C’est une
des raisons pour lesquelles j’apprécie de lire The Economist : malgré
un dogmatisme parfois effrayant, se glisse finalement assez souvent des
articles qui donnent de l’eau au moulin des critiques du néolibéralisme. Nouvel
exemple avec cet
article sur les retraites par capitalisation.
La folie
de la capitalisation
Dans
cet article au titre en français « Pensions
à la mode », The Economist
s’appuie sur une récente étude de l’OCDE et une autre d’un fond de pension
anglo-saxon. A dire vrai, le seul graphique de l’OCDE montre parfaitement à
quel point la capitalisation est bien trop aléatoire pour être considérée comme
un bon moyen de financer les retraites. Ce graphique montre le niveau de la
pension en proportion du dernier salaire pour tous les retraités de l’année
pour des salariés qui auraient mis de côté 5% de leur salaire pendant 40 ans,
dans un fond réparti à 60% en actions et 40% en bons du trésor. Du
fait des variations erratiques des marchés, le niveau varie brutalement
d’une année à l’autre.
Ainsi, au
Japon, alors que le retraité de 1989 pouvait prendre sa retraite avec une
pension égale à 70% de son dernier salaire, ce n’était plus que 10% en
2011 ! Aux Etats-Unis, après avoir dépassé 50% en 2000, le niveau est
tombé à 20% au moment de la crise financière. En Grande-Bretagne, après avoir
tourné autour de 60% dans les années 1990 (contre 15% dans les années 1950), le
niveau tourne autour de 40% dans les années 2000. Tout ceci nous rappelle les
images des Etats-Unis, où
des vieux retraités avaient été poussés à reprendre un emploi en 2009-2010 du
fait de l’effondrement de leurs pensions provoqué par l’effondrement des
marchés financiers, qui ne leur permettait plus de vivre.
Le bon
choix de la répartition
Cette
méthode pose deux problèmes. D’abord, l’histoire ne se répète pas toujours de
la même manière. Ensuite, il est tout de même effarant d’écrire « maintenant
que les travailleurs ont la responsabilité de leurs pensions, ils doivent
davantage réfléchir à comment et quand ils doivent investir leur argent ».
Comment The Economist peut de ne même
pas envisager, ne serait-ce qu’une seconde, la pertinence des retraites par
répartition, qui offrent une stabilité enviable par rapport aux montagnes
russes de la capitalisation ? Bien sûr, il
y a sans doute une réflexion à mener sur le mode de financement actuel, qui
pèse lourd sur le travail et qui a sans doute une part de responsabilité dans
le niveau du chômage.
Le système par capitalisation drainerait pas mal de centaines de milliards d'euros vers les marchés financiers ! Il ne faut pas chercher plus loin les raison de l'engouement qu'il suscite, en dépit de son inefficacité historiquement prouvée.
RépondreSupprimerEt le système par capitalisation fait le bonheur des financiers à défaut de faire celui des retraités.
Supprimer"qui n'a JAMAIS TRAVAILLE EN FRANCE"
RépondreSupprimerDe toute façon, ce n'est en aucun cas son travail passé qui fait vivre un retraité.
C'est toujours les actifs qui font vivre les inactifs du moment, même dans un système par capitalisation...
D'un point de vue "societal", un retraité en vaut un autre quel que soit son niveau de carrière (et de cotisations passées)
"En attendant qu’il - le commissaire de la République pour la Normandie, Bourdeau de Fontenay - puisse apparaître, écrit le Général de Gaulle, je tiens à marquer sans délai, qu’en tout point d’où l’ennemi à fui, l’autorité relève de mon gouvernement ". Tel est bien l’enjeu du voyage de Bayeux : un transfert de souveraineté (B. Renouvin).
RépondreSupprimerUne souveraineté si chèrement et si fièrement acquise est aujourd'hui bradée par nos dirigeants en commençant par le premier d'entre eux !
Il est proprement incroyable qu'il n'y ait qu'une réaction limitée des intellectuels et des médias face à cette abandon.
Un autre raison de choisir la répartition c'est que dans ce système les cotisations de janvier servent à payer les retraites de février. Si un escroc s'enfuit avec la caisse les vieux ne perdent qu'un mois de pension.
RépondreSupprimerAlors qu'avec la capitalisation ils n'ont plus que leurs yeux pour pleurer.
Il ne reste déjà plus grand chose dans le fonds de réserve des retraites créé par Jospin :
http://www.slate.fr/story/29407/fonds-reserves-retraites-detournement
Même chose pour le fonds de retraite par capitalisation irlandais :
http://www.republicain-lorrain.fr/france-monde/2010/11/29/plan-d-aide-a-l-irlande-la-potion-est-amere
Et on trouvera facilement d'autres exemples.
Il faut être fou pour faire confiance à ceux qui nous disent de troquer la répartition contre la capitalisation. La vérité c'est qu'ils veulent pouvoir nous voler toute notre retraite d'un seul coup, et pas juste un mois à la fois maximum comme dans le système par répartition.
Ivan
@ J Halpern & Démos
RépondreSupprimerBien d’accord
@ Exvil
Même s’il faut que la France soit juste dans sa démarche, je supprime vos commentaires, qui ne sont que des affirmations non étayées. Je n’ai pas de problème à évoquer les chiffres sur le coût de l’immigration, et à en débattre mais pas en balaçant des chiffres non sourcés ou qui relèvent d’un cas particulier non extrapolable car cela pourrait être compris comme un soutien de ma part.
@ Ivan
Très juste
La retraite par capitalisation n existe pas. C est un systeme de repartition (que personne ne voit par incomprehension crasse des mecanismes economiques) ou le capital accumule n est que du papier (pour faire court) qui prend de la valeur qu a partir du moment ou il est deboucle sur la production des generations actives suivantes
RépondreSupprimer-jb
Bonjour,
RépondreSupprimerJe viens d’arriver sur votre blog un peu par hasard, et il semblerait que vos lecteurs puissent être intéressés par Colocation 40 ans+, site qui permet le rapprochement des seniors vivant seuls et ayant comme projet de vivre en petite communauté sous un même toit, en colocation, pour rompre avec l’isolement.
Cordialement
P. Lelal
http://www.colocation-adulte.fr
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