Cohérence
et incohérences
L’idée de remettre en question
les notes n’est malheureusement pas nouvelle. En effet, elle est assez
cohérente avec la dialectique des associations de parents d’élèves (qui se sont pressées
d’applaudir l’idée) pour laquelle les élèves seraient de pauvres petits êtres
opprimés par tous les cadres de l’école et pour qui cette dernière ne devrait
être qu’une gigantesque garderie où ils devraient pouvoir faire tout ce qu’ils
souhaitent pour permettre à leur personnalité de s’épanouir. Le tout,
naturellement, sans la moindre sanction, que ce soit disciplinaire, ou
finalement académique. Supprimer les notes représenterait l’aboutissement
logique de décennies de mauvaises réformes qui feraient de l’école un espace
qui serait l’héritier sans nuance de l’esprit de mai 1968.
Ce faisant, cela illustre peut-être une fois de plus le biais
libéral du PS. Mais critiquer les « notes sanctions » est tout de même
culotté étant donné le grand relâchement dans la notation depuis 20 ans : en 1990, il y avait
0,8% de mention très bien au baccalauréat, elles sont 7% en 2010, plus que les
mentions bien 20 ans avant. Malheureusement, il ne semble pas vraiment
que le niveau des élèves explique cela… Ensuite, il est curieux que le PS construise
en même temps une école de plus en plus Bisounours
alors qu’il souscrit
à la logique économique la plus guerrière en faisant de la compétitivité son cheval
de bataille. Curieux avenir que nous dessine le PS avec une enfance et une
adolescence dans une bulle ouatée avant d’affronter un monde adulte digne de la
pire jungle, avec chômage et concurrence des chinois ou des indiens.
Une
mauvaise réforme
Cette remise en question des notes, exécutée
par un professeur de banlieue dans le Figarovox, n’est pas une réponse à nos problèmes, pointés
par le classement Pisa. Cela fait des années que
les standards de notation sont abaissés au collège et au lycée pour éviter le
phénomène de « notes sanctions »
dénoncé
par le ministre. Et malgré un assouplissement
significatif, il n’y a strictement aucune amélioration dans le niveau, au
contraire même. Bref, il y a quand même quelque chose d’extravagant à dénoncer
le caractère contre-productif des notes alors même que leur assouplissement
continu depuis trois décennies est concomitant à une baisse de niveau.
Tout ceci donne furieusement l’impression
que, devant
une incapacité à défendre les standards de notre système éducatif, Benoît Hamon cherche à casser le thermomètre, ce qui risque
d’aggraver encore la situation. En effet, rien ne démontre qu’une telle réforme
pourrait améliorer le niveau des élèves. Comme
le rapporte le Figarovox, la notation par note semble quand même plus claire pour évaluer
l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul que les effarantes
évaluations de compétences de type professionnelles qui sont déjà réalisées sur
des élèves du primaire, pour lesquels on devrait plutôt se focaliser sur
l’apprentissage des bases.
La remise en question des notes est une idée
simpliste qui relève sans doute d’un libertarisme assez extrême et d’un refus
du cadre que représente pourtant la société. Ce faisant, Benoît
Hamon révèle son logiciel, qui n’a pas fait ses
preuves et qui semble complètement fou aujourd’hui.
o l'éducation nationale : l'état dans l'état, on est de plus en plus ridicule, on croirait qu'is passent leur temps à FAIRE TOURNER en ROND !!!!
RépondreSupprimerCe billet est habile, qui vient comme par hasard quelques jours après que la conception républicaine que se fait son auteur de l'école a été mise en doute et qui semble surtout motivé par le souci chez lui de se défaire autant que de se défendre de la réputation de faiblesse qui colle à sa peau et/ou lui est régulièrement accolée, et qu’avait encore confortée son récent coming-out « démocrate et progressiste », et, à défaut de parvenir à l’annuler, de circonscrire, juguler et contrecarrer autant que faire se peut l’effet dévastateur de ce dernier, en réaffirmant pour faire contrepoids, la conception exigeante qu’il se fait de l’école .
RépondreSupprimerC’est un billet que son auteur a beau jeu de commettre maintenant qu'avec le recul des années on est en mesure d’évaluer les politiques pédagogistes, et d’en voir le résultat sur les résultats des élèves, mais qui est cependant assez peu convaincant tant il est en contradiction avec les convictions « démocrates et progressistes » assumées de son auteur, les mêmes en effet que celles qui ont guidé l’élaboration et la mise en œuvre de ces politiques pédagogistes à l’origine de la catastrophe actuelle et qu’il fait semblant de dénoncer dans ce billet, et que celles qui ont préconisé l’émancipation des individus, qu’il fait semblant, toujours dans ce billet, de regretter et combattre à l’école tout en s’en faisant résolument le chantre par ailleurs – cf. son engagement en faveur du mariage gay. En somme Laurent Pinsolle déplore les effets dont il chérit les causes.
