Les
1% les plus riches de la planète le seront plus que les 99% restant l’an
prochain. Le
secteur financier se porte plutôt bien et manœuvre
pour éviter les règles. Parce que rien
ou presque n’a été tiré de la crise, nous sommes revenus dix ans en
arrière, pour le pire… et le pire.
Le retour
de la finance folle
Bien sûr,
les banquiers diront qu’ils subissent un alourdissement terrible de la
réglementation et qu’ils ne sont plus aussi rentables qu’avant la crise de ce fait.
Et il y a une part de vérité dans cette vision des choses. Néanmoins, quand
on constate que Goldman Sachs réalise un profit de 8,5 milliards de dollars
pour un chiffre d’affaire de 34,5 milliards, soit une marge colossale de
25%, on se dit que ce secteur d’activité bénéficie quand même d’une situation
anormale… D’ailleurs, Thomson
Reuters a rapporté une croissance des commissions de conseil en
fusions-acquisitions de 6,8% en 2014, à 90 milliards de dollars : le
secteur se rapproche de la barre des 100 milliards, passée en 2007.
Et si
certaines règles ont été renforcées, le Congrès étasunien vient d’adopter des
« mesures
qui, selon la Maison Blanche, affaibliraient et saperaient la grande réforme
financière Dodd-Frank, adoptée après la crise de 2008 », en
repoussant la date où « les
banques devront se délester de certains produits dérivés ». En
France, la
Fédération bancaire français continue à s’opposer fortement au projet de taxe sur
les transactions financières, que
le gouvernement met un malin plaisir à ralentir alors que François Hollande
l’avait mis dans son programme en 2012… Et pendant ce temps, personne ne
fait rien contre ce
délire monétaire que sont les Bitcoin, alors
même qu’un nouveau piratage informatique a eu lieu.
Champagne
en haut, misère en bas
On peut
imaginer que c’est pour cette raison que Barack
Obama s’attaque aux niches fiscales, au détriment des plus riches. Mais que
penser d’une telle initiative, aussi tardive, alors qu’il n’a ni le contrôle du
Congrès ni celui du Sénat ? Il y a plus de quatre ans, il aurait sans
doute pu essayer de faire passer une telle mesure. Mais ici, elle ressemble
davantage à une posture destinée à soigner son image pour l’avenir. Et cela est
d’autant plus effarant que la situation est loin d’être réglée sur le front de
l’emploi puisque le
monde devrait compter la bagatelle de 204 millions de chômeurs en 2015, une
nouvelle progression de 3 millions, selon les prévisions de l’OIT et 8 millions
de plus de 2016 à 2019.
Bref, il est
difficile de ne pas voir dans la situation actuelle une
redite de l’avant 2008. Mais avec la baisse de l’euro et du pétrole, nous
ne serions sans doute pas au plus haut de la bulle, mais dans la période
d’avant, où tous les mécanismes qui nous avaient mené au krach se répètent…
Si le constat sur l'augmentation des inégalités est vrai, je suis pas sûr que l'étude d'Oxfam soit le meilleur moyen pour en attester.
RépondreSupprimerJ'ai pas lu leur étude mais j'ai vu passer cet article sur ASI : http://www.arretsurimages.net/breves/2015-01-20/1-les-plus-riches-la-statistique-d-Oxfam-contestee-Delaigue-id18458
Article basé sur un billet de blog de Delaigue : http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2015/01/20/inegalites-mondiales-les-absurdes-statistiques-doxfam.html
Extraits :
"C'est simple : la mesure utilisée est le patrimoine net, c'est-à-dire les actifs des personnes moins leurs dettes. Et de nombreux Américains sont endettés, ont donc un patrimoine net négatif, ce qui les rend plus pauvres que des gens qui n'ont rien du tout.
Précisons : selon ce mode de calcul, un étudiant américain à Harvard, qui a pris un crédit pour faire ses études, est plus pauvre qu'un réfugié syrien qui cherche à survivre dans les montagnes libanaises. La personne la plus pauvre du monde n'est pas un Africain affamé : c'est Jérôme Kerviel, qui depuis sa condamnation doit environ 5 milliards d'euros à la Société Générale, ce qui lui vaut le patrimoine net le plus bas du monde, à moins 5 milliards.
