Considérations d’un
militant PS désabusé
Billet invité de
Guillaume Lelong, secrétaire fédéral délégué à la communication du PS17.
Vous pouvez aussi le retrouver
sur Twitter.
« Choisir notre
Europe », tel est le slogan de la prétendue gauche qui se targue de
faire enfin ce qu’elle promet depuis au moins 30 ans. Une fois encore on nous annonce
l’Europe Sociale, l’Europe Solidaire et nombre de citoyens écoutent ces belles
phrases sans naïveté aucune en étant bien résolus à s’en contre-foutre.
J’ai pour ma part faillit m’y intéresser une dernière fois.
Ma bonne conscience militante m’avait amené à accepter dans un premier temps de
faire campagne pour le PSE sans me leurrer pour autant, puisque mon côté
gaulliste m’invite à être plus que suspicieux vis-à-vis de cet étendard du
parti de l’étranger qu’est l’UE. C’est la raison pour laquelle j’ai entrepris
de faire des recherches à minima sur Martin Schulz (candidat à la présidence de
la Commission), et Isabelle Thomas (candidate PS à sa réélection pour la région
Ouest où je vote) afin de voir s’ils étaient défendables.
De prime abord mon optimisme fut grand. Dans la liste
d’Isabelle Thomas nous trouvions Emmanuel Maurel, leader de l’aile gauche du
Parti Socialiste pour lequel sa bonne foi dans ses propos est certaine. Aussi
me disais-je que ces élections sont sûrement la dernière chance pour l’UE,
laquelle si elle continue ainsi, finira dissoute par la violence populaire qui
monte, qui monte…
L’un des thèmes cruciaux était à mon sens le traité
transatlantique. C’est donc sur ce point que j’ai fait un focus mais pas
seulement.
Quand on sait que les traités de commerciaux de cet acabit
font pâtir en premier lieux les travailleurs, lesquels se retrouvent en
concurrence déloyale avec des travailleurs pauvres (c’est un euphémisme),
comment donc peut-on être socialiste et favorable à de pareilles mesures ?
Le vote de 2013 d’Isabelle Thomas sur le TTIP (ou TAFTA)
n’est donc qu’un vote de façade,
éloigné semble-t-il de ses vraies convictions. Soyons lucides, le libéralisme
fou est une constante chez les européistes, qu’ils soient de droite ou de
gauche.
Martin Schulz était également favorable aux négociations. Ce
dernier sachant certainement que le sujet est brulant, s’est relativement
abstenu d’aborder la question comme l’illustre le peu d’articles corrélant le
personnage et ce thème. Néanmoins on peut observer qu’il a émis des réserves - et
seulement des réserves - suite à l’affaire d’espionnage (Snowden).
Aussi, Papa Schulz soutient-il publiquement la politique de
François Hollande, laquelle est une succession de catastrophes sans nom, rêve
exaucé du Modem et de l’UDI, négation de l’indépendance française, de son
histoire, de son modèle social, de sa grandeur. Ces gens-là inspirent des
français qui ont honte de la France, ils la pensent trop petite et estiment
bon, à l’image des défenseurs du Saint Empire face à la proche lignée d’Hugues
Capet, de faire coalition avec les autres, quitte à perdre notre liberté.
Cette négation
de la France se retrouve également dans cette alliance idéologique involontaire
que peuvent avoir certains socialistes avec les identitaires dans l’expectative
de défendre les langues régionales : ce fut la goutte d’eau qui fit
déborder le vase et m’invita à me retirer de l’équipe départementale de
campagne.
Isabelle Thomas pour défendre une pareille position démontre
qu’elle ne connait rien à l’Histoire de France et confirme son incapacité à
défendre les valeurs de notre vieux pays au sein du parlement européen.
Je passe sous silence nombre d’éléments langagiers relatifs
à la propagande en cours et m’ayant fait avaler des couleuvres. Le ton est déjà
donné.
Pour ces européennes, la ligne de clivage ne peut plus être
droite/gauche : il n’y a pas de différence idéologique significative entre
Junker et Schulz quand bien même ce dernier semble-t-il gentil. Le clivage est
tout autre. La ligne de scission se situe sur la fracture entre ceux qui n’ont
pas confiance en la France et ceux qui pensent que 20 siècles d’Histoire ont
toujours démontré que notre pays avait pour première singularité son
indépendance.
