Pour une majorité
qui promettait de faire baisser le chômage à la fin 2013 et qui proposait, à
cette fin, de nouveaux contrats aidés, la
montée continue du nombre de chômeurs depuis près de trois ans est un échec
cinglant, non remis en question par la
baisse affichée de janvier.
L’hirondelle
ne fait pas le printemps
Bien sûr,
selon les chiffres officiels, le
nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité a baissé de 0,5% en janvier,
soit 3,48 millions personnes en métropole et 3,74 millions sur l’ensemble du
territoire, la plus forte baisse depuis 2007 comme
même le Figaro le reconnaît en titre.
Evidemment, le gouvernement s’est emparé de cette bonne statistique, Manuel
Valls parlant d’un « premier
signe positif (…) d’un encouragement à poursuivre ». Même s’il n’est
pas illogique de se réjouir de cette
baisse de 19 100 du nombre d’inscrits, autant de familles qui commencent à
entrevoir le bout du tunnel, ces résultats, outre le fait de ne porter que sur
un mois, sont très insuffisants.
Même le
ministre du travail, François Rebsamen appelle à « rester
prudent (et à) observer dans la durée les évolutions mensuelles ». Il
faut dire que si on intègre les personnes qui ont exercé une petite activité,
alors le
nombre de chômeurs progresse de 0,3% au lieu de diminuer, à 5,23 millions de
personnes en métropole et 5,53 millions sur l’ensemble du territoire, un
chiffre qui reste considérable et montre l’ampleur de la fracture qui existe
sur le marché du travail. Et s’il est vrai que le nombre de chômeurs de
moins de 25 ans recule de 1,4%, en revanche, celui des seniors continue de
progresser, tout
comme celui des chômeurs de longue durée, pas moins de 2,27 millions de
personnes !
Causes
conjoncturelles et non structurelles
Bref, il
n’est pas impossible que la situation s’améliore légèrement du
fait de l’ampleur des mouvements du cours de l’euro et du prix des matières
premières, s’ils se maintenaient au niveau actuel. Mais ce faisant, nous ne
ferions que profiter de mouvements conjoncturels et non d’une amélioration
structurelle de notre marché du travail qui souffre toujours d’une
ouverture suicidaire à des marchés où le prix du travail est dix fois plus bas,
d’un
capitalisme actionnarial destructeur, et du
financement de notre protection sociale. Et comme la phase de dégradation
de la situation n’a pas permis une prise de conscience de ces problèmes, cela
sera-t-il possible si la situation n’empire plus ?
Si
les vents de la conjoncture soufflent toujours plutôt dans la bonne direction
en 2015, nous pourrions bien assister à une stabilisation, ou même une très
légère baisse du nombre de chômeurs. Malheureusement, il faut avoir conscience
que rien, absolument rien, n’aura été réglé.
Jacques Sapir a lui aussi, dans son dernier billet, fortement nuancé cette "baisse" du chômage.
RépondreSupprimerLe problème est toujours le même : les chiffres diffèrent en fonction des catégories que l'on prend en compte (en l'occurrence, seule la catégorie A a baissé).
Ils feraient mieux d'utiliser le taux d'emploi qui est un indicateur bien plus représentatif. D'ailleurs cet indicateur appliqué à l'Allemagne montrerait que ce pays n'est pas en si bonne forme que prétendu.
RépondreSupprimer73,3 en DE, 64,1 en FR.
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=CMPTEF03135
Ecart bien plus faible que si on utilise le taux de chômage :
4,8% en DE, 10,3 en FR
http://www.statistiques-mondiales.com/ue_chomage.htm
Le plus curieux, c’est qu’après s’être lourdement trompé sur l’inversion de la courbe du chômage, le gouvernement continue de communiquer sur la baisse du chômage, dont personne ne croit. Il y a une persévérance dans l’échec qui est étonnante. Pourtant Hollande et Rebsamen savent parfaitement qu’avec moins de 1.5% de croissance, la situation ne peut que continuer à se dégrader. Ils savent qu’ils ne sont pas crédibles et qu’ils seront démentis le mois prochain ou le suivant. Que cherchent-ils ?
RépondreSupprimerben les départementales !
RépondreSupprimerQuelle question !