C’est à cet égard particulièrement savoureux de lire Laurent Pinsolle fustiger avec conviction « l'école Bisounours », s'insurger contre ces parents démissionnaires qui passent tous leurs caprices à leurs enfants et camper un personnage de Père Fouettard peu enclin à se laisser émouvoir et attendrir par les enfants, et tenant d’une discipline stricte et d’un retour aux vieilles méthodes qui ont fait leurs preuves, lui qui il y a quelques jours seulement faisait un coming-out « démocrate et progressiste » remarqué et nous a fait pleurer pendant des semaines l’année dernière sur les pauvres homosexuels que la société bourgeoise et réactionnaire empêchait de se marier.
Il apparaît donc que Laurent Pinsolle n’est pas un seul instant crédible dans ce billet, toutes ses prises de position passées et la pente naturelle de sa personnalité démentant les bonnes intentions affichées, le langage de fermeté employé et la philosophie générale des orientations proposées, qui apparaissent en définitive comme autant de rodomontades d’un individu aux abois qui a été piqué dans sa virilité et qui est en état de schizophrénie avancé.
Charles
Charles,
Supprimersi on met de côté vos derniers qualificatifs, à propos desquels Laurent Pinsolle répondra lui-même comme il le voudra, il vous faut reconnaître que l'éducation et l'instruction sont du ressort (pas entièrement bien sûr, mais en grande partie) de la sphère politique, tandis que les comportements sexuels de la sphère purement sociale ou sociétale, même si le législateur peut et doit se donner la possibilité d'y intervenir à l'occasion pour sanctionner une évolution constatée dans les moeurs et comportements.
L'analogie que vous établissez afin de pointer un éventuel paradoxe chez LP me paraît bien abusive.
Par conséquent on peut sans "schizophrénie avancée" s'opposer au libéralisme des socialistes en matière éducative, tout en reconnaissant des accords que l'on aurait avec eux sur le libertarisme sociétal.
Ce billet invite à considérer d'après moi que le libertarisme (sociétal) des socialistes envahit la sphère politique et vient dénaturer les conditions d'existence du politique, en commençant par l'instruction et l'éducation à l'école publique.
L'expression de "note-sanction" est elle-même tout un programme, révélateur de cette confusion des ordres.
En effet, "sanction" est un mot polysémique, qui renvoie d'abord à la loi, à la confirmation, à la ratification, à la conséquence naturelle d'un acte si j'en crois mon dictionnaire Larousse. Ce n'est qu'en cinquième possibilité que l'on tombe sur l'aspect répressif. Une note est une évaluation qui confirme un niveau de travail et d'acquisition de connaissances comme de compétences particulières : c'est dans cet esprit que la plupart des enseignants la pratiquent, et que même la plupart des élèves la comprennent. Cela dépend du mode de communication qui s'est au préalable instauré entre eux.
Ce sont certaines fédérations de parents ainsi que les cadres de la rue de Grenelle qui manipulent le mot, le faisant passer du sens premier au sens cinquième, afin de faire progresser leur agenda libertaire, donc purement idéologique.
Ensuite il me semble que la focalisation des responsables politiques sur l'école est une manière de cacher qu'ils ont abandonné la souveraineté. Bricoler sur l'état des moeurs, emmerder les fonctionnaires de tel ou tel secteur en cherchant l'alliance négative avec telle ou telle fraction de la population est devenu une façon de gouverner quand on s'est privé des moyens réels de peser sur le destin de la nation.
Il y a enfin ce petit côté formatage de l'homme nouveau qui traduit bien le noyautage de l'institution (celle de l'Education Nationale) par d'anciens maoïstes des années 1960 et 1970, qui désiraient promouvoir la jeunesse contre les professeurs vecteurs de conservatisme sinon social du moins culturel.
Les chimères des socialistes au sujet de l'éducation doivent à mon avis trouver dans ces évolutions leurs origines principales. L'actuel ministre de l'éducation, qui n'avait jusque-là guère manifesté d'intérêt pour le domaine qu'il doit gérer aujourd'hui, ne fait que suivre la tendance lourde des cadres du PS.
Francis Commarrieu.
« Par conséquent on peut sans "schizophrénie avancée" s'opposer au libéralisme des socialistes en matière éducative, tout en reconnaissant des accords que l'on aurait avec eux sur le libertarisme sociétal » (Francis Commarieu)
SupprimerLes libertaires, qui sont pour beaucoup d’entre eux également anarchistes, font une critique globale de la société, portant aussi bien sur l’existence en son sein de figures d’autorité (le policier, le juge, l’enseignant) et sur son architecture politique et institutionnelle (« la sphère politique »), que sur l’existence de normes en matière de mœurs (« la sphère purement sociale et sociétale »), et développent une conception alternative globale de la société (qui ne se cantonne donc pas uniquement à « la sphère purement sociale et sociétale »).
En outre, à partir du moment où l’instruction (qui relève de la « sphère politique » et qui implique une relation d’autorité) a fait place en France à l’éducation (qui est éminemment « sociétale » et implique une relation plus horizontale), la prétention des libertaires à s’en mêler n’a pu que s’en trouver renforcée.
Peu nombreux sont les libertaires qui font la séparation entre le politique et le sociétal ; le sociétal finissant toujours par déteindre chez eux sur la conception qu’ils se font de la « sphère politique » (anarchisme politique) et de l’enseignement (instruction/éducation), jusqu’à vouloir influer sur.
Le « libéralisme en matière éducative » va donc évidemment de pair avec le « libertarisme sociétal » : il est même inclus dedans.
