dimanche 25 mai 2014

Le football : symbole de décadence capitaliste ?


La planète foot, c’est une planète où le Qatar obtient la coupe du monde malgré son climat, une planète où un ministre accorde une décote pour les hausses d’impôts de millionaires, une planète où certains clubs, devenus les jouets de milliardaires, dépensent n’importe comment. Même l’UEFA vient de le reconnaître, en sanctionnant neufs clubs européens, dont le PSG.


Que le plus riche gagne !

Le fait que l’UEFA finisse par sanctionner plusieurs clubs montre à quel point nous atteignons un grand n’importe quoi. En fait, les recettes du club parisien tournent autour de 150 millions, pour 400 de dépenses. Mais le Qatar a trouvé la parade en signant un contrat de sponsoring de 200 millions, pour échapper aux foudres des timides régulateurs européens. Finalement, ceux-ci ont fini par se rebeller et ont infligé 60 millions d’amende au PSG (dont 20 ferme), une limitation du nombre de joueurs pour la coupe d’Europe et une limitation de son enveloppe pour les transferts (qui ne semble pas concerner David Luiz). Le club pourra récupérer 40 millions s’il suit toutes les recommandations de l’UEFA.

Mais cette condamnation a toutes les chances de rester symbolique. Comment voir en effet l’annonce de la distribution de 17 millions d’euros de bonus aux joueurs du PSG quelques heures à peine après l’annonce du jugement ? Il a fallu que le PSG et Manchester City atteignent des sommets dans l’indécence et l’injustice pour finalement être sanctionnés et il n’est pas sûr que ces sanctions les gênent tant que cela et changent véritablement les règles du jeu. Les dirigeants du PSG ont même eu le culot de déclarer que cela constitue un « réel handicap dans sa possibilité de lutter à armes égales avec les meilleures équipes européennes ». Et si ces sanctions donnaient juste bonne conscience au milieu ?

Une allégorie de notre société ?

The Economist vient de publier une étude qui montre qu’il y a un fort lien entre le budget des clubs et leur classement : en clair, le succès vient en premier lieu a celui qui a les poches les plus profondes, même si ce n’est pas le seul facteur, l’entraîneur, entre autres, ayant encore un rôle important. Encore que celui-ci a un prix également… Il est difficile de ne pas voir dans les excès du football une allégorie de notre société, entre les dépenses somptuaires pour accueillir la coupe du monde, qui révoltent la population du Brésil, pourtant un des pays les plus fans de ce sport. Le football nourrit également l’explosion tant décriée des inégalités, avec l’envolée des salaires, multipliés par 5 ou 6 depuis 20 ans.

Pire, comment ne pas être révolté par le comportement de certains joueurs, qui ne respectent rien, ou qui rechignent à payer des impôts sur leurs revenus de nabab ? Quelle parabole de la société néolibérale où l’argent va vers l’argent d’une manière de plus en plus marquée et indécente. Un sport où les résultats semblent devoir être connus avant le début de la saison en fonction du montant des budgets… Jean-Claude Michéa a vertement critiqué le foot, qui n’est plus qu’un lucratif business pour les plus riches et qui semble devoir complètement oublier ses racines, ses supporters qui ont souvent fait que certains clubs sont ce qu’ils sont aujourd’hui, comme le dit même The Economist dans un autre papier.

La sanction de l’UEFA n’a qu’une vertu : rappeler que certains se moquent des règles de bon sens. Mais ce rappel peu douloureux risque d’être un moyen commode pour les organes en charge de ce sport de s’acheter une bonne conscience à bon compte sans rien vraiment changer sur le fond.

3 commentaires:

  1. çà suit la politique !!!!

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  2. En France, le business du football a commencé avec un certain Jean-Luc Lagardère, qui a échoué avec le Racing (Matra Racing), mais a lancé le mouvement du fric dans le sport. Mouvement qui n'a cessé de s'amplifier depuis cette date avec des vedettes comme Tapie. Mais l'essentiel n'est-il pas de participer ?

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  3. participer avec le FRIC, crée nécessairement la corruption, c'est ma même chose en politique que dans le sport, mais ne confondez pas Lagardère avec le RACING avec TAPIE, "la vie claire" et Marseille, avec le PSG aujourd'hui "club QUATARI", c'est sans comparaison ! qui paie ? le peuple français, qui en profite ? les corrompus de toutes les nationalités ? dont le gouvernement français.....
    "l'essentiel n'est il pas de participer", c'est bien petit Demos car toutes les bourses les plus basses ne peuvent pas participer !!!!

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