Samedi, Nicolas
Sarkozy a été élu président de l’UMP par les militants, avec 64% des suffrages,
bien moins que les scores imaginés en début de campagne. Mais les
querelles intestines de l’ancienne majorité sont aussi révélatrices de
l’impasse actuelle de notre débat public.
Une
victoire et un avertissement
Il y a dix
ans, Nicolas Sarkozy avait été élu à la présidence du mouvement avec 84% des
voix. Du coup, en
se lançant dans la campagne, lui et ses supporters imaginaient rééditer une
telle victoire, face à des rivaux jugés bien légers, en l’absence d’Alain
Juppé, François Fillon ou Jean-François Copé. Las, Bruno
Le Maire a réalisé une belle campagne qui lui a permis de rassembler 29% des
votants derrière son nom, à peine deux fois moins que l’ancien président de
la République, une défait qui ressemble à une victoire et lui a permis de
s’imposer en quelques mois comme l’une des figures principales de son
mouvement, signe
que les militants ne souhaitaient pas donner une carte blanche à Nicolas
Sarkozy.
Bref, même
s’il gagne le plein contrôle de l’appareil, ce qui n’est pas neutre pour des
primaires, comme on a pu le voir au Parti Socialiste il y a quelques années, ou
à l’UMP en 2012, l’ancien président de la République ne s’est pas imposé
comme le candidat de son camp pour 2017. Que
Bruno Le Maire rassemble 29% des voix des militants indique sans doute
qu’Alain Juppé n’est pas en mauvaise position pour gagner la place de candidat
à la présidentielle dans deux ans, à moins que les deux ne s’affrontent et ne
divisent le camp des opposants à Nicolas Sarkozy. Cela est d’autant plus vrai
que le
chemin du retour à l’Elysée est encombré d’affaires embarassantes pour son
ancien locataire : Bygmalion, Tapie…
Une
absence criante de réflexion
Pas le
moindre vrai projet d’ensemble, si ce n’est de la part d’Hervé Mariton, dont
il faut bien reconnaître la cohérence libérale-conservatrice, même si je ne
partage pas ses idées. Mais surtout, pas le moindre début de réflexion sur les
raisons de la crise des dernières années et des raisons pour lesquelles
l’ensemble du continent européen se morfond dans la dépression depuis pas moins
de 6 ans. Incapables de s’ouvrir à la pensée alternative, même quand elle
provient des rangs libéraux, l’UMP démontre, que, comme le PS, son cerveau est
débranché, se
contentant de postures principalement dictées par la communication et en aucun
cas par une véritable analyse de ce qu’il faudrait faire.
Et si Alain
Juppé représente un concurrent sérieux pour Nicolas Sarkozy, il ne faut
malheureusement pas croire qu’il apporterait un quelconque progrès en matière
de réflexion. L’ensemble de l’UMP, comme le PS, a tout simplement renoncé à
réfléchir, trop préoccupés qu’ils sont à se réaliser personnellement.
Il n'y a jamais eu de réflexion au sein de l'UMP et non plus au sein du PS. Sinon cela se verrait et il n'y aurait pas un tel divorce entre le peuple français et ses élites.
RépondreSupprimerLes têtes de gondole de la politique française sont tous des enfumeurs.
RépondreSupprimerCe sale petit bonhomme a déjà oublié qu'il nous dégoûtait à un tel point que nous avons voté Hollande, avec lequel il ne présente aucune différence digne d'intérêt.
RépondreSupprimerQue ce clown ait été élu en 2007, puis ait obtenu près de 50% des votants au second tour en 2012 et soit mis à la tête de l'UMP en 2014 malgré toutes les casseroles judiciaires qu'il traine plus un bilan de quinquennat miteux, ça montre de le degré de décadence des français.
RépondreSupprimerIls auront ce qu'ils méritent.
Il a peut-être échappé à nombre d'entre vous que Sarkozy et Hollande, qui ont au-delà des apparences des caractéristiques communes , incarnent parfaitement le modèle de dirigeant, qui domine aujourd'hui. Le profil qu'on trouve chez les dirigeants politiques comme à la tête des entreprises. Si une société guerrière s'appuie sur le courage, la hardiesse, l'intelligence stratégique, une société technocratique repose, elle, sur l'adaptabilité, l'hypocrisie, le cynisme, "qualités" qui s'accordent bien avec l'absence de convictions et de scrupules.
RépondreSupprimerDemos
Les différences portent sur le style, pas sur le fond. Juppé sera plus urbain, plus agréable comme convive à la TV ou dans les diners en ville, certainement moins vulgaire que Sarkozy, mais ce sera le même programme.
RépondreSupprimerIvan