Les chiffres de
la croissance japonaise, tombés
il y a quelques jours, font état d'une variation du PIB nippon au troisième
trimestre de -0,4% (soit -1,6% en rythme annuel) sont une mauvaise nouvelle à
double titre. D'une part, ils sont inférieurs
aux attentes des conjoncturistes qui prévoyaient une croissance
trimestrielle autour de 2,1%. D'autre part, dans la mesure où la croissance au
second était déjà négative, cela signifie que le Japon est rentré en récession.
Les Abenomics –
jeu de mots entre le nom du premier ministre japonais Shinzo Abe et le terme
economics qui signifie l'économie au sens de discipline intellectuelle; en
référence également aux Reaganomics du président étatsunien Ronald Reagan –
sont officiellement fondées sur trois piliers : 1) une politique monétaire
accomodante, avec un taux d'intérêt directeur proche de zéro et des achats
d'actifs massifs, 2) une politique budgétaire expansionniste, 3)
l'implémentation de réformes structurelles – notamment sur le marché du
travail, qui est l'un des moins fluides au monde.
D'autres voix se
sont élevées, qui appellent ni plus ni moins à un virage à 180° de la politique
économique de Shinzo Abe. C'est le cas de Jake
van der Kamp, qui commet un billet cinglant à l'endroit des Abenomics, qu'il
assimile à une « politique keynésienne ayant échoué ».
Si l'on peut partager son constat que le crédit à l'économie a dangereusement
diminué depuis15 ans, ses explications et son argumentaire sont cependant
discutables.
Van der Kamp
attribue la dette publique phénoménale du Japon (227,2% du PIB au moment de
l'écriture de ces lignes) à un excès de keynésianisme depuis 20 ans. Ceci est
tout à fait fallacieux. Dans les faits, la part la plus importante de
la dette publique japonaise est issue du renflouement massif par l'Etat du
secteur bancaire au cours de la décennie 90, dont la mauvaise santé remontait à l'explosion de la bulle
immobilière nippone de la fin des années 80 puis de l'effondrement des marchés
financiers japonais (et notamment du NIKKEI) au début des années 90. Or, cela
n'a rien à voir avec le keynésianisme. Le fait d'avoir un déficit budgétaire
compris entre 3% et 8% du PIB pendant 20 ans ne suffit pas à qualifier une
politique budgétaire de keynésienne, bien au contraire.
Le keynésianisme
prône une sortie de crise par des politiques de développement et d'amélioration
des infrastructures, lesquelles génèrent côté offre une meilleure productivité
globale des facteurs de production, et côté demande une hausse de pouvoir
d'achat (ce dernier pouvant être davantage stimulé à court terme par une
augmentation active des dépenses sociales) afin de relancer l'activité à un
niveau souhaitable. Jamais Keynes n'a déclaré ou écrit qu'il était du devoir de
l'Etat de sauver des banques en difficulté, et encore moins lorsque les
déboires de celles-ci venaient de manoeuvres spéculatives sur les marchés
immobiliers et financiers.
Les mauvais
chiffres de la croissance trimestrielle japonaise sont en réalité dus,
pourrait-on dire, à une insuffisance de keynésianisme qu'à un excès. En effet,
non seulement les dépenses publiques n'ont pas servi à financer de nouveaux
chantiers d'infrastructures – elles n'ont à vrai guère augmenter depuis 2012 –
mais en plus le
gouvernement a décidé d'augmenter la TVA à un moment qui n'était sans doute
pas le meilleur et a porté un coup sensible à la demande, alors qu'il tente par
ailleurs de stimuler
l'offre en baissant l'impôt sur les sociétés.
