Billet invité de l’œil de Brutus.
Je n’ai pas lu le dernier avatar
de la pensée attalienne et ne le lirai très probablement pas. Même s’il est toujours
nécessaire de se confronter aux idées que l’on ne partage pas, d’autres
lectures, bien plus intéressantes, m’attendent bien mieux que cette énième
élucubration du gourou du libéralisme postmoderne en mal de reconnaissance et
qui, à défaut d’être capable de porter un projet politique cohérent, se console
– chacun fait comme il peut – en se disant qu’il pourra illuminer le petit
peuple de l’Olympe de ses lumières toutes droites sorties des hauteurs de son
énarchie[i].
Au passage et au demeurant, s’il on fait le choix de se fader du Jacques
Attali, je conseille plutôt de revenir à ses premiers écrits : les
Verbatim de ses années Mitterrand[ii] qui
permettent de cerner à la fois l’ampleur des renoncements de la gauche,
l’amorce de son virage et de sa conversation néolibérales et le génie
politicien (et non génie politique : contrairement à ses airs florentins,
Mitterrand n’a jamais été un Prince au sens machiavélien du terme puisque son
génie a bien davantage servi sa soif de pouvoir que l’intérêt général[iii])
de son mentor[iv].
Ce n’est, bien entendu, par la
recherche de l’épanouissement et de l’autonomie personnels qui est en cause.
L’individualisme, dans le sens d’une recherche de l’autonomie, de
l’émancipation et d’une liberté qui consiste à assumer ses choix (et non à
éviter d’avoir à choisir, ce qui est radicalement différent mais est bien
souvent perçu par les libertaires comme l’accomplissement de la liberté alors
que c’est le plus terrible asservissement à ses propres petites passions[v]),
a ses propres vertus, indispensables, dans le quête du bonheur humain.
Ici, un bref rappel historique
sur la montée de l’individualisme s’impose[vi].
L’individualisme est une valeur fondamentale dans la philosophie grecque, chez
Platon, et surtout chez Aristote. Mais cet individualisme n’est pas un
hédonisme arbitraire et totalement délié du collectif. Le fondement de la
pensée aristotélicienne c’est la sociabilité de l’homme (« l’homme est une animal social »).
L’individualisme s’appuie sur la liberté, mais c’est une liberté exigeante dans
sa définition même. Une liberté basée sur la vertu, et « on devient bon et vertueux par trois moyens qui sont nature, habitude
et raison »[vii]. Une
liberté qui doit être bornée car, comme l’avait déjà annoncé Platon, « une liberté excessive ne peut apparemment se
muer qu’en une servitude excessive, et cela aussi bien pour l’individu que pour
la Cité »[viii]. Une
liberté, donc, construite sur la base de choix individuels alors que, nous le
verrons plus en avant, la liberté postmoderne consiste justement à s’exempter
de tous choix. Et surtout, une liberté qui n’est pas un but en soi mais un
moyen, ce qu’avait magnifiquement synthétisé Périclès : « le secret du bonheur, c’est la
liberté ; et le secret de la liberté, c’est le courage ».
Avant même l’émergence de la
scolastique de Saint Thomas d’Aquin, le christianisme prolonge la pensée de la
philosophie grecque en plaçant l’individu au cœur du fait religieux. De par son
message, le Christ place l’individu seul en responsabilité face à son Créateur
et l’émancipe de l’holisme des sociétés traditionnelles de l’époque. Tant dans
la culture chrétienne que dans la philosophie grecque, il n’y a pas d’hérédité
de la faute. L’individu est au cœur du message christique. Bien qu’athée, le
philosophe André Comte-Sponville[ix] va même
au-delà. Si l’on reprend les trois vertus théologales énoncées par Saint Paul
dans l’épître aux Corinthiens que sont la Foi, l’espérance et la charité, Saint
Paul énonce que la charité est la plus importante car « la charité ne passera pas ». Ce qui
est une simple question de logique : dès lors que la Foi et l’espérance
relèvent de la croyance, lorsque
l’on arrivera au Royaume des cieux, l’on n’aura plus besoin de croire puisque l’on saura. Saint Thomas d’Aquin poussera le
raisonnement encore plus loin : « il
y eut dans le Christ une charité parfaite ; il n’y eut cependant ni la foi
ni l’espérance »[x]. Evidemment,
puisque le Christ, Lui, savait, il
ne croyait pas ! En plaçant la
charité comme vertu cardinale, la pensée chrétienne fait alors de l’individu le
seul responsable de ses actes. Le
christianisme est donc bien un individualisme radical, mais un
individualisme exigeant qui place l’individu en situation de la plus haute
responsabilité – la charité – vis-à-vis des autres. Et, au passage, l’athéisme
d’André Comte-Sponville démontre bien que ce ne sont pas parce que nos sociétés
se sont sécularisées qu’elles s’exemptent pour autant de toute culture
philosophique chrétienne.
