La maison
Dior vient
de lancer le troisième opus de sa campagne « Secret garden ». Outre le fait d’abuser de l’anglais, ce
qui est dommage pour une telle maison, elle persiste aussi à utiliser
des mannequins maladivement maigres, dans un balet de sauterelles affamées.
Le côté
obscur de Versailles
Je regrette
que les Nuls ou les Inconnus ne soient plus là pour faire des parodies de
publicités car ce
nouveau spot Dior est une bonne matière première pour un détournement.
Derrière le glamour des vêtements, du maquillage et des lumières, ils auraient
peut-être choisi de nous montrer le physique au naturel des trois mannequins,
qui doit être beaucoup moins attrayant sachant qu’elles doivent peser entre 50
et 55 kilos pour 1,80 mètre (il m’a uniquement été possible de retrouver les
mensurations de Daria Strokous, 54 kilos pour 1,80 mètre, quand un
blog évoque de manière effarente le corps de liane d’une compatriote de Fei Fei
Sun, qui pèse 50 kilos pour 1,80 mètre).
Les Nuls et
les Inconnus auraient pu faire une petite séquence façon caméra au poing en les
montrant se nourrir uniquement de crudités, discutant entre elles et trouvant
qu’elles avaient pris des fesses ou des jambes et qu’il fallait qu’elles
fassent attention, avant d’en montrer une se faisant vomir dans des toilettes
avant d’aller à un casting où un couturier les aurait trouvé magnifiques, malgré
des corps décharnés et squelettiques avec des membres fins comme des baguettes.
Pour appuyer leur message, ils auraient pu terminer en montrant Monica Bellucci,
Penelope Cruz ou Scarlett Johansson et poser la simple question : les
hommes ne les préfèrent-ils pas largement aux mannequins ?
Dégénérescence
d’une société
Cette persistance à utiliser des mannequins maladivement maigres est révoltante. C’est un sujet dont je parle presque depuis les débuts du blog. Car si sur la pellicule, certains peuvent passer outre leur maigreur, il faut rappeler que les mannequins disposent de stylistes, de beaux vêtements, d’une armée de coiffeurs et de maquilleurs, parfois pour camoufler leurs os trop saillants, ainsi que d’un éclairage qui les sublime. Et la fée numérique permet toujours de retoucher les visuels, fixes ou non, si malgré tous ces artifices, elles restent toujours trop marquées par leur maigreur, ou d’autres fois, malheureusement, l’accentuer encore en dessinant plus encore une taille, des jambes ou des bras.
Car qui peut
croire qu’il est sain de peser 50 kilos pour 1,80 mètre ? Ce standard maladif
est une horreur pour les mannequins, dont certaines s’affament au point de
perdre la vie (ce
qui avait poussé l’Espagne à réglementer l’IMC de la profession et la taille
des mannequins des vitrines des magasins de prêt à porter). Mais il est
aussi dangereux pour le reste de la population, en fixant un idéal de beauté
qui n’en est pas un et dont il
est difficile de croire qu’il n’a pas une responsabilité dans les comportements
anorexiques, la souffrance et la maltraitance physique que s’infligent
certains personnes qui se fixent un idéal dérivé de ces publicités. Voilà le
produit du laisser-faire appliqué à la mode.
En ce 6 juin 2014, 70 ans après le Débarquement et le début de libération de notre pays j'aurais aimé un blog plus politique par exemple en esquissant un parallèle entre les 2 époques.
RépondreSupprimeril faut croire que les couturiers n'aiment pas la féminité, les formes, les courbes, il faut croire qu'ils ont une vision névrosée de la femme, qu'elle est une sorte de victime expiatoire du fait d'être belle et désirable, qui doit-être un crime pour ces gens de la création ...
RépondreSupprimerJ'ai aussi l'impression que le monde de la mode préfère les femmes aux allures de garçons : pas de seins, pas de hanches, visages émaciés et anguleux.
RépondreSupprimerVraiment rien de ce que les hommes aiment : c'est vraiment étrange.
Que "le monde de la mode préfère les femmes aux allures de garçons" n'est pas surprenant quand on connaît l'orientation sexuelle de ceux qui la font et c'est leur affaire. Le seul problème est qu'ils sont considérés par certains comme une référence. Néanmoins, dans la "vraie vie", il existe beaucoup plus de gros et d'obèses que d'anorexiques, ce qui constitue un problème de santé important dans notre société.
SupprimerIl y a dix ans, j'habitais à côté d'une agence de mannequins célèbre : quand on les voit en vrai, pas en image, ce sont des monstres !
RépondreSupprimerGuadet
On devrait condamner les grands couturiers à suivre le même régime que leurs mannequins.
RépondreSupprimerIvan
Heureusement qu'il y a Kate Upton pour rappeler qu'on peut etre mannequin et avoir des (tres jolies) formes !
RépondreSupprimerTalisker.
@ Tous
RépondreSupprimerJe ne sais pas bien quelles sont les raisons pour lesquelles ils prennent des femmes aussi maigres. J’imagine que cela est plus simple pour la conception des vêtements et que cela doit mieux mettre en valeur les vêtements (encore que, dans cette publicité, les mannequins ressemblent à des cintres sur pattes).
Je ne trouver pas non plus qu’elles fassent très masculines : trop maigres pour cela. En revanche, cela les rajeunit.
Je pense que cela bien au-delà de la vie privée du monde de la mode. Peut-être que dans cette époque néolibérale, le culte du contrôle de son corps s’exprime ici dans une maigreur revendiquée. C’est peut-être un moyen malsain de montrer la supériorité de l’esprit sur le corps.