Ce n’est pas
le moindre des paradoxes. Alors
même que l’économie française ne parvient pas à redémarrer et que le
gouvernement vient d’annoncer un nouveau dérapage budgétaire, Paris
a fait nommer Pierre Moscovici Commissaire Européen à l’économie. Une prime
à l’échec en somme.
L’impossible
équation budgétaire
Déjà, Michel
Sapin avait annoncé sotto voce en août dans le
Monde, que l’objectif d’un déficit budgétaire de 3,6% du PIB en 2014 ne
serait pas tenu. Pourtant, il était absolument crucial de le tenir pour
espérer tenir les 3% en 2015, après avoir atteint 4,3% en 2013. Dire que
Hollande, comme Sarkozy, avaient promis de tenir les 3% dès 2013 !
Aujourd’hui, l’objectif semble hors d’atteinte pour 2015, alors
même que la France s’était engagé sur cette date l’an dernier. Toute la
question est de savoir si le cap des 3% sera prévu pour 2016 ou 2017, soit avec
3 ou 4 ans de retard par rapport à ce que le candidat « socialiste »
avait dit lors de sa campagne… Hier, Angela
Merkel a mis la pression à ses partenaires et la commission de Bruxelles a
embrayé, pour contre-balancer la nomination de Moscovici.
Car c’est
bien le problème que nous avions été nombreux à soulever il y a 4 ou 5 ans, à
savoir que des politiques d’austérité concomitantes à l’échelle du continent
européen, ne font que casser la croissance, et par là même, augmenter le
taux de chômage et même amoindrir très fortement les résultats des efforts
budgétaires du fait de cette moindre croissance. Voici
une politique totalement contre-productif, à moins d’être l’Allemagne, mais
qui s’est construit un modèle économique non duplicable et dont le principe
repose justement sur un fort excédent commercial alors même qu’il est bien
impossible que tous les pays européens soient simultanément dans la même
position. Jacques
Sapir avait fort bien prévu l’impasse budgétaire dans laquelle se trouve
Hollande dès l’automne 2012.
L’effarante
promotion de Moscovici
Mais si
Pierre Moscovici est nommé malgré son échec, c’est pour des raisons
politiques. La France obtient ainsi un gage pour continuer à suivre la voie
tracée par les traités européens, même s’il y a un décalage dans le temps. Mais
surtout, même s’il est officiellement socialiste, il
défend la ligne eurolibérale sur laquelle se rejoignent le centre-gauche et le
centre-droit européen, à savoir baisse des déficits publics (et en même
temps de la taille de l’Etat) et recherche
délirante et suicidaire d’une hausse de la compétitivité dans un monde où les
salaires mensuels peuvent n’être que de 50 ou 100 euros. Bref,
idéologiquement, il
est sur la même ligne que ces dirigeants qui nous mènent dans une impasse.
Il est assez
incroyable que les médias ne soulignent pas davantage à quel point il est
stupéfiant de nommer Pierre Moscovici Commissaire Européen aux affaires
économiques alors même que les résultats de la France, dont il a été en charge
de l’économie, sont aussi mauvais.
Probable que la situation va continuer à se dégrader, la zone euro va tomber dans la déflation et la dépression. La France ne fera pas 1 % de croissance en 2015 et ne parviendra jamais à l’objectif de 3 % de déficit, sauf à tailler massivement dans les dépenses sociales et à aggraver de ce fait la dépression. Alors Hollande méritera pleinement son sobriquet de Hollandreou.
RépondreSupprimerTout cela est effectivement stupéfiant. Les responsabilités devront être fixées, les conséquences tirées. Tout cela est trop facile jusqu'alors. La population est engagée sur des choix qui ne sont pas les siens, notamment cet euro-libéralisme fou qui ravage le pays. Il y a de quoi se sentir trahi, même quant on a pas voté PS. Sommes-nous encore en démocratie ? Quels sont les intérêts défendus ?
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RépondreSupprimerGilbert Perrin
il y a 13 heures
.