Pour le reste, suis d’accord avec votre analyse.
Charles
Et moi avec la vôtre, à ceci près que le libertarisme dépasse très largement aujourd'hui le cercle rassurant des héritiers des bons vieux anarchistes. Pour lesquels j'ai beaucoup de sympathie, même si la lucidité de Clemenceau à leur endroit force toujours le respect (on manque de coeur à ne pas l'être à 20 ans, d'esprit à le rester à 40).
SupprimerJ'entends inclure dans ce vaste ensemble les individus dotés d'une psychologie primaire leur laissant croire que toute figure institutionnelle, pas toujours bien incarnée d'ailleurs comme l'éducation nationale, est forcément une forme aboutie ou rampante de tyrannie. Pour eux l'école qui émancipe une fois qu'on a pu en suivre les leçons, et seulement après les avoir reçues, n'a pas de sens et doit être détruite ou remplacée par celle qui promeut les droits. Une bonne partie de la deuxième gauche, qui domine le PS, a rejoint cette psychologie primaire.
Il y a de fait au sujet de l'école collusion entre libertaires, ou plutôt libertariens, et libéraux. Les premiers lui en veulent de rappeler que l'autorité est nécessaire (sans être absolue) dans une société policée ; les seconds s'acharnent à dégraisser le mammouth.
Le refus d'une séparation entre la société et la sphère politique n'a de sens que pour les libertaires anarchistes, c'est à dire pas grand-monde. Le même refus exprimé par les autres n'est qu'un positionnement tactique.
FC.
"Pour eux l'école qui émancipe une fois qu'on a pu en suivre les leçons, et seulement après les avoir reçues, n'a pas de sens et doit être détruite ou remplacée par celle qui promeut les droits. "
SupprimerLa vérité est entre les deux, dans le juste milieu : les élèves sont émancipés progressivement et doivent donc acquérir des droits progressivement. C'est ainsi que fonctionnent les parcours des jeunes en Suisse et en Allemagne, avec la notion de Jugendarbeit. C'est sur ce sujet que je travaille avec des lycéens de mon département, tout en étant syndiqué au SNALC.
Il ne s'agissait pas dans la formulation que vous avez reprise de nier que les individus ont des droits, même à l'école ! Ce serait légitimer les détracteurs de l'école républicaine dans l'expression de leur paranoïa antiautoritaire. Inutile de leur faire ce cadeau...
SupprimerMais les droits s'accompagnent de conditions d'exercice, qui valent conditions d'existence réelle. L'école figure parmi les institutions devant créer ou protéger ces conditions.
Alors peut-être que c'est bien ce à quoi travaillent des Suisses ou des Allemands, je ne dispose pas de renseignements précis comme vous là-dessus. Cependant je me méfie beaucoup des analogies dans lesquelles on finit par conclure que les différences l'emportent sur les ressemblances, parce que le cadre de la comparaison n'était pas fixé avec rigueur.
Généralement, ce sont les pédagogistes qui usent et abusent d'analogies filandreuses ! Vous n'avez pas trop l'air d'en être un, alors je crois qu'il vaut mieux rester prudent...
FC.
Attention Laurent aux carictaures, et aux raisonnements trop rapides, trop "systematiques".
RépondreSupprimerQui peut trouver que le systeme de notation actuel fonctionne bien ? Avez-vous entendu parler de la "constante macabre" ? Avez-vous vu ces eleves qui ne travaillent plus pour "apprendre" mais simplement "pour la note" ?
Le lien que vous faites entre reforme de l'evaluation, ce que vous appelez le concept de "l'ecole bisounours" (vous nous aviez habitué à davantage d'effort dans l'expression) et liberalisme-libertaire me semble trop facile et peu convainquant.
Par exemple, le systeme scolaire finlandais, qui ne possede pas de redoublement et responsabilise tres tot les eleves, caracole en tete des classements PISA (avec toutes les reserves que l'on doit donner à ce genre de classements "internationaux" qui se resument souvent à comparer des chous et des patates).
D'autre part, l'utilisation de "competences" plutot que de "notes" est deja une habitude pour d'autres types d'instructions, comme notamment l'auto-ecole. Apres chaque seance, le moniteur remplit un carnet en cochant (ou non) les progres effectués dans une liste d'items, plutot qu'en donnant une note chiffrée. Que je sache, ceci n'affecte en rien l'autorité du moniteur, la transmission des savoirs, et la progression de l'apprenti conducteur.
En somme, j'ai l'impression que vous confondez "arret de la notation" et "arret de l'evaluation", ce qui n'est pourtant pas la meme chose. Les eleves ne seront plus notés mais continueront bien d'etre évalués.
Enfin, le cadre, les regles, l'autorité, tout cela est important pour structurer une société et servir d'appui à l'emancipation des individus, mais je pense qu'il faut faire attention à ne pas tomber dans un exces qui serait de les eriger comme valeurs cardinales "pour elles-memes".
Un cas extreme est bien sur le systeme educatif de Birmanie, pays dont j'ai pu cotoyer certains jeunes professionnels du secteur petrolier, dans lequel il etait interdit aux eleves de poser la moindre question à leurs professeurs (la junte militaire au pouvoir pensant que questionner les dires d'un professeur etait le debut de la remise en cause des figures de l'autorité, donc une menace pour leur gouvernement). Je vous laisse bien sur imaginer le niveau scientifique des ingenieurs birmans qui n'ont jamais eu l'occasion de pouvoir "poser une question" de toute leur scolarité....
