notre « nationalisme » vous répondez : « Tristement juste mais notre pays en a vu d’autres » Vous convenez de votre erreur et en minimisant la causse cela vous permet de patienter pour revenir, dans le billet suivant avec votre «dada» sans besoin de donner des liens entre causse et effet.
    Quand vous êtes d’accord que les causes de l’Allemagne de sortir l’Euro sont l’inverse des causes que le français avancent pour en sortir vous continuer de faire de ces concomitance opposés une raison réaliste de quitter l’Euro, alors vous le faite en reniant vos principes c’est a dire « sans connaître les tenants et les aboutissants d’un problème » en le faisant n’êtes vous pas « une élite très conformistes et enfermées dans leur certitude » ce que vous reprocher au autres ?
    Où vous m’effrayez le plus c’est quand vous dite « Il est normal qu’il n’y ait pas de consensus en économie »
    De deux choses l’une : Ou vous n’êtes pas ce que vous demandez aux autres d’être «- être curieux et être capable de se remettre en question » ou « - lire des sources différentes pour avoir une vision en 3D des problèmes » auxquels cas des consensus sont possibles
    Où vous n’avez pas intérêt qu’il y est de consensus pour subvenir à vos besoins grâce à votre fond de commerce, comme beaucoup d’élus. Auquel cas, comme certains élus, vous attendez tout de la France sans rien apporter à elle. Si Tel est le cas : vous ne rendez pas service à la France. Je ne croire que vous le faite volontairement.
    Toute fois puisque vous parlez de « vision 3D » Savez vous que cette vision 3D est ce qui manque dans notre éducation nationale (mal classé par PISA) et que maîtrise l’éducation nationale des pays nordiques (bien classé par PISA) . Suite ci après

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    1. Puisque vous dites « être curieux et être capable de se remettre en question » Savez-vous qu’avec cette méthode 3D il faut environ une heure pour remettre notre économie à plat et cela à partir d’un simple consensus (car les consensus existent).
      Un premier consensus me vient à l’esprit : dans notre nation nous avons des actifs qui physiquement, intellectuellement ou financièrement, concourent à produire tous les besoins de notre société nationale que toute la population active ou inactive se partage.
      Si celui-ci ne vous convient pas, prenons en un autre et à partir de ce seul consensus nous pouvons faire un jeu. Il consiste à former un groupe d’une dizaine de personne autour d’une table et là, à partir du consensus choisi, en trouver successivement d’autres et, au final, nous allons, ensemble, réécrire les principes de -l’économie réaliste- comme Galilée, en son temps, avait écrit la -physique réaliste-. Cette écriture de -l’économie réaliste- sera fort différente de l’écriture actuelle, issus de notre vision formaté par notre environnement et notre éducation nationale.
      Si vous prenez le temps pour relire mon commentaire que vous avez commenté : avec cette méthode vos connaissances vont s’enrichir pour connaitre « les corps purs, les molécules, et les atomes » qui nous manquaient afin de parlez avec rigueur de nos flux financiers et cela explique pourquoi il ne faut qu’une heure pour réécrire notre -économie réaliste- qui colle parfaitement à notre mode de vie sociétale dans la nation puis de nos échanges entre nations.
      Je me permets d’ajouter quelques conseils de KARL POPER
       « La démarche du savant doit consister, non pas à prouver le bien-fondé d'une théorie, mais à essayer de la démolir, de multiplier les expériences susceptibles de démontrer qu’elle est fausse. Ce n'est que si la théorie résiste à ces tests qu'elle peut être considérée comme scientifiquement vraie. »
       « Le philosophe, l'intellectuel ne doit pas être celui qui recherche la vérité, mais celui qui débusque l'erreur. »
       « La critique est le seul instrument de vérification d’une théorie économique. »
       « Le relativisme est la plus grave menace de notre société. »
       « Le succès des idéologies vient de ce qu'elles dispensent de réfléchir. »
       « Refusez la fragmentation des connaissances, pensez à tout, ne vous laissez pas noyer par la montée des informations fragmentaires. »
      Êtes- vous prêt à tenter une telle expérience ? Par cette succession de consensus nous mettons fin à la fragmentation des connaissances qui nous permettent d’être pour ou contre l’Euro, l’Europe, la lutte des classes, la mondialisation, la droite, la gauche, le centre …..
      Cordialement
      Unci TOÏ-YEN

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    2. Votre post ressemble furieusement à une attaque en règle contre l'hôte de ce blog, mais je ne peux que saluer la finesse d'esprit de celui (ou celle) qui écrit : "la démarche du savant doit consister, non pas à prouver le bien-fondé d'une théorie, mais à essayer de la démolir ...". C'est ce qui s'appelle enfoncer une porte ouverte ou découvrir l'eau chaude. Par ailleurs, si vous avez trouvé la Vérité ultime ou une des vérités de l'Univers, je propose d'ouvrir dès maintenant une souscription pour vous faire dresser une statue tout en demandant pour vous la Légion d'honneur ou une breloque du même genre. Ca mérite bien ça quand on est capable de "remettre notre économie à plat en une heure".

