Billet invité de
Jean-Louis Porry
Un des premiers couacs du gouvernement "resserré et
professionnel" de Manuel Valls porte sur la tutelle du commerce
extérieur, réclamée par Laurent Fabius au titre de la "diplomatie
économique".
Avant de revendiquer ce nouveau domaine, il serait
souhaitable que le Quai d'Orsay fasse ses preuves et que nos ambassadeurs
cessent de se considérer prioritairement comme des attachés culturels chargés
d'organiser des événements artistiques et ne se limitent pas, dans le secteur
économique, à se manifester quand un patron du CAC 40 visite leur pays de
résidence pour négocier un "grand contrat" ou pour préparer une
délocalisation.
·
conclusion à tout va d'accords de libre-échange
déséquilibrés, hier avec la Corée qui peut inonder notre marché de ses
voitures, alors que son marché reste fermé ; demain avec les USA qui
ouvrira l'Europe aux viandes aux hormones et aux OGM.
·
refus d'appliquer des mesures de rétorsion aux
pays qui opposent des obstacles non-tarifaires à nos produits ou pratiquent le
dumping pour s'assurer le monopole d'un secteur (à 28, il y a toujours
quelqu'un qui ne veut pas faire de peine au pays-tiers en cause, cf. les
panneaux solaires chinois).
·
impossibilité pour le gouvernement français de
négocier sérieusement avec les pays-tiers pour y faciliter l'accès de nos
produits, dans la mesure où la contrepartie -l'accès à notre marché- est du
seul ressort de la Commission qui ne songe qu'à ouvrir le marché européen.
L'argument selon lequel on serait plus fort sur la scène internationale en
étant groupés a largement démontré sa vacuité, dans ce domaine comme dans les
autres.
Si François Hollande et Manuel Valls souhaitent vraiment réduire le
format du gouvernement, ils devraient s'interroger sur la nécessité de
maintenir un tel poste d'utilité douteuse.
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