Sans aller jusque la bien sur, je trouve que vous tombez dans cette derive "autoritariste" dans votre billet. Pour moi les regles, la hierrachie ou l'autorité n'apportent rien en elles-memes, elles ne sont que des "outils" qui peuvent permettre, bien utilisés, d'aider les individus à se construire de facon équilibrée. Refuser tout questionnement, réforme ou évolution de ce cadre me parait aussi "benet" que d'en rejeter toute expression. Entre les anarcho-libertaires "il est interdit d'interdire" et les nostalgiques du coup de regle sur les doigts, il devrait etre possible de trouver un juste milieu propice à un debat plus interessant.
Talisker.
Si vous suivez PISA, le dernier classement amènerait à adopter le système... japonais ou coréen - autoritaire et compétitif selon vos critères ! En fait le principe même de PISA est vicié, puisqu'il ne mesure pas ce que les élèves ont appris mais en quoi c'est conforme au critères de l'OCDE...
SupprimerCe que nos apprentis sorcier du PS n'ont jamais su, c'est qu'un système éducatif n'est pas qu'une structure administrative, mais une cristallisation de comportements, de savoir-faire, d'exigences implicites, formés par l'histoire. Le système français des années 60 n'était pas un modèle universel, mais il jouissait à l'époque d'une excellente réputation internationale et avait fourni à l'époque des cadres et une administrations parmi les plus efficaces.
Au lieu de s'appuyer sur cet acquis, on le détruit à petit feu pour des considérations idéologiques fumeuses, dont la moindre n'a pas été le camouflage du chômage et du renoncement à toute réforme sociale, à la place de laquelle ont a vendu une "égalité des chances" frelatée.
La question des notes est le concentré de cette idiotie : la note (accompagnée bien sûr de commentaires) condense un résultat atteint, une performance. Sans la mesure ni les jeunes ni les parents ne peuvent comprendre où ils en sont par rapport aux niveau attendu. Evidemment les parents d'élève professionnels des classes moyennes supérieures et de la bourgeoisie sauront interpréter le gloubiboulga des "évaluations" ou charger des cours particuliers de remédier à la démission de l'institution. Comme à chaque réforme, l'école deviendra un peu plus incompréhensible pour les classes populaires. Et après des années d'"épanouissement" (soyons plus franc : d'ennui) scolaire, ces jeunes s'apercevrons que leurs petites fleurs vertes sur les cahiers ne leur ouvrent aucune voie pour la vie adulte.
Gâchis, escroquerie, reproduction des élites, baisse du niveau culturel et technique de la Nation : le bilan est accablant !
@Talisker
Supprimer« le systeme scolaire finlandais [...] caracole en tete des classements PISA » (Talisker)
Ce que vous dites est malheureusement faux :
- Sur la débâcle de la Finlande, et son effondrement dans les classements internationaux :
http://pedrocordoba.blog.lemonde.fr/2012/11/29/la-finlandisation-de-la-finlande/
http://pedrocordoba.blog.lemonde.fr/2013/02/23/la-finlande-au-tableau-noir/
- Sur l'Allemagne, qui pour redresser son école a pris l'exact contrepied du « modèle » finlandais, et des recommandations des experts :
http://pedrocordoba.blog.lemonde.fr/2013/04/03/les-vertus-germaniques/
Charles
Avec LP, quand y a un problème c'est la faute de l'UE ou des libertaires.
RépondreSupprimerC'est risible...
On voit pas bien où Pinsolle a été cherché que le libéralisme était contre les notes ou les sanctions, il a une imagination débordante.
RépondreSupprimerOù Pinsolle a été cherché que le libéralisme est pour la suppression des notes ou sanctions ? Quelle imagination.
RépondreSupprimerC'est sûr que ce n'est pas la priorité de supprimer les notes.
RépondreSupprimerDans certains établissement on peut éventuellement avoir la main moins lourde, moins noter ou alors varier la notation.
Mais les notes ont toujours leur utilité pour avoir un aperçu global du niveau d'un élève.
Le ministère veut aller vers moins de note voir pas de note pour forcer les professeurs à noter par compétences. Mais finalement on peut très bien faire les deux (compétences + note globale).
Malheureusement, cette décision qui s'imposera semble t-il un jour se prendra sa véritable consultation des professeurs.
la suppression des notes serait ridicule. Elle permet à des jeunes issus de classes populaires, de lutter à égale valeur avec des gens issus de milieux aisés (je parle en connaissance de cause)
RépondreSupprimerPar le travail, par les notes et les classements, celà valorise d'une part certains et,d'autre part, incite les plus faibles à travailler...
Ne serait pas une faiblesse du corps enseignant face à ses responsabilités !!!! ce que je pense ? pas besoin de se mouiller ? quelle profesionnalisme ?
Le lobby des parents d'élèves est hautement nuisible, c'est incontestable et guère nouveau. Il avait d'ailleurs déjà eu la peau des maths modernes.
