Hier soir,
après que Matignon eut annoncé la démission de Jean-Marc Ayrault, François
Hollande présenté dans une courte vidéo une nouvelle étape dans son mandat,
avec un changement d’équipe, la nomination de Manuel Valls à Matignon et les
grandes directions des mois à venir.
Entre
vent et continuité
Ce n’est pas
le président qui tourne, c’est le vent… Cette vieille expression qui
caractérisait les radicaux va remarquablement bien au locataire de l’Elysée. Les
Français sanctionnent le PS aux municipales et votent à droite ? Il
décide de changer d’équipe en optant pour un premier ministre plus à droite.
Les sondages indiquent que les Français veulent un remaniement et Manuel Valls
comme premier ministre ? Il suit leur avis sans hésiter. Au final, François
Hollande démontre une nouvelle fois qu’il suit le vent plutôt qu’il ne cherche
à diriger quoique ce soit. Le choix aussi rapide de Manuel Valls, s’il démontre
de la réactivité, revient uniquement à suivre ce que les enquêtes d’opinion
disent.
Malgré tout,
il faut bien reconnaître que ce choix est cohérent avec la
ligne réaffirmée par le président de la République en début d’année. Qui
mieux que Manuel Valls pour illustrer ce
parti « socialiste » qui assume sa conversion au néolibéralisme et à
la politique de l’offre ? Qui mieux que l’ancien ministre de
l’intérieur pour
coincer l’UMP trop à droite en vue de 2017 ? En outre, le futur
locataire de Matignon est beaucoup plus dynamique que l’ancien et devrait
davantage remplir le rôle de protection du président de la République qui
échoit traditionnellement au premier des ministres depuis 1958.
Un pari
déjà perdant ?
La seconde
faiblesse de ce choix, c’est Manuel Valls en lui-même. François Hollande a
choisi une des personnalités qui divisent le plus sa majorité. Il ne risque pas
de rassurer l’aile gauche ou sceptique avec l’Union Européenne… En outre, sa
gestion critiquée de l’affaire Dieudonné et l’absence
de résultats à l’intérieur commencent à peser sur sa popularité. Enfin, même
s’il a été un soutien du président assez solide, on peut se demander si cet
apprenti Sarkozy ne va pas davantage penser à son éventuelle accession à
l’Elysée qu’à assurer le bon fonctionnement de la future équipe ministérielle,
dont on attend avec impatience la composition pour juger pleinement cette
nouvelle étape.
"Hier soir, après que Matignon eut annoncé la démission" et non "Hier soir, après que Matignon ait annoncé la démission".
RépondreSupprimerRemplacez "après que" par "dès que" ou "une fois que" et vous verrez combien le subjonctif, quoique désormais toléré, est d'une ineptie et d'une laideur sans nom.
Sinon, je suis assez d'accord avec votre article. J'en serais presque à me demander si Hollande n'est pas un résistant qui, par son travail de sape de l'intérieur, prépare le terrain pour la suite.... ;) Cet homme-là est une synthèse.
Du point de vue des mensonges avec des discours coué , de distraire la population , de diviser la population avec des sujets sociaux secondaires , il faut admettre que Hollande a parfaitement réussi a tromper tout le monde. Il sera aussi le fossoyeur définitif du PS mais aussi de tout ce qui est social dans ce pays. L'histoire retiendra de Hollande et son clan que le PS actuel est plus à droite que l'UMP , la tromperie en plus !
RépondreSupprimerValls représente pourtant le camp le plus populaire, non?
RépondreSupprimerA moins que les sondés n'aient pas encore bien compris ... ?
Ceci dit,certains devraient être contents... nous avons ainsi "notre" Mario Renzi
Valls est certainement plus populaire a droite qu'a gôche... d'où les sondages.
SupprimerQuand a Renzi, ce qui le rend particulièrement interessant en Italie, c'est sa réforme de l'état, ce que ne fera jamais Valls en France.
40% d'abstentionnistes pour cause de chômage et de baisse de pouvoir d'achat, et il change de ventilateur, Valls pour amuser la galerie et continuer la même politique.
RépondreSupprimerwow, Valls a quand même interdit la liberté d'expression !