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    3. @ je ne sais qui
      Je vous trouve quelque peu remonté. Est-ce la peur de devoir renier vos connaissances ?
      Quand à moi sachez que je n’attaque personne je ne m’attaque qu’aux idées fausses et je m’efforce peut être, si on vous écoute, à ouvrir les portes ouvertes ou à inventer l’eau chaude, en suivant le conseil cité dans votre commentaire "la démarche du savant doit consister, non pas à prouver le bien-fondé d'une théorie, mais à essayer de la démolir ..." Si ce conseil n’est qu’enfoncer des portes ouvertes il vous faudrait vous, - je ne sais qui - démolir par des arguments la théorie que j’expose dans ce présent blog 14h32 et 14h 33 et dans un précédents «sur le faible rendement de l’austérité ». Si vous y arrivez : effectivement, il nous faudra peut être plus d’une heure pour vous expliquez -l’économie réaliste- il nous faudra avant la corriger.
      Mais avant de faire des supputations, vous avez ce cap à passer, et, dites-moi entre nous, une heure à perdre, ce n’est pas la mer à boire, rejoignez Pinsolle avec d’autres amis, pour perdre cette petite heure, à conditions que vous ayez soif de réalisme et soyez de ceux que Pinsolle demande d’être :
      *tout le problème de nos élites est qu’elles sont très conformistes et enfermées dans leur certitude.
      *Le changement d’opinion peut arriver car parfois, on prend position sans connaître tous les tenants et aboutissants d’un problème.
      *L’économie, c’est une science humaine, qui dépend donc du système de valeur de chacun
      *Je pense que l’on peut dépasser cette (grande) difficulté de deux manières :
      - être curieux et être capable de se remettre en question
      - lire des sources différentes pour avoir une vision en 3D des problèmes.
      Après nous en reparlerons.
      Cordialement
      Unci TOÏ-YEN

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  14. Olivier Delamarche, le 22 janvier 2014 :

    La vidéo dure 10 minutes, et c'est excellent !

    http://www.youtube.com/watch?v=2LxCFjf2tQ0

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    1. C'est excellent!! Un peu excessif des fois mais ça le mérite. ;)

      "Quand un truc est mal monté dès le départ, il a de grandes chances de se casser la gueule!!"

      "Quand les choses vont bien, vous ne vous apercevez pas qu'il y a des problèmes de montage : c'est quand la mer se retire qu'on voit ceux qui ont un maillot de bain!! Et bah là c'est la même chose, la mer se retire et... on voit ceux qui n'en ont pas : les irlandais, les portugais, les grecs, les espagnols, les italiens, les français."

      "Quand vous montez un immeuble et que vous n'avez pas de fondations, vous savez qu'au premier tremblement de terre, il va se casser la gueule. Et bah là, il va se casser la gueule!!"

      "Qu'est-ce qu'ils en savent de ce que ça coûterait d'en sortir? On l'a jamais fait!!"

      Énorme!!

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  15. @ Un citoyen

    Pas d’accord sur la question de la place de l’Allemagne dans la zone euro. Le papier vers lequel je renvoie explique que l’Allemagne utilise les pays d’Europe de l’Est comme des fournisseurs de pièces détachées pour diminuer le coût de ses produits, ne conservant que l’assemblage en Allemagne. Du coup, elle a intérêt à avoir un euro cher pour acheter ses pièces détachées moins chères. Enfin, en parcourant tous les liens indiqués (et les liens de ces liens), vous auriez trouvé des papiers évoquant la rigidité de l’euro qui ne permet pas aux pays du Sud de dévaluer, permettant à l’Allemagne de gagner en compétitivité…

    Ce que je voulais dire pour Torsades, c’est que l’euro a été un choix politique voulu par la France. Vous avez mal compris.

    Je maintiens que pour moi, l’économie est une science humaine (une science molle, et non dure) et que par conséquent, elle ne peut être réduite en équation et qu’il est donc difficile de parvenir à un consensus, d’autant plus que les intérêts des uns et des autres s’affrontent, poussant parfois ces uns et ces autres à choisir des solutions en fonction de leurs intérêts et non de l’intérêt général.

    Une heure pour remettre notre économie à plat ? La complexité de toutes les problématiques qui existent me permet d’en douter. En une heure, une personne pourrait à peine synthétiser seule une direction de politique économique assez détaillée.

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