RépondreSupprimerCependant la position des parents d'élève est tellement désespérée de nos jours que je ne me sens pas le droit de les juger. Si l'élève a de mauvaises notes et rate ses examens il n'est plus possible comme autrefois de l'envoyer travailler à l'usine où ailleurs. Les parents savent que leurs enfants resteront à leur charge au moins jusqu'à 25 ans, âge du RSA, et que seuls ceux qui auront décroché leurs diplômes auront une chance raisonnable ensuite de décrocher un jour un emploi avec un salaire décent.
Dans ces conditions les parents d'élève exigent que leurs enfants n'obtiennent que des bonnes notes, ou ne soient pas notés du tout ce qui revient au même, et qu'on leur fasse cadeau des diplômes.
C'est pathétique bien entendu, cela ne fera jamais un emploi en plus ni un chômeur en moins, mais il serait trop facile de se moquer pour que je cède à cette tentation.
Remarquons aussi que la démagogie générale des politiques ne fait que conforter les parents d'élève dans cette impasse. Si les élèves ratent leurs examens on dénonce le scandale de l'échec scolaire, du décrochage, du gaspillage de temps, d'énergie et de moyens publics et on exige une réforme.
S'ils réussissent tous leur examen on dit que le diplôme ne vaut rien, que les patrons ne s'y intéressent pas, et les mêmes voix s'élèvent aussitôt pour exiger une réforme qui revalorise les diplômes.
Dans tous les cas c'est toujours l'éducation nationale qui a tort. Alors qu'elle n'y est pour rien. Quoi qu'elle fasse ce n'est pas de sa faute s'il n'y a pas de boulot.
Un petit reproche à Laurent Pinsolle : mai 68 et la philosophie libertarienne ne sont pour rien dans tout cela, pas plus que le Front populaire ou les congés payés d'avant-guerre. Ce n'est pas la faute à Voltaire ni à Rousseau ni au jeune Cohn-Bendit. Les accuser c'est encore conforter la tactique de diversion des politiciens qui préfèrent accuser injustement les personnels de l'éducation nationale plutôt que remettre en cause les politiques économiques et sociales qui font flamber le chômage et la misère.
Ivan
Votre analyse est intéressante mais ne me convainc guère.
SupprimerLes évolutions culturelles sont au moins aussi importantes dans le constat d'échec de l'éducation que l'impact, présent ou anticipé, de la crise économique et sociale. Ce sont deux logiques disjointes, mais qui produisent des résultats convergents dans la sphère éducative.
Ceux qui privilégient les évolutions culturelles en niant les mouvements économiques sont borgnes, mais ceux qui font l'inverse un peu aussi, n'est-ce pas ?..
Ensuite on peut plaindre les parents victimes de la démagogie des politiques, de l'incapacité de ces derniers à construire pour la nation une configuration économique rassurante pour leurs enfants. Mais lorsque certains confirment voire renforcent après coup cette démagogie en accusant l'institution et les professeurs, cela relève de l'aveuglement volontaire, de la mauvaise foi, et donc de la responsabilité individuelle.
Elle non plus n'est pas annulée par la force des fondamentaux économiques. Le devoir de lucidité et d'honnêteté, ça continue d'exister, même et surtout quand il s'agir de l'avenir de sa progéniture.
Francis Commarrieu.
Le constat d'échec de l'éducation ?
SupprimerAllons....Si les jeunes trouvaient du boulot à la sortie, avec ou sans diplôme, personne ne tirerait le moindre constat d'échec. Tout le monde se taperait sur le ventre.
D'ailleurs à l'époque du plein emploi on attendait de l'école qu'elle fabrique des citoyens éclairés et responsables, non des travailleurs qualifiés immédiatement employables. Et l'extrême gauche de l'époque prétendait que l'éducation n'était pas la mission de l'état mais celle de la famille. L'état devait se cantonner à fournir l' instruction, la formation professionnelle relevant des employeurs (publics comme privés)
De nos jour la société française aurait toujours autant besoin de citoyens instruits, alors que le besoin de travailleurs a disparu vu que les patrons n'embauchent plus (et n'ont donc aucune raison de former qui que ce soit)
Reste à expliquer cela aux parents d'élève qui se sont fait voler leurs retraites, condamnés à bloquer jusqu'à l'âge du déambulateur et du sonotone les postes dont auraient tant besoin leurs enfants, qui crèvent la bouche ouverte au chômage non indemnisé jusqu'à des âges auxquels on recommande aux femmes de se dépêcher si elles veulent avoir des enfants en bonne santé et accoucher dans de bonnes conditions.
De son côté l'état considère l'université comme un moyen de retarder les inscriptions à Pôle Emploi afin de maquiller les statistiques du chômage.
Dans ces conditions le constat d'échec est garanti.
Ivan
Bravo pour ce billet où tout est dit !.. Je suis, cette semaine, en correction de baccalauréat, ça tombe bien.
RépondreSupprimerRemplacer les notes par une lubie néolibérales, les compétences fumeuses sorties du cerveau d'un DRH à la con, voilà qui doit être dénoncé. Hamon révèle là son vrai visage, c'est exact. Mais bon, qui était encore dupe des soi-disant "socialistes" qui nous gouvernent ?