A l’orée du Moyen-âge, les
mouvements humanistes de la Renaissance viennent redynamiser la quête
d’autonomie de l’individu et préfigurent en cela les Lumières. Si par la suite
la Révolution abolit les privilèges, elle n’abolit ni l’héritage ni l’hérédité.
Pour l’immense majorité des Français du 19e siècle, il semble tout
naturel que le fils de bourgeois reprennent l’entreprise familiale, le fils de
paysan l’exploitation paternelle, le fils d’artisan, le métier de son père
pendant que les filles font des mariages de classes. Cet ordre des choses, qui
au font existe depuis des millénaires, ne choque personne, ou presque. Par ses
mouvements ouvriers et socialistes, la Révolution industrielle bouleverse la
donne et l’école de la République vient sonner le glas d’une bonne part de
l’hérédité sociale. Le 20e siècle est alors celui non seulement de
l’émergence d’une véritable classe moyenne, nombreuse et éduquée, mais aussi et
surtout, celui de la méritocratie et de l’ « ascenseur social ».
Ces deux derniers ne sont évidemment pas parfaits, ne serait-ce que du fait du
« capital social » - les savoirs, connaissances et réseaux sociaux
hérités des parents et de la famille -, mais au moins laissent-ils sa chance à
tout à chacun.
Force est de constater que
méritocratie et ascenseur social sont dans une large mesure aujourd’hui en
panne, notamment du fait que la logique de réseaux a pris une prépondérance
certaine sur la logique de mérite dans la détermination de la place sociale.
C’est ce à quoi prétendent remédier Jacques Attali et les gourous postmodernes en
clamant qu’il suffit de « devenir soi ». Ce faisant, ils dictent une
espèce de surdéterminisme qui donne à l’être la capacité de dépasser tous les
autres déterminismes, notamment sociaux. On n’est pas très loin d’un
post-essentialisme (voire un pan-essentialisme) dans lequel l’être, ou plutôt
un « post-être » bâti sur rien si ce n’est les intuitions ou les
pulsions, surdétermine tout et s’affranchit du collectif (on est, là aussi,
dans un effet miroir de la pensée maurassienne). Il y a en fait un très forte
convergente entre ce « devenir soi » et la théorie du genre :
tous deux consistent à considérer comme au moins théoriquement possible la
malléabilité du réel au gré des caprices de l’individu.
Mais il ne faut pas s’arrêter là.
Si ces « devenir soi » étaient de simples théories plus ou moins
farfelues, il n’y aurait après tout pas grand-chose à redire. Le fait est
qu’ils prennent également la forme d’un terrible impératif au point d’en faire
une pression sociale parfois insupportable. Car si l’on ne parvient pas, d’une
façon ou d’une autre, à « devenir soi » alors c’est que l’on est
rien ! Celui qui ne parvient pas à se différencier à l’intérieur du magma
libéral-libertaire n’est réduit qu’à un vulgaire consommateur-producteur et
lorsqu’il n’a plus les moyens de l’un et de l’autre – le plus souvent lorsqu’il
est au chômage mais aussi lorsque le matérialisme hédoniste et vide de sens de
ce magma le désespère – il n’est plus rien. Dans une société qui ne reconnait
que le petit Moi – celui, donc, qui est « devenu soi » -, l’échec
social, sous toutes ses formes, est une mise au banc complète du regard de
l’Autre. Mai 68 a prétendu faire disparaître la morale. Mais on ne se
débarrasse pas si facilement de vieux oripeaux indispensables au fonctionnement
social. Sans dénier nullement l’existence de blocages sociaux dans la France
des années 1960 – blocages qu’il s’agissait bien de faire disparaître sinon de
faire évoluer –, l’esprit de Mai – dont Jacques Attali, mais aussi Nicolas
Sarkozy (dont Franz-Olivier
Giesbert raconte qu’il n’a pas de surmoi, donc pas d’interdits sociaux) et
François Hollande (« Moi président »
…) sont les héritiers directs – a voulu faire table rase d’une vieille morale
traditionnelle pour la remplacer par rien mais, au final, il l’a remplacé par
une autre morale, amorale celle-là. Ce qui n’est en rien contradictoire, car de
même que croire que Dieu n’existe pas est encore une croyance, prétendre que
l’on a plus de morale n’est rien de plus qu’une nouvelle forme de morale. Pire
encore : un moralisme[xi]. Cette
morale postmoderne ne tourne qu’autour d’une chose : flatter le petit égo.