Une raison qui permettrait au gouvernement d'être optimiste, c'est que les politiques d'austérité en Europe vont très probablement s'arrêter :
RépondreSupprimerAnd, as I said, in so doing, Greece has done the rest of Europe a favor. Remember, in the background of the Greek drama is a European economy that, despite some positive numbers lately, still seems to be sliding into a deflationary trap. Europe as a whole desperately needs to end austerity madness, and this week there have been some slightly positive signs. Notably, the European Commission has decided not to fine France and Italy for exceeding their deficit targets.
Levying these fines would have been insane given market realities; France can borrow for five years at an interest rate of 0.002 percent. That’s right, 0.002 percent. But we’ve seen a lot of similar insanity in recent years. And you have to wonder whether the Greek story played a role in this outbreak of reasonableness.
Meanwhile, the first real debtor revolt against austerity is off to a decent start, even if nobody believes it. What’s the Greek for “Keep calm and carry on”?
http://www.nytimes.com/2015/02/27/opinion/paul-krugman-what-greece-won.html?partner=rssnyt&emc=rss&_r=0
Les politiques dite ''d'austérité'' sont des mesures qui avaient pour objectifs de faire baisser à la fois le déficit public et le déficit de la balance commerciale et ce faisant la dette reste stable. il devient alors normal, ce but atteint,que cette politique dite ''d'austérité'' puisque elle se traduit bien souvent par une réduction du PIB, s'arrête et qu'une seconde phase s'amorce qui consiste à regagner le pouvoir d'achat perdu sans , à nouveau, avoir un déficit public et un déficit de la balance commerciale et tendre vers un excédent de la balance commerciale qui fiscalisé servira à rembourser la dette.
SupprimerQuand à nous: si les électeurs se sentent rassurés par l'abandon de la politique dite ''d'austérité'' sans avoir subit cette politique: nous avons bien des soucis à nous faire quant à notre avenir.
Ceci dit si en Grèce ou une autres nations la politique dite ''d'austérité'' s'est fait en deux temps: en premier lieu une déflation pour moins importer et exporter d'avantage puis en second produire d'avantage pour créer de la croissance: Chez nous, les coqs Français, avant de subir l'austérité nous pouvons mettre en place une politique qui regroupe les deux phases du mécanisme décrit ci dessus à propos de la Grèce.
D'autant que la période présente est favorable avec la baisse du prix du baril et la dévaluation de l'euro.
Mais pour cela il faut agir et non attendre patiemment que la croissance des autres sorte le coq de la gadoue pour le mettre en touche.
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Supprimer@ Laurent Herblay
RépondreSupprimerVotre analyse statistique du chômage se résume en vos mots :
« ce faisant, nous ne ferions que profiter de mouvements conjoncturels et non d’une amélioration structurelle de notre marché du travail »
Puis vous amorcer dans quelle direction il faut aller pour intervenir structurellement :
« qui souffre toujours d’une ouverture suicidaire à des marchés où le prix du travail est dix fois plus bas, d’un capitalisme actionnarial destructeur, et du financement de notre protection sociale. »
Vous compliquer les choses elles sont plus simple que cela.
En fait ne rechercher-vous pas plus de compétitivité ?
Vous comprendrez, il me semble, que la compétitivité est dépendante de la valeur des biens et des services que nous nous échangeons entre nation :
- laquelle valeur, dans notre nation, n’est pas dépendante du prix du travail des autres nations, mais uniquement du prix du travail que nous fixons chez nous où nous sommes souverains de faire notre choix. Et avons pour cela la possibilité du recours à l’inflation ou la déflation de ce prix du travail en toute souveraineté et il ne nous appartient pas, à nous, d’aller à l’encontre de la souveraineté des autres nations.
Rien ne nous empêche de s’entendre de faire, entre nations, des échanges équilibrés.
- laquelle valeur n’est pas dépendante d’un capitalisme actionnarial destructeur qui sévit dans toutes les nations. Ce n’est pas ce capitalisme actionnarial destructeur qui nous rend incompétitif : c’est l’inclusion, par Notre Nation souveraine, dans le prix de nos productions, payés par nos exportateurs, d’impôts et taxes qui créent des excroissances de nos prix pour devenir un manque de compétitivité.
Et, là encore, nous avons pour cela la possibilité d’en modifier l’existence en toute souveraineté et il ne nous appartient pas, à nous, d’aller à l’encontre de la souveraineté des autres nations.
En absence d’impôts et taxes, sur les entreprises : il n’y aurait pas les effets induits que ces taxations entrainent structurellement.
