Les
résultats du second tour des élections municipales marquent une sévère défaite
pour la majorité présidentielle, même si on ne note aucun enthousiasme pour
les principales alternatives, comme le démontre le fort taux d’abstention. Et le
remaniement est plus mal engagé que jamais.
Gros
avertissement pour la majorité
Même s’il ne
faut pas oublier que 2008 avait été le meilleur cru municipal pour la gauche,
lui permettant peu après de prendre pour la première fois de cette République
le contrôle du Sénat, le
résultat de ces élections municipales est très mauvais pour la majorité
présidentielle. La première sanction, c’est un nouveau record d’abstention.
Elle vaut également pour les alternatives électorales (UMP et FN notamment), qui
n’ont pas été capables de motiver les Français pour accomplir leur devoir
civique. La seconde sanction se lit sur la carte de notre pays, avec
d’innombrables pertes pour le parti socialiste.
Après
Hénin-Beaumont, Reims,
Saint Etienne, Pau, Limoges, Roubaix, Quimper, Angoulème, Caen, Brive, Ajaccio,
Montbéliard, Valence ou Toulouse passent à droite. Certaines de ces
villes étaient à gauche depuis des décennies mais les édiles socialistes ont
été balayés par le
profond rejet des Français à l’égard de la majorité. L’UMP n’a eu qu’à se
pencher pour en récupérer les bénéfices. Le
FN a encore ridiculement affirmé que le pays était passé au tripartisme, au
mépris des résultats numériques. Si son compteur final est légèrement
supérieur à 1995, municipalement,
il reste marginal, et perd dans de nombreuses villes emblématiques :
Perpignan, Forbach, Avignon ou Carpentras.
Un
remaniement mal engagé