samedi 11 avril 2015

La gauche et le postmodernisme (Conclusion de Dany-Robert Dufour sur Le Divin marché) (billet invité)

Billet invité de l’œil de Brutus

Suite et fin des recensions sur l’ouvrage de Dany-Robert Dufour, Le Divin Marché (Denoël 2007)



En conclusion, Dany-Robert Dufour relève la « totale cécité critique » de la gauche de la gauche dans l’établissement de la religion du marché, notamment de par ses tendances libertaires (page 403). Et la gauche « classique » ne vaut gère mieux : « nous eûmes donc une gauche mille, postmoderne, laxiste, sociale-libérale (affirmant tout et son contraire), parfaitement représentée par un François Mitterrand, florentin peut-être, insaisissable à coup sûr » (page 404). « Quant au communisme, ou plutôt ce qu’il en reste, il n’a pas encore saisi pourquoi il a été évincé de l’histoire alors que cela se comprend en une phrase : ce n’était qu’un produit dérivé de l’économisme … qui avait rejeté ce qui faisait prospérer l’économie, le marché, et l’avait remplacé par la coercition permanente. » (page 404). On se retrouve donc dans une situation pour le moins paradoxale avec « des gauchistes qui, par libertarisme, ont donné un appui au libéralisme, des communistes bornés par un archaïque économisme foncier, des socialistes prescrivant un simple traitement social du laisser-faire économique tout en étendant le laisser-faire dans la culture, une droite désormais convaincue de libéralisme, mais tentant de le masquer sous une couche de populisme s’efforçant de ressembler à du républicanisme. » (page 405).

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1 commentaire:

  1. Tout-à-fait.

    On ne dira jamais assez combien les réformes sociétales, qu'on voudrait afficher comme le dernier marqueur de gauche, sont dans la droite ligne du néolibéralisme et de l'horreur économique. Les personnes elles-mêmes ne devant plus être que des "ressources humaines", des "marchandises humaines", des "outils de production humains", des "objets de consommation humains".

    Guadet

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