Le candidat de l’UMP aime à se présenter comme
l’héritier du gaullisme. Si cela l’amuse. Mais ce qui est surprenant c’est,
qu’en dépit des faits, un nombre important de militants du parti présidentiel
semble y croire, reniant sans même s’en rendre compte ce qui fut un temps, au
moins en apparence, le socle des convictions de l’ancien RPR. Pourtant
n’importe quel raisonnement un temps soit peu argumenté suffit à constater
qu’entre le sarkozysme et le gaullisme il existe un gouffre.
Charles de Gaulle était interventionniste et
dirigiste. Il n’a sans doute jamais prononcé le mot mais sa politique était
d’inspiration keynésienne. Sans pour autant négliger les vertus de l’initiative
privée, il estimait que l’Etat devait donner l’impulsion à l’économie. D’où ses
grands projets tels qu’Ariane, le Concorde, Airbus, le TGV ou le nucléaire
(Quel grand projet a initié Nicolas Sarkozy ?). D’où sa dévaluation du
franc pour restaurer la compétitivité nationale (malgré ses incantations de la
campagne de 2007 sur l’euro – qu’il ose réitérer aujourd’hui – Nicolas Sarkozy
n’a jamais demandé à dévaluer l’euro ni sérieusement exigé de l’Allemagne une
réforme de la BCE). Charles de Gaulle estimait que le capitalisme devait être
régulé – sa fameuse « troisième voie » et se méfiait des milieux
financiers. Nicolas Sarkozy, comme François Hollande, en a fait ses meilleurs
amis.
Nicolas Sarkozy est atlantiste comme l’ont prouvé la réintégration des structures
militaires de l’OTAN, le suivisme des Américains en Afghanistan ou encore sa
proximité avec Georges W. Bush.
Sans pour autant renier l’amitié franco-américaine
(comme, par exemple, pendant la crise des missiles de Cuba), Charles de Gaulle
se méfiait des tendances à l’hégémon des
Etats-Unis et préservait jalousement l’indépendance de la France vis-à-vis de
son puissant allié comme l’ont prouvé le retrait des structures militaires de
l’OTAN, sa critique virulente de la guerre du Vietnam (discours de Phnom Pen)
ou encore son voyage au Québec. Charles de Gaulle concevait la France comme un
allié des Etats-Unis, non comme un vassal.
Nicolas Sarkozy est communautariste.
Charles de Gaulle défendait une République une et
indivisible. Il n’aurait jamais fait d’instances communautaires des
institutions soi-disant représentatives et ne se serait jamais compromis à
assister au repas de l’une d’entre elles.
Charles de Gaulle avait un haut mépris de l’argent et ne supportait pas les
compromissions et les conflits
d’intérêts.
Nicolas Sarkozy a
fait de l’argent l’une de ses références majeures et laisse ses
collaborateurs se noyer allègrement dans les conflits d’intérêts lorsqu’il n’y
patauge pas lui-même en
conservant les parts de son cabinet d’avocat pendant son mandat.
Charles de Gaulle croyait au temps long et à la
réflexion. En disciple de Bergson, il savait qu’il faut « penser en homme d’action et agir en homme de
pensée ».
Nicolas Sarkozy se fourvoie en agitation permanente
et stérile sans ligne directrice et sans vision de l’avenir[ii].
Charles de Gaulle savait pardonner pour rassembler.
Nicolas Sarkozy s’acharne sur ses ennemis[iii].
Charles de Gaulle a laissé la France avec des
comptes publics à l’équilibre.
Sous Nicolas Sarkozy, l’endettement
public a explosé comme jamais.
Charles de Gaulles estimait l’apprentissage de la
culture et de l’histoire comme des éléments indispensables à la compréhension
du monde. En cohérence avec son libéralisme, Nicolas Sarkozy a une vision utilitariste
de l’éducation : pour lui l’élève se résume à un futur travailleur. Et
c’est bien pour cela qu’il a, entre autres mesures, fait supprimer
l’enseignement de l’histoire en terminale scientifique.
Charles de Gaulle concevait l’Europe comme une Europe
des Nations dont la coopération de ses membres souverains ferait la force de
l’ensemble.
Européiste, Nicolas Sarkozy a bafoué
la volonté du peuple souverain exprimé par référendum en 2005 pour faire passer
en catimini parlementaire le traité de Lisbonne. Et il réclame aujourd’hui
encore plus de transfert de souveraineté après avoir élaboré et signé un traité
qui mettrait les finances de la France sous la tutelle des technocrates de la
Commission européenne.
Humaniste, Charles de Gaulle croyait en la capacité
de l’homme de s’élever par l’effort, la connaissance et l’éducation.
Nicolas Sarkozy est foncièrement déterministe comme l’attestent ses
propos sur les pédophiles ou les futurs délinquants de Maternelle.