Pour le reste, nos vieux satyres ex-68tards sont comme les bourgeois de Jacques Brel : ils vieillissent mal et se font néoconservateurs tout en continuant de parler - non de Voltaire et Casanova - mais de "progrès" et d' "épanouissement".
RépondreSupprimerVous retardez donc, leur modèle n'est plus la Finlande, c'est passé de mode chez les bobos. Désormais, ils admirent Singapour : le pays des interdits, du fric-roi et de l'immobilier démentiel, des coups de canne sur le cul des élèves jusqu'à leur majorité (21 ans).
Ils sont passés du libertaire au néolibéral et maintenant, la sénilité approchante, du permissif au répressif et du progressisme au néoconservatisme.
Avec tous ces petits-vieux de mai-68, le pays est mûr pour George Bush, Copé, Estrosi ou Valls.
Les ex-68tards sont presque tous à la retraite aujourd'hui, ce sont même les derniers qui ne se la sont pas fait voler.
SupprimerReste qu'ils ont mal vieillis, effectivement. Cohn-Bendit vient de prendre sa retraite politique (la professionnelle, je suppose qu'il y avait déjà droit avant)
Ivan
Je m'en suis pris des bananes (en mathématiques en autre) au cours de ma scolarité, cela ne m'a pas empêché d'avoir 19/20 au bac, d'intégrer une classe préparatoire, puis d'accéder à une école d'ingénieur, bien au contraire, c'est après ces mises en garde que j'ai su me ressaisir.
RépondreSupprimerLes pays dont M Hamon (je vais éviter de le surnommer par des noms d'oiseaux) s'inspire pour sa réforme, les pays scandinaves, se sont effondrés lors du dernier classement PISA, alors que les pays qui le dominent, sont les pays (asiatiques) où rigueur et travail sont de mise. Pure décision idéologique C'est comme la réforme des rythmes scolaires : on s'inspire de l'Allemagne alors qu'ils sont en train de faire le chemin inverse.
Ainsi l'objectif de l'éducation nationale est désormais de construire, un individu qui agit exclusivement selon ses envies (mais au bout du compte très malléable), et formaté à une vision très restreinte de l'égalité homme-femme via les ABCD de l'égalité, au lieu de construire un homme, conscient de son rôle dans la société, capable de la décrypter (et ainsi déduire par lui même quelles doivent être les relations entre les hommes).
François Marsella
Le principal problème de ce pays est son culte absolu (et ridicule) du diplôme. Ce qui était une idée géniale à la Révolution, c'est-à-dire la réussite en fonction du mérite et du talent de l'individu reconnue par un diplôme d'Etat, a été complètement dévoyée en 2 siècles.
RépondreSupprimerDepuis 30 ans maintenant, on demande aux jeunes d'avoir un diplôme plus valorisant que qualifiant. Les parents mettent une pression aussi forte qu'irrationnelle sur leurs enfants pour qu'ils réussissent sans se poser la question fondamentale de leur objectif professionnel, si toutefois ils en ont un.
Alors on bachote plus qu'on ne raisonne ; on apprends par coeur plus qu'on n'observe ; on fouille wikipédia plus qu'on ne déduit ; on va là où on a le plus de chance de décrocher un diplôme valorisant.
C'est tout qui est à repenser. Le système de notation actuel n'est peut-être pas adapté à tous les cycles et toutes les matières, et c'est là je pense qu'il faut réfléchir.
Mais ce qui est sûr, pour moi, c'est que les systèmes d'évaluations individuelles qu'on pratique en entreprises (pour en faire moi-même), je peux témoigner que ce n'est absolument pas applicable à un enfant. D'une part, on attend pas la même chose d'un salarié et d'un enfant, c'est-à-dire la performance et l'accomplissement d'objectifs, et d'autre part, les évaluations sont bien trop subjectives alors que l'enfant doit être évalué objectivement, même si le résultat ne doit pas faire plaisir à ses parents !
Mais bon, il faudrait pouvoir débattre de l'enseignement à un moment où le pays serait plus apaisé et serrein.
Olivier
DUMOUCH qui délire encore. L'économie libérale est bourrée de notes, la bourse, les agences de notation... Y a vraiment des nœuds nœuds ici.
RépondreSupprimerEt dire que ce type est prof et note des élèves, ça fait peur.
Et pire encore, tous les ans, je suis vice-Président ou président du jury pour le baccalauréat scientifique.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerDumouch, je suis aussi diplômé en "vraies" sciences, alors joue pas à qui a la plus grosse. Pour le moment c'est Dumouch qui étale son CV et qui se prend pour un prophète comme Jorion. Ceci dit avoir un diplôme ne garantit pas contre la bêtise, vous en êtes la preuve. Dommage que l'éducnat soit vérolée par des Dumouch totalement bornés et imbus de leur suffisance.
RépondreSupprimerMais oui bien sûr, en étant anonyme, tu vas aussi nous faire croire que tu es pape, médecin ou physicien nucléaire ! Facile !
SupprimerA propos de CV, je fus aussi co-fondateur d'une petite entreprise (qui existe toujours), donc tes leçons de vraie-vie, tu les mets où tu veux.
Suffisance ? Jusqu'ici, la suffisance, c'est toi. Qui a dit que Laurent Pinsolle n'est "qu'un con" ?
