Il y a une
semaine, la
majorité avait tenté une extraordinaire masquarade, présentant une défaite
historique en résistance, Elle a continué hier avec la poursuite du
discours selon lequel la majorité aurait bien résisté, alors
qu’elle devrait perdre 4 à 5 départements sur 10 qu’elle gérait.
Cette
majorité qui ose tout
Il faut
quand même un sacré culot, une terrible déconnexion d’avec la réalité et un
cynisme effarant pour
défendre le discours que la majorité tient depuis une semaine. En 2011, le
total des voix « de gauche », PS, radicaux, gauche radicale,
écologistes et extrême-gauche compris, était de 49,56%. En 2015, ce total
est tombé à 36,78%, une perte de près de 13 points. Le plus dur est sans doute
que l’extrême-droite a pris 10 points dans le même intervalle, près de 80% de
la perte de la gauche. Il faut
bien un sacré culot pour présenter cette défaite sévère comme une bonne
résistance, qui plus est, à l’extrême-droite, uniquement sur la foi de
sondages qui donnaient le FN à 30%.
Puisque
cette énorme ficelle n’a pas été assez dénoncée après le premier tour, le gouvernement
doit se sentir autorisé à poursuivre sur sa lancée. La
perte de près de la moitié de ses départements serait donc un bon
résultat ! Et après, on s’étonne que
les Français aient une si mauvaise opinion de la classe politique en général et
de la majorité en particulier… Si je m’oppose aux politiques menées par la
majorité, n’aurait-il pas été plus sensé de vraiment reconnaître la défaite, quitte
à incriminer la conjoncture, avant de se raccrocher aux promesses d’un futur un
peu meilleur et aux fruits que pourrait rapporter le plan de compétitivité, comme
l’a fait Manuel Valls dans sa déclaration du soir.
Le triste
théâtre de la politique
Cette
campagne a été d’un niveau absolument minable. Le
PS l’a mené comme un débat entre avec le FN pour faire l’impasse sur la politique
qu’ils mènent depuis près de trois ans et essayer de présenter le débat public
d’une manière qui leur semble plus propice à leur réélection. L’UMP mène la
campagne tristement classique d’une opposition à un pouvoir impopulaire, sans
réfléchir, si ce n’est au pouvoir qu’ils attendent tellement. Et le FN est en
roue libre, sans réfléchir également, pouvant se contenter de s’opposer aux
deux grands partis. La nullité crasse des deux autres grands partis lui
permettant même de ne pas être touché plus que cela par
les propos révoltants de nombre de ses candidats.
Ce second
tour confirme la défaite de la majorité, qui devient minoritaire dans les
exécutifs départementaux. L’idée même d’une bonne résistance est totalement
ridicule car elle
ne repose que sur les fantasmes des sondages. Le constat électoral est sans
appel : la pire défaite depuis 1992.
Le FN devient le premier parti de France en nombre de voix... seul le système électoral de cette V ième permet à une alliance UMP - UDI,-Modem de passer devant : à mon avis elle ne tiendra ni pour les régionales ni pour les présidentielles.
RépondreSupprimer"à mon avis elle ne tiendra ni pour les régionales ni pour les présidentielles."
RépondreSupprimerQue nenni, devant le danger les bourgeois de l'UMP, de l'UDI ou même du PS feront front commun.
Ils sont conscients du danger que représente le FN pour leurs privilèges et seront tout à fait capable de mettre de côté leurs différences superficielles pour sauver leur position dominante. C'est à mon avis la seule raison pour laquelle Sarkozy a pu revenir aux commandes.
Lelien
Cher M. Herblay
RépondreSupprimerVous enfoncez des portes ouvertes. Cela fait trente ans qu'on connaît exactement le même scénario lors d'élections intermédiaires.