Enfin, Charles de Gaulle avait une haute idée de sa
fonction présidentielle qu’il croyait au-dessus des partis et des basses
querelles pour réunir Français.
Nicolas Sarkozy attise les clivages et les
corporatismes. « Divide e impera »
pourrait être sa devise. Mais ne s’arrêtant pas à cela, il copine avec le
« club des grands donateurs » et la clique du Fouquet’s.
Charles de Gaulle était la France dans ce qu’elle a
de plus grand.
Nicolas Sarkozy est la France dans ce qu’elle de
plus petit et médiocre : les divisions, les querelles de clans et les bassesses.
[i] Tout comme
les chômeurs, lire Les
chômeurs ces profiteurs.
[ii] Lire
Franz-Oliver Giesbert, M. Le Président, Flammarion 2011. Ma fiche sur
cet ouvrage : http://loeildebrutus.over-blog.com/article-m-le-president-84550987.html
[iii] Lire
Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Sarko m’a tuer, Stock 2011. Ma fiche sur
cet ouvrage : http://loeildebrutus.over-blog.com/article-sarko-m-a-tuer-89380964.html
la plupart de ceux qui se réfèrent de de Gaulle, sont en réalité très exactement le contraire de ses VALEURS !!!!!
RépondreSupprimerCharles de Gaulle l'aurait dit .....
RépondreSupprimerGilbert Perrin
À l’instant ·
je ne dis pas 1 million d'emplois !!!!
JE DIS création d'emplois en réduisant les charges et impots sur les entreprises locales, qui font la production locale et la création d'emplois...
EN protégeant nos importations à la fois sur la qualité et les prix - PROTECTIONISME
EN réduisant drastiquement nos dépenses publiques
EN réduisant les aides aux délocalisations
EN luttant contre l'immigration sauvage...et,
EN rédonnant du pourvoir d'achat aux plus faibles ....
ENFIN en luttant contre le SYSTEME protecteur de l'état, et des dépenses publiques exagérées....
CONTROLE CITOYEN de l'ETAT et de son ADMINISTRATION...
Ce sont exactement les propos que je tiens, Sarkozy n'est absolument pas Gaulliste.
RépondreSupprimerSi un homme comme Sarkozy a pu s'imposer à droite c'est d'abord par son énergie et son ambition personnelle mais c'est aussi parce que les présumés héritiers du général De Gaulle n'ont cessé dès Pompidou de se droitiser par le renvoi du premier ministre Chaban-Delmas. De plus la gauche ne serait pas aussi puissante, n'aurait pas autant gouverné le pays. Alain Peyrefitte avait dit "si nous ne faisons pas de bêtises nous sommes là pour 30 ans" vers 1978; c'est dire combien de bêtises ils ont fait depuis 36 ans.
RépondreSupprimerSarkozy incarne ce que la droite a de pire et même Marine Le Pen n'est pas aussi mauvaise qu'on veut bien le dire par conformisme comme le reconnait NDA, le projet politique du FN version MLP s'inspire de plus en plus du projet et de la gestion gaullienne du pays. Ce serait une ruse de l'histoire que l'héritière du parti le plus anti-gaulliste arrive au pouvoir et applique un programme économique et social que ne désavouerait pas le Général, proche du projet et du programme du Conseil National de la Résistance élaboré et approuvé par toutes les forces politiques le 15 mars 1944, puis mis en pratique jusqu'en 1981. Méthodiquement détruit par la droite et la gauche depuis mars 1983 sous alibi européen et de la mondialisation.
Gilbert Perrin
RépondreSupprimerÀ l’instant ·
à C' POLITIQUE, Jacques ATTALI a dit :
" N'attendez RIEN des POLITIQUES" ....." AH ! lui aussi ..?.?.?.
" La plus grande décision que peuvent prendre les politiques : C'est de DECIDER !!!"
" celui qui sera le prochain président de la république N'EST PAS encore CONNU .....et, il a ajouté : "les français attendent quelqu'un qui va renverser la table..."
Citation
Gilbert Perrin
Je dirais même plus : N'attendez rien (de bon, de singulier) de Jacques Attali!
SupprimerEt donc ? Encore 5 ans de Hollande ?
RépondreSupprimerEn fait sarkozy n'est rien d'autre que le reflet de la France d'aujourd'hui ou il y a aussi 5 millions de musulmans qui n'était pas là avec De Gaulle.
Trois personnes, dont l'ex-dirigeant Bastien Millot, ont été placées en garde à vue lundi matin dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Bygmalion. | (LP/ Arnaud Dumontier.)
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Quatre personnes, dont l'ex-dirigeant Bastien Millot, ont été interpellées à leurs domiciles ce lundi matin dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Bygmalion. Elles ont été placées en garde à vue à l'office anti-corruption de la direction centrale de la police judiciaire (DCDP), à Nanterre (Hauts-de-Seine).
