Il faut le
lire pour le croire. Mais pouvait-on attendre autre chose de la part de la
bible des élites globalisées que cette
véritable déclaration d’amour aux investisseurs activistes qui secouent les
comités de direction des grandes entreprises, pour
qu’ils donnent toujours plus aux actionnaires ?
Secouer
le cocotier capitaliste
Pour The Economist, ces investisseurs
activistes seraient le remède contre « les
investisseurs paresseux » et imposeraient un sain contrôle aux
comités de direction endormis : « les
activistes remplissent un vide de gouvernance qui frappe les entreprises
cotées. Une part grandissante des actions est dans les mains d’investisseurs
paresseux. Les fonds indiciels et les fonds d’échange copient les mouvements du
marché et, typiquement, s’intéressent peu à la manière dont les entreprises
sont gérées ». L’intervention grandissante des investisseurs
activistes fait que « les
fonds de pension sont forcés d’avoir un point de vue et deviennent beaucoup
plus actifs et regardent beaucoup plus vers le futur ».
Ce sont ces
fonds qui poussent les entreprises à donner toujours plus aux actionnaires, que
ce soit par des
rachats d’action ou autres moyens. C’est ainsi qu’Apple a remis en question
son refus des dividendes et a lancé un
vaste programme de rachat d’action. C’est
ainsi également qu’IBM consacre deux fois plus d’argent aujourd’hui à racheter
ses propres actions plutôt qu’à investir en recherche et développement. De
manière sans doute pas si étonnante, l’entreprise voit son chiffre d’affaire
reculer et même
The Economist reconnaît qu’il y a
sans doute un lien de cause à effet. Ce sont aussi ces investisseurs qui
poussent à des ventes de filiales, des fusions ou à des restructurations
sauvages…
Le nouvel
excès du capitalisme actionnarial ?
Comment
peut-on croire, ou faire croire, aujourd’hui, que la pression des marchés n’est
pas en permanence exercée sur les dirigeants des entreprises, jusqu’à l’absurde
quand on voit que Sanofi
donne une prime de bienvenue de quatre millions d’euros à son nouveau patron,
qui ne sera pas mal payé par ailleurs, mais refuse une prime de cent vingt
euros pour quelques chercheurs ? Les entreprises n’ont plus que le
retour aux actionnaires et la création de valeur pour ces mêmes actionnaires à
la bouche, d’autant plus que ceux qui voudraient s’y soustraire peuvent à tout
moment être chassés et rachetés par une proie plus docile pour les intérêts
d’actionnaires, qui financeront alors son rachat…
D’ailleurs,
de manière étonnante, The
Economist semble représenter ses investisseurs
activistes comme des hyènes aux pieds du taureau capitaliste, qui incarnerait
ces marchés prétendument indolents. Il me semble que les hyènes
dévorent souvent les charognes. Ne s’agit-il pas de cela ici aussi ?
Encore une histoire de conspirationnistes...
RépondreSupprimerIl ont payé ce que Brandicourt aurait gagné si il était resté chez Bayer, c'est comme le transfert de stars du foot, ça coûte cher.
SupprimerD'autres personnes avaient reçu une proposition pour le poste et elles ont refusé...
Juste pour rire, Russia Today en plein délire complotiste, Hollande aurait manigancé l'attentat Charlie pour faire remonter sa cote de popularité, ça devrait plaire à Berruyer, le fan des médias russes :
http://aitia.fr/erd/le-management-par-la-terreur-rt-deutsch/
Il est vrai qu'on a l'impression que certains "attentats" tombent parfois très bien. Mais dans le monde actuel on en parle 1 semaine, et après ça tombe aux oubliettes. C'est comme si la population était de moins en moins manipulable.
SupprimerVu le nombre de favorables au FN et de poutinolatre en France, je pense qu'une partie importante de la population est très manipulable.
SupprimerMais mon vieux, tout le monde sait bien que c'est vers l'est qui faut chercher les responsables. Il n'y a qu'à voir l'état du monde, du Moyen-Orient en particulier. Il y a de toute façon toujours eu, depuis la nuit des temps, des boucs émissaires, pardon des responsables, et si on prend le temps de comparer les périodes historiques entre elles, on remarque que nos dirigeants font toujours preuve de la plus grande honnêteté, d'une lucidité et d'un courage sans pareils.
SupprimerLa seule question que je me pose - personnellement - c'est la raison pourquoi ces conflits ne sont réglés puisque tout est si simple, si clair et depuis si longtemps.
DemOs
Mon message s'adresse bien sûr au fin analyste qui s'identifie sous "anonyme 7 mars 2015 15:38"
SupprimerDemOs
La finance est devenue un parasite de l'économie et des peuples en général.
RépondreSupprimerDe grandes sociétés l'ont compri et sont sorties de ce "marché des capitaux" de dupes :
http://www.lemonde.fr/emploi/article/2013/02/18/dell-quitte-la-bourse-pour-retrouver-sa-liberte_1834175_1698637.html
Dell rachète ses titres pour retrouver plus de liberté de décision.
SupprimerHerblay condamne à longueur de temps les entreprises qui rachètent leurs propres titres, comprenne qui pourra. Une entreprise qui rachète ses propres titres en période de crise et de taux d'intérêts bas adopte une stratégie pertinente.
Les marchés sont utiles au moment de la croissance d'une entreprise comme le dit le directeur de Dell, il s'agit de gérer les cycles d'une activité avec différents modes de financement.
Les entreprises allemandes sous investissent alors que les taux sont au plus bas, c'est une erreur complète.
@ Anonymes
RépondreSupprimerLe nombre de partisans du FN est malheureusement proportionnel au nombre de Français qui sont en colère et déçus de leurs dirigeants depuis si longtemps
Le cas Dell est intéressant, mais quand la trésorerie d’une entreprise sert à racheter ses actions, je persiste à penser que quelque chose ne va pas (même The Economist souligne les limites de cette pratique). Il faudrait sans doute en renchérir le coût