Hier matin,
le président de la République a essayé de frapper les esprits pour fêter les
deux ans de sa
victoire contre Nicolas Sarkozy en
étant invité par Jean-Jacques Bourdin sur RMC. La déception des Français
était finalement assez prévisible et tout retournement semble très
hypothétique.
Delorien
sans surprise
Il y a deux
ans et demi, le premier tour des primaires socialistes avaient tranché : le
représentant du PS serait un deloro-jospiniste. Dès lors, il n’y avait
aucun espoir à avoir, comme
l’avait montré le double langage ridicule de l’ennemi de la finance quand il
avait été interviewé par le Guardian…
Voilà pourquoi j’avais
décidé de ne pas choisir entre lui et Nicolas Sarkozy au second tour,
malgré une très forte aversion pour le président sortant (qui
m’avait poussé à voter contre lui en 2007). Au final, la ligne suivie
depuis 2012 s’inscrit dans une continuité sans faille avec l’ancien président
de la Commission Européenne, entre politique
d’austérité et de
l’offre, le tout dans le cadre contraignant de l’UE.
Depuis
le début, Hollande poursuit la politique d’austérité engagée par Sarkozy.
Mais, logiquement, menée à l’échelle continentale, cela a plongé l’UE dans une seconde
récession, remettant à sa place le misérable plan de croissance européen, raillé
par Paul Krugman, et négocié pour signer le TSCG Merkozy. Et même si les
objectifs de baisse des déficits sont moins déraisonnables, ils restent un
mauvais choix quand on voit les conséquences de ces plans ailleurs, comme
le note aussi Paul Krugman. Enfin, la baisse du coût du travail, mise en
place en trois temps (CICE, annonce de 20 milliards de plus, annonce du pacte
de responsabilité) est
une priorité ubuesque dans une UE où le coût du travail bulgare ou roumain
est prêt de 90% inférieur et où la hausse de l’euro depuis 2 ans annule
tout effort en dehors…
Le
communiquant en attente d’un vent porteur
Malgré tout,
il ne faut pas trop sous-estimer l’occupant de l’Elysée, qui l’a beaucoup été
dans sa vie, avec
l’issue que l’on connaît. Même si sa politique n’est pas la bonne du tout
et si sa communication est assez inepte, elle s’améliore, et certains paris
politiques peuvent faire du sens si le paysage politique reste focalisé sur
trois partis seulement, PS, UMP et FN. En effet, en assumant une politique
économique largement recentrée, pour ne pas dire de droite, comme
le qualifie Paul Krugman, Hollande
occupe le centre du terrain politique, surtout s’il reste opposé à une UMP
qui tombe dans un délire ultra-libéralo-austéritaire, comme
semble l’indiquer la proposition d’un plan de 130 milliards, rejetée par NKM ou
Baroin, et à un FN dont il n’est pas besoin de rappeler ici toutes les
limites, plusieurs
fois pointées.
Peu probable qu'on fasse 1.5 % en 2015. Selon Natixis, on devrait faire 0.7% en 2014 et au mieux 1.2% les années suivantes, la croissance potentielle de la France étant de 0.8%, et encore à condition qu'une nouvelle crise ne nous fasse pas replonger dans la récession.
RépondreSupprimerhttp://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=76643
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=76596
@Laurent Pinsolle,
RépondreSupprimeril ne faut pas oublier que le seul fait d'arme politique de Hollande, avant d'être président, a été sa survie à la tête du PS pendant plus de dix ans, entre 1997 et 2008. Durant cette période, l'exception des régionales de 2004, ce fut une litanie d'échecs retentissants, dont une cuisante défaite le 21 avril 2002, un échec au référendum de 2005 et un nouveau revers au présidentielles de 2007. Et pourtant, Hollande a survécu...
Effectivement, la tactique de Pépère est bien connue: vaincre par l'ennui et par défaut. D'un point de vue tactique, Hollande s'y connaît, mais quid de l'intérêt du pays? Je ne croyais pas ça possible, mais même Sarkozy était plus altruiste et moins égocentrique que lui: de ma vie, je n'ai jamais vu un chef d'état français aussi peu soucieux de ses concitoyens, seul sa petite personne le préoccupe.
Hollande, ce n'est pas Louis XVI, c'est plutôt Louis XV (et sa Pompadour Trierwiller), qui disait "après moi, le déluge..."
CVT
Qu'est-ce que c'est que ces histoires...?
RépondreSupprimerhttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/05/06/97001-20140506FILWWW00296-france-des-patrouilleurs-chinois-pour-les-touristes.php
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2014/05/06/des-policiers-chinois-deployes-en-france-cet-ete-pour-proteg-11718.html
"Un vaste plan pour la sécurité des touristes, qui sera lancé comme tous les ans au début de l'été, selon cette source de Beauvau, "prévoit que des patrouilleurs chinois effectueront des rondes sur les sites touristiques" fréquentés par leurs compatriotes en France."
Annoncé un 7 mai, en plus.
SupprimerQuelques uns vont acheter des voitures ou des machines au bout du rouleau, juste des achats de remplacement, certainement pas de quoi créer un croissance suffisante.
RépondreSupprimerComplètement d'accord sur l'analyse du comportement d'Hollozy, qui attend une risée pour gonfler ses voiles et qui surjouera en qualifiant le moindre souffle d'air de vent puissant. Il n'en demeure pas moins qu'il lui faudra beaucoup du talent, dont il n'est pas pourvu, pour nous convaincre. Décider autoritairement de la politique du pays est une chose, convaincre les Français qu'il est à la hauteur des défis en est une autre.
RépondreSupprimerPour ce qui concerne "le pari pas si fou, mais désastreux", nous allons payer cher - à l'exception des riches et des transnationales - son incompétence, sa duplicité, son caractère velléitaire et son coming out libéral-libertaire.
Il faut s’appuyer sur le fait que la stratégie du retournement ne peut fonctionner en termes électoraux que si les citoyens ne comprennent pas qu’on essaye de les manipuler. Dévoiler la manipulation est alors plus efficace que la mise en place de règles. Dont acte.
RépondreSupprimerhttp://www.ofce.sciences-po.fr/blog/election-et-derivee-du-chomage-la-strategie-du-retournement/
@ Moi
RépondreSupprimerOn verra. Entre 1,2 et 1,5%, la différence est ténue de toutes les façons. Je suis d’accord pour dire que le potentiel de croissance dans le contexte actuel est faible. Mais il peut toujours y avoir un emballement des marchés…
@ CVT
Bien d’accord sur l’intérêt du pays. Mais je crois qu’on sous-estime son sens tactique (il a été un élève de Mitterrand). Sarkozy plus altruiste et moins égocentrique : il ne faut pas pousser quand même…
@ Anonyme
Les marchés sont exubérants et irrationnels…
@ Démos
Après, s’il a Le Pen et Sarkozy en face, bien malin qui peut exclure qu’il gagne à nouveau…. Mais ce serait désastreux pour la France
Et vous en seriez responsables. Il y arrivera s'il fait baisser le chômage dans le cas contraire ça sera sarko.
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