Après
des semaines à avoir animé notre actualité, du moment où les
négociations ont transpiré dans les médias, BNP
Paribas a fini par se mettre d’accord avec la justice étasunienne pour payer
une amende de 9 milliards de dollars, plus d’un an de bénéfices, pour des
transactions en dollars passées dans des pays dont les Etats-Unis organisaient
le boycott. Un racket, comme
on le dit même dans les Echos.
Washington
partial, injuste et excessif
Soyons
clair : que
la filiale étasunienne de BNP Paribas soit sanctionnée pour ne pas avoir
respectée les lois du pays où elle opère me semble tout à fait normal. Une
entreprise qui fait des affaires dans un pays a le devoir de respecter la loi
de ce pays, et c’est bien normal. Cependant, ici, ce n’est pas de ce dont il
s’agit. Déjà, il
faut rappeler que BNP Paribas n’a réalisé en 2013 qu’un chiffre d’affaire (le PNB)
de 2,2 milliards d’euros dans la banque de détail chez l’oncle Sam et on
peut en déduire que son bénéfice se compte en quelques centaines de millions…
Du coup, le montant de l’amende est totalement excessif par rapport à
l’activité générée aux USA par la banque française. Et soit dit en passant,
payer 9 milliards d’amendes pour 30 milliards de transactions semble aussi bien
excessif.
Quel que
soit la manière de voir les choses, le
montant de l’amende apparaît totalement excessif. Et cela est d’autant plus
vrai qu’à aucun moment il n’a été évoqué quelle part de ces transactions a été
réalisée sur le sol étasunien. Car si cette part là ne respecte pas la loi (et
peut donc être sanctionnée), en revanche toutes les transactions qui n’ont pas
été faites par la filiale étasunienne de BNP Paribas ou aux Etats-Unis ne doivent
pas être sanctionnée, la loi étasunienne ne s’appliquant que sur leur
territoire. Or il y a fort à parier que l’essentiel (si ce n’est la totalité)
des transactions incriminées n’ont pas été faites sur le sol de l’Oncle Sam.
Dès lors, d’un
point de vue du droit, les sanctions sont totalement illégitimes. Les lois
d’un pays ne pouvant simplement pas s’appliquer sur les entreprises d’un autre
pays.
Refuser l’impérialisme
étasunien
Bref, il est
assez effarant à quel point les Etats-Unis semblent faire ce qu’ils souhaitent
sur notre territoire, se contentant de céder sur quelques points pour emporter
la mise, comme
a pu le voir pour Alstom. La logique impéraliste est toujours à l’œuvre et
il est proprement incroyable que les dirigeants politiques des grands partis ne
la dénoncent pas vivement. Tous ces épisodes devraient amener notre pays (qui
n’aurait jamais du réintégrer le commandement militaire de l’OTAN) à
signifier clairement aux Etats-Unis que nous n’acceptons plus de tels
comportements, en les frappant là où cela les touche, à savoir l’argent. La
France devrait réagir à cette amende délirante par des mesures de rétorsion au
moins équivalentes.
Merci
aux Echos d’avoir publié un point de
vue qui dénonce le « racket »
des Etats-Unis dans l’affaire BNP Paribas. Car c’est bien ce dont il s’agit
et il est effarant de constater à quel point nos dirigeants sont couchés ici, comme
dans l’affaire Alstom, où ils ont fanfaronné pour ce qui est en réalité un
marché de dupes.
C'est une décision de justice US, tout comme celle contre l'Argentine, et je ne suis pas du tout certain que le gouvernement US y soit favorable car ça entraine une désaffection pour le dollar, ce qui n'arrange pas les affaires de l'économie américaine.
RépondreSupprimerIl semblerait bien que les dirigeants de BNP ont été prévenus à plusieurs reprises de ce que la banque risquait à ce genre de trafic. Ils se sont crus intouchables. Les voilà sanctionnés d'une énorme amende, mais, bien entendu, tout ça n'aura aucune conséquence pour les clients ou employés de la BNP. Tu parles !
RépondreSupprimerLa justice américaine applique la Loi, sa Loi, qu'on peut trouver excessive, mais qui était parfaitement connue, ou qui aurait dû l'être par des dirigeants qui ne daignent même pas s'expliquer.
A partir du moment où, si j'ai acheté un dollar ( de la monnaie de singe, entre parenthèses ) je n'ai pas le droit d'en faire ce qu'en j'en veux alors que je l'ai payé, la conclusion s'impose :le dollar à la poubelle !
RépondreSupprimerSancelrien
Et pourtant que d'opportunités pour la France de se liberer ! La Russie ou l'Argentine et de nombreux autres pays, seraient heureux d'avoir la France comme associé pour créer une monnaie mondiale alternative. Mais nos politiciens ont préfèré nous vassaliser...