Ce soir sur C dans l'air, DESSERTINE a dit :
" la FRANCE est aujourd'hui, celle qui fait baisser la moyenne de la croissance européenne et,
le plafond du théatre va TOMBER !!!!"
Ce que je dis et répète, j'en suis fier, mais triste de la réaction de nos dirigeants " HELAS, gloire et privilèges obligent ....
gilbert Perrin
Gilbert Perrin a partagé un statut.
il y a 5 heures
JE SUIS : ANTI "bonnimenteurs réunis"
Ils tchachtent, ils tchachtent, mais rien ne ressort de leur barantin !!!!
A gauche, comme à droite et ailleurs, les programmes sont aussi plats les uns que les autres ??? Aucune proposition crédible et efficace pour redresser la FRANCE ?
à l'UMP et au PS, malgré leur expérience RIEN ? POURQUOI ? tout simplement parce qu'on prend les mêmes et on recommence... autour de SARKOSY, plusieurs de ses ministres qui vont nous concocter des programmes en se rejetant les uns sur les autres, la responsabilité du passé ? Quels Bonnimenteurs ? Quels incapables ? C'est le système !!!
au FN, à l'UDI, au parti de gauche,tous les micro-partis que voulez vous qu'ils vous disent de plus ? SUR L'ESSENTIEL, ils sont d'accord dans ce système corporatiste des "bonnimenteurs réunis". Leur seul souci, c'est la DEFENSE de leurs PRIVILEGES et AVANTAGES au nom de la SOLIDARITE...
Ils n'ont (personne) aucune proposition novatrice, que du réchauffé qui n'a jamais réussi ? que des propositions partiales qui divisent ....qui font rire car démunies de "bon sens TOTALEMENT"
L'un de ces micro-partis nous propose :
- la nomination des institutions au tirage au sort ( sans doute afin de mieux avoir la main mise sur la magouille !!!)
- la TSVA dont tout le monde parle, mais qu'aucun ne fait et qui ne réglera pas le problème des importations !!! et du gigantisme à qui profitent ces importations ? oubliant totalement les PME PMI TPE !!!! créatrices d'emplois et de croissance, mais rendues incompétitives par la DEPENSE PUBLIQUE de plus en plus importante !!!!
(Cette dépense publique : 10% du PIB supérieure à nos voisins européens ?? soit 200 milliards d'euros annuels se répartit :
- 100 milliards que nous coute l'immigration
- 60 milliards d'économies possibles sur le fonctionnement de la fonction publique (livre de Agnès Verdier Molinier ...)
- 40 milliards en bas de soies, danseurs et danseuses, associations bidons dont le but est purement électoraliste, les commissions et comités théodules, les cooptations de toutes sortes dans nos institutions afin de recaser les battus et les retraitésm etm avoir la main mise sur l administration .... ET ENFIN, les enveloppes parlementaires qui ne sont rien d'autres que DES ACHATS de VOIX NE VOUS Y TROMPEZ PAS
Lq derniere mesure UTILISER la planche a BILLETS pour payer le fonctionnement
AVEC CA ON GAGNE CROIS LE SI TU VEUX PAS MOI
Gilbert Perrin
Savoir pourquoi F. Hollande a tenu à placer son Moscovici à la tête de la commission ne fait pas de doute : un eurobéat convaincu, un copain à exfiltrer, et enfin un minable qui lui ressemble.
RépondreSupprimerComprendre pourquoi les prescripteurs d'opinion en font l'apologie : le terrorisme visant les "cerveaux malades", l'impossibilité intellectuelle, idéologique et maintenant morale de remettre en question le veau d'or monétaire européen ; le mépris pour la démocratie, le peuple français, la souveraineté nationale.
Maintenant il faut savoir pourquoi la Merkel a accepté de le voir placé à la tête de la commission. Parce qu'il est faible et démonétisé justement. On fait semblant de jeter aux collabos français le nonos qu'ils réclament, et on cornaque le personnage d'hommes ou de femmes plus sûrs, venant de petites nations qui n'ont rien à refuser au peuple des seigneurs.
