La
composition du gouvernement de Manuel Valls a quasiment unanimement déçu.
Le peu de nouveautés, le rassemblement façon synthèse des courants du PS et un
certain clanisme sont les reproches les plus courants, mais deux autres aspects
peuvent également être critiqués.
Reniements
et communication
Pas grand
monde ne s’illusionne sur la promotion de Montebourg, qui
co-dirigera Bercy avec Michel Sapin. C’est le second qui tiendra les
cordons de la bourse, ce qui veut tout dire. Le
candidat à la primaire qui dénonçait (et dénonce toujours) l’euro cher, partisan
de la démondialisation, favorable à une politique de la demande et qui
dénonce les politiques de l’austérité, reste
sur un bateau qui fait l’exact inverse de tout ce qu’il prônait économiquement
lors des primaires socialistes. Plus avocat que ministre, il
se contente du magistère de la parole, sans avoir la moindre prise sur le cours
des choses. Montebourg
accepte de ne rien pouvoir faire contre l’euro cher ou les vagues de
délocalisations, si ce n’est faire des déclarations qui lui assurent un petit
moment de gloire, à défaut de changer quoique ce soit.
Comme
je l’avais exprimé jeudi, il y a quelque chose de tragique à ce que Michel
Sapin ait été nommé ministre du budget, lui qui a développé une communication
audacieuse pour défendre le bilan du gouvernement en matière d’emplois, malgré
la non atteinte des objectifs présidentiels. Il restera à jamais le
ministre qui a vanté la baisse de la hausse du nombre de demandeurs d’emplois à
défaut de parvenir à le faire baisser. Bruxelles doit rire jaune sachant
que la France ne parvient pas à réduire son déficit budgétaire à la vitesse à
laquelle elle s’était engagée. Nul doute que Michel Sapin pourra trouver
une manière positive de présenter la non atteinte des objectifs de son
ministère…
Machiavélisme
mitterrandien
On peut
également deviner les mêmes calculs machiavéliques derrière
la promotion de Benoît Hamon et Arnaud Montebourg. Ne s’agit-il pas d’un
moyen commode de mouiller et de cramer en même temps l’aile gauche du PS ?
Le ministère de l’éducation nationale n’est pas réputé être le plus facile et
il a usé beaucoup de ministres avant. Quand à Arnaud Montebourg, ne va-t-il pas
s’épuiser à faire semblant de sauver notre industrie alors qu’en réalité, il
laisse faire son démantèlement par son incapacité à changer le cours d’une
politique économique qui lui est fatale depuis des années. Et comment
espérer porter une alternative en 2017 (ou même en 2022) après avoir été
ministre de François Hollande ?
IL FAUT attendre et voir, il y aura des clash, c'est vrai, mais si la politique de VALLS va dans le sens de la RIGUEUR, de la JUSTICE et l'EGALITE et non de l'AUSTERITE mère de la DIVISION, du COMMUNAUTARISME, des partis pris et des privilèges eH BIEN, il y aura un pas un avant....
RépondreSupprimerQUI SAIT ? peut être appliquera t'il le programme de RENZI, de PEGASSE, de GODET, etc... d'experts objectifs ???? car, l'austérité est le fruit des partisans de leurs intérêts personnels ....
Tous ces ministres qui vont souvent finir leur vie politique à Bruxelles est pathétique. Bruxelles est devenu une seigneurie pour se donner l'illusion de servir encore à quelque chose.En fait c'est un Pôle Emploi qui ne dit pas son nom !
RépondreSupprimerPathétique n'est pas le terme que j'emploierais. C'est d'abord rémunérateur pour les intéressés, une juste récompense de leur attitude servile et de leur incompétence, en quelque sorte. Mais c'est surtout catastrophique pour notre République, dirigée par des profiteurs cyniques et sans scrupules.
SupprimerPour ma part, je pense que les contre-exemples que nous avons sous les yeux depuis de nombreuses années, des escrocs aux profiteurs en passant par les factotums des pirvilégiés.
Avez-vous vu à ce sujet que Brice Lalonde reprenait du service au sein du WWF pour promouvoir les intérêts des multinationales ? Un type, qui a commencé au PSU, est passé par l'écologie pour finir auprès de Madelin ? Un bel exemple des valeurs et des convictions de nos hommes politiques.
