Billet invité d’Enfant
de la Patrie
Les partisans
du libéralisme et défenseur du libre-échange - dont l'UE s'est faite la bonne
élève du monde, quitte à en subir les conséquences néfastes –
ont désigné pour ennemi juré, tous ceux demandant un minimum de
protectionnisme. L'un de leur argument premier, est de dénoncer les effets
négatifs que cela engendrerait sur l'emploi.
Les bases du commerce internationales
Pourtant, face
à l'épreuve des faits, cette argumentation ne semble pas être démontrée. Une
firme transnationale (FTN) - qui a donc vocation à commercialiser ses produits
dans le monde entier - s'arrête rarement à des barrières protectionnistes. Les
entreprises voient essentiellement le potentiel qu'offre un nouveau marché, et
les profits qu'elles pourront en tirer. Elles cherchent donc à contourner les
mesures protectionnistes, en investissant localement : soit par le biais de
fusion-acquisition, de création d'unités de production, ou encore de
partenariat. Les FTN peuvent ainsi contourner les barrières commerciales en
s'implantant directement dans le pays, et ont tout intérêt à y rester, si elle
souhaite pouvoir continuer de profiter du potentiel du marché.
C'est l'ouverture anarchique des
frontières économiques qui les pousse à la délocalisation, et à pratiquer des
prises de participation agressive. Les objectifs étant diverse, que ce soit :
les transferts technologiques, une meilleure connaissance du marché, profiter
d'un réseau de distributions (très courant dans le secteur automobile, et
probablement la
stratégie de Dongfeng avec PSA), ou encore purement et simplement éliminer
un concurrent. Pas besoin de chercher loin pour trouver des exemples. Souvenons-nous
du drame de Florange, racheté par Mittal. Ainsi, le géant Indien s’est
retrouvé libre de se débarrasser d’un concurrent européen, et d’importer en
France sa production Indienne et d’autre pays aux normes salariales et sociales
avantageuses. Le système capitaliste n’a que faire des préceptes libéraux – qui
prônent un système concurrentiel – mais au contraire utilise le libre-échange,
pour produire à bas coût, en
mettant en concurrence les États. La
hausse des salaires en Chine, pousse certaines industries à se délocaliser,
comme l'entreprise Adidas, qui désormais s'installe au Laos.
Ouvrons nos yeux, plutôt que nos frontières
Nous verrons
que le monde n’est pas libre échangiste, seulement l’Union Européenne. Les
BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), sont souvent cités comme modèle
économique, mais rarement comme les champions mondiaux des mesures
protectionnistes. Voici
leur bilan entre mai 2012 et mai 2013.
J’ai fait une comparaison du taux
de chômage avec la Russie, le Brésil, l’Argentine et le Japon. Ces pays font
partie des plus protectionnistes au monde, ayant fortement augmenté leurs
barrières commerciales depuis la
crise de 2008. J'ai rajouté la France, ainsi que l'Allemagne, à laquelle on
nous compare beaucoup. Pourtant, on omet de dire, qu'ils
ont mis en place 64 mesures visant à fermer leur économie, depuis la crise.
D’autre part, ce pays profite
largement du libre-échange
– grâce à son modèle économique - en achetant des produits intermédiaires à
faible valeur ajoutée, produit dans des pays à bas coût, avec une monnaie
faible. Composants qui sont
ensuite inclus dans leur machine outils, vendu aux prix fort.
Source de la Banque Mondiale.
Étrangement, on constate que la France
– pays qui a le moins refermé sont économie depuis la crise - a un taux de chômage bien supérieur
aux autres. Il est même deux fois plus important que la Russie, pays le plus
protecteur. Par opposition, le Brésil, la Russie, l’Argentine et l’Allemagne,
connaissent eux, une baisse continuelle depuis la mise en place de barrières
douanières. On remarque que la reprise en main de l'État Argentin, sur ses
frontières, a eu un effet radical sur l'emploi.
En outre, les FTN, dans leur
objectif mondial, déploient plus de moyen pour intégrer les pays les moins
ouverts à l'économie de marché. Cela, à l'avantage de leurs États et de leur population.
L'Argentine, elle, l’a bien compris, et à imposer au constructeur de
téléphonie mobile de produire sur le territoire national. Ou encore, le Brésil et la Chine qui n'ont
pas hésité à mettre des taxes sur les véhicules importés. Le
protectionnisme est loin d’être le repli, ou une autarcie, comme le
prétende les partisans du libre-échange. Il s'agit en réalité d'une ouverture
maitrisée, au service des intérêts nationaux. La France doit se protéger, comme
tous pays, des distorsions de concurrence dont elle est la victime.
Les mesures
protectionnistes ne sont pas l'ennemi de l'emploi, comme
la laisse entendre les libéraux européens. Elles sont notamment indispensables
pour sauvegarder les industries vieillissantes, ou les
secteurs devant faire face au dumping social, (exemple du pneu, textile...)
et les
secteurs stratégiques (Alstom). Actuellement, la France, comme le reste de
l'Europe, est en train de perdre la bataille du commerce internationale, et de
l’emploi, à se reposer sur ces dogmes libre-échangistes dévastateurs, comme
le sera le traité transatlantique dans les mois à venir. D'ailleurs, les Américains
l'ont bien compris, et ne tergiverse pas à mettre des taxes, comme il y a deux
ans sur les panneaux solaires et les éoliennes Chinois.