Constater ne sert plus à rien. Il faudrait enfin réfléchir à des moyens d'action efficaces. La mauvaise opinion des Français pour la classe politique touche aussi ceux qui ont une bonne analyse, de bonnes idées, mais qui ne se donnent pas les moyens d'en faire profiter la nation. Ils sont peut-être plus intelligents et plus honnêtes mais, comme les autres, ils semblent plus préoccupés de leur réputation et de leur carrière que de l'intérêt général. Eux aussi sont responsables de la fin de la démocratie.
Guadet
Aujourd'hui, le pouvoir est monopolisé par une caste et le système est verrouillé. La seule solution est de le changer en profondeur, mais la difficulté réside dans le fait que ce changement ne peut pas se faire dans le cadre institutionnel classique. Il faudra qu'il y ait une évolution profonde du type de celle de 1958 ou de 1968 pour que les cartes soient rebattues.
SupprimerDemOs
À quoi bon changer le système si le maintien dans l'Euro empêche toute alternative politique ? On le voit bien avec Tsipras : la première chose à faire est de sortir de l'Euro pour retrouver une marge de manœuvre. Et s'il faut s'allier avec le FN pour cela, il faut le faire. Au lieu de jouer les sages qui regardent avec philosophie la maison s'écrouler, ce qui est facile quand ce n'est pas sur vous qu'elle s'écroule.
SupprimerGuadet
Le plus gros parti ce sont les abstentionnistes, le parti de ceux qui considèrent que voter c'est pisser dans un violon.
RépondreSupprimer"PS et UMP ne cessent de traiter certains de populistes."
RépondreSupprimerBien sûr, Laurent, tous ceux qui trouvent scandaleux que, par exemple, le pouvoir multiplie le nombre d'élus en diminuant le nombre de postes sont des populistes. Tout comme ceux qui s'offusquent que la pauvreté et le chômage continuent à progresser.
Peut-être nous déciderons-nous à manifester notre colère avant qu'une majorité d'entre nous - pas ceux qui comptent bien entendu pour le pouvoir - aient le même niveau de vie que les Bulgares ou les Chinois. Ne souriez pas parce que les choses vont très, très vite.
DemOs
En français on écrit "mascarade" et non masquarade!
RépondreSupprimerPas d'accord le PS et l'UMP ont fait une bonne campagne puisqu'en se focalisant sur le FN ils ont permis une participation record à ce genre d'élections qui n'a vu qu'un succès relatif du FN même si son implantation progresse. De plus le mode de scrutin l'empêche de d'une plus forte progression parce qu'il n'a pas d'alliés politiques et un faible réservoir de voix. Il était crédité de 30% et de plus de 100 élus mais on peut compter sur le gouvernement "socialiste" et la gauche pour le faire progresser puisqu'ils continueront la même politique donc les mêmes causes produiront les mêmes effets.
@ Anonyme
RépondreSupprimerLes frontistes finissent par être aussi ridicules dans leur argumentation que les néolibéraux les plus obtus. Premier ? Ils ne le sont que dans votre imagination et à condition de découper les participations de la majorité ou de l’opposition en morceaux. Dans la réalité, l’UMP est arrivé en tête dans plus de 1000 cantons, la gauche dans plus de 600 et le FN dans plus de 300. Et je vous passe le nombre d’élus. Un peu de respect pour les règles de notre démocratie serait bienvenue, à moins que cela ne soit révélateur du fait que le FN est plus centré sur lui que sur les Français et d’une vision particulière de la démocratie.
@ Lelien
Et les Français les préfèreront du fait des innombrables limites du FN
@ Guadet
Je me suis beaucoup engagé pendant 7 ans et demi. Maintenant, j’essaie d’y réfléchir, mais on réfléchit mieux en prenant un peu de recul
@ Démos
En 1968, les cartes n’ont pas été rebattues dans les urnes. Le système est vérouillé parce que le FN représente la principale alternative. Je pense que l’évolution est relativement lente.
@ Anonyme
Pas faux
Laurent,
SupprimerC'est bien ce que je dis, le changement se fera en dehors des urnes, par les manifestations par exemple, ou ne se fera pas.