Si Todd s'est bien trompé quant au "hollandisme révolutionnaire" (la deuxième partie du mandat sera plutôt marquée par les affres du hollandisme contre-révolutionnaire), ses analyses concernant le nouvel empire allemand en Europe ne cessent de trouver confirmation dans cette gestion politique du continent.
Les dirigeants allemands prennent de moins en moins de précaution et sont en train de devenir de plus en plus directs et brutaux. L'amorce de révolte psychologique que l'on voit poindre ça et là ne semble pour le moment pas beaucoup les émouvoir ni les effrayer.
Francis Commarrieu.
Commissaire européen à l'économie bien sûr, et non président de la commission.
RépondreSupprimerFC.
Il faut noter que dans son étude, Artus prend un multiplicateur budgétaire de 1, alors que selon Sapir, il serait de 1.5 pour la France. Ce qui veut dire que si nous essayions d'atteindre l'objectif de 3 % de déficit en 2015, nous serions en récession au lieu d'avoir 1 % de croissance (si les prévisions sont justes).
RépondreSupprimerBah, si l'Allemagne n'émet plus de dette, les marchés n'auront plus que la dette de la France et autres pays en déficit budgétaire.
RépondreSupprimerLes gouvernements, notamment celui des Etats-Unis agissent le plus souvent selon l’intérêt de la classe dominante. Mais comment les dirigeants politiques parviennent-ils à se faire réélire? C’est possible quand la classe moyenne adhère aux thèses de l’élite
RépondreSupprimerhttp://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140911trib6ab4b1d46/quand-l-electeur-moyen-epouse-la-cause-des-plus-riches.html
La situation actuelle est celle du type qui se trouve au milieu du gué et qui se sait perdu, qu'il fasse demi-tour ou qu'il continue son chemin. Aucune différence donc ? Oui, il y en a une énorme, car, dans le second cas, notre homme nourrit l'espoir qu'un événement exceptionnel surviendra pour le sortir de ce mauvais pas. Il n'a donc plus rien à perdre à tenter son va-tout. Un peu le pari de Pascal, en quelques sorte.
RépondreSupprimerDemos
RépondreSupprimer@ Moi
Il y a encore de la marge pour Hollandreou…
@ Anonyme
Oui, nous sommes en démocratie, mais nous approchons sans doute la fin d’une époque
@ Gilco56
Dessertine se décrédibilise en disant que la France fait baisser la moyenne européenne. Elle est en général dans la moyenne. Nous avons fait mieux que l’Italie ou l’Allemagne…
Vos chiffres sont ridicules. L’écart vient principalement de différence de périmètres (l’énergie est privée outre-Rhin, largement publique en France… etc). L’immigration, selon Gourévitch, que même le FN cite, nous coûte 5 à 10 fois moins cher.
@ Francis
L’avantage pour Hollande, c’est que les taux longs sont au plus bas, donc l’Allemagne ne peut pas compter sur la pression des marchés.
@ Saul
Merci pour la citation
@ Démos
Bien vu !
@ Anonyme
Merci pour le lien (voir mon papier du jour)
Je ne peux que partager le constat qui creve les yeux. Cependant votre texte me laisse sur ma faim de savoir quelle solution vous proposez. Depuis des annees le chomage stagne ou augmente malgre une relance qui ne disait pas son nom car les deficits publics etaient deja tres fort. Apres toutes ces annees de deficit, pensez vous qu'on peut continuer la fuite en avant des deficits? Si l'etat francais se retrouve en cessation de paiement faute d'obtenir de nouveaux emprunts qui y gagnera?
RépondreSupprimer@ David
RépondreSupprimerUne relance, c’est augmenter les déficits et la dépense publique. C’est ce qui a été fait en 2009, qui a permis de relancer l’activité, mais depuis 2011, les déficits baissent, ce qui pénalise la croissance. Mais la croissance ne se joue pas uniquement ici bien sûr. Il faut une monnaie au service de l’économie productive et éviter les conséquences délétères d’un libre-échange anarchique et déloyal.