Elle est narcissique, nombriliste et hédoniste. Et l’incantation « devenir
soi » n’en est qu’une réalisation.
Paradoxalement, les
femmes sont probablement les plus grandes victimes de ce moralisme. Après
des siècles de patriarcat (même si cette assertion peut se relativiser), le
féminisme postmoderne leur impose un carcan bien plus terrible encore. Le
« devenir soi » féminin en ère postmoderne est une formidable
oppression, un terrible écrasement social de l’individu féminin : les
femmes doivent être – simultanément de bien entendu – de grands managers
professionnellement accomplies, des épouses à la fois libres et attentionnées,
des mères irréprochables, sexuellement épanouies tout en garantissant le
plaisir de leur conjoint(e). Tout cela, hors quelques cas exceptionnels dont il
n’est absolument pas garanti qu’elles en aient pour autant trouvé le bonheur,
est évidemment impossible et conduit l’immense majorité des femmes à se croire
dans une situation d’échec indépassable au regard de cette pression sociale
permanente. Pour les hommes, l’exigence du « devenir soi » est tout
de même bien moindre (même si elle n’est pas pour autant irréaliste pour
l’immense majorité d’entre eux) : monter sa propre entreprise (sans
qu’elle ne fasse faillite, cela va de soi) tout en évitant de trop gros drames
familiaux (en pratique : bannir l’alcoolisme et ne pas battre sa femme).
Assumer ouvertement des pratiques sexuelles plus ou moins originales
(n’oublions pas que le plaisir est l’un des maître-mots du « devenir
soi ») est un plus, mais pas nécessaire (tant qu’on trouve le plaisir …).
Toute cette soupe, mâtinée de
bons sentiments mais finalement terrible oppressive, n’a évidemment pas de
sens. Et c’est là tout le problème : l’absence de sens. Car à force de
faire du « devenir soi » l’impératif ultime et nécessaire, on en
oublie un autre, tout aussi nécessaire : « être nous ». Le
« devenir soi » a vidé l’être de toute sa substance originelle (« Nous allons vous presser jusqu’à ce que vous
soyez vide puis nous vous emplirons de nous-mêmes »[xii])
pour en faire un « quelque chose » planant dans la vide, hors du
temps et de l’espace. Dans le délire postmoderne, tout rappel au collectif est
à bannir. « Ne comptez que sur
vous-mêmes » répète en boucle Jacques Attali. Il fait de l’homme un
individu purement solitaire (ce qui est à l’opposé de l’individualisme du
libéralisme originel[xiii]) qui, abandonnant tous, est aussi abandonné
de tous. Les égoïsmes libéraux et libertaires – dont on ne peut que constater
la convergence[xiv] – sont
finalement terriblement réducteurs du rapport à soi : comment se définir
soi-même, si les autres ne sont plus là ? Le « devenir soi » en
finit par nier toute forme d’altérité et ce faisant, finalement, tout
forme d’individu.
Face à cette impasse, les
individus dans les plus grands désarrois font alors le choix de l’extrême
opposé. Comme ils ne peuvent vivre dans le « devenir soi », ils
font le choix de s’investir totalement dans l’ « être nous ».
C’est la matrice des fanatiques : « par le retour au religieux, on croit se sortir de l’anomie ».
