Il y a
quelques semaines, les
taxis parisiens ont créé le chaos en bloquant le périphérique en protestation
contre la concurrence déloyale des Véhicules de Tourisme avec Chauffeur (VTC).
Malgré tout, il faut bien reconnaître qu’ils
se battent avec les bras dans le dos.
La
destruction créative à l’œuvre
Il faut
nuancer en précisant que les chauffeurs de taxis ne sont pas des nantis,
puisque, selon
l’INSEE, ils gagnent 2128 euros net par mois en moyenne, une somme
supérieure à la moyenne, mais avec un temps de travail en général largement
supérieur à la moyenne, pour un métier qui présente un certain danger, qui plus
est. Devant certaines carences, des
entrepreneurs ont exploité les failles de la réglementation pour créer des
sociétés de VTC qui ne peuvent pas prendre de clients dans la rue, mais qui
sont commandés via les applications des téléphones mobiles, souvent de manière
très qualitative, avec belle voiture, chauffeur en costume, petite bouteille
d’eau, et presse à disposition.
Mais si ces
sociétés peuvent offrir un tel service pour un prix en général comparable, ou à
peine supérieur, c’est parce qu’elles bénéficient d’avantages concurrentiels
forts. Quand
une plaque de taxi se négocie plus de 200 000 euros, l’enregistrement d’un VTC
revient à 100 euros, sans limitation de nombre. Selon
France 2, cela peut représenter
une charge supplémentaire de 2 500 euros par mois, 40% des coûts des artisans
taxi. Et selon
le patron de G7, ils paient 800 euros de cotisations sociales de moins par
mois. Bref, la concurrence est totalement déloyale. En outre, le développement
des VTC risque de faire s’effondrer le prix des plaques de taxis, ruinant
certains artisans lourdement endettés.
Faut-il
plus ou moins de réglementation ?
Mais toutes
les solutions envisagées posent problème. En effet, si le prix de la plaque est
divisé par 10 ou 20, les chauffeurs de taxi n’auront que faire d’en avoir une
deuxième. En même temps, l’Etat ne peut pas les dédommager au prix du marché
actuel. Mais il est évident que si rien ne change, ils seront laminés par les
VTC (ce
qui explique sans doute les actions de février) et leurs plaques ne
vaudront plus grand chose dans quelques années. En outre, on peut se dire qu’il
n’est pas raisonnable que les nouveaux venus paient presque l’équivalent de 10
ans de salaires nets pour avoir le droit d’exercer leur profession, 25% sur les
revenus qu’ils toucheront pendant toute leur vie !
Dans un tel
contexte, il faut sans doute rétablir une concurrence plus loyale entre VTC et
taxis, en imposant par exemple les mêmes conditions sociales et l’achat d’une
licence pour chaque véhicule, quitte à en donner une aux artisans taxis. Et il
y a urgence à réformer le statut de la profession.
La solution théorique au problème des taxis est simple : racheter, d'une manière existante, toutes les licences existantes, et passer à un nouveau système sans licences. Rien que pour Paris, aux prix du marché actuels, cela coûterait 4 milliards d'euros. Une telle dépense est-elle vraiment justifiée par les avantages (indéniables, en termes d'emploi et de qualité de service pour les consommateurs) qui en résulterait? Il y a d'autres possibilités, complexes et coûteuses. La saga des taxis contre les VTC n'a pas fini de se dérouler, jusqu'au jour ou les voitures sans conducteurs mettront tout le monde d'accord.
RépondreSupprimerhttp://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/01/14/taxis-peut-on-regler-le-probleme.html
olaf
Tout à fait d'accord
Supprimer+1
SupprimerIl n'y a pas d'autre solution qui mette d'accord tout le monde.
rembourser toutes les licences ? qui va payer ? et, pourquoi ne rembourserait on pas le "manque à gagner" des artisans, des entreprises, qui souffrent des auto-entrepreneurs (suppression des taxes rpofessionnelles) - Pouirquoi ne rembourserait on pas les entreprises locales qui souffrent des entreprises délocalisées et des importations (protectionisme !!)
RépondreSupprimermerci à anonyme qui a donné son prénom OLAF....
Cette affaire montre quand même que VTC ou non il y a un vrai problème avec le prix des plaques de taxi qui a flambé de façon encore plus spectaculaire que l'immobilier.