Le Japon a
historiquement l'un des taux de TVA les plus faibles au monde. Il était de 3%
jusqu'en 1997, date à laquelle il est passé à 5%, pour être augmenté à 8% le 1er
avril dernier. C'est cette mesure qui explique en grande partie les évolutions
trimestrielles de la croissance depuis le début de l'année. Ainsi, au premier
trimestre 2014, les acheteurs des différents biens soumis à la hausse de TVA
(entreprises et consommateurs) ont préféré acheter avant que les prix n'augmentent.
Ceci est un effet d'arbitrage par anticipation tout à fait classique : les
acheteurs font des stocks de certains produits durables afin de bénéficier d'un
coût d'approvisionnement moindre – dans la mesure où le coût du stockage
supplémentaire n'excède pas l'économie réalisée sur le prix d'achat.
En retour, il
fallait s'attendre à ce que la demande se déprime au second trimestre. C'est ce
qui s'est passé : les consommateurs ont puisé dans les stocks qu'ils avaient
constitué à moindre coût, et ont moins dépensé. Ce phénomène ne peut cependant
pas durer éternellement.
On peut tout de
même noter que la chute de la croissance au deuxième trimestre (-1,9%) a
surcompensé la hausse du trimestre précédent (+1,6%), et que malgré cela la
croissance du troisième trimestre a été négative. Il y a donc au Japon une
tendance récessive à l'oeuvre, qui peut s'expliquer grâce à deux facteurs : le
manque de pouvoir d'achat japonais qui a rendu la hausse des prix consécutive à
la hausse de la TVA douloureuse pour les consommateurs, et le manque de
dynamisme économique des partenaires commerciaux du Japon.
Ainsi, d'une
part pour des raisons internes de manque de pouvoir d'achat (les salaires
nominaux sont en baisse depuis plus de 2 ans, ce
qui a poussé il y a quelques jours le gouverneur de la Bank of Japan
Haruhiko Kuroda à demander aux entreprises qu'elles augmentent les
rémunérations de leurs employés, ainsi que leurs investissements) et d'autre
part, pour des raisons de croissance morose dans le reste du monde
(ralentissement chinois et coma de la zone euro), la hausse du taux de TVA a eu
un effet délétère sur l'économie à un moment où celle-ci n'en avait pas du tout
besoin.
On peut pour
conclure, relativiser le soi-disant échec des Abenomics. Tout d'abord, le
chiffre de -0,4% au troisième trimestre n'est pas si terrifiant, quand on pense
que le contexte mondial est lui-même peu propice. Il serait extrêmement
précipité, pour ne pas dire dangereux, de céder à une forme de court-termisme,
et surréagir à des chiffres qui même s'ils ne sont pas bons, n'en demeurent pas
moins des données trimestrielles dont le cours peut très bien être infléchi
dans le futur.
Le taux de chômage au Japon est à 3,6% (donnée statistique récente) contre 11,5% globalement dans la zone euro. Contrairement à la zone euro, le Japon est une zone monétaire optimale mais il a maintenant un problème d’endettement public énorme à 245% du PIB. Quelle que soit sa cause, on n’image pas qu’une telle masse d’endettement soit sans conséquence sur le futur développement économique et social du pays. Le Japon va-t-il trouver une solution au surendettement en augmentant les prélèvements fiscaux et sociaux sur une population déjà affectée par de faibles salaires et rémunérations? A mon avis ce n’est pas ce qu’il y à faire.
