Billet invité de l’œil de Brutus
Suite et fin des
recensions sur l’ouvrage de Dany-Robert Dufour, Le Divin Marché (Denoël
2007)
En conclusion, Dany-Robert Dufour
relève la « totale cécité critique »
de la gauche de la gauche dans l’établissement de la religion du marché,
notamment de par ses tendances libertaires (page 403). Et la gauche
« classique » ne vaut gère mieux : « nous eûmes donc une gauche mille,
postmoderne, laxiste, sociale-libérale (affirmant tout et son contraire),
parfaitement représentée par un François Mitterrand, florentin peut-être,
insaisissable à coup sûr » (page 404). « Quant au communisme, ou plutôt ce qu’il en reste, il n’a pas encore
saisi pourquoi il a été évincé de l’histoire alors que cela se comprend en une
phrase : ce n’était qu’un produit dérivé de l’économisme … qui avait
rejeté ce qui faisait prospérer l’économie, le marché, et l’avait remplacé par
la coercition permanente. » (page 404). On se retrouve donc dans une
situation pour le moins paradoxale avec « des gauchistes qui, par libertarisme, ont donné un appui au
libéralisme, des communistes bornés par un archaïque économisme foncier, des
socialistes prescrivant un simple traitement social du laisser-faire économique
tout en étendant le laisser-faire dans la culture, une droite désormais
convaincue de libéralisme, mais tentant de le masquer sous une couche de
populisme s’efforçant de ressembler à du républicanisme. » (page 405).
Tout-à-fait.
RépondreSupprimerOn ne dira jamais assez combien les réformes sociétales, qu'on voudrait afficher comme le dernier marqueur de gauche, sont dans la droite ligne du néolibéralisme et de l'horreur économique. Les personnes elles-mêmes ne devant plus être que des "ressources humaines", des "marchandises humaines", des "outils de production humains", des "objets de consommation humains".
Guadet