DUMOUCH
RépondreSupprimerT'as une petite entreprise qui vivote, j'ai produit des trucs qui rapportent des dizaines de millions d'Euros permettant de payer les taxes pour payer ton salaire de fat. Pinsolle débloque de plus en plus, traite les sujets de façon superficielle pour pisser de la copie, réagit de plus en plus comme un réac qui voit tout problème comme un clou ou une vis, libéralisme et europe sont les seules 2 mamelles qu'il a trouvé pour expliquer le monde. Après Dupont gnangnan, Pinsolle gogol, tu m'étonne que DLR va pas faire long feu et que la Marine ramasse les jetons face à des grenouilles de bénitier pareilles.
LOL
SupprimerEn plus d'étaler sa bêtise et sa vulgarité, son CV bidon, voilà qu'il étale son fric imaginaire, et des millions s'il vous plaît. Il vit sa vie par procuration dans Gala, celui-là.
Les dernières phrases, avec les jeux de mots bas de plafond, sont celles d'un gros beauf en survêtement mais il s'imagine en costard cravate tâche-d'encre. Encore faudrait-il maîtriser le langage de ces gens-là au lieu d'écouter RTL en slip kangourou et de parler comme sur le 3210.
Qu'est ce qu'on peut penser d'un charlot qui va faire semblant de passer la frontière à une kalach dans le coffre d'une bagnole. C'est totalement grotesque ce type qui veut faire croire qu'il a des solutions, comme le protectionnisme aussi. DLR est un parti de bourrins mal dégrossis.
RépondreSupprimerCa pullule d'Anonymes bien virulents ici, si vous vous faites chier les gars, allez poster sur Atlantico ou le blog d'Ivan Rioufol pour vous défouler, mais ici postez des messages intelligents propres à discussion.
RépondreSupprimerOlivier
Anonyme27 juin 2014 23:08
RépondreSupprimerOlivier, c'est pas anonyme, et puis tu crois que les messages ici sont si intelligents propres à la discussion et écrits par des mecs bornés de chez borné ?
Simple rappel aux "anonymes" pas très courageux, faites comme moi. G.P.
RépondreSupprimergilo5627 juin 2014 16:34
la suppression des notes serait ridicule. Elle permet à des jeunes issus de classes populaires, de lutter à égale valeur avec des gens issus de milieux aisés (je parle en connaissance de cause)
Par le travail, par les notes et les classements, celà valorise d'une part certains et,d'autre part, incite les plus faibles à travailler...
Ne serait pas une faiblesse du corps enseignant face à ses responsabilités !!!! ce que je pense ? pas besoin de se mouiller ? quelle profesionnalisme ?
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RépondreSupprimer@ Charles
Vous avez l’esprit bien tordu. Intéressant. Ce billet est juste le produit de l’actualité et de mes convictions. Et si vous étiez un peu plus malin, vous auriez cliqué sur les liens qui vous auraient montré que mes positions sur l’école n’ont pas bougé… Sur certains sujets (école, sécurité, immigration, cannabis), j’ai des positions que l’on peut qualifier de plus conservatrices, et pas sur d’autres (mariage pour tous, euthanasie). C’est tout. Et c’est ce que je dis et écris sur mon blog depuis 7 ans et demi.
Sur ce, je vous laisse à vos réflexions dignes d’une cour de récréation.
@ Francis
Merci
@ Rodolphe
Merci également, notamment pour avoir échangé avec le lourdaud.
@ Talisker
Le fait est que l’assouplissement très fort conduit depuis plus de 2 décennies ne marche pas. Les compétences me semblent une absurdité complète, surtout au primaire, où il faut d’abord apprendre les bases. Sur la Finlande, voir, les scores baissent et se sont des pays beaucoup plus autoritaires qui sont devant (jusqu’à un extrême peu souhaitable).
@ J Halpern
Merci. Bien d’accord.
@ Anonymes
Il y a une dimension libertaire dans le refus des notes à mon sens
@ Gilco56
Bien d’accord : les notes ont une dimension démocratique et d’égalisation des élèves
@ Ivan
J’ai un souvenir effroyable d’une réunion lors de la campagne des régionales 2010 avec la principale association des parents d’élèves. Je trouve que cette idée est une descendante de mai 1968, même si mai 1968 n’est pas responsable de tout bien sûr.
@ François
Bien d’accord
@ Olivier
Bien d’accord sur le fait qu’il est absurde d’appliquer les systèmes des entreprises pour les enfants.
La note c'est le moyen de créer la compétition de tous contre tous comme le libéralisme que fustige Pinsolle, mais ce brave garçon n'est plus une incohérence près :
RépondreSupprimerOn le voit, la note pose suffisamment de problèmes pour que ceux qui les abandonnent ne soient pas considérés comme des apprentis sorciers ( ils s’appuient sur des études réelles et bien connues) qui veulent casser le thermomètre (ils souhaitent au contraire "mesurer" plus finement).
http://laurentfillion.wordpress.com/2014/06/26/pourquoi-les-notes-posent-vraiment-problemes/
Je vous renvoie au contraire à ce qui se cache derrière le truc à la mode chez les pseudo-zintellos :
Supprimerhttp://www.gaullistelibre.com/2014/04/les-competences-lecole-une-lubie-euro.html
Sinon, il y a l'analyse d'Angélique Del Rey "A l'école des compétences" qui détricote l'origine de cette volonté MONDIALE d'imposer partout les compétences à la con.