RépondreSupprimerCe qui est drôle c'est qu'on va voir du combat ce qui l'est moins c'est que nos citoyens seront toujours sur la touche ...
Voilà les coulisses :
RépondreSupprimerDans cette opération de haute couture politique, Valls a pu compter sur deux alliés à la gauche du PS, les ministres Arnaud Montebourg -- qui a aussi menacé de quitter le navire si Ayrault restait -- et Benoît Hamon. Aile gauche, aile droite, le président était pris en étau ! Ces deux hommes devraient être vite récompensés... Autres soutiens déterminants : le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, et le conseiller politique du président, Aquilino Morelle. Mais voilà : « Le challenge est énorme, il peut terminer en string ! » s'inquiète son ami Francis Chouat, son successeur à la mairie d'Evry (Esssonne), le fief de Valls pendant onze ans.
http://www.leparisien.fr/politique/videos-valls-a-matignon-comment-il-a-fait-plier-le-president-01-04-2014-3730231.php
Le PS fait un pas de plus vers sa transformation en parti democrate americain.
RépondreSupprimerJe vois quand meme trois avantages concrets à la nomination de Valls :
1. une ligne plus ferme sur les questions regaliennes (justice, sécurité, immigration) avec le probable départ de Taubira du gouvernement
2. l'ejection des caciques verts technophobes-libertaires du gouvernement, donc l'ouverture probable de l'exploitation des gaz de schiste en France, pour donner une bonne bouffée d'oxygene à notre économie
3. une clarification du paysage politique à l'approche des européennes. Un vaste regrouppement liberal-democrate-maastrichtien se dessine de plus en plus nettement au centre (quelle difference ideologique entre Valls et Borloo, voire Raffarin ?). A sa droite, la convergence entre le FN, DLR et l'aile euro-sceptique de l'UMP devrait donner une puissante force nationale-conservatrice dédiabolisée, sorte de "parti republicain à la Francaise", d'essence jacobine et bonapartiste , sur une ligne à la Zemmour / Ménard / Causeur. A sa Gauche, le trou reste par contre béant, entre ce PS devenu ultra-centriste et un Front de Gauche englué dans ses dogmes et ses veilles recettes. Cet espace sera conquis par une force nouvelle, certes ambitieuse dans sa volonté de transformation de la société, mais aussi pragmatique et serieuse dans sa connaissance technique des dossiers, volontairement rassembleuse dans les discours, plus-que-jamais ouverte sur la société civile, et désireuse de renouveller les pratiques politiques. Ce fut en tout cas la strategie gagnante à Grenoble avec la victoire d'Eric Piolle, un ingenieur d'une quarantaine d'années, co-fondateur du collectif Roosevelt avec Pierre Larrouturou, à la tete d'un attelage EELV-PG-Associatif. Si le parti Nouvelle Donne fait un score aux européennes, je pense qu'il peut etre celui qui dessine cette "troisieme voie". Ce sera dans tous les cas passionnant à suivre !
Talisker.
"2. l'ejection des caciques verts technophobes-libertaires du gouvernement, donc l'ouverture probable de l'exploitation des gaz de schiste en France, pour donner une bonne bouffée d'oxygene à notre économie"
SupprimerHélas ! N'avez-vous pas entendu hier Hollande bafouiller qu'il fallait réduire notre dépendance envers le pétrole ehleunukléér ?
D'accord pour le pétrole, mais ses engagements sur le nucléaire sont une ânerie EELV, et il les réitère. Sapin, lui aussi, a bafouillé là-dessus.
Il a besoin du soutien de ces c** de verts, auquel Aubry et les médias incompétents font la courte échelle. Et il va passer un de nos rares atouts par pertes et profits...
C'est ce qui m'a le plus inquiété de son intervention hier.
Tiens, je viens de voir que Valls avait voté "Non" en 2005, quand meme.
RépondreSupprimerTalisker.
Moi, je viens d'apprendre que les nouvelles pièces de 1€ porteront le profil de Herman van Rompuy :
Supprimerhttp://tinyurl.com/pspjpgz
On a beau savoir que ce sont des fanatiques, ça fait toujours un choc...
