Depuis quelques années, le dollar
reprend des couleurs, après avoir atteint un point bas peu après la crise.
La relative bonne forme économique des Etats-Unis, la fin du
programme d’assouplissement quantitatif de la Fed et la baisse du
pétrole accélèrent une hausse qui n’est pas anecdotique.
Un
mouvement structurel
La hausse du dollar
devrait sans doute se poursuivre. En effet, de puissants
facteurs l’expliquent. D’abord, la fin du
programme de rachat d’actifs de la banque centrale étasunienne alors même que
la BCE et la Banque du Japon semblent vouloir accélérer le leur, va
limiter la croissance de l’offre de dollar alors même que l’offre d’euro et de
yen va augmenter, poussant à la hausse le prix du premier. Et, même si elle
n’est pas sans grandes limites, la croissance semble solide outre-Atlantique, alors
que l’Europe n’échappe pas à sa torpeur et que les pays émergents semblent
moins prometteurs. Du coup, les investisseurs sont attirés par les placements
en dollar.
Bien sûr, on pourra répliquer que cela est
contradictoire avec la persistance du déficit commercial de Washington. Mais
d’abord, il est moins important qu’il y a quelques années, du
fait, entre autres, de l’exploitation des gaz et pétrole de schistes, qui a
eu aussi pour effet de diminuer le coût de l’énergie et donc attirer des
industries fortement consommatrices. Certes, il est vrai que cela pourrait
contribuer à augmenter à moyen terme le déficit en poussant les
délocalisations, mais les Etats-Unis le tolèrent depuis longtemps, d’autant
plus que ce déficit vient en bonne partie de l’achat de produits fabriqués à
l’étranger par des entreprises étasuniennes, ce qui fait relativiser.
Les
conséquences d’un dollar plus cher
Mais à court terme, la hausse du billet vert peut
apporter un petit bol d’air à la conjoncture maussade de l’Europe, du Japon et
des pays émergents. En effet, la plus grande richesse relative des Etats-Unis
peut leur permettre d’importer plus et donc de soutenir les économies des
autres pays, d’autant plus que les prix des importations diminuent
relativement. Beaucoup d’économistes voient un lien entre la forte croissance
de l’Europe à la fin des années 1990 et la force d’alors du dollar (l’euro étant alors tombé à un peu plus de
0,8 dollar !). Bien sûr, cela n’enlève rien aux
problèmes posés par l’anarchie économique. Cela peut même les accentuer à
terme. Mais cette hausse du dollar pourrait apporter un léger euphorisant
temporaire.
La
conjoncture économique actuelle pousse fermement le dollar à la hausse, qui
devrait continuer à s’apprécier dans les prochains mois, voir les prochaines
années. Si cela nous apporte quelques bénéfices, il ne faudra pas oublier que
cela peut être porteur de graves déséquilibres.
Pour l'instant, nous sommes encore loin des 0.8 $ pour un euro.
RépondreSupprimer@ Moi
RépondreSupprimerBien sûr, mais les mouvements sont lents. Et il est possible que le mouvement actuel n'atteigne pas le même niveau que le précédent.