La
déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy à la présidence de l’UMP a
clarifié le paysage politique au sein de l’ancienne majorité. Si on peut encore
se poser des questions sur celui qui représentera le parti, en revanche, peu de
doutes subsistent sur la tonalité du programme économique.
Trois
nuances de néolibéralisme
Dimanche
soir, il était difficile de déceler la moindre ébauche d’idée programmatique de
la part de Nicolas Sarkozy, dont
l’histoire concoctée par ses communiquants semble avoir fait l’impasse complète
sur toute trace de programme. A minima, il présente l’Allemagne comme un
modèle, son horizon ne semblant pas dépasser l’équilibre du budget et la baisse
du prix du travail… Alain
Juppé s’exprimait dimanche matin sur Europe
1 et a commencé à esquisser quelques débuts d’idées : baisse de la
dépense publique, amélioration de la compétitivité, fin des 35 heures,
simplification administrative. Il a même fait l’effort de tracer les grandes lignes
de son futur programme sur son blog dimanche.
Ce faisant,
les deux favoris des sondages ne font qu’emboiter le pas à Jean-François Copé, qui
s’était déjà distingué, quand il était président de l’UMP par des propositions
très droitières ou même François Fillon, qui
s’était fait remarqué en juin par un brûlot néolibéral où il faisait feu de
tout flamme : fin des 35 heures et même de la durée légale du travail,
39 heures pour les fonctionnaires, retraite à 65 ans, suppression d’un jour
férié, flexibilisation du droit du travail et facilitation des licenciements
économiques. Mais si toute la population ou presque voyait la facture
s’allonger, certains la voyaient se réduire, notamment les plus riches, qui
profiteraient de la fin de l’ISF ou de la taxe à 75%.
Une
facilité, qui est une impasse
Mais ce qui
est effarant, c’est de constater la superficialité du raisonnement des chefs de
l’UMP. Leurs idées ont été appliquées… en Grèce ou en Espagne, au prix d’avoir
envoyé un quart de la population au chômage et la jeunesse aller voir ailleurs
pour trouver un emploi. Mais les dirigeants de l’UMP ne s’intéressent pas au
fond. Ce qui les intéresse, c’est simplement l’histoire
qu’ils vont pouvoir raconter au journal de 20 heures et qui semble la plus à
même de les amener à l’Elysée. Aujourd’hui, par paresse et conformisme, ils
prennent un cap plus libéral. Mais si l’air du temps avait été inversé, ils
auraient simplement retourné leur veste. Il n’y a absolument rien à attendre de
cette famille politique.
La guerre
des chefs de l’UMP qui se profile sera navrante. Il n’y aura aucun débat de
fond, juste un accord pour un virage néolibéral daté, au parfum des années
1980. Mais tout ceci a le mérite de démontrer qu’il n’y a strictement rien à
espérer de cette famille politique qui n’est là que pour se servir et se
réaliser.
@ Laurent Pinsolle
RépondreSupprimerFrançois Lenglet a dit a juste titre que les 35 heures ont bcp aidé l'Allemagne. Comment vous pouvez dire que supprimer les 35 heures c'est du néolibéralisme ? Quand la France était à 39 heures elle était néolibérale ?
Pendant les années 90 nos dirigeants ont accepté des taux d'intérêts trop élevés pour notre économie mais pour coller à l'Allemagne comme toujours, cette névrose allemande comme dit Todd, ce dont ne vous parlera jamais François Lenglet
Supprimerle plus marrant (ou le plus triste...) c'est que finalement Hollande fait une politique néolibérale mondialiste, européiste et atlantiste qui est dans une continuité totale de celle de Sarkozy. Et là Sarkozy ou Juppé se proposent simplement de continuer cette même politique après 2017... Et chaque fois ils voudraient nous faire croire que ce serait différent et que le "changement c'est maintenant"! ils prennent vraiment les français pour des dindons... enfin, avec tout ça il y a vraime,t un boulevard qui s'ouvre pour le FN ou toute autre alternative crédible à ces malades néolibéraux dogmatique de l'UMP-PS-MODEM-EELV-PCF-UDI...
RépondreSupprimerComme la droite ne pense plus elle se contente de ressasser une idéologie dont elle ne veut pas voire le caractère profondément néfaste, couplée avec l'idéologie européiste mais ce n'est que la variante de l'idéologie dominante. Je pense que Sarkozy va s'imposer au sein de l'UMP en raison de la faiblesse de ses opposants, même Juppé! Pour le plus grand plaisir de MLP.
RépondreSupprimer@ Fiorino
RépondreSupprimerOui, c’est dans la logique. Et vous savez bien qu’il s’agit d’une tendance.
@ Anonyme
Merci à Piketty pour ces travaux
@ Red 2 et Anonyme
Pas si sûr
"Il serait temps que les pays occidentaux tirent les leçons de l’expérience. Depuis l’Afghanistan, nous avons multiplié les interventions militaires, pour quel résultat ? La décision de Barack Obama d’engager une grande coalition sur le terrain est absurde et dangereuse. (Dominique de Villepin)."
RépondreSupprimerEncore une fois, s'il en était besoin, nous pouvons constater la pondération et le sens des réalités de certains hommes politiques français, comme Villepin, face à l'imbécillité d'Hollande. Hollande est non seulement un incapable, mais, de plus, il est dangereux.
Où va-t-il s'arrêter ?
Demos
Demos
RépondreSupprimerVillepin confond torchons et serviettes, la situation irakienne actuelle n'a rien à voir avec celle de 2003. Védrine présente mieux la situation.
"Faire et défaire, c'est toujours faire", disait ma grand'mère.
SupprimerPour comprendre, posons-nous juste quelques questions. Tout d'abord, les deux premières : qui est responsable du désastre régional actuel ? Qu'ont fait les responsables, et au-delà la communauté internationale, pour chercher des solutions ?
Quand on a fait le constat de la politique irresponsable et inconsistante menée par les Etats-Unis et leurs auxiliaires, demandons-nous quel est l'objectif de cette intervention : détruire l'EIL ou stabiliser la région ? Que peut-on attendre comme résultat concret, tangible ? Quelle est la stratégie ? Enfin, question subsidiaire : cette politique guerrière a-t-elle une chance de produire des résultats ou est-elle uniquement le moyen de faire oublier les échecs de la politique intérieure ? Ici comme aux Etats-Unis.
Demos
"Si la progression de l'Etat islamique a été stoppée, l'organisation terroriste n'est en rien affaiblie en raison de la faiblesse de l'armée irakienne et du manque de soutien des tribus sunnites. La faute aussi à une gestion politique calamiteuse." (Régis Soubrouillard dans marianne.net).
SupprimerCQFD. Ou comment accroître la zizanie en étant complètement irresponsables.
Demos
Un billet criant de vérité. Les trois "ténors" de l'UMP vont s'affronter sur du vent pour 2017. Les électeurs de la primaire sanctionneront seulement celui qui a plus de charisme pour devenir président.
RépondreSupprimerA moins qu'un candidat, sorti d'on ne sait où; pourrait prendre une analyse euroréaliste et plutôt interventionniste.