Dimanche, les
Français ont exprimé une profonde insatisfaction contre les principaux partis
de notre pays. Samedi, les
Espagnols faisaient de même, mais en défilant par centaines de milliers à
Madrid contre les politiques d’austérité menées dans leur pays et leurs
conséquences monstrueuses.
La colère
du pays réel
Comme pour
les Etats-Unis ou la
Grande-Bretagne, on a l’impression aujourd’hui qu’il y a deux Espagne.
D’une part, il y a le
pays qui retrouve de la croissance, est
parvenu à rééquilibrer son commerce extérieur en quelques années, et qui
réduit drastiquement son déficit budgétaire, au point de pouvoir emprunter à
3,3% à 10 ans. Mais cette
image est totalement virtuelle, déconnectée de la réalité de la vie de la
population du pays, comme l’ont bien démontré les manifestants de samedi
dernier, certains
estimant même qu’ils étaient près de deux millions à participer à cette « marche de la dignité ».
La
manifestation a eu lieu sous le slogan « non
aux coupes budgétaires – du pain, du travail et un toit »,
dénonçant « l’urgence
sociale, le chômage qui touche toujours plus d’un actif sur quatre en Espagne
et la politique d’austérité menée par le gouvernement de droite depuis plus de
deux ans ». Une
partie des manifestants réclamaient carrément le non remboursement de la dette
du pays. Car l’amélioration des statistiques économiques espagnoles est
totalement virtuelle pour une population confrontée à un chômage toujours
monstrueux et à une baisse du pouvoir d’achat, qui explique en grande partie le
redressement des comptes extérieurs du pays, au
prix d’une grave misère sociale.
L’espoir
venu des Pyrénées
Bien sûr,
pour l’instant, cette révolte n’a pas produit de changement politique, mais les
sondages indiquent un affaiblissement des deux principaux partis, dont les
électeurs peinent à distinguer les différences dans la réponse à la crise, et
la forte poussée de la gauche radicale et d’un nouveau parti, l’UPD. Bref,
les élections européennes pourraient bien réserver de sacrées surprises avec un
contingent de députés espagnols qui remettrait largement en question les
politiques menées depuis des années. Une faille de plus dans cette tour de
Babel européenne qui ne semble plus aujourd’hui plaire à grand monde.
Merci à
l’Espagne et aux Espagnols de nous montrer qu’il faut croire à la démocratie et
que le changement peut venir de manière pacifique malgré
les énormes souffrances qu’ils traversent. La question n’est plus de savoir
si nous allons changer de système mais quand cela arrivera.
Il semble que les allemands viennent de sortir "verbalement" une carte en parlant d'assouplissement quantitatif (QE) par la BCE : un petit biscuit pour les politiciens des autres pays afin de prolonger la politique de "competitivite" :
RépondreSupprimerhttp://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0203397012600-bce-la-buba-entrouvre-la-porte-a-un-assouplissement-quantitatif-659635.php
Un QE de quelle ampleur et avec quel risque de faire monter des bulles spéculatives de l'économie virtuelle ?
SupprimerVoilà pourquoi, si la BCE est vraiment désireuse d’augmenter sa base monétaire en présence des traités actuels, de son mandat qui restreint son champ d’action et de l’intransigeance allemande, elle devrait immédiatement se lancer dans des acquisitions massives de Bons du Trésor américains ! C’est-à-dire tout bonnement intervenir sur le marché des changes où elle est autorisée d’agir, selon son mandat et selon la loi européenne.
SupprimerAinsi, en lieu et place de procéder à une expansion monétaire via des achats de dette de pays européens périphériques, son expansion monétaire prendrait une autre forme tout aussi efficace : celle d’une création monétaire qui viendrait affaiblir l’euro (et renforcer le dollar). Interventions se trouvant être naturellement du ressort de la BCE qui n’aurait donc à surmonter aucun obstacle légal dans une action qui autoriserait du même coup le rétablissement de la compétitivité des nations du Sud, ressuscitées à la faveur d’une relance de leurs exportations.
http://www.gestionsuisse.com/du-sang-larmes/#comment-15142
"mais les sondages indiquent un affaiblissement des deux principaux partis, dont les électeurs peinent à distinguer les différences dans la réponse à la crise, et la forte poussée de la gauche radicale et d’un nouveau parti, l’UPD" : en gros, deux partis très pro-européens s'affaiblissent, au plus grand bénéfice de... deux partis très pro-européens, surtout en ce qui concerne l'UPyD (et pas UPD). Youpi...
RépondreSupprimerVoila qui démontre, pour ceux qui continuent à en douter, la collusion entre la BCE et la FED, qui sont indissolublement liées par leur actionnariat commun. Le rôle néfaste des banquiers centraux dans l'"économie réelle" apparait de plus en plus clairement.
RépondreSupprimerUn excellent bouquin à lire qui vient d'être traduit du chinois:
http://www.leretourauxsources.com/index.php/la-guerre-des-monnaies-detail
@ Abdel
RépondreSupprimerEtonnant en effet. L’Allemagne comprend peut-être qu’elle a besoin que ses clients européens ne soient pas trop maltraités. Mais j’attends de voir ce qui sera fait concrètement.
@ Anonyme
Très juste !
@ Anonyme
Cela me semble une idée originale. Financer la bulle étasunienne, ce serait tout de même ironique.
@ Anonyme
Oui, mais la gauche radicale est moins eurobéate, et on peut espérer que dans le climat actuel, cela pousse l’UPyD dans la même direction
@ Cliquet
Voir la vidéo de demain
Mario Draghi l’affirme depuis plusieurs jours : le taux de change de l’euro avec le dollar devient un critère croissant pour estimer la stabilité des prix à moyen terme. En clair : l’euro est trop fort. Pour le faire baisser et cesser l’effet négatif de l’euro fort sur l’activité et les prix à l’importation, la BCE pourrait intervenir directement sur le marché des changes, par exemple, en achetant de la dette américaine. Légalement, elle en a le droit. L’idée circule parmi certains économistes depuis quelques semaines, mais la BCE se fait discrète sur le sujet. Il est vrai, qu’outre-Rhin, on craint une gestion « à la baisse » de l’euro qui ne favorise pas les exportations allemandes et pénalise ses importations de matières premières et d’énergie. En Allemagne, on craint aussi l’usage immodéré (inflationniste) de la planche à billet pour parvenir à une politique efficace sur le marché des changes. D’autant que la BCE, depuis 1999, refuse tout objectif de change et que la Buba demeure ferme sur ce sujet.
RépondreSupprimerhttp://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140326trib000822012/bce-a-quoi-ressemblera-un-qe-a-l-europeenne-.html
Cadeau de bienvenue dans "l'axe du bien" pour les ukrainiens....
RépondreSupprimerhttp://mobile.lemonde.fr/economie/article/2014/03/26/l-ukraine-va-augmenter-le-prix-du-gaz-contre-une-aide-financiere-du-fmi_4390199_3234.html
Impressionnant le nombre de manifestants en Espagne.
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