Paradoxe
assez incroyable qui démontre à quel point la décomposition de la pensée
économique, alors
que les preuves des méfaits des politiques austéritaires ne cessent de
s’accumuler et sont aujourd’hui admises par des
intellectuels de tous les bords, le PS y cède de plus en plus, comme le
montre le
dernier rapport de la Cour des Comptes et le
rapport de Jean Pisani-Ferry.
Quand un
socialiste propose de faire du Sarkozy !
Le PS est
vraiment dans une phase de décomposition intellectuelle avancée pour produire
une intelligentsia qui embraye le pas à la pensée économique de la droite la
plus bête, pour
paraphraser Paul Krugman au sujet de la défense de la politique de l’offre de
François Hollande. Didier Migaud, député « socialiste » nommé par
Nicolas Sarkozy à la tête de la Cour des Comptes, a
publié un rapport qui questionne la capacité du pays à tenir ses objectifs de
réduction du déficit budgétaire et propose de réanimer la politique initiée par
Nicolas Sarkozy, visant à supprimer 10 000 postes de fonctionnaires par an,
mais en incluant les collectivités locales et la Sécurité Sociale au lieu de la
limiter à l’Etat. Il avait déjà critiqué la promesse du président de créer 60
000 postes dans l’éducation, malgré un véritable besoin.
Jean
Pisani-Ferry, ancien
conseiller économique des ministres de l’économie de Lionel Jospin de 1997 à
2002, pousse encore plus loin la logique austéritaire. Il dénonce le poids
des dépenses publiques « 12 points
supérieur à l’Allemagne », en
feignant d’ignorer qu’il compare des choux et des carottes et que la réalité
est beaucoup plus équilibrée, notre service public étant beaucoup plus étendu
que vos voisins. Il propose de diminuer les dépenses publiques de 54,8 à
48,8% d’ici à 2025, soit un effort de 0,6 point de PIB tous les ans. On suppose
qu’il ne prend pas en compte le fait que la baisse des dépenses réduit le PIB, d’un
coefficient de 0,9 à 1,7 selon la dernière étude du FMI. Une telle baisse
réduirait le PIB de 5 à 10% sur 10 ans, ce qui contredit complètement
l’objectif de réduction du poids de la dette, qui serait augmenté d’autant,
comme cela se passe dans une partie des pays de la zone euro.
L’austérité
est contre productive