Si les extrêmes, quels qu’ils soient, recrutent si aisément en société
postmoderne, c’est qu’ils parviennent aisément à donner du sens à ceux qui n’en
trouvent pas, ou plus, dans l’imprécation du « devenir soi ». Comment
expliquer sinon que de jeunes français, nés en France sans aucune éducation
musulmane, finissent dans les bras des terroristes islamiques les plus
fanatiques ? La société postmoderne les a rejetés, l’islamisme radical
leur a ouvert les bras pour donner un sens à leur vie (ou plutôt à leur mort
…). Les frères Kouachi ne sont qu’un effet
miroir du « devenir soi » de Jacques Attali.
On le voit bien :
l’ « être nous » peut être tout aussi destructeur que le
« devenir soi », et même bien plus si l’on se remémore les
totalitarismes nazis ou communistes. Mais l’un comme l’autre sont en fait
indispensables à l’équilibre humain dès lors qu’ils s’équilibrent et ne virent
pas à l’impératif catégorique. Il s’agit en fait, principalement,
d’ « être soi » en parvenant à faire l’amalgame de notre inné –
l’héritage autant individuel que collectif, autant génétique que culturel – et
nos acquis, ce qui résulte de notre volonté propre. Or, le postmodernisme a
rompu cet équilibre, créant ainsi un terrible mal-être. Bien sûr, les imprécations
de la gauche morale essaient bien de donne le change, de faire dans
l’illusion à coups de droitsdelhommisme, d’antiracisme, d’antifascisme,
d’anti-homophobie, d’ « anti » un peu tout et n’importe quoi en fait,
dès lors que ça ne rentre pas dans le cadre de la pensée unique postmoderne (Eric
Zemmour, les crèches de noël, les souverainistes, les anti-euros ou la
« manif pour tous » par exemple). Mais tous ces « anti » ne
font certes pas un « nous », et c’est là que le bât blesse : et
si nous parlions un peu de nous[xv] ?
[i] Pour en savoir un peu plus sur cet
ouvrage sans y perdre le temps d’une lecture : Devenir soi : les arnaques mystiques
du « Coach » Attali,
Antoine Lamnège, L'espoir, 21-oct-14 ; Jacques Attali a-t-il basculé du côté
obscur de la force ?,
Régis Soubrouillard, Marianne, 14-déc-14.
[ii] Jacques
Attali, Verbatim, trois tomes, Fayard, 1993 à 1995.
[iii] Nicolas
Machiavel avait certes une vision cynique du rôle du Prince. Mais ceci n’avait,
pour lui, de sens que dans celui de l’intérêt général. « La fin justifie les moyens », oui,
mais pour le bien de tous pas pour asservir mes petites pulsions de pouvoir.
[iv] Ceci se
retrouve très bien dans les verbatim de Jacques Attali, notamment lorsque
François Mitterrand agite le spectre du vote des étrangers (tiens, tiens …) en
1988, uniquement dans le but de
faire monter le Front National et de diviser la droite.
[v] Sur le
sujet, lire Dany-Robert Dufour, Le Divin marché, Denoël, 2007.
[vi] Que les
puristes me pardonnent les quelques raccourcis historiques et philosophiques
qui vont être faits, mais l’objet n’est pas ici de réaliser un ouvrage complet
sur l’histoire philosophique de la liberté et de l’individualisme.
[vii] Aristote, Les
Politiques, Flammarion 2008, Livre VII, chapitre 13, page 411.
[viii] Platon, La
République, Flammarion 2008, page 525.
[ix] André
Comte-Sponville, L’éthique de l’athéisme, Le Livre de poche 2006, pages
66 à 72.
[x] Cité par
André Comte-Sponville, ibid., page 69.
[xi] Sur le
sujet lire Henri Hude, La Force de la liberté, Economica 2013.
[xii] Georges
Orwell, 1984.
[xiii] Sur le
sujet lire Rejeter le
libéralisme ?, Jacques Sapir, russeurope, 11-août-14.
[xiv] Sur le
sujet, lire Dany-Robert Dufour, Le Divin marché, Denoël, 2007.
[xv] C’est ce
que commence à faire, magistralement, Jacques Sapir : Les leçons d'un massacre, russeurope, 08-janv-15.
