C’est une
annonce qui est passée relativement inaperçue mais qui représente pourtant une
nouvelle faille dans l’hégémonie des Etats-Unis, après
la décisions de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de la Russie de concurrencer
le FMI : les
4 principaux européens ont rejoint une initiative de la Chine en Asie.
Washington
n’est plus seul
Après la
chute de l’URSS, pendant quelques années, les Etats-Unis ont été la seule
super-puissance. Et déjà que leur comportement avait été souvent très
critiquable pendant la Guerre Froide, soutenant des dictatures militaires
contre des démocraties penchant vers Moscou, le fait de se retrouver un peu
seul au monde ne les a pas rendu plus responsables, déclenchant
des guerres bien plus pour protéger leurs intérêts que par altruisme, faisant
des centaines de milliers de morts. Et les Etats-Unis ont aussi la fâcheuse
habitude de prendre leurs règles pour les règles du monde, n’hésitant pas à les
appliquer par delà les frontières, pour l’impôt, comme
pour sanctionner BNP-Paribas.
Si UE n’a
pas permis aux pays européens de peser dans les relations internationales,
semblant même les affaiblir plus qu’autre chose, l’ascension économique des
pays émergents, au premier rang desquels la Chine, semble devoir redessiner les
rapports de force à l’échelle de la planète. Il
y a moins d’un an, la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie ont monté une
banque concurrente du FMI, dotée de 100 milliards de dollars. Pour être
honnête, à moins qu’elle finisse par intervenir en Grèce, si
Tsipras voulait enfin desserrer le nœud coulant européen du cou de son peuple,
elle n’a pas encore véritablement changé les rapports de force économiques de
la planète, mais il s’agissait d’un premier pas.
L’Europe
défie Washington en Asie
Mais il ne
faut sans doute pas voir ici une forte intention géopolitique dans les
décisions de Londres, Paris, Berlin et Rome de rejoindre l’initiative de Pékin,
mais si cela représente une faille dans la domination des Etats-Unis en Asie et
une carte de plus dans le jeu de la Chine. Il s’agit sans doute plutôt d’une
adaptation au nouveau contexte, les capitales européennes suivant le vent
dominant. On peut aussi y voir une conséquence du
comportement excessif des Etats-Unis, qui pousse même ses alliés les plus
serviles à saisir des opportunités de rééquilibrage des relations
internationales, y compris avec le régime chinois, qui n’est pas une
démocratie, mais dont la puissance économique grandit.
L’avènement
de cette nouvelle banque en Asie représente une nouvelle faille dans l’édifice
construit au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, trop dominé par les Etats-Unis.
Le fait que les pays européens choisissent d’apporter leur concours à la Chine,
même s’il est intéressé, est une évolution importante.
Vu comment est mobilisée la BEI avec peu de moyens en Europe, on peut supposer que les 4 européens vont y faire de la figuration en mission de spectateur.
RépondreSupprimerLa présence de Londres au sein de cette nouvelle Banque de développement est suspecte en effet les Anglais ne seront pas prêt de mettre fin à leur relation privilégiée avec les US en tant que Cheval de Troie de ces derniers.
RépondreSupprimerQue quatre pays européens rejoignent la Banque Asiatique d'Investissement ne change rien aux rapports de force mondiaux, ni à la domination des Etats-Unis d'autant que ces derniers multiplient les traités avec l'UE (TAFTA, TISA). Le risque vient pour les Etats-Unis d'un rapprochement entre deux grands, comme la Russie et la Chine, ce qui paraît peu probable, ou du choix de nombreux pays de se placer dans l'orbite d'un de ces grands.
RépondreSupprimerA ce propos, nous avons pris depuis quelques années la direction inverse à celle qu'il nous fallait prendre pour faire de l'UE un bloc puissant et indépendant, comme nous l'avaient promis les politiciens français européistes. Nous nous éloignons de plus en plus de cet objectif et notre soumission aux Etats-Unis n'a fait que s'accroître jour après jour.
DemOs
Arte a diffusé aujourd'hui un excellent film sur la lutte de Larry Lessig aux Etats-Unis pour restaurer la démocratie. Comme il le dit, la situation est la même dans toutes nos "démocraties". Nous ne comptons pas, ne pesons rien, d'où les réactions de colère ou d'indifférence avec des médias et des politiciens qui nous expliquent qu'il faut voter. Surréaliste, grotesque !
RépondreSupprimerNous ne devons plus accepter ces politiciens qui ne représentent qu'eux-mêmes et les lobbies, qui les financent. Nous devons reconquérir le pouvoir en agissant pour changer les règles du jeu qui nous en écartent au profit de privilégiés, de riches toujours plus riches.
LE problème est pourtant simple à identifier, il ne vient pas des électeurs qui ne comprennent pas (cf. BFM ce matin), ni de leur conservatisme et les émissions, les articles sur la progression du FN, la gue-guerre entre l'UMP et le PS, les déclarations ridicules du Premier ministre ou de l'ancien Président de la république n'ont pas de début de commencement d'une once d'intérêt s'ils ne font pas l'analyse des causes de cette situation. Nous vivons une époque formidable.
DemOs
Bien dit DemOs
RépondreSupprimermais pour cela il faudrait un miracle car nous n'avons aucun moyen (si ce n'est surnaturel) d'écarter ce Gouvernement de l'Ombre (Etat profond) travaillant clairement pour des intérêts qui ne sont pas le Bien commun.
Seule La Vérité nous libérera.
Franck
@ Démos
RépondreSupprimerCela ne change pas grand chose bien sûr, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières. Bien d’accord sur l’Union Européenne. Bien d’accord, cela vient de la médiocrité de nos dirigeants et de la principale force d’opposition
Aucun parti qui se prétend alternatif à cette oligarchie n'adopte la hauteur de vue qu'il faut pour rassembler les français.
RépondreSupprimerLe FN séduit certes dans les classes populaires mais il reste peu crédible pour gouverner et même de nombreuses affaires de magouilles lucratives commencent à entâcher leur beau discours de chevalier blanc.
Le Front de Gauche s'enlise dans son obstination à maintenir le cap à gauche toute, contre la tendance culturelle de fond, qui est l'inquiétude du "tout va à vaut l'eau" et la demande d'ordre, de limites et d'autorité qui en découle.
La solution de rassemblement républicain anti-libéral existe mais elle est entièrement à construire!
Il n'y a aucune alternative crédible aujourd'hui pour plusieurs raisons, mais là n'est pas l'essentiel. Le vrai problème réside dans le fait que les politiques sont des professionnels issus d'appareils monstrueux, déconnectés de la réalité, dont le seul objectif est de maintenir une situation de rente. La solution est donc de changer les règles du jeu pour revenir à une vraie démocratie : modalités des élections, éligibilité, non-cumul des mandats, référendum, initiative populaire, possibilité de révoquer les élus ... La question est posée, tout le reste n'est que mensonges et faux-semblants.
SupprimerDemOs
@ Jauresist
RépondreSupprimerBien vu
@ Démos
Tristement juste