Mardi,
les députés ont voté en faveur de la proposition de loi Leonetti-Claeys
concernant la législation sur la fin de vie. Après
le rejet mercredi dernier de l’amendement introduisant un droit à l’euthanasie
active, cette proposition de loi une toute petite évolution dans le cadre
juridique encadrant la fin de vie.
Un débat
extrêmement délicat
La
législation sur la fin de vie est un sujet extrêmement délicat et dont
il est souvent difficile de débattre tant les opinions sont parfois à fleur de
peau, que ce soit de la part des opposants comme des partisans. Et c’est
bien naturel. Il est donc important de respecter l’opinion de l’autre mais
aussi de consacrer suffisamment de temps au débat, car il ne s’agit pas d’une
question qui peut être traitée superficiellement. Cela impose de se pencher en
profondeur sur tous les cas, pour
prendre des décisions qui respectent le plus possible l’être humain et éviter
tous les excès potentiels qui freinent assez naturellement l’évolution dans
ce domaine, avec la crainte de porosité entre euthanasie et crime intéressé.
Il faut dire
que le débat sur l’euthanasie ressurgit souvent par les médias. On peut se
souvenir de Chantal Sébire, cette
femme défigurée par une maladie extrêmement douloureuse qui souhaitait une aide
médicale pour mettre fin à sa vie, et non se suicider. La loi Léonetti ne
permettait qu’une euthanasie passive, à savoir le fait de ne pas nourrir le
patient, qui peut alors mourir dans des souffrances guères acceptables. On
pense également au cas de Vincent Lambert, un
tétraplégique maintenu en vie depuis 2008 suite à un accident de la route, dont
la famille se déchire sur le sort, et où le Conseil d’Etat avait ordonné
l’arrêt de son alimentation avant que la Cour Européenne ne l’oblige à le
réalimenter.
Une
synthèse à la Hollande ?
Bien sûr,
l’option la plus radicale pose énormément de questions, et notamment la volonté
bien naturelle d’éviter le moindre abus, qui pourrait remettre légitimement en
cause le principe d’aider directement les personnes à mourir. Bien sûr, il faut
être absolument certain des souhaits de la personne concernée. Il faut également
être certain que sa situation est inextricable. On peut penser, par conséquent,
qu’il faut l’avis de plusieurs médecins par principe. Mais à partir du moment
où ces conditions sont réunies, n’est-il
pas plus humain de donner la possibilité, à ceux qui le souhaitent vraiment, de
pouvoir abréger activement une vie qui n’aurait plus d’avenir, et pas
simplement les endormir ?
Naturellement,
j’aurais préféré que l’Assemblée aille plus loin, même en mettant des
conditions très strictes, qui auraient surtout été là pour éviter le moindre
dérapage. La synthèse hollandaise semble l’avoir encore emporté. Mais on peut
penser que ce n’est qu’une étape.
Dans la loi Léonetti de 2005 et un arrêt du Conseil d'Etat, l'hydratation et la nutrition sont considérées comme des traitements médicaux : est- ce un progrès ? est - ce de l'acharnement thérapeutique ? http://minilien.fr/a0nraa
RépondreSupprimerLa Loi Léonetti de 2005 visait le développement des soins palliatifs : 10 ans après, est - ce qu'il y a du progrès ? c.f http://minilien.fr/a0nra9 . Après en avoir parlé avec plusieurs aide-soignants,infirmières et médecins, plusieurs m'ont dit : que vous si ne faites pas un effort dans cette voie des soins palliatifs, nous devrons abandonner notre clause de conscience (un des piliers de leur métier comme expliqué ici : http://minilien.fr/a0nra8 . Et que des directives anticipées qui deviendront obligatoires rendront encore plus difficiles leur travail. Devons - nous avoir des cas comme Angèle Liéby (lisez son livre "une larme m'a sauvée"), Terry Wallis, Rom Houben ou à Nassim à Oberhausbergen ou Robin Richard pour se poser des questions sur ce sujet si sensible ?.... Une dernière question : quel est le vote de Nicolas Dupont Aignan sur le vote ? Il n'est pas mentionné dans les votes des non - inscrits du site de l'Assemblée Nationale (ni dans les mises au point) ? De la peur ? D'autres priorités existentielles ce jour - là ?