SupprimerLa sanction au vu des montants n'est pas élevée par rapport d'autres cas qui font jurisprudence, si BNP voulait outre passer les lois US, que n'a t elle pas fait ses transactions dans une monnaie le permettant ?
RépondreSupprimerSelon le Wall Street Journal, les enquêteurs auraient examiné une centaine de milliards de dollars de transactions et auraient conclu que 30 milliards auraient été «volontairement dissimulés» par la banque pour ne pas apparaître comme liés aux pays sous embargo.
Vu les montants et le mode opératoire incriminés, la banque aurait pu encourir une amende allant jusqu’à 60 milliards de dollars. Avec 8 ou 9 milliards seulement, on peut dire qu’elle s’en sort bien ! Surtout que, selon le Wall Street Journal, rapporté à chaque dollar ayant brisé l’embargo, BNP Paribas paierait moins que les autres établissements déjà sanctionnés : 27 à 30 cents contre 3,13 dollars pour Royal Bank of Scotland (qui avait payé une amende de 100 millions) et 1 dollar pour Standard Chartered (pour une amende de 132 millions).
http://www.liberation.fr/economie/2014/06/23/bnp-paribas-accepte-l-amende-amere_1048685
Franchement, prendre le Wall Street Journal comme référence ! La BNP ne vaut pas mieux que les autres dans ce domaine, mais il est faux de dire que les banques américaines paient des amendes plus lourdes, bien au contraire.
SupprimerExtrait d'un article signé Matt Taibi paru le 14 février 2013 dans "Rolling Stone Politics" sous le titre "gangster banksters : too big to jail" : Dans un mémo de la filiale de HSBC au Moyen Orient (HBME), la banque note qu’elle pourrait gagner beaucoup d’argent avec l’Iran, à condition qu’elle puisse contourner de ce qu’elle appelle « des difficultés » – vous savez, ces « putains » de lois.
"On s’attend à ce que l’Iran devienne une source de revenus croissants pour le groupe dans le futur, dit le mémo, et si nous voulons atteindre ce but, nous devons adopter une attitude positive lorsque nous rencontrerons des difficultés".
« L’attitude positive » comprenait une technique appelée « camouflage », dans laquelle les filiales étrangères comme HSBC Moyen Orient ou HSBC Europe effaceraient toute référence à l’Iran dans tous les virements de ou vers les Etats-Unis, se substituant souvent elles mêmes au véritable nom du client pour éviter le déclenchement des alertes OFAC. En d’autres mots, la transaction mentionnerait HBME d’un côté, au lieu du client iranien.
Sans parler des banques américaines, qui ont blanchi l'argent du trafic de drogue et ont été condamnées à de faibles amendes, bien inférieures à celle de la BNP ou de celles qui ont vendu en toute connaissance de cause des produits toxiques.
Le gouvernement américain se conduit de manière partiale et use de toutes les ficelles pour favoriser ses entreprises ou taxer celles qui sont étrangères.
Même si nous dénonçons les méthodes douteuses, voire malhonnêtes de certaines banques, il est nécessaire de reconnaître les faits et d'avoir conscience des méthodes perverses de certains Etats, qui ne visent nullement à sanctionner les délits, mais à maintenir un système, qui doit leur rester favorable.
J'espère que cela retournera une partie de l'oligarchie française (dont Michel Pébereau, ali et les hauts cadres licenciés ) contre leurs maîtres atlantistes. Cette hypothèse n'est pas à exclure et cela changerait les rapports de force en France.
RépondreSupprimerEn plus, ça pourrait les pousser à travailler hors du dollar donc avec la nouvelle union monétaire sino-russe impulsée récemment par Poutine.
Cela dit, je ne fais pas d'angélisme. Je sais parfaitement que si nos oligarques venaient à changer de camp, ils ne le feront pas pour la France mais juste pour leurs poches. L'aubaine n'en est pas moins souhaitable.
Selon plusieurs sources (blog de Paul Jorion entre autre), les choses seraient beaucoup plus compliquées et plus graves que les médias voudraient bien nous le dire.
RépondreSupprimerLes tribunaux américains voulaient des têtes françaises, et pas n’importe lesquelles (pas le premier Kerviel passant par là).
Je ne suis qu’un néophyte dans ce domaine, mais la méfiance vis-à-vis de nos médias (j'aime bien l'expression "presstitute", désolé pour l’anglicisme) me pousse à la prudence.
Cordialement
Eric
Quand Hollande est allé aux E.U.début février, Obama lui a dit que ceux qui feraient du business avec l'Iran prendraient "des briques sur la tête" en représailles . Dans le même temps, une centaine de patrons français prospectaient le marché iranien : naïveté, insouciance ? pour les autres pays sous embargo US, il ne pouvait qu'en être de même ...La BNP était parfaitement au courant des risques, mais elle a cru contourner l'interdiction avec des sociétés écrans, poussée par la cupidité des dirigeants et des actionnaires .