RépondreSupprimerEn 1974 environ 5 000 euros.
En 1990 il me semble que c'était l'équivalent de 10 000 à 15 000 euros. Jusque la ça va à peut près.
En 2000 fois 9 plus de 100 000.
La on est à plus de 200 000.
Quelle idée aussi de laisser faire fluctuer ce prix à la seule loi de l'offre et de la demande ? Le meilleur moyen de favoriser les excès.
@ Olaf et gilco56 :
Pourquoi voulez vous racheter les licences ? Quand elles sont attribuées par la préfecture elles sont gratuites, c'est attribué par liste d'attente. Je ne vois pas encore quoi le contribuable devrait payer pour un système mis en place par la profession qui grossomodo n'est la que pour "payer la retraite" des taxi quittant la profession.( D'ailleurs ils sont soumis à quel régime de retraite les taxis ? ) C'est une sorte de privatisation de bien public. Avant ils devaient rapporter leur plaque à la préfecture.
enfin et c'est lié bien sur mais il faudrait parler de l'évolution du nombre de plaques. Pourquoi il augmente si peu ?
11 000 en 1950 (plaques rapportés à la préfecture)
14 000 en 1980
15 000 en 2000
17 000 en 2013
Il y aurait combien de taxi ? si la profession ne faisait pas pression pour limiter ce nombre pour maintenir et/ou augmenter le prix des plaques ?
Les navettes automatiques se développement, les google cars aussi, le prix des plaques de taxi finira par s'écrouler de lui même sous l'effet schumpetérien, comme le minitel a disparu avec internet :
RépondreSupprimerhttp://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/actu/d/developpement-durable-navette-robotisee-navia-roule-lyon-45231/
olaf
Botwan, oui ? les taxis ont créé un commerce, on leur a remis une plaque qu'ils ont fait fructifier ...
RépondreSupprimerSi vous créer un commerce quelconque, vous le déclarer cout 0 !
vous le faites fructifier, vosu vendez un fonds de commerce, comme le taxi vend le sien et ainsi de suite, mais, vous ne répondez pas à la concurrence déloyale dont je vous ai parlé ... Qui paie des taxes professionnelles.
Merci de vous exprimer sur ce point ?
Merci de donner vos nom et prénom SVP.
SupprimerMerci pour cet article iconoclaste : bien peu défendent les professions à statut comme les taxis. Votre article tranche face à la masse des articles pensée-unique du Figaro, de l'ImMonde et du Nouvel Obs', avec leurs cortèges de commentaires d'idiots utiles. Ces jaloux aigris ne seront satisfaits que lorsque tout le monde sera précaire et au sous-SMIC !
RépondreSupprimeranonyme, je les ai déjà fournies sur ce site ? et sans aucun problème je bous les redonne : PERRIN Gilbert.... VOILA
RépondreSupprimerEt vous Monsieur à votre tour ??? j'avoue que j'y crois moins ????
La fonction que j'occupe auprès d'une personnalité d'importance installée dans un pays du sud de l'Europe me contraint à ne pas dévoiler mon identité pour ne pas gêner l'institution. Appelez-moi donc Monseigneur si vous le souhaitez, mais je ne vous en dirai pas plus, Gilbert ! Allez en paix, mon fils.
SupprimerDe toute façon "Gilco56", ce n'est pas moins anonyme qu' "anonyme", si ce n'est l'éventuelle indication morbihannaise...
Supprimer@ Anonyme 15 mars 2014 22:41
SupprimerJe vous ai reconnu Monseigneur, mais je saurai conserver le silence, comptez sur moi. Je ne dirai rien sur vos goûts un peu, disons .... particuliers, à condition que vous vous consacriez au salut de nos âmes plutôt que de divaguer sur des blogs révolutionnaires.
rodolphe quand même un peu de bon sens, comparez anonyme à Gilco 56, vous faites un peu fort ??? anonyme veut bien dire ce que celà veut, lettre anonyme, on ne veut que l'envoyeur soit connu, ici c'est pareil, il y a des raisons !!!! quant à gilco 56, il est bien facile à tous d'en connaitre l'auteur, depuis le temps que je participe sur les sites !!!!
RépondreSupprimerMoi, je comprends rien à ce charabia. T'es pas anonyme et pas connu npn plus, t'es un mystère, quasiment un ectoplasme, Gigi. T'es, comme qui dirait, dans un nowhere land.