Pour avoir expérimenté la classe sans note cette année (niveau sixième) et surtout pour avoir reçu des élèves qui viennent de classes sans note (primaire) je suis assez en désaccord avec vous.
RépondreSupprimerJe suis en complet désaccord sur un point. Pour peu qu’on garde un niveau d’exigence élevé, avoir un registre de notes plus élevé est quelque chose d’efficace. Pour avoir expérimenté, cela donne de très bons résultats. Cela motive beaucoup les élèves qui ont à cœur de garder leurs bonnes notes. Mais cela demande qu’on définisse clairement ce que l’on attend à l’avance.
Concernant l’évaluation sans note, je n’ai pas vu de changement notable dans le niveau. Avec ou sans note, les élèves qui travaillaient travaillent toujours et les élèves qui ne travaillaient pas continuent à ne pas travailler. Ayant gardé une évaluation test, je ne vois pas d’évolution notable dans la production, sinon peut-être une plus forte homogénéité des résultats.
L’évaluation par compétence présente des avantages et des inconvénients. Parmi ces derniers, un vrai surcroît de travail pour les profs, une lisibilité moins nette pour les parents et un coût écologique plus élevé (il en faut du papier !). Parmi les avantages, les élèves en difficulté saisissent mieux les points à améliorer et les temps de débriefing sont plus clairs et mieux suivis.
Mais dans l’ensemble, l’impact reste assez marginal.
Par contre, je suis d’accord avec vous sur le fait que l’évaluation sans note est un projet libertaire. Cela s’accompagne de tout un tas de mesures cherchant à individualiser l’enseignement, dont un contrat individuel d’objectifs assez surréaliste : élève, parents, établissement signant un contrat sur des objectifs précis et dont les résultats ont été désastreux. De mon point de vue, la bonne vieille dynamique de classe était beaucoup plus efficace, notamment parce qu’on pouvait davantage motiver les élèves en tant que groupe (mais ça, ce n’est « pas bien »).
Il ne s’agit ici que d’un point de vue de terrain, il peut être discutable. Je n’étais pas favorable à l’évaluation sans note, mais au final, je ne trouve pas ça si désastreux même si ça reste une mesure chère en temps et pas si efficace que ça.
Point de vue intéressant, mais qui appelle trois questions :
Supprimer- à quel milieu socio-culturel appartenaient ces élèves ? Mon petit doigt me dit que ce ne doit pas être pareil dans les ZEP ou les Beaux Quartiers...
- Qu'en serait-il si les élèves connaissaient ce système durant toute leur scolarité ? Ce n'est pas forcément en une ou deux années que se transforment les comportements.
- Qu'en est-il de l'effet-expérimentation ? Il est établi que les situations d'expérimentation stimulent les acteurs et donnent toujours l'impression d'une réussite très supérieure à ce qu'ils donneraient en routine.
Vous avez raison. Ce sont des questions importantes.
SupprimerPour le cas présent, il s'agit d'un bon établissement (voire très bon si j'en juge les résultats au brevet et surtout au bac) qui dispose d'une équipe assez motivée et qui a eu la chance d'avoir des équipes dirigeantes remarquables (ce qui joue un rôle très important). Plus essentiel, les relations parents-professeurs y sont très développées, ce qui, plus que le mode d'évaluation, finalement assez secondaire, est la clé de la réussite (quand on peut appeler directement les parents à la moindre incartade ou qu'on peut les rencontrer à la moindre baisse de travail, les choses fonctionnent beaucoup mieux).
Les élèves de primaire pratiquent l'évaluation sans note depuis plusieurs années, donc l'effet expérimentation est passé au moins pour les sixièmes arrivant. Le basculement n'a pas changé grand chose.
Je ne peux pas juger de ce que ça donnerait ailleurs. L'établissement a pas mal d'élèves venant d'une immigration récente (réfugiés). Pour les parents de ces derniers, la lecture des résultats n'est pas très lisible (ça demande des réunions) mais les élèves s'y retrouvent assez bien.
@ Anonyme
RépondreSupprimerEt comment peut-on mesurer l’apprentissage sans une certaine forme de notation ?
@ Léonard
J’ai l’impression que les notes permettent tout de même une évalutation précise de l’apprentissage. Et l’évaluation par compétence me semble une réplique ubuesque des pratiques de l’entreprise dans un univers où cela n’a pas de sens.
@ J Halpern
Merci pour ces questions
Je ne crois pas qu'une note donne une évaluation précise des apprentissages. Je dirais, au contraire, que sa qualité c'est sa grande plasticité : elle diffère selon les personnes, elle est modulable, elle est évolutive, on peut monter en gamme, elle indique beaucoup de choses différentes; en cela, elle beaucoup plus plastique que l'évaluation par compétence qui bute sur des phénomènes de rigidité. Cette dernière est intéressante pour que l'élève perçoive bien les difficultés rencontrées et les pistes de progrès, mais rien n'interdit de coupler les deux formules - ce qui est rarement fait aujourd'hui.
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