vendredi 7 novembre 2014

Le Luxembourg : ce parasite fiscal au cœur de l’Europe


Il faut remercier les journalistes qui ont mis à jour les mécanismes de désertion fiscale mis en place par le Luxembourg pour attirer l’argent des multinationales, qui évitent ainsi de payer des milliards d’impôts. Lentement mais sûrement, un ras-le bol finira par balayer ce système.



Les secrets des parasites

Dans les méandres des systèmes comptables et fiscaux internationaux, quelques pays viennent jouer les parasites en cassant les taux pour attirer les grands groupes avides d’une fiscalité limitée, en jouant sur les prix de transfert, les droits à l’image, les brevets ou toute sorte d’artifice pour minimiser leur facture fiscale. En effet, pourquoi payer un impôt sur les bénéfices à plus de 30%, quand il est possible de se contenter de 15%, voir moins, via des accords spéciaux, comme cela existe au Luxembourg, mais aussi en Suisse. Ces pays doivent leur fortune à leur fiscalité légère qui attire toujours plus d’espèces sonnantes et trébuchantes. Les grands Etats ne peuvent s’aligner car ils ont trop à perdre.


Robin des bois à l’envers

On ne comprend pas encore suffisamment à quel point la désertion fiscale des multinationales (ou des plus riches) est choquante. En effet, alors que les inégalités et le niveau des profits des entreprises atteignent des records, la pression fiscale qui pèse sur eux ne cesse de s’alléger, au point d’arriver à l’incroyable situation décrite par Piketty, Landais et Saez dans « La révolution fiscale », avec une pression fiscale plus basse en proportion pour les plus riches ! Dans un monde sans frontière, cela est malheureusement logique puisque les plus riches sont mobiles et qu’ils peuvent faire jouer la concurrence, au contraire de l’immense majorité de la population ou des petites entreprises.

Mais, ce faisant, nous aboutissons à un système où les classes moyennes et populaires contribuent plus que les plus riches et les petites entreprises plus que les multinationales, le système économique actuel agissant comme un Robin des bois à l’envers, prenant aux pauvres pour donner aux plus riches. Bien sûr, quelques néolibéraux soutiendront le contraire en raisonnant de manière absolue, oubliant la réalité relative et plus encore l’évolution sur les 40 dernières années (sous Nixon, les plus riches payaient 70% d’impôts sur le revenu aux Etats-Unis pour la tranche marginale). Au final, l’évolution actuelle consacre la raison du plus fort, à savoir le plus riche dans nos sociétés marchandes.

Même si l’OCDE s’en est récemment émue, rien n’avance malgré la crise et les déclarations des dirigeants de la planète. Pourtant, les moyens existent. Ils avaient été utilisés par le Général de Gaulle contre Monaco : la fermeture des frontières. Mais personne ne semble en avoir le courage.

5 commentaires:

  1. La vidéo qui démasque Jean-Claude Juncker le menteur :

    Jean-Claude Juncker a dirigé le Luxembourg de janvier 1995 à décembre 2013.

    Aujourd'hui, le plus grand scandale de l'année 2014 a révélé que le Luxembourg a passé des accords fiscaux secrets.

    Ces accords fiscaux secrets ont fait perdre des milliards d'euros de rentrées fiscales à la France, à l'Allemagne, etc.

    Or, qu'avons-nous vu le mardi 21 octobre 2008 sur France 2 ?

    Nous avons vu ce menteur de Jean-Claude Juncker jouer la comédie devant des millions de téléspectateurs.

    Il faut voir et revoir cette vidéo durant laquelle Jean-Claude Juncker ment, joue la comédie, donne des leçons de morale, fait semblant d'être scandalisé par le reportage du journaliste et par les questions de David Pujadas :

    « Je récuse la façon caricaturale dont vous présentez avec la condescendance bien franco-française la réalité luxembourgeoise. Votre reportage fut strictement ridicule. (…) Je ne me sens pas accusé par des reportages superficiels d’un journalisme primaire qui ne fait pas honneur à votre chaîne ».

    Jean-Claude Juncker n'est qu'un menteur et un comédien.

    Regardez bien cette vidéo à partir de 6 minutes 30 :

    http://www.marianne.net/Juncker-pique-sa-crise-au-JT-de-France-2_a92501.html

    RépondreSupprimer
  2. La commission considère que c'est une entrave à la concurrence libre, comme quoi...

    RépondreSupprimer
  3. La concurrence fiscale est tout à fait permise par l'UE, le traité de Lisbonne comporte assez de passages qui chouchoutent le capital.
    Les politiciens qui se plaignent de cette situation, alors qu'ils nous chantent les louanges de l'UE à longueur d'année, ne font que montrer leur incompétence.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aurais du écrire le "dumping fiscal".

      Supprimer
  4. Une partie de la jeunesse - dont je fais partie ^^ - a décidé de se faire entendre :

    http://www.marianne.net/Issus-de-la-generation-Maastricht--nous-voulons-briser-le-tabou-europeen_a242610.html?google_editors_picks=true


    Olivier

    RépondreSupprimer