SupprimerLe monopole des pharmaciens, que l'on cherche régulièrement à remettre en question pour des raisons économiques douteuses, se justifie par la santé publique, ie un intérêt pour tous. Comment justifier le monopole du taxi ? La survie d'une "classe" de citoyens ? Mais si cela "coûte" à la Société... C'est l'intérêt de quelques-uns contre potentiellement tous les autres. Et il n'y a pas que le coût, mais l'impossibilité pour le client de choisir sa voiture, une marque (une compagnie)... Et comment justifier une limitation de la liberté (d'entreprendre) sans autre intérêt collectif supérieur ?
RépondreSupprimerMême si je me pose la question du monopole, je ne suis pas pour laisser tomber purement et simplement les taxis. Certes, a priori l'état n'a pas à racheter un bien public donné gratuitement (si j'ai bien compris), la licence, mais l'État a la responsabilité d'avoir créé et laissé se développer cette situation. Moralement, je ne peux me résoudre à la ruine de professionnels, d'autant qu'on doit tous pouvoir compter sur une réglementation stable afin d'entreprendre.
Cependant, pour l'heure, je note qu'il y a pas eu de changement de la réglementation à la défaveur des taxis. Leur difficulté actuelle ne remet pas en cause le monopole. Ce dernier se révèle simplement plus limité que certains le souhaiteraient...
Il est de la responsabilité des professionnels de tenir compte du progrès. De plus, L'achat d'une licence trop chère par rapport à l'évolution probable du marché et au "contenu contemporain de la licence" est de la responsabilité de l'entrepreneur ; c'est son risque.
On va me dire que les VTC vont plus loin que de bénéficier des progrès de la téléphonie (qui semble être à l'origine du mal) pour se rapprocher du monopole et bafouent véritablement le monopole. À cela, je répondrais que cela relève donc de l'action judiciaire avant tout. Et je m'assurerais que la revendication ne se fait pas sur ce qui était d'un monopole de fait que la technologie ne permettait pas, c'est-à-dire qu'on se limite bien au monopole légal, aussi fin soit-il.
Pour ce qui concerne les charges, pourquoi les taxis sont-ils soumis à plus de charges sociales ? Ont-ils des charges qui leur sont particulières ? Le cas échéant, il relève de l'État de traiter les citoyens à égalité.
@ Théophile Sibelle
SupprimerL'état donne vous donne la plaque de taxi gratuitement, mais il vous met sur une liste d'attente de plusieurs années.
Les VTC obtiennent leurs plaques gratuitement et sans liste d'attente. Il y a clairement distorsion de concurrence.
Ivan
Non, puisque la plaque de taxi et la plaque de VTC n'offrent pas les mêmes prérogatives. Un VTC ne peut réaliser les tâches réservées au monopole des taxis (aussi fin soit-il).
SupprimerLe cas échéant, ce serait comme si un pharmacien (qui peut vendre des médicaments et de la parapharmacie) protestait contre la distorsion de concurrence envers les parapharmacies (qui peuvent aussi vendre de la parapharmacie) sous prétexte qu'il va lui falloir attendre de racheter une licence pour ouvrir sa pharmacie.
@ Théophile Sibelle.
SupprimerLe pharmacien a payé une licence pour vendre de la pharmacie. Pour vendre du dentifrice ou de la parapharmacie il n'a rien payé et donc ne peut pas se plaindre d'une concurrence déloyale de la part des supermarchés.
Le taxi et le VTC vendent le même service. Ils vous conduisent d'un point A à un point B. C'est comme si la différence entre pharmacie et parapharmacie se réduisait à l'emballage.
Quand il pleut et que vous voulez rentrer chez vous vous vous moquez de savoir si la voiture fera 5 ou 6 mètres de long.
Ivan
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerLe monopole du taxi n'est pas du même type, c'est-à-dire que ce n'est pas un monopole sur le produit/service vendu. Je faisais référence au pharmacien parce que, dans les 2 cas, il s'agit d'un monopole et que l'un comme l'autre ne peut être justifié que par un intérêt collectif.
SupprimerLes taxis n'ont pas le monopole de conduire de conduire les voyageurs d'un point A à un point B, mais un monopole de stationnement ouvrant à prérogative (http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000023086525&idArticle=LEGIARTI000023071051&dateTexte=&categorieLien=cid).