RépondreSupprimerhttp://data.lesechos.fr/pays-indicateur/japon/taux-de-chomage.html
http://www.challenges.fr/economie/20140509.CHA3601/le-classement-qui-rassure-un-peu-sur-la-dette-publique-de-la-france.html
Il y a des solutions qui ne sont pas encore usitées à ce jour mais qui vont devoir être utilisées tôt ou tard à mon avis : le 100% monnaie (The Chicago Plan Revisited) ou la solution de l’économiste Patrick Artus qui dit, je le cite :
Dans certains pays de l’OCDE (France, Italie, Japon, Espagne) les taux d’endettement publics continuent à augmenter, la solvabilité budgétaire est loin d’être réalisée. Que se passerait-il si les épargnants, les investisseurs, cessaient de considérer ces dettes publiques comme des dettes sans risque ? - il pourrait y avoir une intervention des Banques Centrales pour rétablir la solvabilité budgétaire et la sécurité des dettes publiques ; il devrait s’agir d’une véritable monétisation : des achats de dette publique par les Banques Centrales, les titres publics achetés étant ensuite annulés…
« Si certaines dettes publiques ne sont plus considérées comme des dettes sans risque, les taux d’intérêt et les primes de risque souverain sur ces dettes vont remonter. Mais la première possibilité est que les Banques Centrales interviennent pour rétablir la solvabilité budgétaire des pays concernés. Il ne peut pas simplement s’agir d’achats de dettes publiques par les Banques Centrales : ces achats transfèrent la propriété des dettes publiques aux Banques Centrales, mais ne modifient pas les taux d’endettement publics, donc n’améliorent pas la solvabilité budgétaire. Il faudrait qu’il s’agisse d’une vraie monétisation des dettes publiques ; la Banque Centrale achète des dettes publiques, paie en créant de la monnaie puis annule les titres publics achetés. Le financement de l’Etat est alors assuré davantage par la création monétaire et moins par l’émission de dette, le taux d’endettement public est réduit. Si on ne regarde que le bilan de la Banque Centrale (et pas le bilan de l’ensemble Banque Centrale + Etat), ceci crée un déséquilibre entre l’actif et le passif, ce qui explique que les Banques Centrales rejettent en principe cette « véritable monétisation ».
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=80359
Saul
"The Chicago Plan" : l'idée oubliée pour sauver l'économie mondiale ?
Supprimerhttp://www.lepoint.fr/economie/the-chicago-plan-l-idee-oubliee-pour-sauver-l-economie-mondiale-27-05-2014-1828512_28.php
L'idée de mettre à contribution le création monétaire directe de la Banque Centrale pour réduire l'endettement public et relancer la croissance n'est pas nouvelle, mais qu'elle apparaisse sous la plume d'un économiste "mainstream" comme Arthus est le signe que certains blocages s'affaiblissent...
SupprimerMême chose pour le "Chicago plan", envisagé désormais jusqu'au FMI, même si l'article du "Point" en énonce une interprétation dangereusement naïve : "Tout emportement à la hausse ou à la baisse de la demande de prêts serait corrigé par une augmentation ou une décrue des taux d'intérêt dépendant uniquement du rapport entre épargne et investissement." La question est justement qu'au contraire les variation des taux d'intérêt ne régulent PAS l'investissement et encore moins la spéculation. Le 100% monnaie me semble une idée féconde, mais certains de ses tenants semblent retomber dans les erreurs néoclassiques qui font tant de dégâts.
Une autre solution :
RépondreSupprimerDevant cette impasse, un économiste londonien, Gabriel Stein, prône rien moins que la distribution directe aux ménages d’une «carte de crédit BoJ», à dépenser dans un temps limité (par exemple, d’un montant de 8.000 dollars par an et par citoyen), selon des informations de l’agence Bloomberg.
http://www.liberation.fr/economie/2014/11/27/japon-vaincre-la-deflation-un-casse-tete-dans-un-archipel-vieillissant_1151656
La conclusion de l'article (qui est une reprise d'une dépêche AFP) est juste magique :
Supprimer"«La déflation n’est peut-être pas très positive pour l’économie dans son ensemble, mais du point de vue du citoyen lambda, ce n’est pas si mal, car on peut s’offrir plus de choses», résume Eiji Shimojima, un retraité de 69 ans"
L'AFP quoi... L'analyse et les solutions d'un retraité et d'un économiste inconnu.
