Transmis
à tous ceux qui espèrent encore que l’UE peut nous apporter quoique ce soit de
bon : le
projet de taxe Tobin européen, après de longues négociations sous l’influence
des lobbys financiers aboutit à la mise en place d’un simple impôt de bourse,
ni nouveau, ni important.
La mort d’une belle idée
Depuis
le début du blog, j’ai
toujours plaidé pour la mise en place d’une taxe Tobin. Dans son livre de
2001, Joseph
Stiglitz plaidait en faveur de son instauration d’une manière particulièrement
convaincante, en soulignant qu’elle n’aurait pas uniquement pour bénéfice
de pénaliser la spéculation, mais également de permettre une plus grande
contribution du monde de la finance à la collectivité, argument
qui a pris du poids depuis la dernière crise et les nombreuses plans de
sauvetage des banques… Un projet a donc émergé dans le magma européen. Mais
comme le note Oxfam, les 34 milliards de recettes fiscales de sa première
version (0,1% sur les actions et les obligations et 0,01% sur les dérivés) se
sont transformés en un bien maigre 5 à 6 milliards, au fur et à mesure des
compromis…
En
effet, aujourd’hui, le
projet ne concerne plus que 11 pays. Il est largement restreint aux
actions, et n’est donc pas une nouveauté puisque cela existe depuis longtemps.
La Grande Bretagne a depuis longtemps un impôt de bourse et la France en a
instauré un en 2012, qui
a rapporté un peu plus de 700 millions d’euros. Les acteurs du secteur ont
lutté contre ce projet, en affirmant que cela risquait de faire fuir les
capitaux (une conséquence logique de la libre-circulation), personne ne
semblant s’être dit que cela montrait justement l’intérêt de réglementer leur
circulation pour pouvoir ensuite les taxer. De
nombreux échos indiquent que la position de la France était loin d’être
entousiaste sur ce dossier.
Pour une vraie taxe Tobin
Il
faut alors se souvenir de ce que disait Joseph Stiglitz en 2001 : « puisque
les flux accélérés de capitaux, entrants ou sortants, causent de gros
problèmes, qu’ils (…) engendrent de lourds effets sur les citoyens ordinaires
qui n’ont rien à voir avec ces flux de capitaux, en raison des perturbations
massives que ceux-ci provoquent dans l’ensemble de l’économie, l’Etat a le
droit et le devoir de prendre des mesures pour y faire face ». La
taxe Tobin a le pouvoir d’affaiblir fortement la spéculation et d’introduire
une contribution forte de la finance à la collectivité, mais à condition de
s’appliquer à tous les produits financiers et de passer 0,1% minimum, voir
jusqu’à 1% à chaque transaction.
Comme
d’habitude, l’UE, du fait de sa perméabilité aux lobbys et de son inconscient
néolibéral, a tué cette belle idée qui aurait pu domestiquer la finance, que
les circonstances de la crise de 2008-2009 auraient du imposer. Mais il
faudra continuer à se battre pour la taxe Tobin.
Rien à ajouter si ce n'est que le sujet doit être porté le plus largement possible à la connaissance des électeurs français en pointant du doigt les délits (subprimes), les produits dangereux (produits dérivés) et ce que l'UE met en place (rien).
RépondreSupprimernb : ... peser 0,1% minimum, VOIRE jusqu’à 1%.
Laurent,
RépondreSupprimerVoici du nouveau dans le domaine du transhumanisme :
Qu'est-ce que le transhumanisme ? Une idéologie - une science ? pour certains - soutenue par la NASA représenté par un certain Raymond Kurzweil, informaticien spécialisé dans l’intelligence artificielle et l’un des théoriciens du transhumanisme.
Du nouveau donc ! Deux chercheurs américains ont créé une bactérie porteuse d'un patrimoine génétique qui n'a jamais existé, une bactérie dont le code génétique n’est plus seulement constitué des «quatre lettres de l’alphabet du vivant» (les quatre «bases azotées» A, T, C, G structurant la célèbre hélice de l’ADN), mais comportant en son sein ces quatre «lettres» associées à deux autres, créées par synthèse.
Si le sujet vous intéresse, rendez-vous sur planetesansvisa et, pour des analyses critiques approfondies sur le site piecesetmaindoeuvre.
Le transhumanisme, dont les produits pourraient bientôt se retrouver sur le devant de la scène sans qu'à aucun moment vous et moi n'ayons été consultés, ni même informés.
* Le 2ème paragraphe est tiré d'un article de slate.fr en lien sur le site planetesansvisa. Rendons à César ce qui lui appartient !
SupprimerAu passage, la France, comme pour la séparation des activités bancaires, fait partie de ceux qui trainent des pieds par rapport au projet européen bien plus radical. Pour le coup, l'Europe n'y est pour rien :
RépondreSupprimerLa France a été de ceux, au côté de l’Italie et de l’Allemagne, qui ont freiné le plus des quatre fers lorsque la Commission européenne a posé sur la table le projet initial de TTF. Depuis le début des négociations, ces pays ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour réduire la portée de la taxe. C’est ce qui explique par exemple, que l’année dernière, Pierre Moscovici, alors ministre de l’Economie avait jugé « excessif » le projet. En 2012, Le gouvernement fraichement élu a mis en place une mesure pas trop douloureuse pour les spéculateurs, mais qui permettait quand même de s’en prévaloir. L’idée est de faire plus ou moins la même chose pour des raisons évidemment électoralistes. Il faut bien se rendre compte que si la Commission européenne avait eu les mains libres, on aurait un vrai système de régulation de la spéculation financière en Europe, et ce, depuis maintenant cinq ans au moins !
http://www.marianne.net/Pourquoi-heritons-nous-d-une-taxe-Tobin-europeenne-au-rabais_a238633.html
Tobin était contre la taxe qui porte son nom :
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=XHaVGf1W7gc
@ Démos
RépondreSupprimerMerci. J’ai fait la correction.
Un peu chaud en ce moment de bosser sur le transhumanisme, même si le sujet a l’air important, car j’ai beaucoup de choses sur le feu… Mais rappelez-le moi à l’occasion.
@ Anonyme
Bon papier de Marianne