Demos
*Je pense que les contre-exemples ... ne sont pas pour rien dans les choix électoraux radicaux des électeurs français.
SupprimerDemos
@Laurent Pinsolle,
RépondreSupprimercette nomination de Valls, c'est du Mitterrand au petit-pied! Et pour en revenir aux mannes du second mandat de François Mitterrand, Hollande a fait appel à son ex-compagne Royal comme ministre: là encore, il a fait moins fort que son illustre prédécesseur socialiste, qui avait mis son ex-maîtresse Cresson à Matignon... Au passage, je mise sur le fait que le gouvernement Valls dura moins longtemps que celui de la seule femme à ce jour qui ait été titulaire de ce poste.
Hollande sera au PS ce que Chirac a été pour le RPR au milieu des années 90: il a fait perdre un grand de mandats locaux à ses militants, et il sera profondément détesté par la suite pour cela. C'est bien la dissolution raté de 97 qui a précipité le retour au sommet d'un des pires adversaires de Chirac, j'ai nommé Sarkozy. Là encore, le parallèle avec cette situation est tentant: avec cette défaite aux Municipales, Hollande s'est créé de solides qui mineront sa campagne de 2017 car la base des militants (des prébendiers, devrais-je dire, car le PS est désormais un parti sans militant) le détestera , si ce n'est pas encore le cas, pour leur avoir fait perdre leurs mandats. Et ça ira en empirant avec les Régionales l'an prochain, où la droite risque de faire le grand chelem...
Hollande est condamné à changer de premier ministre avant cette échéance: d'où mon pronostic sur la faible durée de vie du gouvernement Valls.
CVT
pole emploi ? vous êtes bien généreux ??? c'est plutot un pôle générateur de chomage, de division, et regroupant tous les INTERETS PERSONNELS ..... c'est le GIE des ETATS pour le COMMUNAUTARISME et la DIVISION .....c'est un MACHIN purement dépensier dans lequel nis dirigeants se plaisent bien !!!! et, pour cause ?
RépondreSupprimerConstruction européenne : les courbes se sont croisées !
RépondreSupprimerQuestion :
Diriez-vous qu’aujourd’hui pour votre pays c’est plutôt une bonne chose ou plutôt une mauvaise chose d’appartenir à l’Union Européenne ?
Réponse :
- plutôt une bonne chose : 48 % des personnes interrogées
- plutôt une mauvaise chose : 52 % des personnes interrogées.
C'est la première fois que les Français interrogés répondent en majorité : "plutôt une mauvaise chose".
C'est la première fois que les courbes se croisent.
Regardez l'évolution des courbes à la page 11 :
http://www.ifop.com/media/poll/2587-1-study_file.pdf
Le France a tous les atouts pour innover, mais les dirigeants économiques et politiques sont des nuls. La France est engourdie, et refroidi ses talents.
RépondreSupprimerL'apparition de Mitterrand en médaillon m'a fait un peu tiquer.
RépondreSupprimerPersonnellement, je n'ai jamais pensé que Hollande était autre chose qu'un apparatchik incompétent mais non dénué d'une certaine habileté politique.
Je ne me suis jamais fait beaucoup d'illusions sur Mitterrand, mais j'estime que c'était une personnalité d'une toute autre envergure.
@ Gilco56
RépondreSupprimerRien à espérer avec la monnaie unique, le libre-échange, l’UE, l’absence de régulation financière…
@ Exvil
Ce n’est pas qu’un Pôle Emploi car il y a beaucoup de pouvoirs…
@ Démos
Très juste : rémunérateur et puissant
@ CVT
Si cela permet à la France d’être débarassé du PS….
@ BA
Merci. Très intéressant.
@ Marc-Antoine
Pour moi, Mitterrand était un politicien de la pire espèce, un des pires contre-exemples de la Cinquième République.
@ Gilco56
RépondreSupprimerRien à espérer avec la monnaie unique, le libre-échange, l’UE, l’absence de régulation financière…
@ Exvil
Ce n’est pas qu’un Pôle Emploi car il y a beaucoup de pouvoirs…
@ Démos
Très juste : rémunérateur et puissant
@ CVT
Si cela permet à la France d’être débarassé du PS….
@ BA
Merci. Très intéressant.
@ Marc-Antoine
Pour moi, Mitterrand était un politicien de la pire espèce, un des pires contre-exemples de la Cinquième République.