Il manque l'avis d'un enfant de moins de 5 ans pour avoir une vue globale...
pour un retraité qui touche une retraite fixe ou indexée sur l'inflation jusqu’à la fin de ses jours et qui profite du capital accumulé pendant les périodes de croissance; bien sur que ce n'est pas un probleme! Pour un jeune au chômage et sans avenir d'aujourd'hui, c'est quand même bien différent...
SupprimerReste à voir si le Japon a encore besoin d'infrastructures.
RépondreSupprimerBizarre, mais ce genre de lecture me donne envie d'acheter de l'or.
Ils ont quand même des besoins d’énergie. Ils gagneraient à investir dans les filières d'avenir comme le réacteur à sel fondus ou les biocarburants à base d'algues.
SupprimerMoi aussi je ne comprend pas l'intérêt de lancer des investissements massifs dans les infrastructures quand le niveau de vie et le taux d'emploi de la population baisse, pour ne pas parler du cas ou son effectif diminue aussi comme au Japon ou en Allemagne.
RépondreSupprimerFinancer des infrastructures en appauvrissant la population ce qui fait baisser le besoin en infrastructures est absurde. Il me semble évident que si au contraire on améliore le niveau de vie de la population (je ne parle pas de la petite minorité qui a vu le sien exploser mais de la grande masse) on crée à la fois le besoin de nouvelles infrastructures et le financement nécessaire.
Tout se passe comme si l'idée d'améliorer les salaires, les retraites et les prestations sociales suscitait un tel blocage idéologique que même ceux qui se disent keynésiens la rejettent par réflexe.
Ivan
D'ailleurs les seuls investissements massifs dont la France a besoin, dans la construction de logements, sont déjà financés, mais paralysés depuis 40 ans par les normes d'urbanisme malthusiennes.
RépondreSupprimerL'énorme flux financier actuel des loyers exorbitants que doivent payer ceux qui peuvent encore se loger commencera naturellement à alimenter la construction des logements nécessaires pour résorber la pénurie quand les normes d'urbanisme malthusiennes seront enfin abrogées.
Ce pourrait être aussi une piste pour le Japon où la situation du logement est loin d'être satisfaisante. D'ailleurs la crise a commencé la bas par le krach d'une bulle immobilière qui n'aurait jamais pu gonfler autant auparavant si une situation de pénurie n'avait pas été garantie d'une manière ou d'une autre aux spéculateurs par les pouvoirs publics.
Aux USA la crise des subprimes a fait beaucoup moins de dégâts au Texas, où il suffit d'avoir un pik-up et une pelle pour construire une maison, qu'en Californie, ou la spéculation pouvait s'appuyer sur une pénurie garantie par la force publique.
http://lisaschweitzer.com/2011/10/26/what-i-learned-from-richard-green-recently-about-california-and-texas/
Ivan
La récession japonaise illustre simplement le fait que, keynésianisme ou non, il ne peut structurellement plus y avoir de croissance économique pérenne dans les pays occidentaux (l'évolution du PIB est sigmoïde et non exponentiel, et les révolutions industrielles sont des exceptions et non une règle).
RépondreSupprimerIl faut donc soit inventer un modèle économique compatible avec une croissance économique très faible (ce que répètent des gens aussi divers que Alain Caillé, Paul Jorion, Olivier Berruyer ou Pierre Larrouturou) soit provoquer "une grosse guerre" pour pouvoir reconstruire le pays ensuite.
Talisker.
Le cas japonais illustre surtout la profondeur de la crise ; les mesures "ordinaires", même dopées à la japonaise, restent insuffisantes. Dans le cas du Japon, on peut avancer comme explications
RépondreSupprimer1. la hausse de la TVA qui casse la consommation à contresens du reste de la stratégie économique ; le gouvernement a écrasé le frein en même temps que l'accélérateur. Donc ça patine, ce qui n'est pas surprenant, mais est de plus significatif de l'obsession malsaine des "réformes structurelles" que souligne l'article. Dans la mesure où de telles réformes sont utiles, elles doivent accompagner la croissance et non ajouter la désorganisation à la désorganisation et le pessimisme au pessimisme.