Ces taxes et impôts ne sont pas nécessaires pour pratiquer le partage de notre richesse entre actifs et inactifs ou financer nos dépenses mutuelles ou collectives puisque la monnaie n’est qu’accessoire à ces partages et ne dépend pas de la valeur mais du % à accorder, à partager entre actifs et inactifs d’une MÊME quantité de biens et de services lesquels actifs partagent en trois pourcentage différents l’usage de ces MÊMES biens et services : familial, mutuels ou collectifs. Seul les % sont primordiaux : le nom et nombre de prélèvements faits sur le prix de vente d’un bien et d’un service n’a aucune importance, ni même la valeur qui est aléatoire seul les % de partage de cette valeur aléatoire est essentiel.
à suivre
La quelle valeur souffre effectivement du financement de notre protection sociale par mille et uns prélèvement ce qui est en effet une erreur structurelle, pour le démontrer : répétons ce qui est dit ci-dessus :
RépondreSupprimerCes prélèvement, comme impôts et taxes des entreprises, ne sont pas nécessaires pour pratiquer le partage de notre richesse entre actifs et inactifs ou financer nos dépenses mutuelles ou collectives puisque la monnaie n’est qu’accessoire à ces partages et ne dépend pas de la valeur mais du % à accorder, à partager entre actifs et inactifs d’une MÊME quantité de biens et de services lesquels actifs partagent en trois pourcentage différents l’usage de ces MÊMES biens et services : familial, mutuels ou collectifs. Seul les % sont primordiaux : le nom et nombre de prélèvements faits sur le prix de vente d’un bien et d’un service n’a aucune importance, ni même la valeur qui est aléatoire seul les % de partage de cette valeur aléatoire est essentiel.
Il en ressort de ce principe que la véritable valeur du travail (aléatoire : objet à inflation ou déflation) c’est ce que reçoivent les actifs (physiques, financiers, intellectuels) qui produisent le bien et le service vendu.
Ce prix sert de vente dans nos échanges entre nation et dans la nation ce prix est majoré pour permette le partage en % entre actifs et inactifs, décidé souverainement dans la nation, puis, chacun payant alors leurs participations aux dépenses mutuelles ou collectives dans le % voulu souverainement dans la nation.
Cette réalité (existante au présent), du double partage en %, si elle n’avait pas étée, ces dernières quarante dernières années, dénaturées : ne serait-elle pas plus simple à comprendre ?
L’adoption de cette réalité : ne nous aurait-elle pas évités de parler et écrire pour rien ?
Unci TOÏ-YEN
@ L’ami
RépondreSupprimerMerci pour l’information
@ Anonymes
Merci pour ces précisions et l’article de Krugman
@ Moi
Ils doivent compter sur la baisse de l’euro et du pétrole. Il ne faut pas oublier que Hollande était proche de Jospin, qui a bénéficié d’un retournement de conjoncture qui a certaines similarités
@ Un citoyen
La course à la compétitivité, dans le contexte actuel, avec les écarts de salaires qu’il y a et des multinationales qui peuvent apporter le progrès technique dans les pays aux plus bas salaires, est suicidaire pour les pays « à hauts salaires ». Même la spécialisation sur des produits à forte valeur ajoutée est insuffisante, même si elle est plus protectrice tant que les multinationales voient les économies qu’elles peuvent réaliser en produisant en Chine ou ailleurs, cf ce qui se passe dans la confection haut de gamme…
D’accord en revanche sur les échanges équilibrés : votre propos est très keynésien ce faisant. Mais pour le permettre, il faut des frontières
Pas d’accord sur les impôts et taxes : les écarts de salaires sont encore plus importants. Ces impôts et taxes financent principalement des choses utiles et pour lesquelles nous ne consacrons pas un budget délirant, loin de là : éducation, sécurité, santé, retraites… Après, d’accord pour dire qu’il faudrait révolutionner notre fiscalité pour qu’elle ne pèse pas sur le travail.
En revanche, si j’ai bien compris votre commentaire, je ne suis pas d’accord sur la flat tax que vous semblez défendre : je crois à une imposition progressive étant donnée le niveau et l’augmentation des inégalités.
Sur agoravox l'internaute patdu49 pubie chaque mois les vrais chiffres du chômage :
RépondreSupprimerhttp://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/vrais-chiffres-chomage-janvier-164113
Ivan
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