Pour ma part, j’aurai souhaité pouvoir voter MRC mais
ils prônent l’abstention et ne présentent aucun
candidat. Le Front de Gauche est également une piste possible mais ce parti
semble incapable de se faire à l’idée de se séparer de la monnaie unique,
monnaie au service du capital et non du peuple (ce qui est l’apanage de toutes
les monnaies supranationales). Aussi mon vote ira-t-il naturellement cette
fois-ci à Debout la République non sans être dupe et extrêmement méfiant de
leurs possibles alliances avec le Front national en 2017. J’en profite pour les
mettre en garde ! Il ne s’agit pas là d’une troisième voie. De ce
confusionnisme apparent, la faute revient aux partis institutionnels, lesquels
nous mettent le couteau sous la gorge et ne nous laissent plus le choix.
Il ne tenait qu’au Parti Socialiste de se donner les moyens
de l’être. Que ses cadres n’aillent pas pleurer suite à la déculottée qu’ils
vont se prendre.
Merci Guillaume pour ce papier et me l'avoir proposé pour le blog. Une telle démarche est sans doute annonciatrice de bien belles choses politiquement pour notre pays.
RépondreSupprimerIl est évident pour ceux qui connaissent le blog qu'il me semble totalement exclu qu'il y ait la moindre alliance entre DLR et le FN.
Parce qu'en France on a déjà demandé son avis à quelqu'un sur le traité transatlantique ? Pas à moi en tous les cas ! Je ne sais même pas ce qu'il y a dedans même si je m'en doute un peu. On me mettra devant le fait accompli, une fois de plus !
RépondreSupprimerSancelrien
@Laurent : Ca va, on a compris :-) ! Il n'y aura jamais la moindre alliance entre DLR et le FN.
Même un libéral pour critiquer ce traité :
RépondreSupprimerCertains Etats, notamment la Grande-Bretagne ou l’Allemagne et quelques autres pays proches, vont bénéficier davantage de cet accord que d’autres Etats. Or l’UE ne dispose pas d’un mécanisme de redistribution des gains et des coûts de libéralisation commerciale comme les Etats-Unis en disposent à travers le budget fédéral.
http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-est-fou-que-accord-libre-echange-transatlantique-ne-soit-pas-au-coeur-campagne-pour-europeennes-pierre-defraigne-1064085.html
CE QUE VOUS COÛTE VOTRE DÉPUTÉ EUROPÉEN !...
RépondreSupprimer23 listes, la place est bonne !!!!!!! Et l'absentéisme est AUTORISE !!!!
Salaire confortable, indemnités généreuses, jetons de présence, frais de transport, bilocalisation géographique : le parlement européen dévore des centaines de millions d’euros par an.
Si tant de candidats se bousculent à l’élection c’est parce que le statut de député européen est enviable. En 2014, les dépenses des parlementaires européens représentent environ 27% du budget 2014 (1,756 milliard d’euros) de l’UE, dont environ 200 millions gaspillés annuellement du fait de la bilocalisation Strasbourg/Bruxelles. Quel gâteau !
De qui se moque-t-on ? Des électeurs ! En novembre dernier, le Parlement a adopté le budget de l’UE pour 2014-2020. Il diminue légèrement en crédits de paiement (-3,7%) et d’investissement (-3,5%). Mais, les parlementaires se sont bien gardés de rogner dans les dépenses de fonctionnement de l’UE : 69,5 milliards d’euros à dépenser entre 2014 et 2020, soit 6 % du budget communautaire (+ 25 % par rapport à la législature 2007-2013). S’y ajoutera près d’un milliard d’euros distribués à la cinquantaine d’agences administratives gravitant autour des institutions communautaires et qui font vivre 8000 personnes.
Grâce à cet argent, les eurocrates font le plein. En avril dernier, le magazine European Voice a publié la rémunération des principaux dirigeants européens. On comprend pourquoi l’actuel président du Parlement, Martin Schulz, brigue la présidence de la Commission européenne. Ce poste lui garantirait un revenu de 26 770 euros bruts par mois, avantages en nature non compris ! En moyenne, le traitement des commissaires européens dépasse celui des dirigeants des quatre grands pays de l’UE de 19 à 34%, affirme le magazine. [...]
