Billet invité d’enfant
de patrie dont vous pouvez retrouver le blog ici
Le
Premier Ministre Britannique, David Cameron, s’était engagé à organiser un référendum sur la sortie d u Royaume-Uni de l'Union
Européenne et à renégocier les traités. Cette nouvelle consultation de la population est
désormais remise en question, à la Chambre des Lords (équivalent du Sénat en
France). Avec ce nouveau coup de force, visant à museler la parole du peuple
Britannique, les euro-autoritaires rompent une nouvelle fois avec l’idéal
démocratique.
L'ambiguïté du référendum
Si le Premier ministre
britannique a exprimé une ferme volonté d'organiser un référendum, avec pour
question « pensez-vous que le Royaume-Uni
doit rester membre de l'Union européenne? », il a aussi montré son
attachement à l'Europe, souhaitant que les Britanniques restent dans l'Union,
expliquant «
je ne suis pas un isolationniste britannique ». À travers cette volonté
d'une consultation du peuple, le chef du gouvernement d'outre-Manche applique
une double stratégie. En effet, le scrutin est conditionné à la
réélection de la majorité actuelle, et à la reconduite du mandat de David
Cameron. Il espère ainsi récupérer des voix auprès des électeurs de
Ukip, dont les intentions de vote ne cessent de progresser. Le second volet vise
à envoyer un message aux gouvernants Européens et à la commission, pour obtenir
une renégociation des traités. Ce discours est en parfaite adéquation avec
l’état actuel de l’opinion publique britannique, très critique à l’égard de
l’UE.
En vue de ce référendum, un
texte de loi porté par le député James Wharton (parti conservateur), a été
soumis à l'approbation de la chambre haute du Parlement britannique, le 10 janvier
dernier, qui l'a accepté. À la chambre des lords s’est créée une alliance de
circonstance, favorable à l’Union Européenne actuelle, constituée de libéraux démocrates,
travaillistes, conservateurs européistes, pour retoquer le texte. Ainsi, cette
institution va à l’encontre de la volonté d’une majorité du peuple britannique.
50% des britanniques sont favorables à une sortie de la Grande-Bretagne de l’UE
(30% seulement, étaient pour le maintien), dans un sondage mené par le Financial
Times, en
février 2013. Il est paradoxal que des parlementaires censés
représenter les citoyens dans leurs diversités, n'écoutent pas leurs opinions.
David Cameron se retrouve contesté
au sein même de sa coalition gouvernementale, par une minorité de conservateurs
rejoignant l’avis des libéraux-démocrates totalement opposés au projet.
Une nouvelle
dérive euro-autoritaire
L’Europe devait être au service des peuples, qui voient
aujourd’hui leurs paroles bafouées. L’un des symboles de cette Europe
autoritaire en France, c’est le
référendum sur la Constitution européenne de 2005, ratifié par l’UMP-PS-EELV et
les centristes, dans une version quasiment identique, contre l'avis des
citoyens français, en 2008. Chose tout à fait absurde et antidémocratique que
de questionner le peuple, et de n’en tirer aucune leçon. Le rejet de la
souveraineté du peuple, a encore gravi un échelon supérieur, avec
l'adhésion de la Lettonie à la zone euro, contre
l’avis d’une large frange de la population. Le refus du référendum Britannique,
n’est que la poursuite de la politique autoritaire menée depuis de nombreuses
années par l’Union Européenne. Cette folle Europe, imposant ses choix
aux populations, ne les consultant que pour avaliser les décisions des
technocrates de Bruxelles.
Ce débat permet une nouvelle fois
aux euro-autoritaires de faire entendre leur voix contre le premier des
principes démocratiques, la souveraineté populaire. Ainsi, de nombreux responsables
politiques européens ont fustigé la proposition de laisser les britanniques
choisirent si leur pays doit rester dans l’UE. L’ancien
Premier ministre belge, Guy Verhofsdadt (ADLE, dont le Modem et le Parti Radical
sont membres), a estimé qu’il était impossible de renégocier individuellement les
traités. Il prévoit une
renégociation collective après les élections européennes de 2014, avec,
encore et toujours, plus d’intégration et de fédéralisme. Bien sûr, une fois de
plus on imagine qu’ils feront en sorte de ne pas consulter les peuples, qui
subiront ce diktat fédéraliste.
Les principaux dirigeants
européens se coupent de plus en plus des populations, isolés, n'entendant pas
les peuples qui grondent. L'appel lancé il y a quelques années par le parti
communiste Grec (KKE), « peuples
d'Europe levez-vous », pourrait finir par être entendu, notamment lors
des élections européenne, qui se dérouleront en mai. L’Union Européenne n’a
plus ni la légitimité, ni l’approbation des populations, qui demandent la
renégociation des traités, et le retour à une souveraineté nationale. A
fortiori, ce nouveau refus de la démocratie doit être fermement
condamné, et devra être sanctionné électoralement lors des prochaines échéances. Nous devons être solidaires face à ce
nouveau déni de démocratie.
Enfant de la patrie
Chaque fois qu'un pouvoir, quel qu'il soit, s'est isolé de son peuple, les choses ont mal fini. Faut-ils qu'ils se sentent acculés pour jouer ce qu'on peut appeler un "va-tout de la dernière chance".
RépondreSupprimerCe matin sur Europe 1, Hélène Carrère d'Encausse n'hésitait pas à dire qu'il fallait que l'Europe se libère de l'influence américaine et cherche les termes d'un partenariat avec la Russie au lieu de vouloir l'exclure de l'Europe, continent auquel elle appartient de toute évidence par son histoire et sa culture.
Une observation que "cette folle Europe, imposant ses choix aux populations" ... "Cette Europe-là", ce n'est pas l'Europe, ce n'en est qu'une forme parmi d'autres, en l'occurrence les dirigeants européens ultra libéraux coalisés. Il serait utile, quand on connaît le pouvoir des mots, que nous qualifions le pouvoir européen actuel, comme il le faut. Cela serait plus clair pour les citoyens et contribuerait à lutter contre les procès en sorcellerie, qui nous fait passer pour des conservateurs rétrogrades anti-européens. Il y a plus qu'une nuance.
RépondreSupprimerDemos
Il y a de ces moments où je me sens devenir anglophile...
RépondreSupprimerTorsade de Pointes