Bien sûr, je
n’ai jamais cru le président alors candidat, quand
il faisait de la finance son adversaire, quelques jours avant de rassurer la
City. Malheureusement, sur le dossier de la taxe Tobin européenne, il
démontre qu’il est, depuis qu’il est élu, l’un des meilleurs amis de celle qui
était censée être son adversaire.
Histoire
d’une trahison
Il faut
remercier Marianne et Bruno Rieth, qui résume parfaitement l’incroyable
histoire d’une trahison. Mais comment François Hollande a-t-il
pu dire pendant la campagne électorale que « mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance » avant
de mener une telle politique ? Il faut dire que quelques jours après, il
confiait au Guardian : « la gauche
a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et
ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de crainte
à avoir ». C’est le second texte qui faisait foi, comme
le démontre Bruno Rieth dans Marianne.
Depuis deux ans et demi, l’Elysée et Bercy ne cessent de défendre l’agenda des
banques et de la finance.
Et quelle
meilleure illustration que la position de la France sur la taxe Tobin. L’idée a
trouvé une seconde jeunesse avec la grande crise, soutenue
par Joseph Stiglitz, qui y voit un moyen de réguler la finance mais aussi de
davantage la faire contribuer à la collectivité, motivation qui semble
d’autant plus juste aujourd’hui que les Etats ont déversé des milliards pour la
sauver et qu’ils accumulent les déficits. Même l’UE, pourtant souvent
influencée par les intérêts des multinationales, a fini par y céder et pousser
un projet, farouchement
combattu par le Royaume-Uni et les banques. Si la France fait partie du
groupe de onze pays qui avancent, elle semble y être pour ralentir le mouvement
et en réduire la portée.
Dépasser
la droite par la droite
Et même ce
projet croupion déclenche de l’urticaire au monde financier, dont
l’opinion est bien relayée par The
Economist, vent debout contre cette idée, surtout quand elle semble
pouvoir s’appliquer aux échanges faits depuis Londres. Pas de problème :
il semble, paradoxalement, suffire de passer par Paris pour porter l’estocade
comme ce projet nain pour encore en retarder la portée et la possible application.
Il faut noter que les sociaux-démocrates allemands, pourtant guère
révolutionnaires jugent « essentiel
que tous les dérivés soient inclus car le trading international de dérivés a
désormais atteint un volume d’environ douze fois le PIB mondial ».
Les enfants de Schröder plus interventionnistes que Hollande !
Maintenant je comprends pourquoi le travail du dimanche.
RépondreSupprimerComme les marchés financiers sont fermés le dimanche, on en profite pour travailler. Et comme ça la semaine on peut se servir de notre temps libre pour s'enrichir grâce aux produits dérivés.
Ce qui permet de réduire les inégalités entre les travailleurs et les rentiers.
Enfin on permet aux petits de se défendre face aux gros!! Sacré Hollande. Dire qu'il y en a qui commençait à douter... Quels imbéciles!!
Quand on leur demande de taxer les transactions financières, ou quoi que ce soit d'autre qui déplairait aux ploutocrates, ils disent que ce n'est possible qu'à l'échelon européen et qu'il faut d'abord convaincre nos partenaires de l'UE.
RépondreSupprimerMais si jamais les partenaires sont d'accord ils font tout pour saboter le projet et c'est la France qui freine des quatre fers.
Donc l'Europe est une nuisance pour la France puisqu'elle sert d'alibi aux ennemis du peuple français qui l'oppriment, et la France est une nuisance pour l'Europe puisqu'elle bloque tout progrés pour les autres peuples.
On comprend pourquoi ils ne veulent absolument pas en sortir. Ils ne veulent ni assumer la responsabilté des souffrances qu'ils infligent au peuple ni les faire cesser.
Ivan
Vous parlez comme si vous étiez de gauche ! Comme quelqu'un qui ne supporte la trahison permanente de François Hollande !
RépondreSupprimerTout ça est bien joli, mais cette taxe ne prouve en rien qu'elle améliore quoique ce soit. Même Tobin lui même en est revenu pour dire que c'est du pipeau.
RépondreSupprimerConnaissez-vous le çavapétisme ?
RépondreSupprimerEt vous-même, êtes-vous çavapétiste ?
Vendredi 19 décembre 2014 :
Le déclinisme débouche sur le « çavapétisme ».
http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0204026278458-le-declinisme-debouche-sur-le-cavapetisme-1076628.php
Je vous demande de vous arrêter avec ces expressions obscènes et décadentes. Respectez notre pays et ses habitants, jeune homme !
SupprimerM. Edouard B.
Ancien Premier ministre
La crise russe nous rappelle, s'il en était besoin, que l'hypertrophie financière et la libre circulation des capitaux sont une monstrueuse source d'instabilité - alors que leur apport à la prospérité économique n'a jamais été démontré. Tôt ou tard elle frappera la France fragilisée par la faiblesse de sa réglementation et sa fragilité politique.
RépondreSupprimerQuant au jour ou un changement politique s'amorcerait, il se trouverait face au "mur d'argent" devenus un tsunami d'argent virtuel. Comme Poutine en fait l'expérience, en dépit de l'apparente santé financière de la Russie, entre la souveraineté et la prospérité, d'un côté, et la liberté totale des capitaux, de l'autre, il faudra bien choisir !
Cet événement démontre bien que les puissants, multinationales et Etats, se servent des leviers que constituent la dérégulation financière, la spéculation et, pour ce qui concerne les Etats-Unis de leur monnaie pour dominer le monde de manière inacceptable. Cela changera un jour ou l'autre et le plus tôt sera le mieux.
SupprimerDemOs
@ Bip
RépondreSupprimerBien vu ;-)
@ Ivan
Très juste. C’est l’irresponsabilité permanente
@ Anonyme
Cela fait des années que je suis favorable à la taxe Tobin. Pour autant, je ne me considère pas de gauche, mais pas de droite non plus
@ J Halpern
Très juste.
@ Démos
Sans doute pas faux, même si cela est sans doute plus inconscient que conscient