Ils n'ont rien payé pour emmener des voyageurs de A à B.
Encore une fois, ils ont payé pour une autorisation de stationnement ouvrant à une prérogative.
La loi est claire, et l'était pour ceux qui se sont récemment "installés"...
Quand en plus le législateur avait la possibilité de donner un monopole plus large (transport de personnes d'un point A à un point B, prise en charge de personnes en un lieu défini par elles ou tout autre...), il est abusif de compter sur plus.
Les taxis profitaient de plus du seul fait de la technologie, comme les photographes étaient les seuls à pouvoir imprimer des photos avant l'imprimante...
A Paris le délai va de 15 à 18 ans. Le prix exorbitant de la plaque pour ceux qui la veulent tout de suite c'est celui du droit de commencer à travailler à 18 ans et pas à 33 ou 36. Time is money.
RépondreSupprimerEt puis c'est aussi un moyen de se constituer une retraite. Si on avait annoncé à l'avance aux artisans taxi que leur investissement ne pourra pas être converti en retraite parce que l'état va changer les règles du jeu ils auraient sûrement investi dans autre chose.
Ivan
Gilbert Perrin
RépondreSupprimeril y a 21 minutes
PLAQUES : PAIR-IMPAIR, français on vous a encore bien eu, trompé, escroqué .....
Avec toutes les dérogations, seuls les faibles seront touchésn car déjà les CONTRAVENTIONS TOMBENT sur ceux qui se rendent au travail et qui ne sont pas PROTEGES !!!!
Pourquoi protéger encore les taxis? On peut continuer comme ça alors qu'il y a une activité économique qui pourraient sortir quelques dizaines de millier de famille du chômage?
RépondreSupprimerL'état n'a qu'a jouer son rôle d'arbitre et rembourser les plaques, point barre. Ok ça fait 5 à 10Md à raquer, mais ça sera rapidement récupérer (5 à 10 ans) en taxe diverse sur le dos des nouveaux entrants.
@ Olaf
RépondreSupprimerAprès, 4 Mds, ce n’est pas rien. Même si je n’ai pas non plus d’alternative.
D’accord sur l’avenir à long terme
@ Bowthan
Merci pour toutes ces précisions, très utiles. Bien d’accord sur la loi de l’offre et de la demande ici. Mais cela vient aussi des règles sur le nombre de plaques.
@ Rodolphe
Merci
@ Théophille Sibelle
Vos points sont justes. Après, il me semble que, comme moi, vous ne savez pas exactement ce qu’il faudrait faire aujourd’hui…
Après, je pense que vous sous-estimez un peu la concurrence déloyale des VTC. Les nouvelles technologies de l’information rendent la différence entre les 2 de plus en plus virtuelle.
@ Karg se
Je ne sais pas ce qu’il faut faire. Néanmoins, je ne crois pas non plus qu’il faille laisser faire la destruction créative naturelle du capitalisme dérégulé car elle risque de faire beaucoup de victimes.
Le problème est qu'on a laissé le prix des licences exploser, franchement le prix il y a 15 ans était acceptable: ça permettait de mettre une petite barrière à l'entrée, en plus du prix de la voiture, histoire de trier les gens pas trop sérieux. Mais comme aucun gouvernement n'a réagit plus tôt on en arrive à une situation intenable. Il faut forcément faire quelques choses pour dédommager ceux qui se sont endetté à mort pour la licence et ouvrir le marché s'il y a pénurie. Fermer cette activité malgré la demande (aussi bien en client qu'en chômeurs) est inacceptable.
SupprimerAttention aux mots !
RépondreSupprimerNe pas mélanger concurrence déloyale et conditions d'exercice inégales (charges sociales, nécessité d'amortir une licence, prix administrés...).
Ces dernières conduisent à un avantage concurrentiel théorique pour les VTC certes, mais pas à une concurrence déloyale qui implique une faute. Aller chercher un client qui a téléphoné n'est pas une faute au regard de la définition légale du taxi.
Parler de concurrence déloyale jette l'opprobre sur des entrepreneurs VTC libres.
Au passage, on aurait pu parler de concurrence déloyale inverse lorsque le mobile n'existait pas...
Il est probable que la solution ne soit pas évidente parce que tout ce qui fera avancer la situation aura un coût pour l'un ou pour l'autre (taxis, VTC, voyageurs ou État).