RépondreSupprimerIl faut espérer que cette affaire concoure à la dédolarisation du monde, et que" leur monnaie ne soit plus notre problème " ...
On va un peu vite avec l'impérialisme américain repris par les Echos et tant d'autres médias qui protègent la délinquance financière.
RépondreSupprimerDans l'affaire de la BNP les dirigeants étaient parfaitement conscients de ce qu'ils faisaient et voulaient continuer à faire tant il est rentable d'effectuer des choses en principe interdites.
La Banque a consciemment maquillé les transactions interdites, car contrairement à ce qui est affirmé la transaction passe bel est bien par le territoire américain et les USA sont simplement une nation qui sait ce que la souveraineté veut dire. L'idée d'exterritorialité de la souveraineté US ne tient pas.
Le vrai problème dans cette affaire est le système bancaire lui même et une gestion de la monnaie qui partout a été privatisée". Il est grand temps de reprendre le pouvoir sur les banques.
Tout à fait d'accord sur le dernier paragraphe.
SupprimerEt ça ne me pose aucun problème que BNP soit condamnée et paye des amendes gigantesques.
Mais comme ça représente un manque à gagner pour l’État français et que les banques américaines sont au moins aussi pourries que les nôtres, j'attends du gouvernement français qu'il fasse en sorte de récupérer l'équivalent de l'amende de la BNP.
C'est quand même pas compliqué de trouver un quelconque motif pour engager des poursuites contre une banque US et la condamner à verser, au hasard, la même somme que celle versée par la BNP aux USA.
Comme ça on est quitte, bons amis et les banques sont sanctionnées.
Démos1 juillet 2014 22:09
RépondreSupprimerCe n'est pas le gouvernement américain qui décide des sanctions, arrêtez avec cet anti-américanisme aveugle. Le gouvernement US au contraire ne souhaite pas voir le dollar perdre de son influence, tandis que la justice US applique les sanctions sans s'en soucier.
BNP a clairement fraudé et pour des montants importants. Ceci n'est pas relaté uniquement par le Wall Street Journal. C'est complètement grotesque cet argument consistant à dire que si le Wall Street Journal le dit alors c'est forcément faux.
Quelle fraude ? Une banque française avec l'Iran ? De quoi se mêlent les USA ?
SupprimerEt le gouvernement américain qui interdit aux constructeurs automobiles de vendre ses véhicules en Iran tout en prospectant, c'est de la science-fiction ou une réalité tangible ? Que les banques, qui paient quand elles fraudent, me paraît logique à condition qu’elles soient traitées sur un pied d’égalité. Mais il s'agit là d'autre chose et, de plus, il ne faudrait pas inverser les rôles. Vous êtes pro-américain, alors que je ne fais que m'appuyer sur des faits. Rappel à travers un article de La Tribune de juillet 2013 : "le diktat du Président américain oblige Renault à cesser toute activité en Iran. Faute de quoi, l'Alliance Renault-Nissan risquerait de ne plus pouvoir commercer avec les Etats-Unis. Renault a produit à travers ses partenaires 100.000 voitures en Iran l'an dernier... Déjà, PSA avait dû se retirer en 2012 sous la pression de GM. Un manque à gagner pour l'industrie tricolore!". Il y a pléthore d'exemples sur le sujet, à l'instar de ce que les Etats-Unis ont déjà fait pour défendre Boeing. Dans ces cas-là, on ne parle plus de concurrence libre et non faussée.
SupprimerAlors, cessez de nous conter des sornettes, les Américains mènent une politique impérialiste au service de leurs intérêts et, en aucun cas, au service des intérêts de leurs auxiliaires.
Poutine accuse les États-Unis de faire du «chantage» à la France dans cette affaire.
RépondreSupprimerhttp://www.lefigaro.fr/international/2014/07/01/01003-20140701ARTFIG00486-pour-poutine-les-etats-unis-font-du-chantage-a-la-france.php
Je ne sais pas ce que cela vaut juridiquement comme théorie, mais je pense que c'est une hypothèse à considérer.
Ivan
@ Anonymes
RépondreSupprimerC’est une décision plus impérialiste que légale. Les condamnations sont-elles comparables ? Le montant absolu est tout de même 100 fois plus important.
Obama a du culot : GM et Ford préparent déjà leur retour en Iran
@ René
Peut-être, mais je serais curieux de connaître le montant des transactions réalisées par la filiale US… Aller au-delà n’est pas normal.
@ Sancelrien & TeoNeo & Démos
Pas faux.
@ Rodolphe
C’est juste
@ Eric
Possible, mais les 9 milliards d’amendes restent un scandale.
@ JC Werrebrouck
Les dirigeants de BNP Paribas ont peut-être fait des choses répréhensibles, mais l’ont-ils fait depuis leur filiale US ? Je n’ai pas vu de papier le démontrant clairement. D’accord sur la monnaie en revanche
@ Démos
Bien d’accord
@ Ivan
Pas inintéressant