"Devenir soi" est issu de l'injonction de Nietzsche “Deviens ce que tu es” :
RépondreSupprimerExtraite de Ainsi Parlait Zarathoustra, lequel ayant pour rôle l’annonce du nouvel homme à la populace, la phrase “Deviens ce que tu es” sous-tend l’idée que l’homme, tel qu’il existe, n’est qu’un brouillon de lui-même, un inachèvement, une ébauche. Nietzsche appelle à l’auto-transcendance, à l’auto-dépassement, bref au surhomme :
http://la-philosophie.com/nietzsche-deviens-ce-que-tu-es
Phrase qui a largement inspiré Heidegger, puis la doctrine nazie, le surhomme au dessus des sous hommes. On a vu les conséquences...
Les religions sont assez proches, devenir un saint qui a atteint la perfection ou le paradis musulman et ses houris.
Plus largement les sectes procèdent de la même façon, elles promettent à leurs adhérents de devenir supérieurs, parfaits...
C'est en cela qu'Attali est une sorte de Gourou qui s'ignore et propage inconsciemment des injonctions qui relèvent de la même rhétorique que les imams salafistes. Le terroriste islamiste, comme de nombreux bigots d'autres religions, se permettent une attitude fasciste au nom de la supériorité que leur confère leur dieu qui leur a transmis la "connaissance".
Il ne s'agit donc pas d'un petit moi qu'ils veulent, mais au contraire un énorme moi. Nombreux de ceux qui adhèrent aux sectes ne sont pas tant que ça rejetés par la société, ni viendraient de milieux défavorisés, mais ils sont en quête d'utopies, de pouvoirs supérieurs...
Ce n'est pas tant la liberté souvent fantasmée qu'il faut chercher, mais plutôt une autonomie accrue qui ne peut exister sans une société la permettant avec ses dispositifs éducatifs, sociaux, de revenus minimums sociaux, assurance santé et chômage, revenu garanti...
La notion de surhomme établie par Nietzsche est probablement la moins comprise de la philosophie, et en grande partie à cause de Nietzsche lui-même. Son expression écrite était tellement lamentable qu'il a été contraint de réécrire plusieurs fois les mêmes choses afin de se faire comprendre. Son Zarathoustra est probablement un des livres les plus abscons et des plus prétentieux en philosophie.
SupprimerLe surhomme n'était pas un être solitaire, et encore moins amoral. Le but de Nietzsche était à l'opposé : créer une nouvelle morale, supplantant la morale culpabilisante des religions chrétiennes et judaïques.
Malheureusement il n'a jamais préciser clairement les préceptes de cette morale à venir. Si on ajoute à ceci sa critique de la morale ancienne (la fameuse "moraline"), alors on comprend pourquoi l'idée qu'elle serait anomie, amorale s'est répandue à son sujet.
Au mieux on peut promouvoir le développement personnel qui regroupe pas mal de pratiques diverses, dont certaines peuvent vite devenir sectaires ou pathétiques comme certaines formes de "coaching" ou "psychothérapies" promettant mont et merveilles.
RépondreSupprimer95% des actifs sont salariés, si déjà les conditions de travail étaient améliorées là où elles sont mauvaises voire exécrables, ce serait déjà un pas important pour l'épanouissement individuel qui est largement tributaire de l'environnement social et naturel écologique, ça Attali ne semble pas trop en parler. Par ailleurs, les libéraux se foutent souvent complètement de l'écologie, le risque climatique anthropique est une faribole pour eux.
Assez d'accord avec l'article.
RépondreSupprimerSur les aspects concernant le christianisme :
@Anonyme de 11:22
« devenir un saint qui a atteint la perfection »
Pour les chrétiens la perfection est inatteignable (autre chose est la pureté), seul Dieu est parfait.
« Nous sommes transformés à son image, de gloire en gloire, par l’Esprit du Seigneur. » 2Corinthiens 3.18
Cette transformation est éternelle car Dieu est infini. Le saint (qui n'est jamais vraiment Saint) tend infiniment (éternellement) vers Lui, d'amour en amour, de bonheur en bonheur toujours plus grand et intense, toujours plus proche de Lui.
@Lelien
« la morale culpabilisante des religions chrétiennes »
Non, plutôt la morale de Pardon (plus globalement d'Amour) des religions chrétiennes !
Quelques nuance à l'article :
« L’individu est au cœur du message christique »
Effectivement, l'individu est responsable, et ses libertés et sa personnalité sont totalement respectées, mais il est aussi appelé à s'unir, à être ses semblables, et à faire pleinement partie du « Corps du Christ ». Il y a donc un véritable équilibre.
Jérôme