Hier, l’UMP
est officiellement devenue Les Républicains lors d’un Congrès, où
Nicolas Sarkozy s’est exprimé lors d’un discours qui semble marquer le début de
la campagne présidentielle, déjà
aussi sonné par François Hollande. Mais sous le vernis de la forme, ce
qu’il y a n’est pas aussi brillant.
Grosse
ficelle de communication
L’ancien
président de la République n’a pas négligé les effets de manche en
publiant un « Appel à tous les
républicains », inspiré dans la forme de l‘appel du 18 juin du Général
de Gaulle : il ne fallait pas avoir peur de ne pas rentrer dans le
costume du grand homme, et
fermer les yeux sur la vraie trahison gaulliste que représente le traité de
Lisbonne ! Ce changement de nom répond à un double objectif. D’abord, essayer
de distancier cette écurie politique des affaires passées, dont les suites
judiciaires risquent d’encombrer les années à venir. Ensuite, elle
correspond à la volonté de se positionner sur les questions sociétales et de
valeurs, ce qui semble le créneau le plus porteur, entre un FN au fumet
toujours xénophobe et un PS ouvert au communautarisme (ce que Sarkozy était il
y a 10 ans).
Cette
stratégie démontre que, malgré les succès électoraux et les sondages
apparemment favorables, les esprits ne sont pas vraiment sereins à droite. Le
cap eurolibéral affiché par l’actuelle majorité ne laisse que très
peu d’espace politique sur ces questions à Nicolas Sarkozy et le
léger mieux du climat économique doit faire craindre à un changement de cap
des vents de l’actualité. Du coup, après le débat sur le mariage et celui sur
le collège, le choix de porter le combat électoral sur les valeurs peut sembler
un pari gagnant pour l’ancienne majorité, qui pourrait se positionner
profitablement entre PS et FN. D’où le choix de se nommer Les Républicains, choix
que certains ont, et de manière aussi dérisoire que ridicule et un peu
totalitaire, voulu interdire, ce que la justice a heureusement refusé.
Changer
sans rien changer