Si la commission se goinfre, le Parlement européen n’est pas en reste. Depuis l’été 2009,les 766 députés sont payés 7956,87 euros bruts par mois (impôt européen et assurance accidents déduits).
Sur ce salaire de base s’empile une « indemnité de frais généraux ». Avec son montant de 4299 euros mensuels, elle permet de voir large. Pour faire bonne mesure, les députés perçoivent également une indemnité de présence. Imaginez un salarié touchant une prime parce qu’il se rend effectivement sur son lieu de travail. Absurde ? Pas du tout ! C’est ce qui se passe au Parlement européen où les députés perçoivent 304 euros quand ils siègent. Comme cette indemnité peut être réduite de moitié pour les députés volages, certains parlementaires n’ont pas honte d’émarger avant de vaquer à leurs affaires.
" Aussi, Papa Schulz soutient-il publiquement la politique de François Hollande, laquelle est une succession de catastrophes sans nom, rêve exaucé du Modem et de l’UDI, négation de l’indépendance française, de son histoire, de son modèle social, de sa grandeur. Ces gens-là inspirent des français qui ont honte de la France, ils la pensent trop petite et estiment bon, à l’image des défenseurs du Saint Empire face à la proche lignée d’Hugues Capet, de faire coalition avec les autres, quitte à perdre notre liberté."
RépondreSupprimerEffectivement, il semble que les vertueux pacifistes auto-proclamés défenseurs de l'UE ont plus besoin d'un ennemi que ce qu'ils s'avouent à eux-mêmes.
Et ils se sont choisi pour tête de turc les institutions de leur propre pays...
Ce qui pose un problème de cohérence, et est un handicap certain dans la phase actuelle, quels que soient les choix faits vis-à-vis de l'organisation politique de l'Europe, car il n'y a pas de tel état d'esprit dans les autres grands pays.
Génération d'enfants gâtés qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, et de leurs indignations subventionnées.
Nicolas Dupont Aignan et son parti DLR, contrairement à notre gouvernement PS se sont positionnés notamment pour les nationalisations de Total, des sociétés d’autoroute, d’EDF, contre l’austérité, les travailleurs détachés, le libre-échange, qui organise la concurrence déloyale entre les travailleurs, pour une relance Keynésienne de l’activité… Dans ces conditions, comment un électeur de gauche (j’exclus l’extrême gauche) ne peut-il pas préférer DLR au PS (j’exclus Mme Lienemann et l’aile gauche du PS) ?
RépondreSupprimerJe crois que DLR doit plus se tourner vers cet électorat PS, trahi par Hollande et ne pas laisser dire que DLR est à la droite de l’UMP, entre l’UMP et le FN. Je me dis que ce serait une bonne chose que DLR ait prochainement l’opportunité de faire rentrer au bureau national un ancien du PS, pour que plus que de Français de gauche comprennent enfin qu’ils doivent soutenir DLR.
Je pense aussi que Nicolas Dupont Aignan doit dire haut et fort qu’il s’engage à ne jamais prendre dans son gouvernement, s’il était élu à la présidence, un membre de la famille Le Pen ou quelqu’un du FN, même si ces derniers se disent vouloir rester sur une ligne républicaine irréprochable. Je crois aussi que le président de DLR ne doit pas non plus tolérer que des membres de DLR puissent faire partis d’organisations racistes et antisémites comme «Egalité et réconciliation» de Soral ou des groupes liés à Dieudonné.
EB.
Je suis completement d'accord avec vous.
SupprimerMais malheureusement j'ai peu d'espoir.
Talisker.
DLR est l'objet d'une virulente campagne médiatique pour "droitiser" son image, ce qui est somme toute assez logique de la part d'un magma UMP-PS qui ne compte plus que sur la peur pour rester aux affaires. Ne vous faites pas d'illusions, les boules puantes vont continuer quelle que soit la clarté du positionnement de NDA. Mais vous avez raison : il faut multiplier les signes du détachement de DLR de la place qu'on veut lui imposer.