"Ouvrons nos yeux, plutôt que nos frontières"
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup cette formule, je vous la pique !
Talisker
je regrette que les citoyens, les experts, les penseurs, les beaux parleurs etc....nont pas encore compris que plus on délocalise, PLUS on augmente la différence entre (le social, la distribution interne) et, la production interne, la croissance. C'est une balance, plus vous charger un PLATEAU, sans contre partie...la balance est déséquilibrée.. plus la CHARGE PUBLIQUE augmente = la FRANCE des BONNIMENTEURS...des administrateurs INCOMPETENTS et, des EXPERTS PARTISANS .....
RépondreSupprimer@Talisker
RépondreSupprimerJe vous laisse volontiers la phrase, en espérant que certains "responsables politiques" entendront et appliqueront le conseil. Beaucoup de nos compatriotes, me semble eux, avoir les yeux bien ouverts et ne sont pas dupes.
@Gilco56
Vous avez bien résumé, il faut des contres-partis. On demande à nos entreprises de répondre à des normes sociales, sanitaires, environnementales et c'est une très bonne chose, mais les produits importés doivent respecter les normes qu'on s'impose, c'est évident (sauf pour ceux qui nous gouvernent ou qui ont gouverné, malheureusement).
Comme vous le dites la balance est déséquilibrée, et ils l'ont bien compris, la preuve, pour la rééquilibrer, ils veulent renier nos avantages sociaux, baisser le SMIC ...
Je crois que la meilleure solution serait, comme d'autres pays, d'instaurer des taxes douanières, dont les revenus pourraient permettre la baisse de la pression fiscale : redonner du pouvoir d'achat aux ménages, et de la compétitivité à nos PME.
enfant de la patrie, c'est tout à fait celà, il faut du protectionnisme sur la qualité.... (on retourne la mauvaise qualité) et, les prix : on TAXE....je le répète depuis des années maintenant (3 ans)
SupprimerMAIS, concernant la qualité intérieure, il ne faut pas rêver, il y a à faire aussi ?
@ Enfant de la patrie
RépondreSupprimerPour ma part, je ne crois pas que nos dirigeants soient naïfs et qu'ils ignorent les conséquences néfastes de leur libre-échangisme.
Je crois qu'ils ne roulent plus pour nous, leur pays, leurs concitoyens. Les partis de gouvernement occidentaux sont de longue date infiltrés par les intérêts économiques privés. Nos "élus" sont donc moins nos représentants que les mercenaires politiques d'une oligarchie dont les intérêts sont désormais mondialisés.
Bizarrement, nos hommes d'Etat font tous un tour par Bilderberg et se complaisent dans l'opacité des cercles occultes mêlant politiciens et hommes d'Etat. A ce sujet aussi, ouvrons les yeux.
Nos efforts seront donc vains si nous cherchons à les convertir. Il s'agit bien davantage de chercher à les DEGAGER. Cela dit, une bonne partie du chemin est déjà faite, vu qu'une majorité de nos concitoyens ne sont plus dupes. Il nous faut encore construire une alternative majoritaire pour les RASSEMBLER, comme j'y invite sur mon blog.
Tant qu'ils n'ont pas supprimé le suffrage universel, tout espoir n'est pas perdu. Le combat est rude, vu qu'ils ont main basse sur les médias mais la puissance évocatrice d'un mouvement sincèrement rassembleur et populaire s'imposera comme une planche de salut évidente.
Amicalement
très vrai, mais qui le comprend ? et qui le souhaite ? QUI veut rassembler tous les patriotes ???
Supprimerje me demande ?
Vous êtes lucide, ça fait du bien d'en lire d'autre qui ont finalement compris le problème.
SupprimerLe pire c'est qu'il n'y a pas vraiment de cercle occulte, ils font ça sous notre nez, ostensiblement, et 99% de la population ne comprend pas et reste passive. C'est presque beau cette maîtrise de la propagande.
"cercles occultes mêlant politiciens et hommes d'affaires" je voulais écrire.
RépondreSupprimer@gilco56
RépondreSupprimerContinuons à défendre ces idées que nous partageons, la population nous écoute.
@Jauresist
Je partage totalement votre avis, et d'ailleurs, je ne crois pas vraiment que nos dirigeants soit naïf. Les dégager oui, "une alternative majoritaire pour les RASSEMBLER" une nouvelle fois oui.
Beaucoup de nos concitoyens le souhaitent, mais ils ne croient en personnes. L'UMP et le PS à fait beaucoup de mal à la politique.
Le rassemblement se fera à partir de la base populaire, mais comme de tout temps, unir les individus est toujours très difficile. D'autant plus que tout est fais pour diviser les électeurs sur des choses insignifiantes.
Ne perdons jamais espoir, adressons-nous à tous, avec raisonnement, modération, ouverture, refaisons de l'éducation populaire, et tous les espoirs seront permit.
merci enfant de la patrie, je le crois et diffuse mes idées depuis 3 ans...Aujourd'hui il y a les européennes avec tenez vous bien 23 listes... quelle honte pour la démocratie ? ne peut on pas croire que la soupe est bonne !!!!
RépondreSupprimeraprès les européennes, il faut redoubler nos efforts .....