Europe : schizophrénie chronique à l’UMP (billet invité)

Billet invité

L’approche d’élection, est toujours l’occasion de voir fleurir des prises de positions plutôt surprenantes. Ainsi, certains ténors de l’UMP, ont trouvé opportuns, à un mois et demi des élections européennes, de critiquer leurs propres échecs. Ils ont signé tous les traités : Maastricht, Schengen, ainsi que le traité de Lisbonne, contre une majorité de Français, qui, avait exprimé leur rejet de plus d’intégration, lors du référendum de 2005.

L’impossible réconciliation de deux visions européennes

 L'UMP depuis sa création, a toujours été parcouru par deux courants. Tout d'abord, celui des libéraux apatrides, voyant dans l'Union Européenne un grand marché libéralisé. Une ligne qui dirige la droite depuis trente ans, trouvant ses origines notamment, dans les mouvements centristes, très vite rejoints par les libéraux de droite. Cela, l'a conduit à détricoter honteusement la souveraineté française.

De l'autre côté, les souverainistes, défenseurs des nations, descendant des mouvements Gaullistes. La réunion de ces deux visions de l’Europe contraires au sein de l'UMP, ne pouvait se terminer, que par l'écrasement d'une doctrine sur l’autre. La bataille est terminée, et ce n'est pas la ligne Gaulliste d'Henry Guaino qui l'a emporté, dans cette bataille interne. Celui-ci l’a bien compris, est là d'ailleurs exprimé, en désavouant le très européiste Alain Lamassoure (tête de liste UMP île de France). Ce parti à cesser de se préoccuper de la nation France, quitte à encourager le vote extrémiste, pour s'engouffrer dans l'idéologie européiste qui nous étouffe. Laissant orphelin tous ceux qui croient en une autre Europe, instaurant des coopérations économiques entre nations, plutôt que leurs disparitions, au profit du libre-échange, et du fédéralisme.

Discours de circonstance

Pourtant, des individus se rêvent encore, en défenseur d'une ligne euro-réaliste, tel Laurent Wauquiez, voulant supprimer Schengen et mettre en place une Europe des six. Programme, qui, en plus d'avoir un air de déjà vue – prôner par Jean-Pierre Chevènement ou Nicolas Dupont-Aignan – peut porter à suspicion. L'intéressé semble oublier son passage en tant que ministre des affaires européennes, ou il s'est fait le complice de cette UE. Interviewé par Jean-Jacques Bourdin, l'ancien ministre fait son mea-culpa « on a été naïf ». La vraie naïveté, n'a pas été de croire en l'Europe, mais que les orientations idéologiques de l'UMP sur l'UE changeraient. Et malheureusement, de cet « angélisme », il n'en est pas sorti, pensant que sa position va devenir celle de son parti. Bernard Accoyer lui a rapidement coupé les ailes, expliquant clairement, que le projet des euros-réalistes était minoritaire à l'UMP.

En outre, Laurent Wauquiez critique aisément le Luxembourg en tant que paradis fiscal, alors que son parti, a pour chef de file au niveau européen, le fédéraliste, Jean-Claude Juncker. Ancien Premier ministre luxembourgeois, il sera vraisemblablement candidat à la  présidence de la Commission européenne. On peut facilement voir là, une astuce de communication du député, cherchant à se positionner, en se démarquant de la concurrence dans sa propre écurie politique. La droite parlementaire nous a habitués, scrutin après scrutin, à cette stratégie marketing. L'opinion façonne leurs discours, mais pas leur action. Ils blâment l'UE en tant d'élection, pour mieux si soumette au parlement, adoubant une ligne euro-fédéraliste.

Ce qu'il manque à certain responsable, c'est le courage de sortir des postures, pour passer des paroles aux actes. La droite gaulliste pour peser politiquement, doit retrouver sa liberté, son indépendance. Sortir du carcan euro-libéral de l'UMP, et venir en appui, a ceux qui défendent l'intérêt national.

Enfant de la patrie