DemOs
@ Laurent Herblay30 mars 2015 21:59
SupprimerMoi ça fait trente ans que j'ai une vie professionnel précaire, que je me bats pour travailler, sans profiter d'allocations, qu'on me dit "c'est la crise", que les politiciens répètent "encore cette réforme libérale de plus et tout ira bien". J'approche de l'âge de la retraite mais je pourrai toucher au mieux le minimum vieillesse après mes 65 ans. Pour moi et tous les Français qui souffrent de la crise causée par la folie libérale, il n'y a plus de patience. Pour nous votre discours devient inaudible et il ne nous reste plus comme espoir que le vote FN.
"Et les Français les préfèreront du fait des innombrables limites du FN"
SupprimerJe pense que c'est illusoire de croire que les électeurs voteront ad vitam contre leurs intérêts. Je rejoins Descartes (le bloggeur) sur le fait que globalement les gens votent pour leurs intérêts. Or plus la crise avance, plus le nombre de nos concitoyens qui ont intérêt à sortir de l'euro et du communautarisme ira en grandissant.
La version démoniaque que les média présentent du FN version Phillipot n'est en grande partie qu'un pur mensonge : un membre du FN ayant finalement réussi à me convaincre à ce sujet, preuves à l'appuie. La mue s'est elle oppérée en profondeur? Là je vous rejoins : si je ne crois plus au racisme du FN (cf Todd), je suis convaincu de la bêti... euh... limite identitaire d'une grande partie de leurs adhérants et d'une partie de leurs cadres dirigeants. Mais ils ne sont plus aux commandes.
Si ce masque tombe, alors la victoire du FN est plus que possible. Si par contre les média officiels continuent avec succès leur propagande, alors effectivement le FN ne sortira jamais du rôle de diable de confort que les circonstances lui ont assigné.
Lelien
Le FN est pire que les autres avec son protectionnisme intelligent :
RépondreSupprimerhttp://www.lepoint.fr/economie/le-protectionnisme-intelligent-est-une-imposture-30-03-2015-1917105_28.php#xtor=CS1-32
Ce texte est un ramassis d'idées reçues stupides provenant des dogmes néolibéraux récités inlassablement depuis quarante ans. Le but du protectionnisme est de rendre possible les politiques de relance de la demande intérieure, pas d’accroître indéfiniment les excédents commerciaux. À l'heure actuelle, tous les pays du monde cherchent à avoir de la croissance au détriment du voisin provoquant la classique crise de surproduction du capitalisme.
SupprimerL'argument qui veut que l'on soit puni en représailles par la chine ou par l'Allemagne est qui plus est d'une stupidité confondante étant donné l'excédent qu'ils ont avec nous. Ce que l'auteur de ce texte sur ce torchon qu'on appelle le Point cache c'est qu'en fait le protectionnisme changerait surtout la structure économique du pays. En favorisant les producteurs de richesses locaux au détriment des entrepreneurs spécialistes de l'importation qui font leur beurre sur les déséquilibres extérieurs du pays. L'objectif du protectionnisme est de relancer la demande intérieure, pas de faire plus d'exportations. Le but est de sortir du mercantilisme frénétique dans lequel pousse la mondialisation et qui détruira à terme toute possibilité de croissance à l'échelle mondiale. Car produire plus et moins cher ne sert à rien s'il n'y a pas de client solvable pour acheter vos biens et vos services. Le texte montre bien cependant à quel point le petit milieu intellectuel parisien est resté congelé dans les années 70. La mondialisation est un fiasco. Leur faudra-t-il des famines en France pour qu'ils s'en rendent compte ?
@ Démos
RépondreSupprimerIl finira par se faire dans les urnes, comme en 1958
@ Anonyme
Votre discours est rationnel et je comprends votre réaction, mais si je ne partage pas votre conclusion du fait de ce qu’est le FN. Ce parti bloque le changement également.
@ Yann
Merci pour la réponse
Nous installons des fenêtres, des vérandas et nous réalisons l'agencement de magasins.
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