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Bygmalion en liquidation judiciaire
Trois juges financiers parisiens ont été désignés pour instruire une information judiciaire ouverte pour faux et usage de faux, abus de confiance et tentative d'escroquerie. Les magistrats et les policiers enquêtent sur un système présumé consistant, pour la filiale événementielle de Bygmalion, Event and Co, à facturer indûment à l'UMP des dépenses qui auraient dû entrer dans le compte de campagne de Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2012, à hauteur de 10 à 11 millions d'euros.
Le patron d'Event and Co, Franck Attal, figure parmi les gardés à vue, de même que Guy Alvès, cofondateur de Bygmalion et le comptable de la société, précisent ces même sources.
Le 24 septembre, le journal «Le Monde» avait révélé le contenu de l'audition par les enquêteurs de l'ancien comptable de la société. Matthieu Fay, entendu le 10 juin, quinze jours après avoir été licencié, avait raconté comment il avait truqué les comptes de Bygmalion. Selon lui, ce maquillage a été demandé par l'UMP elle-même. Matthieu Fay avait également assuré avoir agi à la demande de Guy Alvès et de Bastien Millot, les patrons de Bygmalion, et de Franck Attal, d'Event et Cie, filiale de Bygmalion.
Bygmalion aurait facturé des prestations à l'UMP au profit de la campagne du candidat Sarkozy. Cette manœuvre aurait permis de dépasser le montant de dépenses autorisé par la loi (fixé à 22 509 000 euros pour un candidat parvenant au second tour). Cela n'a pas empêché les comptes de campagne de l'ancien locataire de l'Elysée d'être invalidés.
Le 17 juin, l'ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, avait été placé en garde à vue, pendant douze heures, dans l'affaire Bygmalion. Il avait été interrogé par les enquêteurs de l'Office anti-corruption de la police judiciaire, dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris.
Jérôme Lavrilleux avait reconnu, le 26 mai, en direct à la télévision, que la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 avait donné lieu à «un dérapage sur le nombre» de meetings. Il avait expliqué qu'un système occulte avait été mis en place pour éviter de dépasser le plafond de dépense autorisé des frais de campagne.
Le 24 septembre dernier, la commission des recours de l'UMP a confirmé la suspension du parti de Jérôme Lavrilleux, en raison de son rôle dans l'affaire Bygmalion, et une commission spéciale va prochainement étudier son exclusion.
VIDEO. Affaire Bygmalion : les larmes de Jérôme Lavrilleux
VIDEO. Affaire Bygmalion : Lavrilleux lâché par les siens
LeParisien.fr
Gilbert Perrin
RépondreSupprimerÀ l’instant ·
NON CUMUL des MANDATS ....
Marine le PEN a raison, elle est contre le non cumul des mandats, mais ne l'appliquera que lorsque tout le monde le fera !!!! c'est logique ....
Dans le fond, tous les exploités devraient prendre exemple : POURQUOI paient ils leurs impots, lorsque de nombreux privilégiés ne le font pas, ont des avantages, des exonérations, des passe droits etc....QUI SONT ILS ? les membres du système corporatiste (fonctionnaires, ELUS, patrons du cac 40), qui se servent grassement au passage et, imposent le peuple ?
Ils sont tous contre l'alignement PUBLIC/PRIVE pourquoi ?
"fais ce que je te dis, mais ne fais pas ce que je fais "
MARRE de ce système pourri qui a en outre créé le communautarisme, la préférence étrangère (dont le système financier), la corruption, le laxisme et la "langue de bois"
OUI, j'en ai marre ....
Il faut, de temps en temps, détourner les yeux et regarder ailleurs pour prendre un peu de hauteur, de repos. Les bassesses et turpitudes, qui envahissent notre espace vital, n'empêche pas le monde d'être merveilleux.
Supprimer*n'empêchent pas (ouh, là, là !)
SupprimerTout à fait, et vous avez oublié 2 faits importants:
RépondreSupprimer- Charles de Gaulle considérait l'armée, et surtout la force de dissuassion nucleaire, la pierre angulaire de la securité de la France.
- Nicolas Sarkozy a coupé et affaibli l'armée française plus que tout autre Président de la République, réduit la composante aérienne de la force de dissuassion d'un tiers, a voté pour la debile résolution d'Obama appellant aux puissances nucleaires de se desarmer, et a demantelé les installations nucleaires à Marcoule.
- Charles de Gaulle considerait l'or, pas le dollar, comme le pillier de la stabilité de la monnaie française et de l'économie française entière. Il avait échangé des dollars contre l'or.
- Nicolas Sarkozy, quand il était ministre des finances, a vendu les resèrves françaises d'or et acheté des dollars.
Bref, Nicolas Sarkozy est un pantin de Washington, tout comme Hollande.