@Talisker
SupprimerIl a voté oui : http://miroirs.ironie.org/socialisme/www.psinfo.net/entretiens/valls/referendum.html
Mais milité pour le non...
Et fais attention en écrivant "quand même" quand tu parles de Valls, on pourrait croire à une pique : http://www.youtube.com/watch?v=fTFd7f0Hmsw#t=1m22s
(https://www.google.fr/?gfe_rd=ctrl&ei=2dM6U5msK8zx8APWtIG4Dw&gws_rd=cr#q=valls+quand+m%C3%AAme)
Mais la phrase mythique de Valls, c'est celle-ci : http://www.dailymotion.com/video/xdcby9_manuel-valls-quelques-blancos_news
J'ai hésité pour le "quand meme", mais je me suis dit que les gens n'étaient pas à ce point impreigné de l'univers soralien. J'aurais plutot du dire "toutefois" visiblement.
SupprimerMerci pour les précisions sur sa position lors du referendum.
Talisker.
Je pense pas qu'être imprégné de discours soralien soit nécessaire.. La vidéo tourne quand même beaucoup et un peu partout.
SupprimerEt si dans l'interprétation c'est sans doute uniquement des propos à visée électoraliste, ça montre aussi un manque de limites. Y a un gouffre entre dire "lutter contre l'antisémitisme" et "être lié de manière éternelle à Israël". Surtout quand on pense à diriger la France en se rasant le matin...
Mais la casserole qu'il traîne c'est sa vidéo sur les "white" et les "blancos". Et là l'interprétation c'est pas de l'électoralisme vu que c'est uniquement destiné à la personne qui l'accompagne...
C'est le coup du père François, après 3 ans d'échecs Valls est carbonisé en 2017.
RépondreSupprimerolaf
D'accord avec vous, c'est parfaitement évident.
SupprimerSancelrien
Il a des problèmes à gérer une ville, alors un pays...
RépondreSupprimerEn décembre dernier, le magazine Capital assurait que les habitants d’Evry « paient encore la gestion bien peu rigoureuse de Manuel Valls », qui a été maire de la ville pendant onze ans.
http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/31/dix-choses-ignorez-peut-etre-manuel-valls-251118
@ Anonyme
RépondreSupprimerMerci. Je crois qu’il ne voit pas plus loin que son intérêt et celui du PS…
@ Exvil
Espérons que le PS finisse dans les poubelles de l’histoire au final
@ A-J H
Totalement d’accord sur la comparaison avec Renzi.
@ Anonyme
Etonnant en effet qu’il soit soutenu par Montebourg et Hamon. Ils espèrent sans doute que Matignon le carbonisera…
@ Talisker
La ligne n’a d’intérêt que si elle n’est pas que de pure forme. Or, depuis deux ans, Valls nous sert les mêmes discours que Sarkozy, mais concrètement, rien n’a changé…
Même si je reste ouvert à cette question, il y a débat sur la taille réelle de nos réserves.
Je ne crois pas que ces deux pôles se formeront. PS et UMP ne pourront jamais se fondre. En revanche, un des deux pourrait disparaître électoralement. Et je suis opposé à tout rassemblement avec le FN. Je crois que nous aurons des surprises électorales et espère qu’elles seront bonnes.
Sur Internet, on rapporte qu’il était pour le « non » au sein du PS, puis qu’il a défendu le « oui » lors du référendum. Il y a du Hollande en lui ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Prises_de_positions_sur_le_traité_constitutionnel_européen
@ Olaf & Sancelrien
Un bon petit pari mitterrandien où Hollande essaie de lui faire ce que Mitterrand avait fait à Rocard ?
PAUVRE FRANCE, AJH contre RENZI !!! lorsque la FRANCE a besoin d'un homme qui en a dans le pantalon et, qu'elle ne trouve personne pour conduire une politique de justice d'égalité, d'unité, et d'indivisibilité (communautarisme) l'ITALIE en a un, il s'est donné quelques mois pour réussir, nous vivons dans un SYSTEME depuis 40 ans, quand allons nous comprendre qu'il est au moins sage d'attebndre ces quelques mois ???? BON SENS ??? il n'y a pas que la politique du système qui doit seule avoir place dans ce pays ....