SupprimerIl faut arreter 5 minutes, ce n'est pas "les medias" qui ont mis un vieux reac de 76 ans, une militante UKIP et deux anciens du RPF parmi les 8 tetes de liste aux europeennes, ni choisi un ulubrius sarkozyste comme directeur de campagne national, ni invité Nigel Farage comme super star au premier meeting, ni fait liste commune avec le FN et le Bloc Identitaire à Beziers, ni des alliances en-veux-tu-en-voila avec l'UMP... La "gauche jacobine" au sein de DLR a le meme role que "l'aile gauche" au sein du PS : faire joli et avaler des couleuvres.
SupprimerTalisker.
Bonne analyse.
RépondreSupprimerJ'ajoute que, si "certains ont honte de la France", une majorité de Français a honte de ses dirigeants, de leur lâcheté, de leur démission, de leur suivisme, qui rappellent certains de leurs prédécesseurs, qui ont eu le même comportement dans les années 30 avec le résultat qu'on connaît tous.
A titre anecdotique, je suis ravi de voir qu'Isabelle Thomas - celle qui s'est fait connaître comme leader des manifestations étudiantes - mène une belle carrière politique au PS, ce qui prouve que les appareils politiques récompensent bien les ambitieux-ses et que ceux-ci (celles-ci) savent construire un bon projet personnel.
Rien d'étonnant donc à ce que les professionnels de la politique manquent pour la plupart de sens critique et de courage. Quand "la soupe est bonne", on ne va pas cracher dedans, non ?
M. Lelong, on aimerait qu'il y ait beaucoup de militants comme vous au P«S» (d'ailleurs, il est très possible qu'il y ait beaucoup, c'est un peu ça le drame…). D'un autre côté, on se dit que vous n'allez pas vous faire beaucoup d'amis rue de Solférino. Si un jour l'œil de Moscovici vous repère, et si la police politique de la pensée vous appréhende pour vous reconduire à la frontière du genre humain (au fait, vous savez que l'Europe c'est la paix et que le repli sur soi c'est mal ?), alors j'espère que les militants du MRC ou de DLR vous feront bon accueil (mais je n'en doute pas). Par contre je vous signale qu'au FdG aussi vous risquez (peut-être encore davantage) l'exclusion immédiate.
RépondreSupprimer@Joe Liqueur,
Supprimerpas d'accord avec vous: si j'applaudis des deux mains le texte de Guillaume Lelong, je me demande bien ce que ce monsieur fait encore au PS: il aurait dû suivre JP Chevenement depuis plus de 20 ans! Sa présence sert de caution morale à ce parti anti-social, mais surtout anti-français depuis presque toujours...
La première gauche, la gauche jacobine, celle qui a permis à François Mitterrand de triompher en 1981, est morte au PS depuis au moins 1983: depuis l'avènement de l'Europe impulsé par le trio infernal Rocard-Mauroy-Delors, les girondins ont triomphé!
Le clivage dont G.Lelong parle est le même depuis Maastricht en 92, ou si on remonte dans le temps plus loin encore, c'est le même que celui du début des années 50 entre les partisans et les adversaires de la CED, funeste projet repoussé en 1954 par les communistes et les gaullistes!
En clair, c'est à nouveau l'affrontement entre d'un côté, les girondins (libéraux-libertaires) et les orléanistes (centre chrétien-démocrate libéral) et de l'autre, les jacobins (ex-PCF, Chevenementistes et les archéo-socialistes) et les bonapartistes (grognards de l'UMP, DLR et l'aile gauche du FN).
Bref, c'est l'affrontement entre les partisans de l'indépendance française chère à De Gaulle et à Mendès-France, et les partisans de l'étranger (PS, extrême-gauche, centre, libéraux, la frange européiste et suprématiciste du FN).
CVT
A lire si vous souhaitez y voir plus clair sur la création de l'UE et sur le mythe des "pères fondateurs", promoteurs des intérêts privés (banques et industries) intéressés financièrement par sa mise en place.
RépondreSupprimerA propos du mélange des genres, il est à noter que l'appel à voter le 25 mai lancé par Dany Boon, Guillaume Gallienne est promu par Hyppocrène, une fondation créée par Jean Guyot, un ancien de la banque Lazard. On retrouve toujours les mêmes qu'il s'agisse du lancement du projet de l'UE, de son développement ou de sa consolidation, notamment des banquiers.
Le PS court après l'Europe sociale mais est-ce vraiment réalisable ? http://www.blogactualite.org/2014/05/europeenne-2014-le-parti-socialise.html
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