Les Américains qui ont pris un crédit auto sont plus pauvres que des Chinois qui n'ont rien du tout. Selon ce calcul, deux milliards de personnes ont un actif net négatif, ce qui veut dire que même si vous n'avez rien, vous appartenez déjà aux 70% les plus riches"
Et la manière dont il modélise l'évolution des inégalités pour les prochaines années me parait aussi bien discutable...
1% possède autant que les 99% restants
RépondreSupprimerun commentaire seulement?
Ce blog n’est-il plus lu ?
ou les blogueurs n’ont rien à dire sur ce sujet ?
En ignorant les études discutables pour faire de telles conclusions et simulations:
Cette observation sur les possédants répond à un phénomène naturel relatif à l’usage du pouvoir d’achat de chacun.
Avec ce pouvoir d’achat chacun de nous va acquérir des biens et des services qui par nature, pour les biens, se consomment (consument) plus ou moins vite et quand le choix se porte sur un bien qui ne se consume pas cela devient un investissement et de fait un patrimoine, une richesse, une possession.
Chacun avec son pouvoir d’achat va en priorité acquérir des biens et des services de premières nécessités puis d’autres plus ludiques et enfin investir dans des biens qui ne se consument pas. C’est un phénomène naturel contre lequel personne ne peut agir.
Que voulez vous ?
Que tous est un même pouvoir d’achat ? Plus de fiscalité redistribuée
Que les possédants partagent leurs possessions ? Plus de fiscalité à redistribuée pour qu’ils ne puissent plus investir.
Pensez-vous que les possessions des Nations au prorata des 100% de la population ont été prisent en considération dans ce comparatif.
Tout est question d’équilibre qui ne changera qu’avec la capacité de chacun à investir dans des biens non consumable et aux Etats de faire de même.
100 % du revenu du possédant, après impôts, retourne à l’économie par ses achats : Quelle est la part de ces achats qui est consommation, quelle est la part qui est investissement ?
Soyer utile renseignez-moi sur ces %. Pour les 1% et pour les 99 autres, ou par décile pour les français et combien de milliards?
Sans savoir ce que vous voulez et combien : il ne sert à rien de parler d’un phénomène naturel pour qu’il ne le soit plus.
Axel Weber (président de la banque centrale allemande de 2004 à 2011) : "Il est "très difficile de dire" si les pays qui ont adopté l'euro y ont gagné, a-t-il ajouté."
RépondreSupprimer(http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL6N0V01FT20150121)
Ça c'est sûr!!
Je ne trouve pas si aberrant que cela de mesurer le patrimoine par la différence entre l'actif et les dettes.
RépondreSupprimerEt ce n'est pas l'exemple de l'étudiant qui a été contraint de s'endetter lourdement pour financer ses études qui me fera changer d'avis, au contraire. Ces dettes sont de véritables boulets qui peuvent handicaper gravement un homme jusqu'à la fin de sa vie. C'est ainsi qu'aux USA de nombreux retraités voient leurs pensions amputées par l'Etat parce qu'ils n'ont toujours pas fini de rembourser.
La dette étudiante des plus de 65 ans a atteint en 2013 aux États-Unis quelque 18,2 milliards de dollars. Ils ne s'agit pas de l'argent qu'ils ont emprunté pour financer les études de leurs enfants, ils en auraient été bien incapables, ils s'agit bel et bien de leurs propres études qu'ils n'ont toujours pas fini de payer :
http://etudiant.lefigaro.fr/international/actu/detail/article/etats-unis-certains-retraites-peinent-a-rembourser-leur-pret-etudiant-8766/
Si au moins les études supérieures n'étaient nécessaires que pour ceux qui se destinent à des emplois hautement qualifiés et rémunérés... Hélas il y a longtemps que même pour les emplois payés au SMIC il faut obligatoirement avoir un BAC +2, 3 ou 4...