2. Ensuite une telle relance ne sera efficace que quand l'argent arrivera au niveau de la consommation finale, qui ranimera le besoin d'investissement. Il est donc prioritaire d'augmenter massivement les salaires ou, comme l'évoque "Anonyme 2 décembre 2014 10:29" de distribuer des chèques-consommation à la population. Le gouvernement et la Banque Centrale Japonais l'évoquent mais n'ont pas été jusqu'à rendre cette mesure contraignante. Il est dès lors logique que l'investissement ne reparte pas.
3. Enfin dans notre monde de libre-échange dérégulé et de dumping monétaire une politique de relance doit se protéger par une protection du marché intérieur. Même si le Japon est moins vulnérable là-dessus que nous).
Ivan : "les seuls investissements massifs dont la France a besoin, dans la construction de logements"
Là je ne suis pas d'accord : le développement des transports en commun, la rénovation urbaine, l'entretien des services publics, l'équipement de l'armée et de la police, la "transition écologique"... ce ne sont pas les chantiers qui manquent !
D'accord en revanche pour cibler aussi la consommation (sous réserve de la protéger des importations).
"l'équipement de l'armée et de la police, la "transition écologique"... ce ne sont pas les chantiers qui manquent ! "
SupprimerIl y a en effet des dépenses utiles possibles dans le domaine de la production, de la gestion et des économies d'énergie.
Par ailleurs, on peut craindre que le débat sur ce sujet en France soit particulièrement mal engagé, et que la sacralisation de l'UE amène à s'aligner sur les (mauvaises) positions allemandes en la matière.
Le dernier numéro de la revue le Débat comporte deux articles intéressant sur le sujet, de Claude Mandil et Pierre-Noel Giraud (qui fait d'ailleurs le lien avec la nécessité d'une forme de protectionnisme entre grands blocs territoriaux, pour pouvoir bien gérer ce thème).
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Revue-Le-Debat/Le-Debat182
"Pierre-Noël Giraud, Ressources ou poubelles?
Claude Mandil, Énergie : la confusion européenne"
Bon billet et bon débat. Ceux qui ont des besoins à satisfaire n'ont pas d'argent et les quelques très riches en ont tellement qu'ils ne peuvent le dépenser. Et tous les Abenomics et QE ne font que leur en déverser encore plus, sans que ces flots d'argent atteignent ceux qui pourraient consommer. L'étonnant serait que l'économie reparte.
RépondreSupprimerLes relances massive à la Shinzo Abe fonctionneraient en modèle d’économie un minimum fermée... Aujourd’hui en régime de libre échange XXL, ça ne peut évidemment pas marcher car quand vous relancez, pour une grande part c’est la consommation de produits étrangers qui augmente et un cercle économique vertueux et auto-entretenu ne peut s’enclencher (relance => augmentation de la demande => augmentation de la production => baisse du chômage, augmentation des investissements ou des salaires => augmentation de la demande =>…).
RépondreSupprimerSeul un keynésianisme de relance pourra nous sortir de la crise car lui seul a compris qu’il s’agissait d’une crise de demande (et à l’échelle mondiale en plus ….) et non d’offre… Mais Shinzo Abe ne l'applique pas comme il faudrait, oui à une relance massive, mais en régime protectionniste et de non circulation du capital! De cette manière on pourrait sortir de la crise, mais les capitalistes n’en veulent pas car ça re-équilibrerait le rapport de force entre le capital et le travail aujourd’hui outrageusement en faveur du capital et des riches qui se gobergent …
Laurent,
RépondreSupprimerQuand même pas vous : l'implémentation : ce mot n'existe pas en français. Ne peut-on pas plutôt parler d'engagement de réformes !?
Peut être que Laurent fait de l'informatique ?
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