lundi 1 décembre 2014

Avec Sarkozy et Juppé, l’UMP se trompe de siècle





Une victoire et un avertissement

Il y a dix ans, Nicolas Sarkozy avait été élu à la présidence du mouvement avec 84% des voix. Du coup, en se lançant dans la campagne, lui et ses supporters imaginaient rééditer une telle victoire, face à des rivaux jugés bien légers, en l’absence d’Alain Juppé, François Fillon ou Jean-François Copé. Las, Bruno Le Maire a réalisé une belle campagne qui lui a permis de rassembler 29% des votants derrière son nom, à peine deux fois moins que l’ancien président de la République, une défait qui ressemble à une victoire et lui a permis de s’imposer en quelques mois comme l’une des figures principales de son mouvement, signe que les militants ne souhaitaient pas donner une carte blanche à Nicolas Sarkozy.

Bref, même s’il gagne le plein contrôle de l’appareil, ce qui n’est pas neutre pour des primaires, comme on a pu le voir au Parti Socialiste il y a quelques années, ou à l’UMP en 2012, l’ancien président de la République ne s’est pas imposé comme le candidat de son camp pour 2017. Que Bruno Le Maire rassemble 29% des voix des militants indique sans doute qu’Alain Juppé n’est pas en mauvaise position pour gagner la place de candidat à la présidentielle dans deux ans, à moins que les deux ne s’affrontent et ne divisent le camp des opposants à Nicolas Sarkozy. Cela est d’autant plus vrai que le chemin du retour à l’Elysée est encombré d’affaires embarassantes pour son ancien locataire : Bygmalion, Tapie

Une absence criante de réflexion

Mais le spectacle de cette guerre des chefs est encore plus navrant quand on se réfère aux propositions des différents candidats : supprimer les 35 heures, défiscaliser de nouveau les heures supplémentaires, mettre fin à l’ISF, réduire le nombre de fonctionnaires, reculer l’âge de la retraite, abroger le mariage pour tous. Si Nicolas Sarkozy critique François Hollande pour revenir sur ce qu’il avait fait. Il propose exactement la même chose. Et que dire de la réforme de  Schengen ou la fin de l’AME ? Ce n’est pas comme s’il n’avait pas eu 5 ans pour le faire… Pas la moindre once de début d’idée nouvelle, seulement une addition de mesures qui sentent le renfermé et dont la plupart ont démontré leur inefficacité.

Pas le moindre vrai projet d’ensemble, si ce n’est de la part d’Hervé Mariton, dont il faut bien reconnaître la cohérence libérale-conservatrice, même si je ne partage pas ses idées. Mais surtout, pas le moindre début de réflexion sur les raisons de la crise des dernières années et des raisons pour lesquelles l’ensemble du continent européen se morfond dans la dépression depuis pas moins de 6 ans. Incapables de s’ouvrir à la pensée alternative, même quand elle provient des rangs libéraux, l’UMP démontre, que, comme le PS, son cerveau est débranché, se contentant de postures principalement dictées par la communication et en aucun cas par une véritable analyse de ce qu’il faudrait faire.

Et si Alain Juppé représente un concurrent sérieux pour Nicolas Sarkozy, il ne faut malheureusement pas croire qu’il apporterait un quelconque progrès en matière de réflexion. L’ensemble de l’UMP, comme le PS, a tout simplement renoncé à réfléchir, trop préoccupés qu’ils sont à se réaliser personnellement.

6 commentaires:

  1. Il n'y a jamais eu de réflexion au sein de l'UMP et non plus au sein du PS. Sinon cela se verrait et il n'y aurait pas un tel divorce entre le peuple français et ses élites.

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  2. Les têtes de gondole de la politique française sont tous des enfumeurs.

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  3. Ce sale petit bonhomme a déjà oublié qu'il nous dégoûtait à un tel point que nous avons voté Hollande, avec lequel il ne présente aucune différence digne d'intérêt.

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  4. Que ce clown ait été élu en 2007, puis ait obtenu près de 50% des votants au second tour en 2012 et soit mis à la tête de l'UMP en 2014 malgré toutes les casseroles judiciaires qu'il traine plus un bilan de quinquennat miteux, ça montre de le degré de décadence des français.

    Ils auront ce qu'ils méritent.

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  5. Il a peut-être échappé à nombre d'entre vous que Sarkozy et Hollande, qui ont au-delà des apparences des caractéristiques communes , incarnent parfaitement le modèle de dirigeant, qui domine aujourd'hui. Le profil qu'on trouve chez les dirigeants politiques comme à la tête des entreprises. Si une société guerrière s'appuie sur le courage, la hardiesse, l'intelligence stratégique, une société technocratique repose, elle, sur l'adaptabilité, l'hypocrisie, le cynisme, "qualités" qui s'accordent bien avec l'absence de convictions et de scrupules.

    Demos

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  6. Les différences portent sur le style, pas sur le fond. Juppé sera plus urbain, plus agréable comme convive à la TV ou dans les diners en ville, certainement moins vulgaire que Sarkozy, mais ce sera le même programme.

    Ivan

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