Et avec le SMIC, comment faites-vous pour rembourser ? Sans même parler d'épargner à vos enfants le même sort ! Nous allons bientôt voir en France la même chose qu'aux USA.
Ivan
C'est pas aberrant mais c'est un peu rapide d'en tirer une conclusion sur la "richesse".
SupprimerSi on est d'accord sur le problème des dettes étudiantes (en particulier aux USA), j'ai quand même du mal à considérer un étudiant US (même endetté) comme moins "riche" qu'un SDF avec 0 dette.
Faut juste s'entendre sur ce qu'on met derrière "riche".
C'est d'autant moins aberrant de mesurer le patrimoine par la différence entre l'actif et les dettes que la transmission des dettes de génération en génération est la première cause d'esclavage dans le monde d'aujourd'hui, et certainement une des plus anciennes :
RépondreSupprimerhttp://www.antislavery.org/french/la_servitude_pour_dettes.aspx
Ivan
Heureusement pour les enfants des enfants sur les 1000 prochaines générations de Jérôme Kerviel qu'il est français. ;)
SupprimerM. Valls nous l'a pourtant dit : s'il y a inégalité, ce n'est pas la faute des financiers ou du néolibéralisme, c'est à cause du racisme, de l'apartheid.
RépondreSupprimerVous avez de la chance que le blasphème soit encore permis en France. S'en prendre ainsi à la sacro-sainte économie néolibérale pourrait vous coûter cher un jour.
Guadet
@ Bip
RépondreSupprimerMerci pour cette précision. Néanmoins, toutes les statistiques montrent une explosion des inégalités ces dernières décennies. Cela ne change sans doute rien à la tendance. Merci pour la citation de Weber.
@ Anonyme
Il y a eu un phénomène de réduction des inégalités à partir des années 1930 dans les pays développés, puis une forte augmentation à partir des années 1970. Il n’y pas de phénomène naturel. Il y a un choix d’organisation de nos sociétés qui réduit ou laisse augmenter les inégalités.
@ Ivan
Très juste. La méthodologie choisie a du sens. Merci
@ Guadet
Déclaration effarante du Premier Ministre, une vraie insulte à ceux qui ont véritablement subi l’apartheid
C'est ce que je pense aussi mais je suis pas sûr que cette étude le montre vraiment.
Supprimer1) Elle ne parle que des différences de patrimoine net. Et pas de "richesse" ou de revenus.
2) Le 1er graphique de leur rapport montre qu'on est revenu sur le niveau de l'an 2000 car ça avait baissé entre 2000 et 2009.
Ce qui me fait penser que les différentes bulles qui se sont gonflées ces dernières années sont responsables d'une grande partie de leurs résultats.
La bulle boursière doit avoir un impact majeur sur le patrimoine des milliardaires. Alors qu'en cas d'éclatement, je suis pas sûr qu'on pourra conclure : "les inégalités ont baissé".
La bulle immobilière a un impact sur les patrimoines de ceux qui sont propriétaires de leur logement.
Aujourd'hui vous être propriétaire-bancataire d'un logement estimé à 200 000 euros et il vous reste 150 000 euros à rembourser. Patrimoine net = 50 000 euros.
Demain, la bulle explose : -50%. Votre patrimoine net se retrouve à -50 000 euros. Si vos revenus sont stables et que vous n'aviez pas prévu de déménager, ça change rien à votre situation (hormis que vous avez pas fait l'affaire du siècle).
Donc je vois bien l'exploitation politique qu'on peut en faire : c'est simple et ça parle à tout le monde.
Le piège, c'est qu'avec juste une correction en bourse, on peut tirer comme conclusion : "regardez comment on lutte contre les inégalités, ne nous remerciez pas".
(http://www.oxfam.org/sites/www.oxfam.org/files/file_attachments/ib-wealth-having-all-wanting-more-190115-fr.pdf)
Les riches le valent bien et les sans dents sont des esclaves , tout est normal !
RépondreSupprimer...POSSÉDER...C'EST CÉDER SA PEAU....
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