SMIC : Pascal Lamy, « socialiste » tendance ordure sociale

L’ancien patron de l’OMC a encore frappé : il vient de recommander à la nouvelle équipe au pouvoir de mettre en place des emplois payés sous le SMIC. Dire qu’en 2009, il avait réclamé une augmentation de 32% de son salaire d’alors, qui dépassait pourtant 300 000 euros…

Néolibéral tendance antisocial

Le raisonnement du Attila de l’OMC est simple : « à ce niveau de chômage il faut aller vers davantage de flexibilité et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au SMIC (…) un petit boulot, c’est mieux que pas de boulot ». S’il y a trop de chômage en France, ce serait uniquement parce que le coût du travail serait trop élevé (on oublie le fait que nous sommes beaucoup plus ouverts à la concurrence internationale qu’inversement) et il faudrait donc accepter de s’adapter et améliorer sa compétitivité, quite à faire baisser les salaires. On voit jusqu’où cette logique délétère a mené l’Allemagne, dont le taux de pauvreté a dépassé le nôtre, mais qu’elle remet en cause en mettant en place un SMIC.

Le discours de Pascal Lamy est d’autant plus insupportable qu’il sait parfaitement que le coût de la main d’œuvre varie de 1 à 10 en Europe et que si l’on rentre dans une logique de baisse pour les pays où les salaires sont les plus élevés, on ne sait pas jusqu’où il faudra aller. Quand la France est à 34,3 euros par heure, la Roumanie n’est qu’à 4,6 euros… Pas étonnant que les Dacia y soient fabriquées ! Pire, toutes les études montrent que les hauts salaires s’envolent et que les inégalités atteignent des records. Comment demander une baisse du salaire minimum, qui reviendrait une nouvelle fois à augmenter des inégalités qu’il faut réduire ? Et cela est d’autant plus insupportable venant d’un ancien patron de l’OMC qui voulait augmenter de 32% son salaire de 320 000 euros annuels.

Dans la logique de Hollande

Le problème est que, même s’il va plus loin que « ses camarades socialistes », comme il le soutient, la logique de Pascal Lamy est exactement celle de François Hollande. Pas étonnant de la part de deux anciens déloriens, et après l’éloge fait par le président de la République à l’occasion de la fin de son second mandat à la tête de l’Organisation Mondiale du Commerce. Leur logique, étonnamment pour des personnes classées à gauche, est limitée à l’offre. Incapable de voir les horreurs sociales provoquées par leur logique dans d’autres pays, ou même à l’effet sur la demande (pourtant aujourd’hui visibles dans des pays comme la Grèce ou l’Espagne) ils concluent qu’il faut réduire le coût du travail.

C’est pour cette raison que François Hollande avait été trois fois moins généreux que Jacques Chirac pour revaloriser le SMIC à son arrivée. C’est pour cela qu’il a fait le CICE et qu’il travaille sur une nouvelle baisse du coût du travail depuis le début d’année. Mais cela montre, comme l’avait admis le Monde, que la mondialisation à laquelle ils nous exposent poussera forcément les bas salaires à la baisse, du fait de la concurrence de pays où les salaires sont 5 à 20 fois plus bas qu’en France. Ce qu’on appelle la gauche de gouvernement en France a tout simplement abandonné l’idée que l’on puisse défendre le niveau des bas salaires dans les pays dits développés, du fait de la mondialisation !

On aimerait juste faire vivre Pascal Lamy pendant quelques temps avec 800 à 900 euros nets par mois, sans la moindre possibilité de toucher à sa fortune. C’est à croire que ce serait le seul moyen de lui faire comprendre l’indécence crasse de ses propos.