RépondreSupprimerOn jugera aux résultats.
SupprimerOn nous avait déjà fait tout un cinéma avec super Mario Monti et on voit ce que ça a donné...
Moi mon analyse c'est : Renzi veut-il sortir de l'euro? Non? Bah il a aucune chance alors.
L'Italie souffre certainement encore plus que nous de cette monnaie débile...
attendons au moins de voir ?
SupprimerJe veux bien même espérer pour l'Italie qu'il réussisse à améliorer leur situation.
SupprimerMais vue l'ampleur des problèmes, être privé du pouvoir monétaire et de contrôle des frontières me semble rédhibitoire.
Espérons pour l'Italie (et pour nous) que ce le soit pas...
Juste deux lettres qui font la différence.
RépondreSupprimerOn ne peut pas parler de re(ma)niement, mais de reniement. Et ça change tout.
Demos
Le cofondateur de Saxo Bank : "« Les lecteurs de mes blogs et éditoriaux savent que je pense que l’euro est une erreur monumentale. En fait, s’il est possible de détester un actif financier, je déteste l’euro. Il a fait d’innombrables victimes au cours de son histoire, a poussé plusieurs pays à la faillite, voué à l’échec la plus grande partie d’une génération de jeunes dans le sud de l’Europe, et il mène l’Europe vers la direction d’un super Etat totalitaire. Alors oui, je déteste l’euro. Puisse-t-il disparaître un jour, laissant seulement le souvenir triste et effrayant d’une expérience irresponsable et dangereuse qu’il ne faut pas reproduire. Il laissera aussi derrière lui des coûts économiques et humains gigantesques. Mais il serait bien mieux de subir cette perte inévitable le plus tôt possible, avant qu’il ne devienne impossible de faire marche arrière. La relance sera bien plus rapide si la cause à l’origine du mal est supprimée."
RépondreSupprimerEn français : http://www.express.be/business/fr/economy/7-raisons-qui-laissent-a-penser-que-leuro-fort-nest-pas-appele-durer.htm
En anglais : http://bluechilli.prezly.com/has-the-eur-hit-its-biggest-sell-since-inception-84
@ Talisker
RépondreSupprimerJe propose aux nucléo-béats qu'ils aillent faire leur B.A. en s'engageant volontaires pour participer à "la mise en sécurité" de la centrale de Fukushima.
Quant aux gaz de schiste, à part pomper un peu plus l'argent public (eh oui c'est un secteur qui biberonne aux subventions et cadeaux fiscaux) et pourrir paysages, sous-sol et climat (fuites de méthane), cela me rappelle qu'il faut se garder de traiter les autres de c***, car on est toujours le c** de quelqu'un!
@propos de Valls
Les masques socialistes tombent décidément toujours un peu plus. L'oligarchie libérale n'est plus qu'à peine voilée. La recomposition des forces politiques va s'accélérer.
Attendons de voir l'équipe nommée, mais il y a de bonnes chances que Mélenchon se frotte les mains: les Verts vont être mûrs à cueillir.
Ceci-dit, je ne pense pas qu'un pôle FG-Verts puisse en soi être une alternative majoritaire. Le peuple français attend certes un positionnement antilibéral mais aussi un discours d'ordre moral sur les questions de vivre ensemble et çà c'est pas leur tasse de thé. C'est justement le credo de Valls!
Vous repondez à l'Anonyme qui a commenté mon message, pas à moi (je n'ai parlé ni de c*** ni de nucléaire, meme si je suis favorable aux gaz de schiste).
SupprimerJe suis tout à fait d'accord avec votre dernier paragraphe, c'est pour cela que je citais Nouvelle Donne, un parti qui melange les idées du FG et des Verts avec un esprit "catho de gauche" apportant un certain ordre morale et une vision du vivre-ensemble.
Talisker.
"car on est toujours le c** de quelqu'un!"
SupprimerBonne analyse de votre propre cas.
http://www.theguardian.com/commentisfree/2011/apr/05/anti-nuclear-lobby-misled-world?intcmp=239